de Fabrice du Welz ***

Avec Thomas Gioria, Fantine Harduin, Benoît Poelvoorde

Paul, un jeune garçon solitaire, rencontre Gloria, la nouvelle patiente de la clinique psychiatrique où travaille sa mère. Tombé amoureux fou de cette adolescente trouble et solaire, Paul va s’enfuir avec elle, loin du monde des adultes...

La relation entre Paul et sa mère ferait sans doute un beau cas clinique pour l'établissement psychiatrique où elle travaille. En effet, j'ai trouvé que cette maman aimait un peu "trop" son enfant. Pas étonnant qu'avec cette mère, Paul soit un solitaire qui parle aux arbres et aux oiseaux et qu'il soit attiré par la belle Gloria qui le percute littéralement lors d'une de ses nombreuses fuites.

C'est finalement ensemble, après une scène effroyable, que les deux adolescents s'échappent. Leur escapade dans la nature, la forêt et au fil de l'eau les amène à croiser la route d'autres promeneurs puis d'un homme solitaire et isolé qui regretteront leur générosité.

Au fur et à mesure que les jours passent, sans traitement, Gloria prouve que ses démons ne l'ont pas quittée. Paul, aux petits soins, naïf et éperdu d'amour, tolère tout des emportements soudains et comportements excessifs de Gloria.. Dans ses excès d'ailleurs, Fantine Harduin jeune fille-enfant sûre de son charme, est parfois déplaisante. Par contre, Thomas Gioria, déjà exceptionnel dans Jusqu'à la garde (film grandement surestimé), confirme qu'il est fait pour être devant une caméra. Son naturel est déconcertant.

La dérive des deux jeunes gens nous hypnotise par la pureté de leurs intentions brusquement secouée par la violence, par la beauté et la douceur des images et de la nature qui soudain peut devenir menaçante.

Calvaire m'avait terrifiée, j'avais détesté et sans doute rien compris à Vinyan et beaucoup aimé Message from the king. Fabrice du Welz est décidément un réalisateur étonnant.