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LES OLYMPIADES

de Jacques Audiard ***(*)

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Avec Lucie Zhang, Makita Samba, Noémie Merlant, Jenny Beth

Synopsis : Paris 13e, quartier des Olympiades. Emilie rencontre Camille qui est attiré par Nora qui elle-même croise le chemin de Amber. Trois filles et un garçon. Ils sont amis, parfois amants, souvent les deux.

Ce synopsis, une bande-annonce pénible (même à la radio, sans image donc), vue et revue (entendue et re-entendue), une promo déplaisante (Lucie Zhang qui fait la gueule, Jacques Audiard incapable de finir une phrase sans en commencer douze autres et avoir bégayé trente fois et Noémie Merlant...). Egalement la peur une nouvelle fois de me heurter à un film générationnel (voir ici pour l'exemple) qui ne me parle pas et aux problèmes existentiels des adulescents trentenaires qui se cherchent dans les tourments insondables de leurs hésitations. Ces quelques éléments ont fait que je ne me suis pas précipitée en salle. Et que je m'y suis même rendue à reculons avec un a priori négatif.

Pourquoi me faire tout ce mal me direz-vous ? Pourquoi m'infliger cette quintuple peine ? Si, si je vous entends me dire : pourquoi te faire tout ce mal ? Et bien, parce que Makita Samba est TRES beau Jacques Audiard (à condition qu'il se taise) tout simplement. Car exception faite de Dheepan, il réalise à mes yeux et en 10 films un admirable sans faute.  Je crois que, à part Dheepan, j'ai déjà vu et revu tous ses films. Regarde les hommes tomber, Un héros très discret, Sur mes lèvres, De battre mon coeur s'est arrêté, Un prophète, De rouille et d'os, Les frères Sister, Le Bureau des légendes (épisodes 9 et 10, saison 5).

Et bien j'avais tort (quoique quand même, la promo, le synopsis, Noémie Merlant et la BA : au s'cours !!!) et j'ai eu raison. Dès les premières images, un parcours dronesque des tours du quartier des Olympiades dans le XIIIème arrondissement où va se jouer la petite histoire d'Emilie, Camille, Nora et Amber, je me suis détendue, ai soupiré mentalement "ah oui, quand même !" Et puis, même s'il s'agit effectivement de trentenaires insupportablement, oui je sais, je n'ai aucune indulgence indécis, Audiard parvient à me les rendre terriblement attachants.

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Et puis l'on pénètre dans l'appartement d'Emilie qui cherche une coloc'. C'est Camille qui se présente alors qu'Emilie attendait une fille. Qu'à cela ne tienne, le garçon est convaincant et autour d'un verre, les deux jeunes gens font connaissance. Il est prof de lettres dans un lycée, "compense sa frustration professionnelle par une intense activité sexuelle", elle vit de petits boulots malgré un diplôme plôme de Sciences Po et couche d'abord, discute ensuite. Tout va pour le mieux, sauf que pas tant que ça. Ces jeunes gens qui  se croient libres et maîtres de leur destin, surtout sentimental, ont aussi un coeur. Et lorsque les sentiments vont faire irruption, tout ne va plus être aussi simple. Je ne vous révèle pas de qui le petit coeur fond, c'est une surprise qui aura moult rebondissements.

Parallèlement, on découvre Nora, une provinciale naïve et enthousiaste qui débarque tout sourire gingival aux lèvres à Paris pour reprendre des études de droit. Mais à la suite d'un malentendu, elle est confondue avec Amber, une jeune femme cam-girl qui vend ses charmes par écrans interposés. Elle devient la risée et le souffre-douleur de la fac et reprend son métier d'agent immobilier. Elle rencontre Camille et devient "cliente" d'Amber...

Je vous laisse découvrir le reste qui m'a maintenue constamment en éveil. J'avais envie que tous ces personnages attachants aillent mieux, aillent bien. Qu'ils cessent de se mentir à eux-mêmes et découvrent, admettent enfin que les sentiments, à condition de trouver la bonne personne pour les partager, c'est tellement bon. Jacques Audiard filme avec élégance et tendresse dans un noir et blanc éclatant et lumineux, ses acteurs tout quatre excellents tour à tour drôles, cruels, émouvants mais finalement tous romantiques. Et pour une fois, cette valse hésitation alimentée par des dialogues magnifiques n'a rien de surfait. La mixité (Camille est noir, Emilie d'origine chinoise et parfaitement bilingue) et les préférences sexuelles ne sont pas des sujets mais des évidences et ça fait un bien fou.

Et puis il y a ce moment magique entre Nora et Amber dans un jardin parisien qui vaudrait presque à lui seul le déplacement !

P.S. : désolée pour les ratures, mais je suis pressée.

Commentaires

  • C'est l'impression que j'avais avant de le voir. A part quelques scènes de cul inutiles, Audiard réussit à rendre ces parcours intéressants et touchants.

  • Aucune scène de cul ne me semble inutile - d'un avis général et d'un commentaire sans intérêt... ;-)

  • Franchement ces scènes n'ont plus rien à nous dire. Quand deux personnes sont dans une chambre, on se doute à peu près de ce qui se passe...

  • J'avoue, les Olympiades, ça me fait pas vraiment rêver - sauf si je veux manger un sandwich des frères Tang... Par contre avec la caméra de Jacques Audiard et sous cette lumière et ce noir et blanc, j'y pressens une certaine poésie. Tout simplement, aussi, parce que c'est Jacques Audiard. Et depuis Sur mes lèvres, j'ai tendance à le suivre - et pas à reculons... (tiens, faudra tout de même que je revois Deephan, je ne m'en souviens plus, je n'ai pas du avoir cette aversion pour ce film qui semble t'avoir marqué)... et comme en plus, je n'ai ni vu Lucie Zhang, ni vu la BA...

  • Je pense que tu as tous les atouts en main et je suis convaincue à 96 % que tu aimerais ce film.

    Jusqu'à la dernière demi-heure je crois Dheepan tenait la route... et puis ça part en live !

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