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jean paul rouve

  • POUPOUPIDOU (ce soir sur Arte)

    de Gérald Hustache Mathieu ***(*)

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    Si comme moi vous avez ADORE la récente géniale mini-série POLAR PARK, précipitez-vous vers ce film qui en est la matrice en quelque sorte. Vous y retrouverez le formidable, délicieux et décalé duo formé d'un écrivain très intrusif en manque d'inspiration (Jean-Paul Rouve) et d'un flic sensible obsédé par les méthodes du FBI (Guillaume Gouix, révélation du film à l'époque). En prime, vous découvrirez la merveilleuse Sophie Quinton en Marilyn de Bourgogne Franche-Comté.

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  • POUPOUPIDOU de Gérald Hustache Mathieu ***(*)

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    Le jour où David Rousseau se rend à Mouthe (ville du Jura réputée pour être la plus froide et sans doute la plus enneigée de France) il croise la route d'une ambulance qui transporte le cadavre de Candice, jeune beauté et célébrité locale. Il est auteur de polars à succès, elle était l'effigie d'un fromage franc-comtois "Belle de Jura". En panne devant son clavier, harcelé par son éditrice, il chosit de se servir de ce fait d'hiver (ooops... pas fait exprès... divers !!) pour tenter de retrouver l'inspiration. D'emblée, il décide de ne pas croire à la thèse du suicide et aidé de Bruno jeune gendarme qui connaissait Candice, d'enquêter sur la vie et le passé de la belle, du temps où elle s'appelait encore Martine. C'est d'ailleurs la morte qui nous raconte son histoire en voix off. Selon elle, les histoires commencent toujours par la fin. Dès le générique Martine/Candice se désole donc de constater post mortem qu'il lui faut attendre d'être morte pour qu'un mec bien s'intéresse à elle. En effet, bien qu'ils ne se rencontreront jamais, et pour cause, Candice et David vont s'aimer, ou peut-être s'aiment-ils déjà ! C'est évident ce film n'est pas à un paradoxe ou une singularité près et c'est vraiment, vraiment tant mieux.

    Au départ on peut imaginer s'être trompé de salle tellement les étendues neigeuses et la musique blues font penser à un film américain et plus encore à "Fargo" peut-être. Je suppose que Gérald Hustache-Mathieu ne renie aucune des références qui parcourent son film  tellement elles paraissent à la fois évidentes et absolument bien intégrées au récit. Le visage livide, tuméfié et gelé de Candice découverte sous la neige et hop, on est chez David Lynch. Lynchienne encore est cette oreille (bien que toujours solidement accrochée à la tête) filmée en très gros plan pour nous indiquer que le détective amateur est atteint d'hyper-audition. Et puis il suffit qu'un adolescent un peu bas de plafond ouvre la porte vêtu d'un t-shirt jaune orné d'un taureau  et nous voilà chez Gus Van Sant. Heureusement le garçon ne joue pas de piano... Evidemment ces réminiscences sont loin d'être l'atout du film même s'il est toujours séduisant de découvrir un réalisateur cinéphile et plus encore de rallumer la flamme de sa propre cinéphilie. Mais ce film est bien français et très personnel et il est enthousiasmant de bout en bout. Malgré les invraisemblances pas bien gênantes telles la facilité à pénétrer dans la morgue et dans l'appartement de la morte, le réalisateur nous trimballe avec maestria de révélations en divulgations et fait peu à peu s'éclaircir le mystère et s'encastrer toutes les pièces d'un puzzle où rien n'est prévisible.

    Les parallèles entre la vie de Marilyn Monroe et celle de Candice Lecoeur qui paraissent aberrants au départ sont habilement et intelligemment mis à jour. Il s'agit d'un thriller un vrai, avec suspens et surprises à la clé. C'est également une tragédie non dénuée de sentiments et d'humour. Gérald Hustache Mathieu dont j'avais déjà adoré le premier film (que je vous recommande+++) semble être un auteur différent, décalé et je l'espère prolifique. En tout cas, j'attends impatiemment son prochain film.

    Les acteurs se sont mis au service de cette histoire différente à l'atmosphère si particulière, ne serait-ce que par le climat glacial qui y règne. Jean-Paul Rouve un peu désorienté, nonchalant et finalement plutôt romantique trouve enfin un rôle qu'il endosse avec légéreté. Sophie Quinton, véritable muse du réalisateur est une merveille. Tout lui va, même un sac à patates, et ce n'est pas une image ! Elle partage avec Marilyn cette espèce de douceur et de gravité enfantines, cette douleur d'éternelle insatisfaction qui se traduit par le sourire le plus triste du monde. Et la révélation vient également de Guillaume Gouix qui en gendarme honnête et rigoureux devrait ravir aussi bien les filles que les garçons sensibles.

    Ce week end, c'est "Poupoupidou" qu'il vous faut voir !