Il découvre ce nouveau monde régi par les codes et les missions à exécuter. Réduit à néant, il n’est désormais qu’un numéro, que la lettre R. Dans sa quête de survie, il rencontre Rachid, un jeune musulman, avec lequel il met en place un trafic qui lui permet d’être désormais respecté. Mais leur réussite suscite la convoitise d’autres détenus, qui ne tarderont pas à leur faire savoir.

Alors oui, il s'agit d'un "film de prison" d'une violence inouïe parfois à la limite du supportable. C'est filmé dans une lumière grise, fade et blafarde parfaitement adaptée à la situation. La sensation d'enfermement est incontestablement ressentie même de l'autre côté de l'écran. L'arrivée de Rune dans sa cellule, une pièce tellement étroite qu'on en devient immédiatement claustrophobe, est un modèle d'angoisse. Les autres détenus sont instantanément hostiles au nouvel arrivant. Le premier contact de Rune avec ses co-détenus est un "deal" : il doit amocher un autre prisonnier au point qu'il soit méconnaissable ou c'est lui qui sera massacré. Rune accepte et réussit cette épreuve. Les humiliations et autres tests de résistance de Rune n'en demeurent pas moins quotidiens.

Malgré toutes ces qualités formelles indiscutables. Malgré la présence de Pilou Asbaek, grand acteur puisqu'il était le cuisinier rondouillard et doux du fascinant Hijacking et qu'il est ici un détenu froid et musculeux clone du jeune Alex (Malcom McDowell d'Orange Mécanique)...

le film, trop proche du documentaire et manquant furieusement d'une histoire un peu plus "scénarisée" n'a pas été pour moi le choc attendu.