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  • LA SOURCE DES FEMMES de Radu Mihaileanu *

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    Dans un petit village D'Afrique du Nord écrasé de chaleur et de sécheresse et oublié du reste du monde, les femmes doivent se rendre chaque jour dans la montagne pour chercher de l'eau. C'est leur lot depuis une éternité, aucune raison que cela change même si le chemin presque impraticable qu'elles doivent emprunter fait qu'elles chutent régulièrement, se blessent et s'épuisent. Mais le jour où l'une d'entre elles, enceinte et victime d'une chute de plus perd son bébé, Leïla se rebelle. Cette belle jeune femme instruite grâce à son (beau) mari instituteur qui lui a appris à lire (et à penser ?) propose à ses compagnes d'infortune de mettre les hommes (dont certains les regardent passer nonchalemment installés à la terrasse du café du village chargées comme des bourriques) face à leurs responsabilités. Le marché est simple : tant qu'ils n'auront pas fait installer l'eau courante dans le village, les femmes se refuseront à eux. La "grève de l'amour" est donc solennellement proclamée et pas forcément facile à respecter. Il y a celle dont "le four est chaud" et ne peut résister à son homme plus de deux jours et celles (plus nombreuses) qui ne peuvent se défendre face aux assauts parfois violents de leurs maris. Seule Leïla reçoit le soutien du sien.

    Sous ses airs de conte des milles et une nuit clairement cité ici, c'est une histoire bien actuelle que le réalisateur évoque. Mais dans la série "les grandes et belles intentions ne font pas les grands et bons films", celui-ci en est une fois de plus un exemple criant. Malgré quelques passages forts dont une explication de textes du Coran entre les insubordonnées et l'Imam, que les hommes ne cessent depuis des temps immémoriaux d'interpréter à leur avantage tentant toujours de réduire les femmes à l'esclavage alors qu'elles sont explicitement nommées comme étant leurs égales dans le texte, le film n'est qu'un très long et ennuyeux devoir appliqué, néanmoins illustré d'images sublimes élégamment éclairées.

    S'il paraît inconcevable à l'heure actuelle d'imaginer encore dans un pays tel que le Maroc où le film a été tourné, des endroits où l'eau n'arrive pas, où les poteaux électriques sont installés sans que l'électricité n'y arrive, où l'instituteur passe dans les maisons le matin pour persuader les mères d'envoyer leurs filles à l'école, où les hommes véritables coqs de basse-cour parfois oisifs contemplent, un verre de thé à la menthe à la main, les femmes s'éreinter à des besognes d'un autre âge simplement parce que ça a toujours été ainsi, se sentent humiliés si elles refusent de céder à leurs assauts nocturnes, où des petites filles de 14 ans continuent d'être mariées à des types qu'elles ne connaissent pas et qui ont trois fois leur âge... à aucun moment le film ne choque vraiment ni ne révolte jamais. Dommage. Tout cela est raconté sans énergie, sans souffle, sans réel vent de résistance ! La façon que les femmes ont de transmettre leurs messages aux hommes, en chansons devant des touristes qui croient assister à une cérémonie traditionnelle ou les habitants d'autres villages est surprenant, pas très convaincant à la limite du ridicule.

    A qui ou à quoi la faute ? Pas facile à dire. Evidemment, on sent Leïla Bekthi très appliquée mais jamais, malgré son regard embué, on ne croit à la paysanne frondeuse qui souffre, et la "star" apparaît toujours sous le khôl. Et puis Radu finit par s'empêtrer dans des histoires annexes qui alourdissent l'ensemble et desservent plutôt le propos. Qu'a t'on (entre autre) à faire de cet ancien fiancé de Leïla qui débarque comme un cheveu sur la soupe dans l'espoir de peut-être éventuellement et si ma tante en avait... récupérer la belle qu'il a trahie jadis, rendant le bel instit jusque là très compréhensif complètement con ? 

    Par contre, chaque intervention de la grande Biyouna bouscule le film. Dès qu'elle apparaît, dès qu'elle ouvre la bouche, on sent toute la connaissance et la souffrance des femmes du Maghreb qui s'expriment. Que ce soit au hammam, au lavoir ou sur son âne, chaque tirade de l'actrice comme une interpellation secoue l'inertie ambiante. Mais elle ne suffit pas hélas, à elle toute seule, à en faire un manifeste pour une cause.

    Je suis tombée tout à fait par hasard hier soir sur un reportage d'Envoyé Spécial qui a encore davantage décrédibilisé les bonnes intentions du film. Tourné dans le village où le film a lui aussi été réalisé, on découvrait les villageois dont de nombreux ont fait de la figuration. Jamais ils n'avaient vu un film et ne savaient même pas que le cinéma existe. On découvre, contrairement au film qui nous montre des femmes totalement décomplexées dès qu'il s'agit de parler de sexe, des femmes très embarrassées qui affirment qu'elles ne parlent jamais, même entre elles "de ces choses là". Et surtout on voit tout le folklore de leur visite éclair à Cannes. Elles vont au souk acheter une belle robe pour la cérémonie... mais arrivées sur la croisette on les pare des mêmes (très beaux) costumes que ceux du film. Une jeune fille dira : "je n'ai jamais vu personne habillé comme ça chez moi". Le retour à la réalité 48 heures plus tard est d'autant plus dur et sinistre. Chacun attendait quelque chose du film. "Quoi ?" leur demande t'on. "De l'argent".

    Je crois qu'il faut que je me fasse une raison, je n'aime pas le cinéma de Radu et le premier qui me demande qui est le père d'Anne-Marie Jaquet...  je l'extermine !!!

  • LOVE AND BRUISES de Lou Ye *

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    Hua est venue de Pékin à Paris pour suivre un homme et poursuivre ses études. Lorsque cet homme la quitte brutalement, Hua se retrouve seule et perdue dans la capitale. Le jour même de la rupture et alors qu'elle traîne son âme en peine dans les rues, elle "tombe" sur Mathieu un ouvrier qui lui propose un rendez-vous et rapidement plus si affinités. Malgré la différence de milieu et surtout de culture Mathieu et Hua vont (paraît-il !!!) s'aimer et nous pauvres spectateurs allons assister assez accâblés à leurs frénétiques ébats jusqu'à épuisement.

    Jusque quand vais-je me précipiter dès que je verrai le nom de Tahar Rahim à un générique ? Hélas, même si Tahar est ici encore une fois assez extraordinaire, je peux dire aussi que ce film est une épreuve tant le personnage féminin principal m'est apparu obscur et antipathique. Comment aimer un personnage auquel je n'ai absolument rien compris ? Comment comprendre cette femme qui se jette continuellement aux cous des hommes, s'humilie, les supplie ? Comment surtout admettre qu'après s'être fait violer elle accepte de suivre un homme et d'entamer une relation amoureuse, un peu sado, beaucoup maso, à laquelle personnellement je n'ai jamais cru ? Comment comprendre qu'elle soit quittée de façon assez pathétique en pleine rue par un homme dès les premières images du film pour s'apercevoir qu'elle vivait finalement avec un autre, qu'un autre encore (ou plusieurs... là, j'ai un peu lâché l'affaire) l'attendai(en)t à Pékin mais qu'elle s'en vienne retrouver Tahar/Mathieu dans sa famille d'arriérés au fin fond du Pas-de-Calais pour lui faire comprendre que c'est sans doute fini entre eux ? Car oui comme pour Nakache et Toledano hier, n'oublions pas que tous les réalisateurs sont convaincus que les gens du nord sont édentés, abrutis et qu'ils vivent à 15 dans 8m² en se hurlant dessus. Enfin, même si les hommes viennent de Mars et les filles de Vénus, comment réussir à comprendre que TOUS les hommes qui croisent la route de cette fille perdue cheveux gras, triste à mourir, qui parle peu, en deviennent instantanément fou ?

    Le débat qui suivait la projection du film que j'ai eu la chance (!!!) de voir à Venise ne m'a pas éclairée sur les intentions et sur le comportement étrange de cette fille pas intéressante pour deux sous. Personne ne semblait pouvoir réellement expliquer le fond du film et s'attardait sur la forme. Quant à Tahar, il a fait comme si...

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  • KILLER ELITE de Gary McKendry °°°

    Le film est à l'image de l'expression de ces... acteurs ! A vous de trouver l'adjectif correspondant.

    NB. : Il n'y a rien à gagner !

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    Danny le jeune (Jason Statham) et Hunter le vieux (Robert RIP De Niro) sont baroudeurs, mercenaires, bérets verts, barbouzes... 'fin des métiers pas déclarés qui leur permet de dézinguer du bronzé dans les brousses planétaires (appréciez au passage l'allitération en "b"). Mais un jour le regard bovin de Danny croise celui terrifié d'un très jeune garçon et... chabadabada...oups, pardon... et du coup, il décide de se ranger des voitures, qu'il n'en peut plus de toute cette violence et s'en va vivre au fin fond du milieu de l'Australie à bord d'une caravane ! Seul. Et se met à restaurer une bicoque en ruines alors qu'une blonde sortie de nulle part surgit et se retrouve petite fille sur une photo que le witloof tient à la main et qu'en fait les deux ont été élevés ensemble et vont finir dans la cahute sus citée... A moins que... En fait, je ne sais pas s'ils vont finir par se rouler des pelles chez les kiwis parce que, oui j'ai très honte, et le nombre de fois où j'ai commis cette bassesse se compte sur les doigts de ma main gauche, JE SUIS SORTIE AVANT LA FIN. Oui, j'ai jeté l'éponge, rien qu'un petit quart avant la fin mais c'était trop et je n'en pouvais plus. Et si j'étais restée je me serais vue dans l'obligation de créer une nouvelle rubrique °°°° et je trouve que se limiter à °°° est déjà largement suffisant. En tout cas, je crois que je tiens MON navet de l'année. Ce film m'a filé des envies de meurtres, des nausées, des palpitations et j'ai ressenti brusquement le besoin de me ruer dehors à l'air libre, d'entrer dans n'importe quel magasin et de faire chauffer ma carte bleue pour me remonter le moral. J'ai opté pour une ravissante robe hippie chic, trop mon staïle de it girl... pardon, ce film provoque vraiment tous les symptomes de l'insolation !

    Revenons-en à notre chicon abandonné seul chez les kangourous. Alors qu'il est en train de faire chauffer ses musiciens haricots en boîte, il reçoit un fax (on est en 80) avec photo lui annonçant que Hunter le vieux, son maître à... penser ??? s'est fait pécho et qu'il est otage chez les barbus. Ni une ni deux, Jason/Danny plisse le front et reprend du service pour aller libérer son potalavie. Le chef des barbus dit "j'ti rends ton coupain si ti vonges mi trois fils qui z'ont iti tués par di vilains et en plus j'ti donne di sous !" Danny dit "OK (avec sa grosse voix) mais je veux voir mon Hunter". Hunter se fait iéch dans sa geôle et il s'est laissé pousser la barbe parce que c'est la mode dans la région. Les deux se roulent des palots, le vieux dit "fous le camp d'ici fils", le jeu dit "jamais sans toi mon vieux"... Ils tuent deux trois types et finalement sont repris. Alors Danny s'en va en disant qu'il va revenir, mais que d'abord il va vengi li vieux barbu. Il s'entoure de deux décérébrés prêts à tout pour se faire du pognon alors que Danny dit qu'il va faire ça gratos...

    Dans une confusion la plus totale (mais j'ai des circonstances atténuantes car j'étais aussi en direct live sms-ique avec la fille aux pets conceptuels une certaine à qui j'étais obligée d'expliquer en temps réel un film auquel elle ne comprenait rien) est apparu Clive RIP Owen, avec un oeil de verre et une mégère et à un moment il est énervé et il casse tout dans sa propre maison. J'ai pas compris. Ces types sont violents parfois contre eux-mêmes. Clive faisait partie des SAS qui sont devenus une organisation à buts lucratifs mais secrète avec un nom de plume ou un truc comme ça. Il doit mettre Danny hors d'état de nuire. Me demandez pas pourquoi, j'étais au téléphone. Ya plein de gens qui meurent dans d'atroces souffrances. Rares sont ceux qui s'en réjouissent, mais faut bien faire le sale boulot. Bref, ça canarde à tout va mais on n'y comprend que dalle et on s'en fout puissance maximale.

    Voir Robert de Niro continuer de flinguer sa grandeur d'antan fait mal au bide. N'y a t'il pas un Martin Scorsese pour venir sauver le soldat Bob ? Mais la réponse est peut-être ici même ! Bob ne cessant d'appeler Jason "fils" tout au long du film, doit-on considérer que ce rutabaga en est le successeur désigné ? Au secours ! Lorsque Jason Statham à l'automne de sa (hum hum) carrière se retournera sur sa filmographie, parviendra t'il à distinguer ses rôles les uns des autres (Transporteur, Cellular, Braquage, Revolver, Chaos, Hyper Tension, Rogue, Course à la mort...) ? Une chose est sûre, sa mémoire ne se fera pas de noeuds pour ses monologues. Ce type n'est pas seulement moche et nain (oui je sais, pas le physique, mais CHEZ MOI je traite qui je veux, comme je veux !), il est figé, inerte, inexpressif ! Remarquez je dis ça, je ne devrais pas me plaindre car je suppose que tous les films qu'il tourne ont été refusés par Gérard Butler (ou réciproquement !).

    Je vous vois trépigner ! Vous n'en avez pas assez ? Vous voulez un ptit panel des dialogues ? Je suis vraiment trop bonne :

    "Je vais m'faire une pute à sa mémoire, il aurait aimé".

    "Dans la navy, c'est des folles tordues".

    "Tu veux une sucette à la fraise ou à la bite ?"

    Vous n'en avez pas assez ?
    Vous en voulez encore ?

    Une seule solution, courez voir ces killers méchamment burnés, plein de cette hormone stéroïdienne du groupe des androgènes qui rendent les films totalement crétins.

    P.S. : ce film est un premier film, c'est pourquoi je suis si indulgente, j'ai trop de respect pour le travail.