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4 ** POURQUOI PAS ? - Page 71

  • ESSAYE-MOI de Pierre-François Martin Duval **


    Voilà un film qui ne révolutionnera pas le 7ème art ni ne bouleversa la vie de quiconque mais il est frais drôle et ensoleillé. On en sort le coeur
     joyeux et ce n’est déjà pas mal.
    Un homme, devenu cosmonaute (Pef : véritable face de lune rêveuse) revient 24 ans après pour tenir la promesse qu’il a faite à une petite fille de 9 ans de l’épouser quand il serait allé dans les étoiles. Evidemment, la petite fille a grandi et s’apprête à en épouser un autre… d’où le titre « essaye-moi » 24 heures pour être sûre de ne pas te tromper.
    Le cosmonaute est le fils de cinéma de Pierre Richard (adorable) et il en a hérité toute sa légèreté, sa maladresse et sa naïveté ce qui donne lieu à des situations excessives mais drôles la plupart du temps.
    Les acteurs se régalent visiblement et même si Julie Depardieu est obligée de brider sa fantaisie naturelle (elle est expert-comptable…) pendant une grande partie du film, elle reste toujours craquante et lumineuse.
    Tout le monde s’amuse ici : Isabelle Nanty, Wladimir Jordanoff, Kad Merad… et le spectateur aussi. Parfois on n’en demande pas plus à un film.

  • UN… DEUX… TROIS… DANSEZ de Marilyn Agredo***


    De nombreuses écoles des quartiers défavorisés de New-York ont mis en place depuis plusieurs années un programme de danses de salon (dites danses de société aux Etats-Unis) pour les élèves des classes de CM². Ecoles publiques étant synonyme là-bas de pauvreté, ce sont des enfants de toutes origines dont certains parlent à peine l’anglais qui sont inscrits d’office à ce programme destiné à une forme d’intégration.
     Le miracle s’accomplit sous nos yeux au long d’une année scolaire où l’on voit ces enfants de 9 à 11 ans, d’abord gauches et patauds devenir de véritables virtuoses de la samba, du tango et du swing. Les professeurs, du genre de ceux qu’on aimerait rencontrer plus souvent, sont aussi enthousiastes que les enfants, voire plus. Il paraît même que certains enfants proches de la délinquance ont trouvé un véritable sens à leur vie avec ces cours.
    Hélas, il a fallu que tout ceci soit récupéré, transformé en compétition annuelle qui mène à une finale où les meilleurs sont sélectionnés. Les épreuves éliminatoires donnent lieu à de véritables scènes d’effondrement chez certains enfants qui ne comprennent pas, alors qu’ils ont accompli tout ce qu’on leur demandait, pourquoi ils sont évincés. A ce moment, le film devient vraiment déchirant. Dommage.
    Malgré cette réserve, il n’en reste pas moins un documentaire absolument formidable et captivant.
    De nombreuses écoles des quartiers défavorisés de New-York ont mis en place depuis plusieurs années un programme de danses de salon (dites danses de société aux Etats-Unis) pour les élèves des classes de CM². Ecoles publiques étant synonyme là-bas de pauvreté, ce sont des enfants de toutes origines dont certains parlent à peine l’anglais qui sont inscrits d’office à ce programme destiné à une forme d’intégration.
     Le miracle s’accomplit sous nos yeux au long d’une année scolaire où l’on voit ces enfants de 9 à 11 ans, d’abord gauches et patauds devenir de véritables virtuoses de la samba, du tango et du swing. Les professeurs, du genre de ceux qu’on aimerait rencontrer plus souvent, sont aussi enthousiastes que les enfants, voire plus. Il paraît même que certains enfants proches de la délinquance ont trouvé un véritable sens à leur vie avec ces cours.
    Hélas, il a fallu que tout ceci soit récupéré, transformé en compétition annuelle qui mène à une finale où les meilleurs sont sélectionnés. Les épreuves éliminatoires donnent lieu à de véritables scènes d’effondrement chez certains enfants qui ne comprennent pas, alors qu’ils ont accompli tout ce qu’on leur demandait, pourquoi ils sont évincés. A ce moment, le film devient vraiment déchirant. Dommage.
    Malgré cette réserve, il n’en reste pas moins un documentaire absolument formidable et captivant.

  • SHOOTING DOGS – Michaël Caton Jones ***

    Ce film est éprouvant. Comment la communauté internationale a-t-elle pu laisser faire alors que tout le monde était au courant ? Comment un militaire peut-il ne pas désobéir aux ordres quand il sait que des milliers de personnes vont se faire massacrer ? Ce sont les fusils contre les couteaux, David contre Goliath !

    Le moment où les forces de l'ONU sont priées de quitter l'école où se sont réfugiées des centaines de personnes est à la limite du soutenable : derrière les grilles de l'école attendent des hommes armés de machettes prêts à intervenir...

    Prétendre que ce sont les Français qui tiraient les ficelles est un peu court et léger. Il ne faut pas oublier les Belges, les Anglais, l'Europe entière... Que dire des Etats-Unis si prompts à intervenir habituellement ?

    La diplomate anglaise à la fin du film qui propose ses explications en bégayant que ceci (1 million de personnes exterminées en trois mois) n'est pas un génocide, qu'il y a des mots plus appropriés (qu'elle ne trouve pas) est un grand moment !

    C'est aussi un film sur les choix qu'il faut faire et les décisions qu'il faut prendre lorsqu'on est confronté à des situations inhabituelles et tragiques. Le cas des deux européens présents illustrent bien ce dilemme : le prêtre choisit le sacrifice, l'instituteur, la fuite (qui oserait lui reprocher) et la culpabilité à vie ! Les photos au générique des survivants qui ont participé au film achève de rendre ce "document" très fort et émouvant.

  • SYRIANA – Stephen Gagha ***

    Il faut au moins bac + 12 ou un diplôme de science po pour être certain de tout comprendre, néanmoins certaines "intrigues" sont limpides : le désir de démocratisation de son pays par un émir, l'intérêt étasunien à ce que la tension au Moyen-Orient ne faiblisse pas, les magouilles, les assassinats (de la CIA), l'élimination ou l'utilisation de certains de leurs agents, la récupération de certains chômeurs par les écoles coraniques etc... Le plus dur est de faire le lien parfois entre tous ces personnages et ces intérêts mais l'histoire, à la limite du document reste captivante bien que terrifiante. C'est dense, fouillé, riche en informations voire révélations, donc passionnant. Malgré ce côté didactique, cela reste du grand cinéma, rondement mené et magnifiquement filmé. Il est incroyable et admirable que de tels films puissent sortir malgré tout ce qu'ils démontrent ou dénoncent !!! Bravo.

    Ce qui ne m’a pas plu : la manucure de George Clooney… Doliprane non fourni par le cinéma.

  • UN PRINTEMPS A PARIS – Jacques Bral **

    Voilà un film d'un genre que les moins de 20 ans (voire plus...) ne peuvent pas connaître. Voilà un polar pépère qui semble assumer son côté vieillot et désuet et rien n'y manque : les truands fatigués, les trahisons, les amitiés viriles, un cadavre dans un coffre, une voiture qu'on pousse dans un étang (je n'avais plus vu çà depuis 1972 au moins !), des répliques énoncées sans sourire : "cette balle là j'te l'offre... la prochaine j'te l'incustre", une femme fatale (cuir et jupe fendue), le tout sur un air de jazz avec saxo-sexy qui pleure non stop. Les acteurs se régalent : Eddy Mitchell nous la joue à la Mitchum (flegmatique et désenchanté) mâtiné de Kitano (tic récurrent au visage), Sagamore Stévenin se la joue jeune chien fou à la  Delon (oeil de velours, sourire en coin diabolique) et les autres font un numéro de trognes jouissif : Gérard Jugnot, Pierre Santini, Jean-François Balmer (aaah, la voix de Jean-François Balmer).
    Evidemment c'est macho, c'est misogyne, les femmes jouent les utilités décoratives ou gênantes, mais j'ai fait comme si j'avais rien vu.
    C'est un régal.

  • DOWN IN THE VALLEY – David Jacobson ***

    Voilà un nouveau poor lonesome cow-boy qui pointe le stetson depuis son sud Dakota natal.
    Malgré les moqueries dont il fait l'objet dans une autre partie de l'Amérique péquenaude, un sourire et une douceur angéliques ne quittent pas son visage.
    Tobe, ado désoeuvrée, tombe amoureuse de ce beau jeune homme doux et mystérieux.
    Le film semble commencer comme n'importe quelle bluette sentimentale mais ce qui fait la différence ce sont les deux tourtereaux définitivement éblouis l'un par l'autre comme on le voit peu au cinéma.
    C'est difficile de dire dans quels détails infimes on sent rapidement que le cow-boy, doux et ténébreux, n'est pas de ceux qu'il faut contrarier. Et contrarié, il va l'être. Sans jamais vraiment renoncer à son calme qui fait ce mélange de séduction et d'inquiétude qu'il dégage, Edward Norton (plus que parfait) va révéler toutes les nuances de son personnage socio et psychopathe...
    Le film est lent et beau avec quelques accès de violence parfois inattendus. Certaines scènes sont belles car surprenantes et osées car déconcertantes : le tournage d'un western dans le film, un duel "à l'ancienne" par exemple.
    La musique pleure idéalement ses accords country et les acteurs sont irréprochables : en tête l'impeccable Edward Norton, talonné par l'excellent David Morse et la dernière merveille de la famille Culkin, le toujours très triste et très émouvant Rory.

  • MOOLAADE de Sembene Ousmane**

     

    Où l’on apprend que 38 pays sur 45 que compte l’Afrique pratique encore cette torture que les hommes appellent pudiquement « purification ». Comme eux sont naturellement purs, on ne leur coupe rien !
    Le traitement de ce sujet lourd est simple et l’interprétation enthousiaste et réjouissante. Deux scènes d’excision sont évoquées hors champs. C’est insoutenable. Les fillettes sont emmenées de force et leurs hurlements sont insupportables.
    Les hommes, plutôt consternants de bêtise et de lubricité ne sortent pas grandis de cette histoire. Les femmes par contre y sont à l’honneur, vaillantes, combatives, victimes non consentantes, admirables.
    Un beau film.

  • PRENDRE FEMME de Ronit Elkabetz ***

    prendre femme - 

    Entre un mari gentil, doux, qui ne boit pas, qui ne la bat pas, qui travaille (le rêve pour une femme) MAIS qui n’intervient dans l’éducation des quatre enfants que pour constater « voilà le résultat de l’éducation que tu leur donnes », et qui mène sa vie au rythme du Talmud et des prières à la synagogue, et un amant qui a trop hésité et lui offre en cadeau un sandwich à l’harissa… une femme hésite et pète un câble !
    C’est un film magnifique et surprenant : la plus grande scène de ménage hyper réaliste jamais vue depuis « Qui a peur de Virginia Woolf ».
    Un monde fou gravite autour de cette femme : son mari, quatre enfants, une grand-mère, un amant, des amies, quatre ou cinq frères, des oncles, des voisins… et tout se passe pratiquement dans les 10 m² d’une cuisine. Tout le monde réagit, intervient, se mêle pour que ce couple se réconcilie. On comprend que cette femme, malgré des velléités d’indépendance et d’émancipation étouffe et suffoque jusqu’à une scène d’hystérie insoutenable.
    La femme c’est Ronit Elkabetz, elle est divine, on dirait Maria Callas, le mari c’est Simon Abkarian (magnifique) et l’interprétation est sans faille.
    A voir avec en cerise sur gâteau une scène très « In the mood for love » avec violon obsédant, ralenti et pluie battante… et comble de la sensualité : UN BAISER ! Ce qui tendrait à prouver que les marocains sont plus entreprenants que les chinois.

  • OMAGH DE Pete Travis***

    (prononcer OMA).
    C’est l’été, c’est la fête au village et nous observons des terroristes préparer la bombe et venir la déposer en voiture en plein milieu du quartier commerçant en fête. Tout le monde est gai, personne ne se doute… alors que nous, spectateurs, nous savons. C’est insoutenable alors que sur l’écran il n’y a que gaieté et insouciance. Les terroristes avertissent qu’une bombe va exploser dans une demi-heure mais ils n’indiquent pas (volontairement) le bon endroit, si bien que les policiers vont faire évacuer la foule vers l’endroit même où la bombe explose…
    Un carnage : 31 morts, 160 blessés. Le reste, c’est l’affolement des familles qui viennent sur les lieux de l’hécatombe ou à l’hôpital ou directement dans une morgue improvisée. Puis c’est le deuil, le combat des familles qui veulent savoir, comprendre et que soient punis les responsables de l’attentat qui sont clairement identifiés.
    La justice et la police (anglaise et irlandaise) ne font rien qui risquerait de compromettre le processus de paix en marche !
    C’est hallucinant et très très fort. C’est filmé comme un documentaire avec néanmoins de vrais acteurs impressionnants, notamment le père d’une des victimes qui devient porte-parole presque malgré lui des familles. Il est calme, déterminé, muré dans son chagrin et pourtant il avance obstinément, toujours digne. Il est bouleversant.