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CLASSE MOYENNE - DALLOWAY

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FRANCE

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CLASSE MOYENNE de Antony Cordier **

CLASSE MOYENNE, Antony Cordier, cinéma, Laurent Lafitte, Elodie Bouchez, Ramzy Bedia, Laure Calamy, Sami Outalbali, Noée Abita, Mahia Zrouki, Dalloway,

Avec Laurent Lafitte, Elodie Bouchez, Ramzy Bedia, Laure Calamy, Sami Outalbali, Noée Abita, Mahia Zrouki

Mehdi passe l'été dans la villa (avec piscine à débordement), résidence secondaire des parents de sa petite amie Garance. Jeune futur avocat à la recherche d'un stage, Mehdi est issu d'un milieu modeste. Le père de Garance est avocat dans un prestigieux cabinet parisien et la mère une ex gloire du cinéma en quête de remontada. La villa, vide les trois quarts du temps, est gardée à l'année par un couple et leur fille. Un différend éclate entre le couple de bourgeois et le couple de prolétaires. Mehdi pense pouvoir assurer une sorte de médiation pour éviter que le conflit ne s'envenime. Hélas, toutes les tractations ne font qu'aggraver la situation.

Le décor est planté. La première demi-heure (bien que dégueulassée par les tombereaux de merde qui s'abattent sur le prolo... qui cela fait-il rire ? Levez la main !) est assez réjouissante. Même si elle appuie fortement sur le gouffre qui sépare les deux milieux, ce sont surtout les  acteurs qui s'en donnent à coeur joie à proférer des dialogues vachards les mâchoires serrées. La condescendance excessive des nantis et la gentillesse un peu veule des pauvres est divertissante et l'on sourit souvent. La réalisation insiste néanmoins davantage sur le luxe de la villa (sans doute faut-il rentabiliser la location) que sur les conditions de vie des gardiens.

C'est surtout Laurent Lafitte qui hisse le film à la fois vers le sourire et le malaise avec son personnage de cynique imbu de sa personne, de sa situation et de sa réussite. Laure Calamy (a sa scène conctractuelle où elle hurle) est désormais enfermée dans ses rôles de militantes. Le désormais incontournable Ramzy Bedia a un personnage assez mal écrit. Elodie Bouchez est par contre convaincante en actrice vieillissante (c'est très relatif) qui espère un retour de gloire. Les deux jeunes filles ont des rôles trop caricaturaux pour être intéressants. Par contre Medhi interprété par Sami Outalbali, en médiateur transfuge de classe est la révélation du film.

Hélas, rapidement, le film s'enlise dans la description des réactions et agissements des personnages qui se résume à peu près à cela : tous pourris. On aurait tendance à prendre parti pour les "exploités" mais très vite, ils s'avèrent aussi cupides et malveillants que les exploiteurs. Et après une très looooongue partie judiciaire où l'on assiste à tout un déploiement de manoeuvres s'appuyant sur tous les artifices juridiques à disposition, le réalisateur, comme s'il ne savait comment conclure, achève son film de façon absurde, irréaliste, très malaisante et assez incompréhensible.

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DALLOWAY de Yann Gozlan *

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Avec Cécile de France, Milène Farmer (voix), Lars Mikkelsen, Freya Mavor, Anna Mouglalis, Frédéric Pierrot

Clarissa intègre une résidence d'artistes en panne d'inspiration. Dans cet immeuble parisien luxueux à la façade végétalisée chaque résident dispose d'un appartement cossu équipé d'un-e assitant-e virtuel-le qui contrôle tout l'équipement connecté et répond avec bienveillance à toutes les sollicitations du ou de la locataire. Au bout de quelques jours, non seulement Clarissa ne retrouve pas l'inspiration mais elle estime que son assistante qui répond au doux nom de Dalloway se montre de plus en plus intrusive. Après avoir douté, elle cherche à échapper à l'emprise.

Même si j'ai hésité à voir ce film (un film qui s'appelle Dalloway dont l'héroïne se prénomme Clarissa et qui tente d'écrire sur les derniers jours de Virginia Woolf... je trouvais cela particulièrement balourd), je me suis laissé happer par les premiers moments qui installent une atmosphère à la fois cocoonesque presque rassurante (celle de l'appartement) et un environnement anxiogène que nous connaissons aujourd'hui : virus qui circule, confinement, test PCR, drones envahissants, "espionnage" permanent, canicule, livraisons Amazon (je crois avoir fait le tour)... Rapidement, la lourdeur voire la balourdise envahit tout. Clarissa n'a pas une simple panne d'inspiration. Etait-il nécessaire qu'elle soit également accablée par un traumatisme, un chagrin insurmontable (révélé à demi mots mais évident dans la BA) qui l'empêche de travailler ? Lorsqu'elle commence à trouver que son IA devient trop intrusive, pose des questions ou apporte des réponses empreintes d'émotion ou de curiosité (ce qu'une IA ne peut éprouver), Clarissa fait sa valise, au moins trois fois et finalement ne part pas. Elle a de multiples occasions de s'échapper et ne le fait pas. Plus tard, le réalisateur nous oriente sur une (fausse) piste où la "folie" de Clarissa expliquerait sa paranoïa galopante. Dans ce maelstrom de confusion où en est la création artistique ? Que vient faire le personnage de Lars Mikkelsen, que l'on retrouve plus tard en fâcheuse posture sans la moindre explication ? Le (pseudo) mystère instillé par le personnage doucereux d'Anna Mouglalis (j'imagine que cette voix parrainée par la Seita en fait fantasmer plus d'un), la tête de cocker (battu) de Frédéric Pierrot prêtent plutôt à sourire. Et évidemment Cécile de France (de plus en plus belle) joue très bien (il faudra qu'on m'explique néanmoins l'intérêt de la montrer à plusieurs reprises en soutien gorge). Ce film ne m'a inspiré ni réflexion ni crainte. Suis-je déjà lobotomisée ou simplement convaincue qu'une IA ne sera jamais ma confidente ou mon amie... mais quel ennui !!! J'ai failli me jeter par la fenêtre !

J'ai sans doute raté de belles choses depuis que j'ai vu ces deux films (mauvais choix de ma part ?) mais je me suis mise en retrait de cinéma ces derniers jours. Je n'en peux plus de ces films tièdes, patauds et sans émotion. 

Je préfère relire Mrs Dalloway de Virginia car : "Mrs Dalloway dit qu’elle se chargerait d’acheter les fleurs"...

Merci de votre attention.

Commentaires

  • J'espérais mieux pour "Classe moyenne". J'irai le voir dans la semaine. Quant à Dalloway, il ne m'attire pas du tout.

  • C'est quand même drôle puis il faut être indulgent.

  • "Classe moyenne" ne m'a pas fait envie.

    J'ai davantage apprécié "Dalloway" que toi.
    Et je suis d'accord pour dire que Cécile est son atout numéro 1.

  • J'ai préféré Classe moyenne. Au moins c'est divertissant.
    Dalloway m'a profondément agacée avec ses airs supérieurs.

  • J'ai l'impression que Gozlan s'égare un peu depuis le succès de "Boîte Noire". J'avais déjà été très refroidi par "Visions", malgré la performance de Diane Kruger. Je crois que je vais passer mon tour pour ce "Dalloway". Je vois d'ailleurs qu'il a déjà un autre film dans les tuyaux pour l'an prochain : "Gourou" avec Niney.

  • Je ne me suis déjà pas précipitée pour Dalloway.
    J'y réfléchirai à deux fois la prochaine fois.
    Mon dieu... Visions, j'en ris encore. Ce mur !!!

  • Si je puis me permettre...
    "Dalloway" ne vaut pas "Boîte noire", mais c'est bien mieux que "Visions".

  • Tu peux te permettre.
    Dalloway est effectivement moins pire que Visions (déjà visuellement) mais Visions c'était quelque chose dans le porte nawak.

  • "Classe Moyenne"... "Tous Pourris" c'est ce que j'ai aimé, joué la carte cynique à fond comme dans "Parasite", pourquoi les bourgeois seraient toujours et forcément plus pourris que les modestes ?! J'ai passé un bon moment en tous cas

    "Dalloway"... là par contre complètement d'accord avec toi, je suis resté sur ma faim, le réalisateur lui sur une zone de confort déjà vu même si "ça se regarde" comme on dit

  • C'est vrai sans doute as tu raison. Il faut bien leur laisser leur chance à ces bourgeois après tout, ils ne le volent pas leur argent !
    J'ai lu souvent la référence à Parasite. On est quand même très très loin de ce film génial.

    J'ai trouvé que ça se regardait au début et j'ai fini par vraiment prendre ce film en grippe.

  • Bonjour Pascale, j'ai aussi bien apprécié Classe moyenne avec un scénario plutôt bien construit. Mehdi, le dindon de la farce tragique m'a fait de la peine. Et j'ai déjà écrit tout ce que je pensais de Dalloway. Bonne journée.

  • Bonjour dasola.
    J'ai détesté le "sort" de Mehdi et ce film me laisse un goût amère mais j'ai parfois bien aimé, surtout la première heure.

  • "Classe moyenne" ne fait pas dans la dentelle, mais l'objectif principal est (pour moi) atteint : faire rire. Les acteurs sont bons (mentions spéciales : Laurent Lafitte et Laure Calamy) et je suis d'accord concernant la fin ratée.

    "Dalloway" m'a bien plu, même si je n'ai pas retrouvé la virtuosité de "Boîte noire". Je crois que, comme Gozlan avait placé la barre très haut avec ce film, on est forcément déçu après. Pourtant, dans "Dalloway", il y a la description d'un angoissant futur proche technologique (très vraisemblable, hélas) et un questionnement sur la création artistique, la réponse apportée par le film n'étant pas particulièrement optimiste pour l'espèce humaine. (... et oui, j'ai trouvé les dames très bien dans le film, qu'elles aient la voix d'une conteuse pour enfant ou d'une animatrice radio nicotinée.)

  • Faire rire avec du fond mais c'est parfois un peu raté.
    La fin... je crois que nous sommes tous d'accord pour dire qu'il a foncé dans un mur et y a écrabouillé son film !

    Je ne compare pas Dalloway à Boîte noire (que j'ai un peu/beaucoup oublié) mais ce film ne m'a inspiré ni crainte ni réflexion et le sujet de l'artiste n'est selon moi pas traité.
    Le ressenti sur les voix est très subjectif. Celle de vieille craie qui grince sur un tableau m'est parfaitement insupportable. Je préfère les chuchotis classieux de la chanteuse.

  • Sans trop en dire sur la fin de "Dalloway", je peux quand même révéler qu'elle conclut la réflexion sous-jacente sur l'artiste (au sens large) : Clarissa se sent désormais inutile. Je pense que Gozlan se pose la même question à propos du métier de cinéaste : dans quinze ou vingt ans, une IA performante ne sera-t-elle pas capable, à partir du matériau auquel elle aura eu accès, de produire des fictions d'une qualité acceptable pour le grand public ?

  • J'ai vu "Classe moyenne" hier et je suis assez d'accord avec ton avis. Si tout avait été de la veine du début, ça aurait été chouette, mais ça part en vrille. Et j'ai détesté la fin, je ne supporte pas ce cynisme général. Les bourgeois ne volent pas leur argent dis-tu. Bon, l'avocat parisien n'a pas l'air d'une honnêteté à toute épreuve dans sa fonction et dans la vie. Ceci dit, j'ai souvent ri et j'étais contente de retrouver Elodie Bouchez, pas vue depuis longtemps. Laurent Lafitte est puant à souhait.

  • C'est vrai qu'il ne vole pas son argent mais qu'il n'est pas non plus Robin des bois. Et qu'il pense que tout et TOUS s'achètent. Laurent Lafitte est parfait.
    Le cynisme est parfois un bel argument scénaristique mais là...
    Et cette fin est parfaitement dégueulasse.

  • Bonjour Pascale
    Pour une fois, j'ai vu ces deux films (avec dasola... j'avais pour ma part des tickets U*C Solo qui se périmaient le 30/09!).
    Ah bon, c'était Elodie Bouchez? Mince, j'avais pas reconnu ses dents...
    Blague à part, c'est vrai que, pour Classe moyenne, personne n'est vraiment reluisant dans cette histoire. Et ils feraient bien de suivre tous une formation "Secourisme"...
    Pour Dalloway, je ne mets pas ce film dans ceux que j'ai envie de revoir, parce que (un peu comme dit Henri Golant ci-dessus) je l'ai trouvé trop "réaliste" (donc très désagréable quand on cherche juste en salle un moment de divertissement), par rapport à notre présent et encore davantage au futur qui se profile dans un futur trop proche, sur lequel on n'a guère de moyens d'agir...

  • Bonjour truc.
    Merci pour les détails (qui t'accompagne et dans quelles conditions, tu es mûr pour tenir un blog A TOI !!!) :-)
    Je pense que l'option secourisme est le cadet des soucis de ces horribles personnes.

    Me divertir n'est pas ce que je cherche en priorité (même si j'aime aussi bien sûr).
    Il faut au contraire que je sois secouée.
    Mais là, ce film ne m'a fait ni chaud ni froid. Réaliste certes et tellement pompeux, sûr de son audace et de sa vision qui font flop.
    Et il me semble que nous sommes encore bien plus menacés et sans moyen d'agir sur autre chose que l'IA dans notre vie.

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