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LA FAMILLE...

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UNE MERE INCROYABLE de Fabio Lolli ***

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Avec Carolina Sanin, Leticia Gomez, Antonio Martinez

À Bogota, Silvia, mère célibataire et avocate, est mise en cause dans un scandale de corruption. À ses difficultés professionnelles s'ajoute une angoisse plus profonde. Leticia, sa mère, est gravement malade. Tandis qu'elle doit se confronter à son inéluctable disparition, Silvia se lance dans une histoire d'amour, la première depuis des années.

Le thème du film est clairement l'accompagnement d'une personne malade en fin de vie et la perte d'un parent. Les "soucis périphériques" de Silvia sont là pour démontrer que même dans les périodes les plus éprouvantes, la vie continue. Atteinte d'une récidive d'un cancer du poumon, la mère de Silvia  (qui continue à fumer), refuse d'abord de se soigner pour ne pas avoir à revivre l'épreuve des chimios et son lot d'effets secondaires encore plus éprouvants que la maladie. Le film nous interroge sur ce que nous ferions en tant que malade, choisir de laisser la maladie progresser ou la soigner et prolonger sa survie dans des conditions vraiment pas optimales. Mais il questionne également l'entourage. Que conseiller à une malade qui est votre mère. Evidemment, Silvia et sa sœur souhaitent que leur mère se soignent.

Les affrontements verbaux entre Silvia et sa mère sont d'une rare violence. On dirait que la mère, que le réalisateur ne rend pas forcément sympathique (il s'agit d'ailleurs de sa propre mère, elle-même en rémission de cancer pendant le tournage..) met toute son énergie et ses dernières forces à s'opposer à sa fille, à l'agonir de reproches, à désapprouver ses choix de vie. Et la fille, de son côté lui balance crûment ses quatre vérités. Elles ne sont pas tendres ces femmes et pourtant on sent, on voit qu'elles se sont aimées, qu'elles s'aiment encore. La colère semble le moyen qu'elles ont choisi pour exprimer leur tristesse. Les moments de tendresse qu'elles s'accordent en sont d'autant plus touchants et forts.

Ne vous y trompez pas, malgré la fin inéluctable, le film n'est pas une épreuve insoutenable à regarder. Il est même plein de vie et d'espoir malgré la tristesse des personnages qui luttent et se soutiennent. Et il est terriblement réaliste. Malgré tous les efforts, il est toujours aussi difficile de dire à son entourage à quel point on l'aime, à quel point on serait perdu qu'il disparaisse. 

Carolina Sanin dans le rôle de Silvia, épuisée par cette lutte permanente, contre sa mère, son chagrin, son fils, son implication dans le scandale de corruption, offre une composition désarmante et d'une grande sobriété. J'aime l'irruption providentielle dans sa vie d'un homme attentif et parfois maladroit même s'il n'arrive pas dans une période idéale.

Un beau film, fort, sensible et magnifiquement interprété. Et puis c'est plutôt rare d'avoir des nouvelles de Bogota à travers sa classe moyenne. Ici aucune organisation criminelle autour du trafic de drogue. Juste des gens comme partout dans le monde avec ses petites joies et ses grandes tristesses.

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DEUX de Filipo Meneghetti ***

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Avec Barbara Sukowa, Martine Chevallier, Léa Drucker

Nina et Madeleine sont profondément amoureuses l’une de l’autre. Aux yeux de tous, elles ne sont que de simples voisines vivant au dernier étage de leur immeuble. Au quotidien, elles vont et viennent entre leurs deux appartements et partagent leurs vies ensemble. Personne ne les connaît vraiment, pas même Anne, la fille attentionnée de Madeleine. Jusqu’au jour où un événement tragique fait tout basculer…

De nombreux thèmes se télescopent dans ce premier film incroyablement maîtrisé d'un jeune italien installé en France. En premier lieu, il est question de l'amour fou de personnes sans doute septuagénaires ce qui est plutôt rare, mais qu'il s'agisse en plus de deux femmes est presque totalement inédit.

La belle affiche est à l'image du sentiment partagé que l'on découvre à l'écran. Ces deux femmes s'aiment et leurs regards plongés l'un dans l'autre le prouvent. Un beau duo féminin porté par deux actrices magnifiques qui y croient et nous transmettent leurs émotions. L'âge n'a aucune prise sur les flammes de cette passion partagée.

Nina et Madeleine ont un projet et on comprend que Madeleine (que Nina est la seule à appeler Mado) n'ose annoncer à ses enfants (des quarantenaires...) qu'elle va partir vivre à Rome avec son amoureuse.  Elle connaît ses enfants. Dans le cas de telles révélations, la réaction des enfants, quel que soit leur âge, peut  effectivement être surprenante. Il y a ceux qui s'exclament sans réfléchir : "vis ta vie maman" et les autres qui prétendent savoir ce qui est bon, bien et juste et qui condamnent sans chercher à comprendre. Vous l'avez compris, malgré toute l'attention que la fille (Léa Drucker) porte à sa mère, elle et son frère (incompréhensiblement antipathique) font partie de la seconde catégorie. Et pourtant depuis des années ils ne se sont jamais doutés que leur mère vivait un grand amour dans la quasi clandestinité, ce qui donc concrètement ne les a en rien gênés pour vivre leur vie. Et ils ne sont pas, tout comme nous, au bout de leurs surprises.

L'accident qui survient et qui est filmé d'une façon mystérieuse et inquiétante va séparer les deux femmes, l'une immobilisée et rendue muette, l'autre contrainte de subir l'éloignement que la situation et l'entourage lui imposent. Et là, le film se fait presque thriller tant les subterfuges que Nina doit accomplir pour retrouver son amoureuse, la prendre dans ses bras, le font glisser parfois vers un réel suspense. Les deux appartements sur le même palier sont constamment ouverts lorsque personne n'est attendu. On sent par leurs décorations respectives que les personnalités des deux femmes sont différentes et j'ai aimé me rendre de l'un à l'autre.

Le côté fantastique avec la petite fille du début qui disparaît puis réapparaît au fond d'une rivière en rêve m'a échappé mais ce n'est pas gênant, au contraire, on sent que le réalisateur a de la ressource et on guettera avec grand intérêt un deuxième film. Il est également question ici de la vieillesse bien sûr, mais aussi du "placement" des personnes âgées ou dépendantes dans des institutions qui se débarrassent de certains problèmes en abrutissant les pensionnaires de médicaments. Tout ceci est traité de façon simple, sans regard accusateur mais plutôt interrogateur à propos de situations délicates.

L'évidence du couple que forment Nina et Mado est rendue encore plus incontestable par la force de l'interprétation de Barbara Sukowa (d'une beauté !) et de Martine Chevallier. Elles incarnent avec douceur la beauté d'un attachement profond et avec fièvre la terreur que provoque la séparation d'avec la personne qu'on aime le plus...

Commentaires

  • Le deuxième film, déjà pour les acteurs, et son thème !
    Merci !

  • Le deuxième film, déjà pour les acteurs, et son thème !
    Merci !

  • J'ai vu la BA du 1er mais il ne me tente pas.
    En revanche, je te rejoins sur le second. Non seulement c'est un thème peut être jamais traité au ciné (faudrait chercher) mais en plus, c'est très bien traité ! Quel bonheur cette scène de fin ! L'amour, il n'y a que ça qui vaille, peu importe son âge, son sexe, sa couleur, il faut enfin le comprendre !! Merci pour tes deux avis Pascale :)

  • Le premier est vraiment bien aussi.

    J'ai vu un TRES beau film espagnol en 2012 à... Annnonay sur le même thème (2 femmes de 70 ans amoureuses). Il était sorti en juin 2012
    http://www.surlarouteducinema.com/archive/2012/06/14/80-jours-de-jon-garano-et-jose-mari-goenaga.html

    Oui l'amour...

  • Jolie chronique sur Deux. Espere le voir à mon retour. Ici en Algerie peu de cinema à part Oran ou Alger.

  • Je pense qu'il va vite disparaître.
    Quel genre de films passe t'on là bas ?

  • A bejaia ou je suis pourtant assez grande ville, meme taille que Nancy,juste une cinémathèque qui fait quelques animations : cycle Scorcese bientôt. A Alger surtout les grands succès venus des Usa Bad boys, Brooklyn affairs.. estt quelques comedies dramatiques françaises et production algerienne. Bon pas de cinéma à Bejaia mais ce jeudi je suis en Manche courte et lunette de soleil !

  • Ah oui, il faut profiter des offres. Ça doit être une aventure d'aller au cinéma.
    A Nancy, "neige lourde et collante"... j'avais jamais entendu ça dans les prévisions...

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