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KAAMELOTT - 2ème volet [partie 1]

d'Alexandre Astier ***(*)

KAAMELOT - 2ème volet [partie 1], cinéma, Alexandre Astier, Anne Girouard, Jean-Christophe Hembert, Nicolas Gabion, Daniel Mesguisch, Audrey Fleurot, Alain Chabat, Christian Clavier, Lionnel Astier, Joëlle Sevilla, Thomas Cousseau, Virginie Ledoyen, Clovis Cornillac, Guillaume Gallienne, Jacques Chambon, Redouanne Bougheraba, Thomas VDB...

Avec Alexandre Astier, Anne Girouard, Jean-Christophe Hembert, Nicolas Gabion, Daniel Mesguisch, Audrey Fleurot, Alain Chabat, Christian Clavier, Lionnel Astier, Joëlle Sevilla, Thomas Cousseau, Virginie Ledoyen, Clovis Cornillac, Guillaume Gallienne, Jacques Chambon, Redouanne Bougheraba, Thomas VDB...

Libéré du joug de dix années de règne de Lancelot, Kaamelott est néanmoins détruit et le Royaume de Logres en perdition. Arthur, Guenièvre et leurs disciples sont hébergés sans enthousiasme en Carmélide chez les parents de Guenièvre. Arthur qui a refusé de tuer Lancelot (ce que tout le monde lui reproche) sombre dans la dépression et ne quitte plus son pyjama et son bonnet de nuit. Bohort tente avec l'acharnement qu'on lui connaît mais sans grand résultat de redonner un semblant de lustre à la nouvelle Table ronde. En l'absence d'Arthur pour arbitrer les débats, les réunions de la Table ressemblent plutôt au grand barnum de l'Assemblée nationale.

Une réflexion de Guenièvre : "vous pensez vraiment que les choses vont s'arranger d'elles-mêmes ?" mais surtout le fait que leur chambre soit frappée par la foudre, blessant Guenièvre et révélant des runes prophétiques sur le mur, le font réagir. Il aura cette remarque qui n'échappe pas aux plus romantiques des adorateurs de la série : "je ne pensais pas que les Dieux s'attaqueraient à ce que j'ai de plus cher". Et ce qu'Arthur a de plus cher (accrochez-vous au pinceau je retire l'échelle) c'est Guenièvre. Coeur coeur coeur !

Il préside donc à nouveau l'assemblée et écoute les propositions des uns et des autres concernant le but qui doit les occuper. Car pour prendre part à la Table ronde, il faut une quête. Les anciens sont un peu fatigués de ces voyages et de ces aventures mais galvanisés par les novices et un discours d'Arthur, se trouvent finalement un nouvel objectif. Arthur envoie donc ses chevaliers aux quatre coins du Monde. Certains partent dans les terres glacées à la recherche du dernier Dragon opalescent, d'autres dans les Marais d'Orcanie où réside la cruelle et rageuse Anna demi soeur d'Arthur, d'autres encore vers Portus Albus puis la Sicile... Quant à Lancelot, il végète seul en haillons dans les ruines de Ban et tente de communiquer avec le fantôme de son père tandis que Méléagant fait tout pour réveiller les ardeurs belliqueuses de l'ancien chevalier. Karadoc ne pardonne pas à Perceval de l'avoir abandonné et poursuivre seul sa quête. La Dame du lac hantée par un rêve récurrent et forcément prémonitoire s'associe à Karadoc, Kolaig et le tavernier et font voile vers la Sicile.  Je vous laisse découvrir par vous-mêmes la composition des différents groupes, des différentes quêtes car cette note risquerait d'être interminable tant il y a de personnages et de buts à atteindre.

Puisque la critique encartée a détesté en grande majorité, j'ai eu très peur avant de me rendre en salle. J'ai conscience que ce film s'adresse en priorité aux fans (de la première heure, ce que je suis). Je ne vois pas ce qu'un spectateur qui ne connaît pas, voire pire, qui n'aime pas la série irait faire en salle. L'affiche ne trompe pas. Comme pour le Seigneur des Anneaux elle comporte 9 personnages qui ont une quête. Ici ils sont beaucoup plus nombreux mais on ne doute pas que l'hommage ou le but soit d'atteindre les sommets de la saga jacksonio-tolkienne. Bien sûr, on en est pas là mais on s'en approche notamment par cette alternance de noirceur et de lumière suivant les contrées mais aussi l'évolution de l'histoire.

Visuellement c'est très beau, les décors intérieurs et extérieurs, les costumes, les coiffures sont absolument sublimes. Les effets de caméra, les effets spéciaux, tout, absolument tout est soigné, impeccable. Certaines scènes dont le discours d'Arthur à la Table sur les valeurs de la Chevalerie qui touche même son beau-père Léodagan ("Ah là il m'a eu") m'ont laissée bouche bée. Tout comme celle où l'on découvre la fidélité nouvelle d'Arthur à son épouse Guenièvre (Anne Girouard plus douce et belle que jamais) que même elle ne réalise pas encore.

Contrairement à ce que je lis et entends, les 2 h 20 ne m'ont pas paru longues. Au contraire, mes voisins ont pu entendre mon "mais nooooon" de déception lorsque le générique est brusquement apparu. Ils ont eu bien tort de quitter la salle aussitôt. Une scène post générique de première importance m'a provoqué des palpitations... Il est évident que le rythme de la série est plus soutenue puisque chaque scène est régulièrement coupée par le son du corps le soir au fond des bois (que j'aime...) mais s'installer dans certains moments est plutôt confortable. L'abondance et la complexité de certaines intrigues ne me gênent pas. Les personnages aussi sont nombreux et pas tous d'un intérêt capital. Alexandre Astier accorde énormément de place à ses enfants de la vraie vie qui ont dû faire option théâtre à l'école mais ce n'est encore une fois pas gênant. C'est même plutôt mignon de découvrir la nouvelle génération adopter le langage arthurien en le dénaturant un peu. Par contre, l'arrivée de Daniel Mesguich dans le rôle de Conle le fameux est une idée de génie. L'homme de théâtre (surtout) trouve une place de choix et un ton entre sérieux absolu et second degré absolument irrésistibles.

Et puis c'est drôle. Ce n'est pas, comme je l'ai également lu et entendu, une succession de punch lines sans queue ni tête (même si le "tout doux les foufous" risque de rester en tête) mais des dialogues écrits et bien écrits.

Et puis, il y a des trouvailles. La création d'une nouvelle arme magique peut-être capable de s'opposer à Excalibur mais aussi des personnages fantasmagoriques magnifiques dont une araignée géante flippante, un fantôme démoniaque à la recherche de Lancelot.

Et puis c'est touchant. Oui, Arthur me touche avec sa dépression chronique, Guenièvre me touche avec sa fidélité, sa douce naïveté. Tous deux nous avaient foudroyé le coeur en s'embrassant ENFIN lors du premier volet. Le réalisateur ménage bien le suspense qui suit mais offre à Arthur cette réplique : "le problème ne vient pas de vous mais de moi".

Et puis voir ces acteurs, ces personnages tant aimés depuis vingt ans vieillir avec nous à l'écran, sans artifices autres que leurs somptueux costumes, ça fait du bien.

Et bien non, ce "monstre" comme l'appelle Astier, aux 78 acteurs, tourné dans plusieurs pays avec même une scène d'apnée n'est pas raté, bâclé, trop long, inutile. C'est même tout l'inverse, il est réussi, soigné et j'en aurais bien repris une petite demi-heure, insatiable que je suis. Indispensable.

Pour finir, évidemment, que dire du grand absent, un des personnages adorés, préférés de tous, que l'on n'entend que par le biais des missives qu'il envoie (une à Karadoc, une à Arthur) et fait écrire par des personnes qu'il croise puisqu'il est analphabète. Et bien en son absence, l'imagination nous aide. On entend sa voix, son phrasé inimitables : "je vais ramener le Graal à Arthur d'ici deux semaines ou au pire quinze jours". L'absence physique de Perceval ne nuit certes pas au film mais elle nous rend tristes, orphelins, malheureux, inconsolables. Pour faire ma relou je dirais qu''"on en a gros". Ah ! si les egos pouvaient se mettre un peu en veilleuse...

Un dernier mot. Puisqu'Alexandre est à tous les postes : réalisateur, scénariste, acteur, monteur, producteur, notons également qu'il compose une partition de toute beauté, ample et parfaitement adaptée à la quête. Bravo !

NB. : j'ai oublié. Il y a dans ce deuxième volet deux (jeunes) frangins qui ne peuvent pas se piffrer et dont le plus jeune essaie dans le plus grand calme de tuer l'aîné dès que l'occasion se présente. Ils sont irrésistibles. Surtout le petit, incapable d'expliquer pourquoi il déteste tant son frère.

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