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4 ** POURQUOI PAS ? - Page 70

  • L'Âge de Glace 2***

    Retrouver Manny Le Mammouth solitaire, dernier de son espèce, Sid le Paresseux en quête de "reconnaissance" et Diego le Tigre aux dents de Sabre qui craint l'eau est un pur moment de rock'n'roll.

    Pourtant la vie n'est pas simple dans ce "western animalier antartico-écolo" et face au réchauffement de la planète et à la fonte des glaciers, les trois amis sont contraints de quitter leur Eden afin de fuir le glacier qui risque à tout moment de s'effondrer sur eux. C'est donc à l'exode de la faune de l'ère glaciaire que nous assistons... et c'est réjouissant de la première à la dernière minute. Au fil du voyage et des rencontres, le rythme ne faiblit pas et l'on rit beaucoup aux mésaventures parfois cocasses, parfois tendres et émouvantes de cette faune antédiluvienne qui recrée une sorte d'Arche de Noé sur la banquise. Les dialogues sont toujours percutants avec un casting de voix haut de gamme : Gérard Lanvin en mammouth et Vincent Cassel en tigre.

    Quant aux thèmes abordés, on passe du très actuel changement climatique, à la tolérance, l'acceptation des différences et aux valeurs immuables telles que l'amitié et l'amour... Comme dans le premier opus, tout cela est entrecoupé de saynètes délirantes où une espèce de rongeur amoureux fou de son gland-doudou subit les pires tourments pour que l'objet de son amour ne lui échappe pas !!!

    N.B. : il n'est absolument pas utile et nécessaire de se munir d'une caution justifiant le choix de ce film...  style moutard de moins de 8 ans qui couinera tous les quarts d'heure "j'veux faire pipi" pour entrer dans une salle qui projette "l'Âge de glace"...

  • Jean-Philippe de Laurent Tuel***

    Comment aurait été la vie si Johnny Halliday n'avait pas été chanteur ? Si Fabrice Lucchini n'avait pas été acteur ??? On se sent un peu obligé de se poser la question en voyant ce film et de reconnaître que sans doute ça n'aurait pas changé grand chose au destin. Néanmoins, la première idée de génie (n'ayons pas peur des mots) de ce petit film épatant est d'avoir fait interpréter le rôle de Johnny par Jean-Philippe Smet himself, ou l'inverse, on y perd un peu son latin.

    En tout cas, Fabrice, le plus grand fan de Johnny se réveille un jour, après un choc, dans un monde où Johnny n'a pas existé et, d'abord désespéré, il se ressaisit et part à la recherche de Jean-Philippe Smet dans l'idée de lui raconter son destin. Il le retrouve, patron d'un bowling, le bien nommé Olympia. A partir de là, il faut convaincre Jean-Philippe, à 60 ans passés, de devenir Johnny, l'Idole des Jeunes. Fabrice est convaincant, on s'en doute (c'est Lucchini tout de même) et Jean-Philippe se laisse façonner à la mode Johnny ce qui donne lieu à une succession de scènes cocasses, émouvantes ou carrément enthousiasmantes. Fabrice raconte sa vie à Jean-Philippe qui est vraiment estomaqué d'apprendre qu'il a eu une fille avec Nathalie Baye : "ouah, c'est mon actrice préférée !". Fabrice réécrit en une nuit une cinquantaine des plus grands tubes qui ont fait la gloire de Johnny. Fabrice interprète à la guitare "on a tous en nous quelque chose de Tenessee" puis Jean-Philippe prend la guitare et là, fan ou pas, il se réapproprie la chanson et on a le frisson. Pas de doute : Johnny, c'est le patron.

    On n'aurait pas donné cher de cette histoire abracadabrantesque dont on se demandait où était l'intérêt. Et bien, l'intérêt c'est Johnny et c'est Fabrice et franchement, c'est un régal de les voir. Johnny, bon acteur, gueule de ciné, docile et bien dirigé ou assez malin et humble pour ne pas en faire des caisses est touchant et plus que convaincant. Quant à Fabrice, anesthésié par la star peut-être ou acteur intelligent, il est d'une retenue, d'une discrétion et d'une simplicité plus que bienvenues et totalement en accord avec le personnage. Mais ce qui déconcerte le plus c'est de voir cet homme, d'ordinaire plutôt envahissant et extraverti, complètement subjugué par son idole. Il s'efface tout à fait devant Johnny dès qu'il est à l'écran et les regards énamourés qu'il lui jette, pleins d'audace et d'émotion sont vraiment touchants. Fabrice semble être à la fois le petit garçon ébloui par L'Eternel et le grand frère qui protège et encourage. Cet aspect de leur relation est assez fascinant.

  • La Passion du Christ de Mel Gibson **

    Par ce film j'ai appris que Mel Gibson est un gros con, dévot, sadique, qu'il a élevé plein de mouflets à coups d'Evangiles bien placés, qu'il ne sort jamais sans sa Bible, que son père est en partie responsable de l'Holocauste et aussi qu'il a cloué Jésus lui-même de ses propres mains. Jamais plus, je crois, je n'oserai prétendre qu'un jour j'ai pu apprécier cet homme-là !

    Néanmoins, athée par choix et décision, quoique baptisée, confessée, communiée par obligation, j'ai toujours considéré Jésus comme un brave type qui n'a pas mérité ce qui lui est arrivé. Cinéphile par passion et sadique par procuration, je n'ai pas dû rater beaucoup de films qui racontent la vie de Jésus... Aujourd'hui, mécrante confirmée et future ex.Melgibsonienne, jai vu La Passion. Je suis sortie de la projection sonnée, vaguement nauséeuse. Je me suis souvenue du chemin de croix de mon enfance où, pauvre candidate à la communion solennelle, je suivais à travers l'église un curé qui me racontait sans émotion la Passion. C'était long, pénible, éprouvant, interminable... Et pour la première fois j'ai vu au cinéma ce qu'ont dû être pour cet homme ces épreuves, ces tortures au nom de quoi ??? Ici nous sommes loin des visions romantiques imposées jusque là par des cinéastes frileux. Evidemment, Jim Caviezel (Jésus) est très rapidement transformé en steack tartare mais néanmoins on voit un homme qui souffre et doute au-delà de toute limite et non un surhomme insensible à l'inommable.

    Jamais je n'aurais imaginé que le le cinéma pourrait faire plus de mal que la religion. A cause des croyanges, des intolérances, la paix sur la terre pour les hommes de bonne volonté est dans l'impasse. Et tout ce bruit, toutes ces réactions ahurissantes à un film (jamais ou rarement jugé comme film) confirment deux choses : qu'on ne peut pas parler de tout à tout le monde et, surtout, que cinéma et religion ne font pas bon ménage.

  • ESSAYE-MOI de Pierre-François Martin Duval **


    Voilà un film qui ne révolutionnera pas le 7ème art ni ne bouleversa la vie de quiconque mais il est frais drôle et ensoleillé. On en sort le coeur
     joyeux et ce n’est déjà pas mal.
    Un homme, devenu cosmonaute (Pef : véritable face de lune rêveuse) revient 24 ans après pour tenir la promesse qu’il a faite à une petite fille de 9 ans de l’épouser quand il serait allé dans les étoiles. Evidemment, la petite fille a grandi et s’apprête à en épouser un autre… d’où le titre « essaye-moi » 24 heures pour être sûre de ne pas te tromper.
    Le cosmonaute est le fils de cinéma de Pierre Richard (adorable) et il en a hérité toute sa légèreté, sa maladresse et sa naïveté ce qui donne lieu à des situations excessives mais drôles la plupart du temps.
    Les acteurs se régalent visiblement et même si Julie Depardieu est obligée de brider sa fantaisie naturelle (elle est expert-comptable…) pendant une grande partie du film, elle reste toujours craquante et lumineuse.
    Tout le monde s’amuse ici : Isabelle Nanty, Wladimir Jordanoff, Kad Merad… et le spectateur aussi. Parfois on n’en demande pas plus à un film.

  • UN… DEUX… TROIS… DANSEZ de Marilyn Agredo***


    De nombreuses écoles des quartiers défavorisés de New-York ont mis en place depuis plusieurs années un programme de danses de salon (dites danses de société aux Etats-Unis) pour les élèves des classes de CM². Ecoles publiques étant synonyme là-bas de pauvreté, ce sont des enfants de toutes origines dont certains parlent à peine l’anglais qui sont inscrits d’office à ce programme destiné à une forme d’intégration.
     Le miracle s’accomplit sous nos yeux au long d’une année scolaire où l’on voit ces enfants de 9 à 11 ans, d’abord gauches et patauds devenir de véritables virtuoses de la samba, du tango et du swing. Les professeurs, du genre de ceux qu’on aimerait rencontrer plus souvent, sont aussi enthousiastes que les enfants, voire plus. Il paraît même que certains enfants proches de la délinquance ont trouvé un véritable sens à leur vie avec ces cours.
    Hélas, il a fallu que tout ceci soit récupéré, transformé en compétition annuelle qui mène à une finale où les meilleurs sont sélectionnés. Les épreuves éliminatoires donnent lieu à de véritables scènes d’effondrement chez certains enfants qui ne comprennent pas, alors qu’ils ont accompli tout ce qu’on leur demandait, pourquoi ils sont évincés. A ce moment, le film devient vraiment déchirant. Dommage.
    Malgré cette réserve, il n’en reste pas moins un documentaire absolument formidable et captivant.
    De nombreuses écoles des quartiers défavorisés de New-York ont mis en place depuis plusieurs années un programme de danses de salon (dites danses de société aux Etats-Unis) pour les élèves des classes de CM². Ecoles publiques étant synonyme là-bas de pauvreté, ce sont des enfants de toutes origines dont certains parlent à peine l’anglais qui sont inscrits d’office à ce programme destiné à une forme d’intégration.
     Le miracle s’accomplit sous nos yeux au long d’une année scolaire où l’on voit ces enfants de 9 à 11 ans, d’abord gauches et patauds devenir de véritables virtuoses de la samba, du tango et du swing. Les professeurs, du genre de ceux qu’on aimerait rencontrer plus souvent, sont aussi enthousiastes que les enfants, voire plus. Il paraît même que certains enfants proches de la délinquance ont trouvé un véritable sens à leur vie avec ces cours.
    Hélas, il a fallu que tout ceci soit récupéré, transformé en compétition annuelle qui mène à une finale où les meilleurs sont sélectionnés. Les épreuves éliminatoires donnent lieu à de véritables scènes d’effondrement chez certains enfants qui ne comprennent pas, alors qu’ils ont accompli tout ce qu’on leur demandait, pourquoi ils sont évincés. A ce moment, le film devient vraiment déchirant. Dommage.
    Malgré cette réserve, il n’en reste pas moins un documentaire absolument formidable et captivant.

  • SHOOTING DOGS – Michaël Caton Jones ***

    Ce film est éprouvant. Comment la communauté internationale a-t-elle pu laisser faire alors que tout le monde était au courant ? Comment un militaire peut-il ne pas désobéir aux ordres quand il sait que des milliers de personnes vont se faire massacrer ? Ce sont les fusils contre les couteaux, David contre Goliath !

    Le moment où les forces de l'ONU sont priées de quitter l'école où se sont réfugiées des centaines de personnes est à la limite du soutenable : derrière les grilles de l'école attendent des hommes armés de machettes prêts à intervenir...

    Prétendre que ce sont les Français qui tiraient les ficelles est un peu court et léger. Il ne faut pas oublier les Belges, les Anglais, l'Europe entière... Que dire des Etats-Unis si prompts à intervenir habituellement ?

    La diplomate anglaise à la fin du film qui propose ses explications en bégayant que ceci (1 million de personnes exterminées en trois mois) n'est pas un génocide, qu'il y a des mots plus appropriés (qu'elle ne trouve pas) est un grand moment !

    C'est aussi un film sur les choix qu'il faut faire et les décisions qu'il faut prendre lorsqu'on est confronté à des situations inhabituelles et tragiques. Le cas des deux européens présents illustrent bien ce dilemme : le prêtre choisit le sacrifice, l'instituteur, la fuite (qui oserait lui reprocher) et la culpabilité à vie ! Les photos au générique des survivants qui ont participé au film achève de rendre ce "document" très fort et émouvant.

  • SYRIANA – Stephen Gagha ***

    Il faut au moins bac + 12 ou un diplôme de science po pour être certain de tout comprendre, néanmoins certaines "intrigues" sont limpides : le désir de démocratisation de son pays par un émir, l'intérêt étasunien à ce que la tension au Moyen-Orient ne faiblisse pas, les magouilles, les assassinats (de la CIA), l'élimination ou l'utilisation de certains de leurs agents, la récupération de certains chômeurs par les écoles coraniques etc... Le plus dur est de faire le lien parfois entre tous ces personnages et ces intérêts mais l'histoire, à la limite du document reste captivante bien que terrifiante. C'est dense, fouillé, riche en informations voire révélations, donc passionnant. Malgré ce côté didactique, cela reste du grand cinéma, rondement mené et magnifiquement filmé. Il est incroyable et admirable que de tels films puissent sortir malgré tout ce qu'ils démontrent ou dénoncent !!! Bravo.

    Ce qui ne m’a pas plu : la manucure de George Clooney… Doliprane non fourni par le cinéma.

  • UN PRINTEMPS A PARIS – Jacques Bral **

    Voilà un film d'un genre que les moins de 20 ans (voire plus...) ne peuvent pas connaître. Voilà un polar pépère qui semble assumer son côté vieillot et désuet et rien n'y manque : les truands fatigués, les trahisons, les amitiés viriles, un cadavre dans un coffre, une voiture qu'on pousse dans un étang (je n'avais plus vu çà depuis 1972 au moins !), des répliques énoncées sans sourire : "cette balle là j'te l'offre... la prochaine j'te l'incustre", une femme fatale (cuir et jupe fendue), le tout sur un air de jazz avec saxo-sexy qui pleure non stop. Les acteurs se régalent : Eddy Mitchell nous la joue à la Mitchum (flegmatique et désenchanté) mâtiné de Kitano (tic récurrent au visage), Sagamore Stévenin se la joue jeune chien fou à la  Delon (oeil de velours, sourire en coin diabolique) et les autres font un numéro de trognes jouissif : Gérard Jugnot, Pierre Santini, Jean-François Balmer (aaah, la voix de Jean-François Balmer).
    Evidemment c'est macho, c'est misogyne, les femmes jouent les utilités décoratives ou gênantes, mais j'ai fait comme si j'avais rien vu.
    C'est un régal.

  • DOWN IN THE VALLEY – David Jacobson ***

    Voilà un nouveau poor lonesome cow-boy qui pointe le stetson depuis son sud Dakota natal.
    Malgré les moqueries dont il fait l'objet dans une autre partie de l'Amérique péquenaude, un sourire et une douceur angéliques ne quittent pas son visage.
    Tobe, ado désoeuvrée, tombe amoureuse de ce beau jeune homme doux et mystérieux.
    Le film semble commencer comme n'importe quelle bluette sentimentale mais ce qui fait la différence ce sont les deux tourtereaux définitivement éblouis l'un par l'autre comme on le voit peu au cinéma.
    C'est difficile de dire dans quels détails infimes on sent rapidement que le cow-boy, doux et ténébreux, n'est pas de ceux qu'il faut contrarier. Et contrarié, il va l'être. Sans jamais vraiment renoncer à son calme qui fait ce mélange de séduction et d'inquiétude qu'il dégage, Edward Norton (plus que parfait) va révéler toutes les nuances de son personnage socio et psychopathe...
    Le film est lent et beau avec quelques accès de violence parfois inattendus. Certaines scènes sont belles car surprenantes et osées car déconcertantes : le tournage d'un western dans le film, un duel "à l'ancienne" par exemple.
    La musique pleure idéalement ses accords country et les acteurs sont irréprochables : en tête l'impeccable Edward Norton, talonné par l'excellent David Morse et la dernière merveille de la famille Culkin, le toujours très triste et très émouvant Rory.