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UN ILLUSTRE INCONNU de Mathieu Delaporte ***

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Sébastien Nicolas est agent immobilier. Il est terne, voire transparent et il aime plus que tout se glisser dans la vie d'un autre. Son métier le met en contact avec beaucoup de personnes différentes.

Parfois il jette son dévolu sur un inconnu, il l'observe, l'imite et dans son appartement digne d'un atelier de maquillage à faire pâlir Weta Worshop il devient un autre sous des couches de latex. Puis il passe à quelqu'un d'autre. Jusqu'au jour où il rencontre une célébrité, Henri de Montalte. Cet homme pédant, désagréable et méprisant le fascine instantanément. Jadis violoniste, il ne peut plus exercer son métier. C'est sans doute ce qui l'a rendu totalement misanthrope. L'identification de Sébastien va prendre des proportions auxquelles il ne s'attendait sans doute pas lui-même.

 

Dans ce genre de films porté par un acteur seul en scène, on éprouve un peu de peine pour les autres acteurs réduits à se débattre pour exister ou à n'être que le faire valoir de l'Elu. Ici Marie-Josée Croze, Eric Caravaca et Olivier je t'aime d'amour Rabourdin ne sont là que pour servir la soupe à leur génial collègue. Tant pis pour eux, tant mieux pour Matthieu Kassovitz et surtout pour nous, en tout cas pour moi qui aime tant les acteurs quand ils élèvent leur art à ce niveau.

 

Voir Sébastien/Matthieu Kassovitz se glisser dans la peau d'un autre, en reproduire les gestes, la démarche, la voix, les expressions, les intonations est un spectacle fascinant. Ce film semble nous dire, nous démontrer ceci : voilà comment un acteur s'empare d'un personnage. Et l'acteur mène son dédoublement, sa schizophrénie jusqu'au bord de la folie sans y sombrer jamais tout à fait.

 

Peu importe l'invraisemblance et l'absence d'explication au vide existentiel de Sébastien qui le pousse à de telles extrémités. Non seulement le réalisateur emmène son film au bout de l'aberration et  la performance de l'acteur porte son personnage aux limites du fantastique dans tous les sens du terme.

 

Matthieu Kassovitz ne veut pas de fans, il le dit dans une interview à Télérama. Il dit des choses fortes, brutales et désagréables sur le cinéma français parce qu'il se sent incompris et malheureux dans GQ. Mais depuis plus de 20 ans il porte en tant qu'acteur (voyez-le dans le récent Vie sauvage en père abusif et jusqu'au boutiste) et réalisateur (voyez de toute urgence son GRAND film L'Ordre et la Morale) la preuve que le cinéma coule dans ses veines. Des acteurs de ce talent, de cette envergure sont rares et précieux.

Commentaires

  • Un très bon film malgré les critiques sur Matthieu Kassovitz et un très bon jeu d'aceteur, a aller voir pour un petit moment de détente.

  • Oui Matthieu est grand mais je ne dirais pas que c'est un film qui détende :-)

  • Je trouve que c’est tout à fait un film singulier. C’est vrai que Matthieu Kassovitz incarne ce qu’est un vrai acteur dans ce film. Certes, il n’est pas facile de se glisser dans la peau d'un autre, en reproduisant ses gestes, sa démarche, sa voix et ses expressions. En tout cas, je lui tire mon chapeau. Sinon, avez-vous une idée de la date de sortie svp?

  • Et bien il est sorti la semaine dernière...

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