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MARIE HEURTIN de Jean-Pierre Améris ***

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A l'Institut de Larnay près de Poitiers à la fin du XIXème siècle des religieuses prennent en charge des jeunes filles sourdes. Bien que n'étant pas enseignante, à force d'observation, Sœur Marguerite au fil du temps est parvenue à maîtriser le langage des signes.

Un homme de condition modeste, refusant de placer sa fille Marie dans un "asile" (c'est tout ce qu'on proposait à cette époque à ces enfants que l'on considérait évidemment débiles) l'amène à l'Institut. Mais la Mère Supérieure ne peut accepter cette enfant non seulement sourde mais aussi aveugle... Sœur Marguerite insiste pour s'occuper exclusivement de Marie. La Mère Supérieure cède devant son obstination. C'est ainsi que Marie entre à l'Institut.

 

Marie, malgré la tendresse de ses parents totalement impuissants face au handicap de leur enfant a grandi livrée à elle-même. Elle ne se lave pas, ne se coiffe pas, ne communique pas et se comporte presque comme un animal. Il faudra des mois et des mois de persévérance et d'obstination pour que Sœur Marguerite réussisse enfin à obtenir des premiers résultats. Fort encourageants, car dès que Marie aura compris qu'elle peut s'exprimer, se faire comprendre, et comprendre les autres, elle développera des capacités et une aisance hors du commun. Le langage des signes, l'alphabet Braille, la relation entre les signes et les objets n'auront plus aucun secret pour elle.

 

Toujours passionné par les êtres différents, par le handicap voire par les monstres, Jean-Pierre Améris aborde l'histoire de Marie Heurtin avec infiniment de délicatesse et de sensibilité. Difficile de ne pas penser à l'Enfant Sauvage de François Truffaut, même si Victor ne présentait aucun handicap physique, tant cette petite Marie se comporte comme un petit animal sauvage, parfois violent et imprévisible. La relation entre l'élève et son enseignante devient évidemment de plus en plus intime et l'attachement de l'une à l'autre semble inévitable. Mais ce qui impressionne surtout c'est la persévérance inébranlable de Sœur Marguerite que la violence de son élève parfois ne découragera jamais.

 

Les sons, les bruits ont une importance capitale et l'on prend conscience, forcé de se concentrer sur le bruissement des feuilles, le souffle du vent, la lumière qui filtre au travers des branches, à quel point on oublie que le monde est beau et quelle chance on a de posséder ces sens merveilleux que sont la vue et l'ouïe.

 

Le langage des signes est déjà follement élégant à observer je trouve, mais le fait que Marguerite et Marie doivent constamment se toucher pour se comprendre ajoute un aspect terriblement sensuel. Et le toucher, autre sens capital, prend ici une toute autre dimension. Vital.

 

Isabelle Carré, impliquée comme jamais, et Anna Rivoire jeune actrice sourde, sont magnifiques et bouleversantes.

Commentaires

  • J'avais un peu peur du côté exemplaire de l'histoire et son lot de bons sentiments, il semblerait que ce ne soit pas le cas ?

  • Non franchement c'est doux et âpre en même temps.
    Pas d'angélisme, la ptite n'est pas une élève facile.
    Et c'est vraiment TRES BEAU.
    Beau travail sur les sons qui te fait prendre réellement conscience de ce qu'est ce handicap. Et en plus la petite est aveugle !

  • Je crois que c'est à toi que je dois le plaisir d'avoir découvert le cinéma de Jean-Pierre Améris. Je vais essayer d'aller voir ce nouveau film, si le travail ne me submerge pas avant.

    L'histoire a l'air d'être triste, mais belle. Et je sens que le duo principal va vraiment bien "marcher" pour mes émotions.

    Merci, Pascale :)

  • C'est triste... c'est ce que j'ai entendu dire à la sortie du film. Et une personne répondait à la première : ben non !
    Effectivement, ben non... c'est une victoire sur le malheur, l'adversité.
    Franchement, c'est beau.

    Jean Pierre et moi c't'une belle histoire :-)

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