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NIGHT CALL de Dan Gilroy ***

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Lou a l'apparence d'un type normal et plutôt sympathique même si pour vivre il vole de la ferraille sur des chantiers fermés au public et tabasse un vigile d'une société de surveillance pour lui échapper (en emportant sa jolie montre au passage...). 

Rapidement on découvre que Lou est un type très seul qui n'a pour seule amie qu'une plante verte qu'il dorlote avec beaucoup d'attentions et de persévérance. Malgré un comportement et une façon de parler relativement étranges, Lou cherche à s'intégrer en trouvant un boulot dans lequel il est prêt à s'investir à 200 %. Sa façon d'offrir ses services à un employeur qui n'a pas d'emploi à proposer est à son image, pas banale. Son attitude serait presque risible si l'on ne percevait derrière cette attitude débonnaire un comportement inquiétant.

 

Tout à fait fortuitement Lou découvre un métier rapidement lucratif et auquel il va rapidement se consacrer avec l'ardeur qui le caractérise. En se branchant sur la fréquence de la radio de la police il réussit à arriver très rapidement sur les lieux d'accidents, de braquages... de préférence sanglants, de filmer les scènes et les vendre à une chaîne de télé locale avide de ce genre d'images chocs. Mais évidemment, encouragé par une directrice de chaîne pas très regardante question moralité, Lou va de plus en plus mettre de cœur à l'ouvrage, pousser un peu loin la conscience professionnelle et ne reculer devant pas grand chose pour apporter des images de plus en plus choquantes...

 

Bien dans l'air du temps, le film se fait à la fois constat et charge contre une télé vomitive où l'on considère le spectateur comme un voyeur prompt à se repaître du malheur. La télé est aussi une grande manipulatrice et fait dire aux images exactement ce qu'elle veut en fonction du montage sans souci d'éthique et de déontologie. Sans compter que devant la profusion de chaînes actuellement, il n'est pas suffisant de montrer ces images, encore faut-il être le premier à les diffuser. On sait tout ça et pourtant les émissions et reportages uniquement destinés à entretenir ou à créer la peur et la peur de l'insécurité se multiplient. Le réalisateur montre ça avec intelligence et sans concession. Les courses poursuites dans Los Angeles sont rondement menées et l'humour teinté d'angoisse de certaines scènes totalement inédit : l'entretien d'embauche du futur collaborateur de Lou, puis l'entretien d'évaluation pour définir une augmentation, le repas en tête à tête avec la Directrice de la chaîne de télé... Les scènes cultes s'enchaînent.

 

Mais ce qui restera surtout de ce film, c'est la performance saisissante de son interprète principal. Maigre et le regard halluciné, Jake Gyllenhaal loin de ses interprétations autistes de Prisoners et Enemy se rapproche de son attitude adolescente de Donnie Darko et compose un sociopathe des plus flippants proches de Travis Bickle ou John Doe. Son interprétation est du niveau de celle des anciens (Bob de Niro et Kevin Spacey). Et comme les américains aiment les acteurs qui se transforment et les prestations vraiment too much... un petit Oscar non ? Why not ? Moi je vote pour. En tout cas, à l'instar de Matthieu Kassovitz ici, Jake ne laisse pas grand place aux autres pour exister, et surtout pas à ce pauvre Riz Ahmed.

Commentaires

  • moi aussi je vote pour, il m'a bluffée !

  • ça fait fait deux votes ! Pas mal :-)

  • Jake a aussi mon vote! ;)
    J'ai vu le film hier soir, une excellente surprise, et sa prestation m'a bluffé! Tout dans son jeu, de sa diction à sa démarche en passant par ses étranges sourires, lui permet de s'effacer derrière son personnage. Au départ un peu décalé mais attachant d'une certaine façon, on découvre peu à peu l'être inquiétant qu'il est, socialement inadapté, sans moralité, glaçant.
    Et les scènes dont tu parles sont effectivement étonnantes et très nouvelles dans le ton, teintées d'un humour grinçant. Ca décoiffe!

  • Et de 3.

    Oui il est tout ça et finalement ce qu'il dit sur la manipulation (sans le savoir) et sur le "commerce" est vraiment très juste.
    S'il avait rencontré la bonne personne il aurait été quelqu'un de formidable. A quoi ça tient...

  • Il y a de très bonnes choses dans ce film et l'interprétation de Gyllenhaal en est une, je suis bien d'accord.

    En revanche, le côté "critique des mass médias" m'a finalement déçu. Je trouve qu'il tourne vite court, en fait, au profit d'un crescendo dramatique que j'ai fini par trouver un peu racoleur. On nous place dans la position de celui qui regarde et trouve ça dégoûtant, mais nous explique-t-on vraiment en quoi ? Pas sûr. Je ne sais pas comment ça aurait pu être fait autrement, mais je pense que ça ne vas pas tout à fait au bout de ses intentions, tout ça.

  • oh la la je ne sais plus que dire.
    J'ai oublié le fond de ce film :-)
    Jake m'a éblouie.

  • Au début j’ai trouvé ce film un peu lent. Cependant, une fois l’histoire bien en place, les choses s’enchainent à un rythme soutenu.

  • Bonne surprise pour un film dont je n'attendais pas grand chose. On retient en effet la prestation de Gyllenhaal, un bon scénario lourdement chargé, mais un manque de personnalité évident dans la mise en scène (n'est pas Scorsese ou Lumet qui veut).

  • ni James Gray.

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