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CAS DE CONSCIENCE

 de Vahid Jalilvand ***

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Avec Navid Mohammadzadeh, Amir Aghaei, Zakieh Behbahani
 
Synopsis : En cherchant à éviter un chauffard le docteur Nariman renverse une famille en scooter. Il les dédommage pour les dégâts matériels et insiste pour qu’Amir, leur enfant de 8 ans légèrement blessé, soit conduit à l’hôpital. Deux jours plus tard, à l’institut médico-légal où il travaille, Nariman s’étonne de revoir la famille. Il découvre que l'enfant est mort. Le rapport d’autopsie conclut à une intoxication alimentaire. Mais Nariman a du mal à accepter cette version officielle qui pourtant l’innocente.
Etrange film qui parle de la culpabilité et nous laisse sur une fin ouverte....
 
La culpabilité est celle du docteur qui a renversé la famille et se sent responsable de la mort de l'enfant. Et celle du père de l'enfant qui ne se pardonnera jamais d'avoir donné à manger une viande avariée à sa famille. D'un côté un bourgeois nanti avec métier, voiture et bel appartement, de l'autre un pauvre contraint de se procurer involontairement des produits de mauvaise qualité pour survivre.
 
C'est d'un pessimisme, d'une noirceur sans fond. On ne comprend pas toujours très bien pourquoi le docteur doute tant alors que l'autopsie est claire. Il demande même à ce que le corps soit exhumé pour refaire cette autopsie et avoir la certitude que les séquelles de l'accident ne sont pas responsables de la mort de l'enfant. Pris d'une grave crise existentielle, l'angoisse de cet homme vire à l'obsession. De l'autre côté, le père de l'enfant hurle sa douleur et cherche à se venger de l'homme qui lui a vendu sciemment les produits avariés. La scène dans l'usine d'élevage de poulets est absolument exceptionnelle. Tout ce qui s'y dit et s'y fait est d'une tension incroyable. Le réalisateur réussit quelques scènes d'une force inouïe, celle de l'accident, celle où la femme se rend en prison ou au commissariat, celle de la reconstitution...
 
Après un Homme intègre,de Mohammad Rassoulof ce film démontre que le cinéma iranien a bien des ressources et ne se limite pas à Asghar Farhadi. C'est une excellente nouvelle quand on sait à quel point ces réalisateurs parfois emprisonnés, interdits d'exercer, risquent gros pour réaliser leurs films. Ils sont vraiment impressionnants de courage.et de talent.
 
Ici, encore une fois on reste suspendu au destin d'un homme brisé par le chagrin et l'acteur Navid Mohammadzadeh est absolument remarquable. L'émotion qu'il transmet est rare au cinéma.

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