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A MAN

de Kei Ishikawa ****

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Avec Satoshi Tsumabuki, Sakura Andô, Masataka Kubota, Akira Emoto

Une jeune femme Rie est frappée de plusieurs malheurs consécutifs.

Lorsque l'on fait sa connaissance, d'emblée elle nous déchire le coeur. On découvrira plus tard la raison de son inconsolable chagrin. En larmes silencieuses dans sa papeterie dont elle arrange inutilement l'assemblage des stylos par couleurs, elle est surprise par l'arrivée d'une cliente exubérante et intrusive puis d'un client particulièrement timide. Il s'agit de Daisuke. Régulièrement, Daisuke entre dans la boutique et achète des articles dont il n'a pas forcément besoin. Rie ose lui dire un jour qu'il peut venir la voir sans acheter quoi que ce soit. La grande audace de Daisuke : montrer ses dessins, ses beaux, simples et merveilleux dessins aux couleurs tendres à Rie. Confidence ultime, confiance et abandon. C'est le début d'une belle histoire d'amour. Daisuke épouse Rie. Il adopte le fils qu'elle a eu d'un précédent mariage et ils font un enfant ensemble.

Avant cela on aura aperçu un homme brun de dos devant un tableau qui représente un homme devant un miroir qui ne reflète pas son image... (note pour moi-même : ne pas oublier d'aller visiter le Musée Magritte à Bruxelles).

Le film est aussi envoûtant et énigmatique que le tableau.

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L'homme de dos est Akira Kido, un avocat. A la mort accidentelle de Daisuke, Rie l'engage pour qu'il enquête non pas sur les causes de sa mort mais sur les raisons qui l'ont poussé à usurper une identité pendant des années. La mission de l'avocat : partir à la recherche de la véritable identité du mari de Rie mais aussi à la recherche du véritable Daisuke disparu. Accrochez-vous aux parois du labyrinthe pour essayer d'en sortir et de décrypter ce thriller en quête d'identités.

Vous l'aurez compris, avec ce film mon top 2024 risque une nouvelle fois de compter le Japon parmi mes préférences. D'une élégance folle, d'une complexité évidente, ce film captivant m'a embarquée dès les premières images. Mensonges, usurpation et quête d'identité, l'histoire des uns et des autres s'imbriquent inexorablement, révélant peu à peu les raisons de ces identités incertaines ou mouvantes. On ne sait d'ailleurs pas vraiment de quel homme véritablement parle le titre tant certains d'entre eux ont une histoire instable. Tout comme cet enfant qui portait le nom de son père, a pris celui de l'homme qui l'adopte pour apprendre qu'il ne peut plus le porter et devra prendre celui de sa mère. La scène est magnifique, terrible, émouvante et résonne terriblement. Les hommes s'interrogent-ils un seul instant lorsque la femme qui se marie doit changer de nom (aparté : malgré quelques mariages lol j'ai toujours porté mon seul et unique nom de famille, celui que j'ai reçu à la naissance) ce qui n'est en aucun cas une obligation mais une simple pratique.

Cette scène où l'enfant se demande comment il s'appelle est parmi une des plus émouvantes du film qui en comporte beaucoup. Et comme toujours dans les films japonais, les enfants acteurs, même les plus petits sont impeccables.

L'autre scène particulièrement déchirante est celle où Rie révèle à Daisuke les raisons de son terrible chagrin. Et plus encore que cette révélation, le pouvoir consolatoire de Diasuke à ce moment mériterait presque un arrêt sur image. 

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Puis aux drames et à la difficulté de faire son deuil d'un homme qui a partagé votre vie sans que l'on sache rien de lui succède l'enquête où la tension et le mystère vous embrouillent la tête. Les masques vont-ils tomber peu à peu ?

Et au milieu du mélo familial, du thriller, de l'enquête, sans oublier la romance du début, le réalisateur place une réalité sociale (que je ne connaissais absolument pas) : le racisme, la xénophobie d'une partie du peuple japonais qui s'exprime lors d'une manifestation anti étrangers que l'on découvre à la télévision. L'avocat d'origine coréenne en subit les retombées dans une situation étrange et malaisante pour lui.

Rien n'est simple ici, ni les personnages ni les évènements et j'envisage une deuxième vision du film pour m'assurer de certaines choses (pourvu qu'il reste à l'affiche). Adaptation du roman éponyme de Keiichiro Hirano, le film a remporté huit récompenses amplement méritées aux Japan Academy Prize 2023 (l'équivalent des Oscar) dont celles du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur scénario et du meilleur acteur pour l'excellent, le (presque) imperturbable et magnifique Satoshi Tsumabuki (The housewife, La famille Asada)  et des meilleurs seconds rôles masculin et féminin pour la désormais incontournable Sakura Andô (Godzilla minus one, L'innocence, Une affaire de famille, Shokuzai).

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Commentaires

  • Je suis content que tu aies aimé ce film sur la recherche d'identité. Je l'ai vu en août à Charlieu et depuis je le recommande partout. Il va finalement passer au Rouge et Noir, un peu tard mais mieux que jamais.

  • C'est en effet un film plus que recommandable.
    Le Rouge et le noir n'est pas si en retard, il vient juste de sortir. La semaine dernier je crois.

  • Je suis épaté par la qualité (et la diversité) des sorties de ces dernières semaines. "Si seulement je pouvais hiberner", "Pauvres Créatures", "La Ferme des Bertrand", "Daaaaaali !", "La Zone d'intérêt", "Godzilla Minus One", Les SEGPA fo... non, je déconne !

    ... et donc "A Man", un film trop peu soutenu à sa sortie en France.

    Vive le cinéma !

  • Oui c'est formidable ce début d'année. Malgré les déceptions de May December et La zone d'intérêt.
    Bravo pour ton montage dadaïste sur Daaaaaali :-)
    J'hésite à aller voir les Segp... non j'hésite pas.
    La salle où je suis allée voir A man était quasi complète ce qui agaçait les habitués des salles tranquilles et qui disaient : il a eu une bonne promo ce film.
    C'est vrai que sur France inter ils en ont beaucoup parlé.

  • Tu as raison.

  • Vivement qu'il sorte au cinéma en Belgique ! (ça n'a pas l'air d'être prévu pour le moment)

  • Je souhaite qu'il arrive jusque là :-)

  • Je vais ignorer. Je préserve mes nerfs.

  • Je suis allé le voir aujourd'hui. Beau film. Puissant. Un peu long parfois, mais qui "attrape" durablement. La scène où le gamin se demande quel nom il va devoir porter... waouh !

  • Oui cette scène !!!
    Et celle où Daisuke console Rie ♡♡♡

  • Déçu... Trop de twist tuent le suspense et la fin est ainsi éventée. Dommage la première partie est du haut niveau, ensuite la recette tourne un peu à vide

  • Enfin quelqu'un qui me comprend.

  • Rerebonjour Pascale, j'ai revu ce film hier soir. Je l'avais vu dans le cadre d'une semaine du cinéma japonais l'année dernière dans un des cinémas que je fréquente à Paris. J'avoue qu'à l'époque, je suis passée à côté. De la fatigue peut-être. J'avais aimé le début et après j'étais un peu perdue dans l 'histoire. Toujours est-il que j'ai beaucoup apprécié ce revisionnage. La salle dans laquelle où je l'ai vu était bien pleine et très attentive. Bonne journée.

  • Je l'ai revu aussi et je n'ai plus eu aucun problème avec les différentes identités.
    Ce film est fascinant
    Bonne journée.

  • J'ai oublié de venir ici...
    Vu la semaine dernière et...
    j'ai adoré...
    complexe
    passionnant
    intelligent

    je comprends que tu y sois allée deux fois... J'ai aussi envie de le revoir. Nul doute, que j'achèterai sa version "matérielle" pour le voir et revoir tant il m'a intrigué.

    Satoshi et Sakura sont magnifiques...

  • Comment as-tu pu oublier alors que ce film sera dans mon top c'est certain ?
    Deux fois et plus ne sont pas de trop pour apprécier ce film.
    Je suis contente que tu l'aies vu.
    La deuxième vision le rend limpide, ce qui n'est pas désagréable.
    Satochi et Sakura peuvent se reproduire s'ils le souhaitent !

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