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  • WARM BODIES RENAISSANCE de Jonathan Levine **

     Warm Bodies : affiche

    Bon ça y est, une fois de plus la terre a été dévastée par un infâme virus et Bruce Willis n'est pas dans les parages. Il ne reste que John Malkovich, méchant et raciste comme une teigne. Les humains sont barricadés derrière un mur de Berlin, armés jusqu'aux dents du fond pour détruire les morts vivants qui doivent se nourrir des humains, alors que les "osseux", stade terminal du zombie, se repaissent du mort vivant. C'est dire si une ambiance de joyeuse convivialité règne sur la planète bleue.

    Mon voisin de droite m'a interdit de mettre trois *** mais franchement, j'en étais pas loin car j'ai passé un moment de cinéma très plaisant. Les Roméo et Juliette du XXIème siècle m'ont beaucoup plu, même si le film est inégal. L'idée est néanmoins aussi séduisante que naïve : l'amour nous aime et pourrait sauver le monde.

    Le premier quart d'heure se passe chez les morts vivants et c'est R. qui nous conte en voix off son quotidien pas reluisant et c'est drôle, très. R. ne se souvient pas de ce qui lui est arrivé, ni comment il s'appelait, rien. Il sait simplement, qu'il s'ennuie à mourir... Bon d'accord, je suis bon public. Il me suffit d'entendre un zombie dire (oui certains zombies plus évolués parlent) : "mais qu'est-ce qu'on marche lentement !!!" et j'explose. Puis, R. rencontre Julie, bouffe la cervelle de son petit ami et s'éprend d'elle au premier regard.Il la protège de ses semblables et des osseux. Julie s'échappe et doit se rendre à l'évidence : son zombie lui manque. Le film gore vire à la romcom. Et voilà que ceux qui assistent à la naissance de l'amour improbable, inimaginable d'un mort vivant et d'une humaine se mettent à ressentir des émotions, voire plus, qu'ils croyaient totalement perdues.

    C'est malin, ironique et drôle. Et encore une fois mille fois plus intéressant que l'histoire de ces endives de Bella et Edward Cullen...

    Le petit nouveau (enfin pas si nouveau mais je me comprends !) Nicholas Hoult devra faire ses preuves mais semble capable d'exprimer et interpréter beaucoup de choses malgré une mâchoire étrange. Je suis plus hésitante vis-à-vis de Teresa Palmer, clone de Naomi Watts et Kristen Stewart au jeu aussi limité que ceux de Naomi Watts et Kirsten Stewart... ça fait beaucoup trop !

  • THE PLACE BEYOND THE PINES de Derek Cianfrance ****

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    Luke fait un tabac avec son numéro de cascadeur à moto lancé à toute berzingue dans un globe en feraille. Il va de ville et ville et croise la route de Romina avec qui il avait eu une aventure quelque temps plus tôt. Il découvre alors qu'il est père et décide de ne plus quitter la petite ville de Shenectady pour être près de son fils, le voir grandir, partager sa vie. Mais Romi refuse de quitter l'homme qui partage désormais sa vie. Pour aider ceux qu'il considère comme sa famille, Luke trouve un emploi de mécanicien chez Robin qui rapidement lui propose de commettre des braquages de banques afin d'agrémenter d'un peu de beurre les épinards. C'est alors qu'intervient Avery Cross, jeune flic ambitieux, lui aussi père d'un bébé...

    A partir de là : CHUT ! Et je vous enjoins à trucider de la manière la plus moyen-âgeuse possible (au chalumeau par exemple) toute personne qui vous raconterait quoique ce soit à propos de ce film. En effet, au bout d'une heure, alors qu'on se croit confortablement installé dans un polar un peu crasseux et haletant, le film réalise un virage à 180° totalement ébouriffant. Polar il l'est mais aussi grand mélo des familles, comment et pourquoi être un père, mais aussi un fils ? Et Derek Cianfrance s'y prend comme un maître et prend tout son temps pour raconter une histoire en trois parties bien distinctes et pourtant totalement imbriquées et dépendantes les unes des autres ! Pour une fois la longueur du film n'est pas un handicap et aucun moment de flottement ou d'ennui n'envahit le spectateur. Elle permet en outre de suivre de façon approfondie chaque personnage, son histoire, son destin, ses choix, ses aspirations.

    Difficile de ne pas évoquer James Gray ou Martin Scorsese. Tant pis, c'est fait.

    Côté casting ! Du lourd, du très très lourd. Les deux des trois plus beaux gosses de la planète hollywood actuelle sont là, Ryan Gosling en un long plan (séquence) langoureux d'ouverture torse nu (avec beaucoup de lecture dessus...), merci Derek, Bradley Cooper beaucoup trop habillé, plus fragile et torturé que d'habitude. Ils sont parfaits et portent le film à des sommets. Ray Liotta, plus flippant que jamais fait de son regard un effet spécial. Impressionnant ! A noter également la présence du fiévreux Dan Dehaane, révélé dans Chronicle, confirmé dans Des Hommes sans loi et une fois de plus étonnant ici.

    Un grand film, à voir, à revoir, qui marquera sans aucun doute l'année 2013 et les projets de Derek Cianfrance découvert avec le très très sombre Blue Valentine (apparemment la vie pour Derek, c'est pas de la poilade) à suivre de très très près.

  • LES ÉQUILIBRISTES de Ivano de Matteo ***

    Les Equilibristes : affiche

    Tout allait bien pour Giulio la quarantaine, marié, deux enfants, jusqu'au jour où il donne un malencontreux coup de canif dans le contrat. Pour lui il ne s'agit que d'une "connerie", mais pour sa femme Elena, cette connerie est une souffrance et malgré ses efforts et l'évidence, elle aime toujours son mari, elle ne parvient pas à pardonner. Les semaines passent et le quotidien devient insupportable. Il est de plus en plus difficile pour les parents de cacher la vérité aux enfants. Incapables de feindre et de ne pas se disputer devant eux désormais, ils décident de se séparer. Elena garde l'appartement. Pour continuer de voir ses enfants avec qui il entretient une relation privilégiée, tendre et complice, Giulio essaie de ne pas s'éloigner géographiquement. Malgré son emploi à la Mairie, trouver un logement, payer une pension alimentaire, assurer les dépenses... Giuilio sombre rapidement dans la précarité et c'est la dégringolade...

    Ce film est un peu la version italienne et masculine de Louise Wimmer de Cyril Mennegun. Même acharnement du personnage à essayer de s'en sortir, mêmes difficultés, même dignité et surtout même mutisme. Comme Louise, Giulio ne confie pas ses difficultés à son entourage proche. Lorsqu'il suppliera un copain maraîcher de lui fournir un emploi en complèment du sien, ce dernier ne verra pas à quelle extrémité Giulio en est réduit. Tout comme l'assistante sociale avait taxé Louise d'arrogance. Après avoir passé quelques nuits chez un collègue, Giulio se retrouve à l'hôtel, puis dans un foyer. Il cherche un appartement aidé de sa fille (une ado et jeune actice étonnante Rosabell Laurenti Sellers)  soutien tendre et indéfectible. Mais trouver un logement à Rome avec un salaire médiocre est une mission impossible. Payer par ailleurs l'appareil dentaire du plus jeune, le voyage à Barcelone de la grande et les dettes s'accumulent. Giulio emprunte à l'un pour rembourser l'autre. Le goufre se creuse et il ne lui reste plus que sa voiture comme dernier refuge.

    Cette lente et douloureuse chute est d'autant plus cruelle et touchante que le réalisateur évite tout sentimentalisme et que son film est d'un réalisme bluffant. On suit Giulio dans le labirynthe de ses démarches auprès des services sociaux et différents organismes censés venir en aide aux plus démunis. Mais Giulio fait partie de ces nouveaux pauvres qui ont un travail et n'entrent dans aucun cas de figure pour obtenir des aides. Il ne lui reste plus que le secours des bénévoles de type Restau du Coeur ou Secours Populaire. C'est sinistre et terrifiant cette sensation que le pire peut advenir aussi rapidement.

    L'acteur Valerio Mastandrea, obstiné et désespéré, est très impressionnant. A mesure que le fim avance il semble maigrir à vue d'oeil, devient hagard, déboussolé, tantôt mélancolique, découragé, révolté.

  • QUEEN OF MONTREUIL de Solveig Anspach °

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    Agathe se trimballe avec une urne funéraire contenant les cendres de son époux fraîchement décédé. Alors qu'elle se demande quoi faire de l'objet, elle rencontre deux islandais paumés et sans abri (une mère (Didda Jonsdottir, actrice catastrophique ! et son grand dadais de fils) ! Les deux hurluberlus trouvant Agathe bien sympathique, s'installe chez elle sans lui demander la permission.

    Il semblerait que le film veuille traiter de "thèmes" forts tels que le deuil, la solidarité et la crise pourquoi pas, tant qu'on y est... sauf qu'à force de vouloir à tout prix mettre de la loufoquerie dans des sujets forcément dramatiques, la réalisatrice ne parvient qu'à accoucher d'un machin pas drôle, pas triste et sans intérêt. Les acteurs se débattent, se démènent devant nos yeux consternés.

    Projeté et vu dans la belle et grande Salle Darsena au dernier Festival de Venise, je suis restée (difficilement, nous avons failli quitter la salle !) après la projection pour entendre ce que l'actrice principale Florence Loiret-Caille et Solveig Anspach avaient à dire de ce film. Comment elles le défendaient !

    Hélas, la réponse est  à l'image du film : VIDE, NEANT, RIEN. Aussi gênées que peu prolixes, les deux femmes étaient ridicules.
    Je suppose que la réalisatrice a eu très envie de filmer une grue (l'engin de chantier) et un phoque (la bête de zoo)... C'est son droit le plus strict et grand bien lui fasse. Mais de là à faire un film... L'absence visible de moyens n'excuse et n'explique en rien ce gâchis.

  • ORPHYR de Jonathan Degrelle

    Il arrive parfois que des réalisateurs m'adressent leurs courts métrages.  Quand ils me plaisent comme c'est le cas pour cet ORPHYR, j'aime vous les faire partager et vous inciter ainsi à les découvrir au cas où ils seraient distribués près de chez vous.

    Synopsis : Et si la nature vous donnait un petit coup de pouce ? Orphyr est paysan. Un soir où il quitte le bistrot de la Frédine, où il a bien bu. Sur le chemin du retour qui le ramène vers sa ferme, il rencontre La Dame Verte. Celle-ci lui fait un présent qui change son quotidien...

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    L'univers féérique, fantastique et onirique rend ce film différent et particulièrement ambitieux. Cet atmosphère de conte et de récit initiatique force la curiosité et c'est avec impatience que l'on attendra le premier long métrage de Jonathan Degrelle. Les influences de Tim Burton et Guillermo del Toro (le Labirynthe de Pan) sont évidentes et l'image est absolument somptueuse.

    A noter la présence de la grande Corinne Masiero (Louise Wimmer) en aubergiste vénale et prête à tout, irrécupérable !

    Le film était présent au Marché du film du Festival de Clermont Ferrand, sera présent et visible au Short film Corner du Festival de Cannes. Il a été diffusé au Festival du court métrage de Lille, dans le cadre d'une carte blanche au CRRAV.

    Diverses projections Parisiennes sont également prévues cette année, notamment lors d'une des soirées "Un Court Tournable" au Magic Cinéma de Bobigny, ainsi qu'une projection en Picardie, où le film a été tourné. Il sera diffusé le 9 Mai aux soirées Disturb court métrages.

  • LE MONDE FANTASTIQUE D'OZ de Sam Raimi °

    Le Monde fantastique d'Oz : affiche

    Oscar, Oz pour les intimes, est un magicien miteux, menteur, baratineur et coureur de jupons d'un petit cirque itinérant du Kansas. Son aplomb n'a d'égal que sa mégalomanie. Poursuivi par un rival jaloux, Oscar s'envole à bord d'une montgolfière. Aspiré dans l'oeil du cyclone, il s'écrase au Pays d'Oz qui semble n'attendre que lui pour être libéré d'une malédiction. Les sorcières qu'il rencontre lui promettent amour, gloire et fortune. Oz, malgré son incompétence mais égoïste et vénal, consent à se faire passer pour le héros attendu. Sa rencontre avec un singe volant aussi insupportable que l'âne de Shrek et une poupée de porcelaine va pimenter son voyage vers la sorcière noire !

    A part le mot Oz et le cyclone... je cherche vainement over the rainbow le rapport entre cette grosse meringue boursouflée et le Magicien d'Oz de Victor Fleming en 1939. Mis à part le chemin de briques jaunes, le fait que l'insipide Mila Kunis ressemble comme deux gouttes de perlimpimpin à la méchante sorcière de l'Ouest,

    où sont Dorothy, l'épouvantail, l'homme en fer blanc, le lion ? Cela dit j'aurais pu me passer aisément de ces personnages si Sam Raimi avait renouvelé ou inventé quelque chose. 

    Ici les gentils sont trèèèèèès gentils et on sait que les méchants ont toujours des pouvoirs limités et se feront couillonner par l'habilité de la force pure ! Fatigant, gnangnan, nonchalant, dépourvu du moindre humour et d'une laideur à donner la nausée, on se demande vraiment où ce film veut en venir et surtout, surtout à qui il est destiné. Les plus petits sursauteront car c'est le seul ressort trouvé par le réalisateur pour qu'on ne s'endorme pas : faire surgir des bestioles au moment où on s'y attend plus ou moins... et les plus grands normalement constitués bâilleront d'ennui.

    Seule une petite poupée de porcelaine cassée et totalement craquante parvient à attirer l'attention en de rares moments.

    Ce film c'est n'importe quoi et bizaremment il aboutit à une scène assez incroyable où les gentils triomphent des méchants par le pouvoir enchanteur, troublant et manipulateur...

    du cinéma !!!