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Sur la Route du Cinéma - Page 579

  • SHOOTING DOGS – Michaël Caton Jones ***

    Ce film est éprouvant. Comment la communauté internationale a-t-elle pu laisser faire alors que tout le monde était au courant ? Comment un militaire peut-il ne pas désobéir aux ordres quand il sait que des milliers de personnes vont se faire massacrer ? Ce sont les fusils contre les couteaux, David contre Goliath !

    Le moment où les forces de l'ONU sont priées de quitter l'école où se sont réfugiées des centaines de personnes est à la limite du soutenable : derrière les grilles de l'école attendent des hommes armés de machettes prêts à intervenir...

    Prétendre que ce sont les Français qui tiraient les ficelles est un peu court et léger. Il ne faut pas oublier les Belges, les Anglais, l'Europe entière... Que dire des Etats-Unis si prompts à intervenir habituellement ?

    La diplomate anglaise à la fin du film qui propose ses explications en bégayant que ceci (1 million de personnes exterminées en trois mois) n'est pas un génocide, qu'il y a des mots plus appropriés (qu'elle ne trouve pas) est un grand moment !

    C'est aussi un film sur les choix qu'il faut faire et les décisions qu'il faut prendre lorsqu'on est confronté à des situations inhabituelles et tragiques. Le cas des deux européens présents illustrent bien ce dilemme : le prêtre choisit le sacrifice, l'instituteur, la fuite (qui oserait lui reprocher) et la culpabilité à vie ! Les photos au générique des survivants qui ont participé au film achève de rendre ce "document" très fort et émouvant.

  • L’AFFAIRE JOSEY AIMES -*

    L'histoire est passionnante parce que tirée d'un fait réel mais aussi et surtout parce que révoltante, scandaleuse : le premier cas étasunien de procès pour harcèlement sexuel dans le travail. Et quel travail ! Charlize Theron alias Josey Aimes choisit et décide de ne plus taire les humiliations, insultes et outrages permanents, tant verbaux que physiques de ses collègues masculins dont elle n'est d'ailleurs pas la seule victime. Cela se passe en 1989 mais ce sont des mentalités moyen-âgeuses qui semblent être décrites, que dis-je, c'est Cro-magnon en personne qui est dépeint ici. Les scènes de procès sont parfaites : le cinéma américain maîtrise complètement cet aspect des histoires. Lors du dernier quart d'heure, un semblant d'émotion pointe son nez dans une scène très "poètes disparus"... Mais...

    Tout cela manque cruellement de force, d'intensité, d'émotion et de conviction. Les scènes s'enchaînent sans qu'on n'ait jamais la moindre notion du temps qui s'écoule. Tout semble être réglé en 15 jours. Et puis, surtout, surtout, Charlize Theron pleure de la première à la dernière minute ; quand elle est triste, quand elle est contente, quand elle est en colère, quand elle a peur, quand elle est indignée : ELLE PLEURE. C'est un peu léger comme intensité dramatique dans l'interprétation et au bout d'un moment assez exaspérant pour le spectateur dont les yeux restent irrémédiablement secs.

  • LE TEMPS DES PORTE-PLUMES de Daniel Duval *

    Les meilleures intentions ne font pas les meilleurs films et je regrette infiniment de ne pas avoir aimé celui-ci. Impossible de reprocher à Daniel Duval, par ailleurs acteur rare et magnifique, (voir sa dernière prestation dans "Le temps qui reste" de François Ozon")sa sincérité à propos de cette histoire et de son enfance bousillée qui l'ont marqué à vie. Cependant, je ne retiens qu'une scène vraiment forte : celle où le petit garçon lit une "rédaction" à son père d'adoption (extraordinaire Jean-Paul Rouve). Là, enfin il semble se passer quelque chose, les gens semblent se parler et se comprendre et hop, ça dure deux minutes. Je n'oublie pas la présence toujours bouleversante d'Annie Girardot...

     

    Aucun détail de la vie à la campagne ne nous est épargné : interminable scène de moisson où rien ne se passe que l'observation de la moisson ! Des tas de personnages caricaturaux (le curé, l'instituteur) ou inutiles parce que trop obscurs à l'histoire (le jeune homme qui revient d'Indochine) se succèdent. Ils n'ont rien à dire et peu à faire. Un ennui profond et définitif s'est installé et pour courroner le tout, j'ai trouvé le petit garçon très irritant et jamais émouvant. Le summum est atteint lors de l'invraisemblable scène finale où il s'envole en parachute ascensionnel...!!!

  • TOI ET MOI de Julie Lopes*

    J’ai apprécié Haydn et aussi, la fantaisie de Julie Depardieu, le charme de Jonathan Zuccaï, la justesse d'Eric Berger... et, pour une fois, Chantal Lauby dans un rôle attachant.

    Evidemment, la critique est aisée... et il est plus difficile d'aimer un film que de ne pas... Mais l'attitude tête à claque de Marion Cotillard, les mêmes scènes, les mêmes situations, les mêmes dialogues insipides répétés plusieurs fois, le manque d'humour, l'absence d'émotion... ont eu raison de ma patience et de mon indulgence.

  • DOWN IN THE VALLEY – David Jacobson ***

    Voilà un nouveau poor lonesome cow-boy qui pointe le stetson depuis son sud Dakota natal.
    Malgré les moqueries dont il fait l'objet dans une autre partie de l'Amérique péquenaude, un sourire et une douceur angéliques ne quittent pas son visage.
    Tobe, ado désoeuvrée, tombe amoureuse de ce beau jeune homme doux et mystérieux.
    Le film semble commencer comme n'importe quelle bluette sentimentale mais ce qui fait la différence ce sont les deux tourtereaux définitivement éblouis l'un par l'autre comme on le voit peu au cinéma.
    C'est difficile de dire dans quels détails infimes on sent rapidement que le cow-boy, doux et ténébreux, n'est pas de ceux qu'il faut contrarier. Et contrarié, il va l'être. Sans jamais vraiment renoncer à son calme qui fait ce mélange de séduction et d'inquiétude qu'il dégage, Edward Norton (plus que parfait) va révéler toutes les nuances de son personnage socio et psychopathe...
    Le film est lent et beau avec quelques accès de violence parfois inattendus. Certaines scènes sont belles car surprenantes et osées car déconcertantes : le tournage d'un western dans le film, un duel "à l'ancienne" par exemple.
    La musique pleure idéalement ses accords country et les acteurs sont irréprochables : en tête l'impeccable Edward Norton, talonné par l'excellent David Morse et la dernière merveille de la famille Culkin, le toujours très triste et très émouvant Rory.

  • UN PRINTEMPS A PARIS – Jacques Bral **

    Voilà un film d'un genre que les moins de 20 ans (voire plus...) ne peuvent pas connaître. Voilà un polar pépère qui semble assumer son côté vieillot et désuet et rien n'y manque : les truands fatigués, les trahisons, les amitiés viriles, un cadavre dans un coffre, une voiture qu'on pousse dans un étang (je n'avais plus vu çà depuis 1972 au moins !), des répliques énoncées sans sourire : "cette balle là j'te l'offre... la prochaine j'te l'incustre", une femme fatale (cuir et jupe fendue), le tout sur un air de jazz avec saxo-sexy qui pleure non stop. Les acteurs se régalent : Eddy Mitchell nous la joue à la Mitchum (flegmatique et désenchanté) mâtiné de Kitano (tic récurrent au visage), Sagamore Stévenin se la joue jeune chien fou à la  Delon (oeil de velours, sourire en coin diabolique) et les autres font un numéro de trognes jouissif : Gérard Jugnot, Pierre Santini, Jean-François Balmer (aaah, la voix de Jean-François Balmer).
    Evidemment c'est macho, c'est misogyne, les femmes jouent les utilités décoratives ou gênantes, mais j'ai fait comme si j'avais rien vu.
    C'est un régal.

  • SYRIANA – Stephen Gagha ***

    Il faut au moins bac + 12 ou un diplôme de science po pour être certain de tout comprendre, néanmoins certaines "intrigues" sont limpides : le désir de démocratisation de son pays par un émir, l'intérêt étasunien à ce que la tension au Moyen-Orient ne faiblisse pas, les magouilles, les assassinats (de la CIA), l'élimination ou l'utilisation de certains de leurs agents, la récupération de certains chômeurs par les écoles coraniques etc... Le plus dur est de faire le lien parfois entre tous ces personnages et ces intérêts mais l'histoire, à la limite du document reste captivante bien que terrifiante. C'est dense, fouillé, riche en informations voire révélations, donc passionnant. Malgré ce côté didactique, cela reste du grand cinéma, rondement mené et magnifiquement filmé. Il est incroyable et admirable que de tels films puissent sortir malgré tout ce qu'ils démontrent ou dénoncent !!! Bravo.

    Ce qui ne m’a pas plu : la manucure de George Clooney… Doliprane non fourni par le cinéma.

  • PETITES CONFIDENCES A MA PSY °


    C'est supportable, grâce aux acteurs. En tête Meryl Streep, toujours sublime, capable de passer du rire aux larmes dans la même réplique ; Uma Thurman, magnifique, pleine de fantaisie et le nouveau venu Bryan Greenberg, très joli, très décoratif, très "boys-band"...

    Si Meryl Streep entend sa voix française, elle sera en droit d'exiger le retrait du film en France : c'est insupportable.
    Meryl Streep est habillée comme un sac... mais sans doute est-ce le cliché de la bourgeoise, intellectuelle, juive, new-yorkaise : mauvais goût et multitudes de colliers qui la font ressembler à un arbre de Noël.
    Quant au reste : ennui et abattement sont au programme. Il n'y a pas une réplique, pas une situation qui ne sonne faux ou creux ou les deux à la fois. Tout est caricature : le copain d'enfance bas de plafond, immature, censé sans doute être la caution comique de l'histoire, les amis homosexuels comme il se doit auxquels aucun cliché n'est épargné, la grand mère juive qui se tape la tête avec une poêle dès qu'elle est contrariée (ce doit être ce qu'on appelle le comique de répétition ah ah ah)... et j'en passe...
    Les dialogues : "tu veux un enfant, je vais te faire ce cadeau..." "non, le plus beau cadeau que tu puisses me faire est que tu aies envie de me le faire..." Leur maman respective, juive ou catholique ne leur a pas dit que "faire un enfant" est à la portée du premier venu et que ce n'est pas un paquet cadeau destiné à faire plaisir à madame ou à monsieur et/ou à recoller les morceaux... Au secours.
    La situation des "héros" est comme toujours bien ancrée dans la réalité : elle est top-model (normal, c'est Uma tout de même), il est un génie de la peinture réaliste (un génie méconnu évidemment) mais ça tombe bien Uma connaît un expert en génie méconnu qui a une galerie d'art : on croit rêver. Sinon, le film est un "chassé-croisé" entre les amoureux pire qu'au mois d'août sur l'autoroute A6, je te prends, je te quitte, je te reprends, je te requitte... jusqu'à la pirouette finale qui est... Non, je vous laisse découvrir.

  • FAUTEUILS D’ORCHESTRE – Danièle Thompson °



    Claude Brasseur, Suzanne Flon sont émouvants, Albert Dupontel : impressionnant, Sidney Pollack : attirant, Cécile de France : charmante, Christopher Thompson : séduisant (malgré son mal de dos), Michel Villermoz : parfait (comme toujours), le concerto pour l'Empereur de Beethoven : ensorcelant.

    Laura Morante est crispante, Valérie Lemercier: exaspérante, Dani : inexistante comme le film qui n'est qu'une succession de sketches inégaux où chacun vient faire un petit numéro, plus ou moins réussi et s'en va !

    Un film « choral » doit mener plusieurs histoires et les faire aboutir. Ici rien ne se passe, rien n’aboutit. Il suffit d’être une petite provinciale mignonne, souriante et gentille (Cécile de France) pour débarquer à Paris, trouver du travail, un logement et l’amour dans la même semaine… Danielle Thompson a rarement dû sortir de son XVIème arrondissement...

    Ce film petit bourgeois est irritant au possible.

    Une question m'obsède néanmoins : Christopher Thompson a-t-il moins mal au dos ???