Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

POUPOUPIDOU de Gérald Hustache Mathieu ***(*)

19584907_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20101103_123205.jpg19584905_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20101103_123205.jpg19536042_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20101007_061804.jpg

19584910_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20101103_123225.jpg

Le jour où David Rousseau se rend à Mouthe (ville du Jura réputée pour être la plus froide et sans doute la plus enneigée de France) il croise la route d'une ambulance qui transporte le cadavre de Candice, jeune beauté et célébrité locale. Il est auteur de polars à succès, elle était l'effigie d'un fromage franc-comtois "Belle de Jura". En panne devant son clavier, harcelé par son éditrice, il chosit de se servir de ce fait d'hiver (ooops... pas fait exprès... divers !!) pour tenter de retrouver l'inspiration. D'emblée, il décide de ne pas croire à la thèse du suicide et aidé de Bruno jeune gendarme qui connaissait Candice, d'enquêter sur la vie et le passé de la belle, du temps où elle s'appelait encore Martine. C'est d'ailleurs la morte qui nous raconte son histoire en voix off. Selon elle, les histoires commencent toujours par la fin. Dès le générique Martine/Candice se désole donc de constater post mortem qu'il lui faut attendre d'être morte pour qu'un mec bien s'intéresse à elle. En effet, bien qu'ils ne se rencontreront jamais, et pour cause, Candice et David vont s'aimer, ou peut-être s'aiment-ils déjà ! C'est évident ce film n'est pas à un paradoxe ou une singularité près et c'est vraiment, vraiment tant mieux.

Au départ on peut imaginer s'être trompé de salle tellement les étendues neigeuses et la musique blues font penser à un film américain et plus encore à "Fargo" peut-être. Je suppose que Gérald Hustache-Mathieu ne renie aucune des références qui parcourent son film  tellement elles paraissent à la fois évidentes et absolument bien intégrées au récit. Le visage livide, tuméfié et gelé de Candice découverte sous la neige et hop, on est chez David Lynch. Lynchienne encore est cette oreille (bien que toujours solidement accrochée à la tête) filmée en très gros plan pour nous indiquer que le détective amateur est atteint d'hyper-audition. Et puis il suffit qu'un adolescent un peu bas de plafond ouvre la porte vêtu d'un t-shirt jaune orné d'un taureau  et nous voilà chez Gus Van Sant. Heureusement le garçon ne joue pas de piano... Evidemment ces réminiscences sont loin d'être l'atout du film même s'il est toujours séduisant de découvrir un réalisateur cinéphile et plus encore de rallumer la flamme de sa propre cinéphilie. Mais ce film est bien français et très personnel et il est enthousiasmant de bout en bout. Malgré les invraisemblances pas bien gênantes telles la facilité à pénétrer dans la morgue et dans l'appartement de la morte, le réalisateur nous trimballe avec maestria de révélations en divulgations et fait peu à peu s'éclaircir le mystère et s'encastrer toutes les pièces d'un puzzle où rien n'est prévisible.

Les parallèles entre la vie de Marilyn Monroe et celle de Candice Lecoeur qui paraissent aberrants au départ sont habilement et intelligemment mis à jour. Il s'agit d'un thriller un vrai, avec suspens et surprises à la clé. C'est également une tragédie non dénuée de sentiments et d'humour. Gérald Hustache Mathieu dont j'avais déjà adoré le premier film (que je vous recommande+++) semble être un auteur différent, décalé et je l'espère prolifique. En tout cas, j'attends impatiemment son prochain film.

Les acteurs se sont mis au service de cette histoire différente à l'atmosphère si particulière, ne serait-ce que par le climat glacial qui y règne. Jean-Paul Rouve un peu désorienté, nonchalant et finalement plutôt romantique trouve enfin un rôle qu'il endosse avec légéreté. Sophie Quinton, véritable muse du réalisateur est une merveille. Tout lui va, même un sac à patates, et ce n'est pas une image ! Elle partage avec Marilyn cette espèce de douceur et de gravité enfantines, cette douleur d'éternelle insatisfaction qui se traduit par le sourire le plus triste du monde. Et la révélation vient également de Guillaume Gouix qui en gendarme honnête et rigoureux devrait ravir aussi bien les filles que les garçons sensibles.

Ce week end, c'est "Poupoupidou" qu'il vous faut voir !

Commentaires

  • Je n'avais pas été complètement convaincue par "Avril", mais j'adore Sophie Quinton et je vais y aller.

  • Sûrement pas ce week-end mais bien m'dame !
    Je n'en avais jamais entendu parler avant de Sophie Quinton, moi !
    Et pouquoi, quand même , une étoile entre parenthèses ... quelle est la restriction ?

  • Aifelle : ah oui, c'est totalement différent d'Avril, preuve que le réalisateur ne se répète pas et qu'l nous réservera sans doute encore des surprises.

    La Pyrénéenne : il n'est jamais trop tard pour se rattraper. Elle est extraordinaire dans chacun de ses films.
    La restriction est peut-être les invraisemblances et puis 4, c'est pas loin du vertige quand même !

  • Comme les copines, si je vais voir un film ce week-end, ce sera celui-ci... la bande annonce m'avait déjà fait dresser l'oreille, et l'œil, si je peux dire !

  • Très bon film, j''ai adoré ! (comme ton blog)

    Sinon, t'aimes bien Isabelle Adjani? Et que penses-tu du film "Camille Claudel"? J'aimerais avoir l'avis d'une cinéphile comme toi.

    Bisoux :-)

  • Kathel : j'espère qu'il ne te fera rien dresser d'autre !!!

    fan d'Isabelle adjani : J'aime Isabelle Adjani depuis toujours. Je crois que j'ai vu tous ses films. Et Camille Claudel est un de mes préférés d'elle. Elle y est fascinante et douloureuse. Et son travail sur la voix dans ce film m'a toujours subjuguée (entre autre).

  • ah oui ! et le réalisateur est aussi attachant / perfectionniste / touchant que son film. Il faut allez voir Poupoupidou !

  • Arrête de me faire baver, je rêverais de le rencontrer et de lui sauter au cou.

  • Ah, ben ça tombe bien, ce week-end, c'est "Poupoupidou" que je suis allée voir... Même que j'ai réussi à y traîner ma chérie et qu'on a été toutes les deux agréablement surprises par ce film (même si je suis passée complètement à côté des références cinématographiques dont tu parles, mais je crois que c'est réservé aux cinéphiles alors...). Moi, comme j'adddooooorrrreeee Marylin, j'ai trouvé que le parallèle était particulièrement bien mené... Et, ce petit côté désuet rajoute un je ne sais quoi qui donne un peu plus de profondeur à l'histoire. Bref, j'ai bien aimé.

  • Un très bon film que ce Poupoupidou. Et plus encore que la simple découverte du cadavre, Hustache-Mathieu semble avoir digéré tout Twin Peaks pour nous le rendre ici à la sauce Franc-comtoise. Mais les citations n'étouffent pas le film et son originalité, et comme j'adore Sophie Quinton et Eric Ruf, je me suis vraiment régalé devant ce polar enneigé !

  • Bon, pour Twin Peaks, heureusement que j'étais bien accompagné, sinon, je serai passé à côté ;-)

  • zapette : oui quand on connaît l'histoire de Marilyn, celle de Candice a vraiment beaucoup de similitudes et comme tu dis c'est rondement ficelé.

    Yohan : En fait Twin Peaks je ne l'ai jamais vu (shame on me) mais le visage de Laura Palmer m'est parfaitement familier. Sophie Quinton est une perle rare.

  • Absolument d'accord !
    Avril était déjà très bien et celui ci est encore mieux !!!
    Et Guillaume Gouix est... gulp... non rien !

  • Guillaume Gouix on a envie de le basculer dans le sauna... un fantasme sur pattes ce garçon ! Mais chut !

  • OUi, chut... mais je pense que je vais prendre des cours particulier de tir à l'arc...

  • Après "Qui a tué Bambi", on remarque que Sophie Quinton aime à se retrouver dans des films atypique et beau (dans tous les sens du terme appliqués au cinéma!) ... Poupoupidou est la surprise rafraîchissante de ce début d'année !

  • Foxart : t'as raison, tu progresseras vite. Il explique bien.

    sYsIphe : exact. Sophie dans CE film : deux atouts fabuleux !

  • Oui et en plus, comme j'ai déjà quelques notions, on pourrait vite passer au sauna ;-)

  • Je réagis un peu tard mais c'est cet article qui m'a décidé d'aller voir Poupoupidou, et ça a été mon coup de coeur cinématographique de ces derniers mois donc merci :)

  • Moi franchement j ai aime mais quelques incoherences ds le scenario non?commetb explique t on les traces de raquettes dans l enquete alors que candice n a pas de raquettes au pieds ? pourquoi charlemagne n intervient ni ne denonce par la suite ce qu ila vu ?quelqu un peut m eclairer ?

  • Elle a bien des raquettes aux pieds, tu as mal vu. Mais (SPOILER ALERT 1 )
    ce sont celles de son assassin plus grandes et plus profondes qu'on a retrouvées...) Quant à Charlemagne... (SPOILER ALERT 2)
    Comme il est quand même un peu impliqué dans l'histoire, il préfère sans doute faire profil bas....

  • Je ne sais pas.

Les commentaires sont fermés.