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jean pierre darroussin

  • AU FIL D'ARIANE de Robert Guédiguian *

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    Le jour de son anniversaire, Ariane va de déceptions en désillusions. Après avoir allumé les bougies sur son énorme gâteau (normal) elle ne peut que constater que tous ses invités, son mari, ses enfants se sont désistés.

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  • LA RITOURNELLE DE MARC FITOUSSI ***

    deux jours et une nuit de luc dardenne et jean-pierre dardenne,marion cotillard,fabrizio rongione

    Synopsis : Brigitte et Xavier sont éleveurs bovins en Normandie. Elle est rêveuse, la tête dans les étoiles. Lui, les pieds ancrés dans la terre, vit surtout pour son métier. Avec le départ des enfants, la routine de leur couple pèse de plus en plus à Brigitte. Un jour, sur un coup de folie, elle prend la clef des champs. Destination : Paris. Xavier réalise alors qu’il est peut-être en train de la perdre. Parviendront-ils à se retrouver ? Et comment se réinventer, après toutes ces années ? La reconquête emprunte parfois des chemins de traverse...

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  • MON ÂME PAR TOI GUÉRIE de François Dupeyron **(*)

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    Synopsis : Frédi a perdu sa mère. Cette dernière lui a transmis un don, dont il ne veut pas entendre parler. Mais il se trouve peu à peu contraint de reconnaître que ses mains guérissent... Il s'interroge. D'où vient ce don ? Qu'importe, il l'accepte...

    Les plus :

    - L'originalité du thème traité en observateur sans donner d'explication : avoir ce don c'est un fait, point.

    - Les rapports humains : tout le monde est bancal, triste, pauvre, délaissé, malmené, mais ici entraide, solidarité riment avec évidence. Et c'est bon.

    - Les acteurs : en tête Grégory Gadebois animal solitaire au regard traqué encombré d'un don qui le dépasse. Il n'est que douceur, colère, chagrin et... espoir. Céline Sallette, amoureuse blessée, douloureuse, boîteuse. Jean-Pierre Darroussin : lorsque son grand dadais de fils (Gadebois) lui dit "j'aime bien parler avec toi", il répond "ben dis donc, vaste chantier, y'a du boulot". Et il sourit. Il est unique !

    - La caméra délicate de Dupeyron qui aime ses personnages.

    Le moins :

    une histoire d'amour parachutée là au milieu des tourments et à laquelle on ne croit jamais. Dommage.

  • LE HAVRE de Aki Kaurismäki ****

    Le Havre : photo Aki KaurismäkiLe Havre : photo Aki KaurismäkiLe Havre : photo Aki KaurismäkiLe Havre : photo Aki Kaurismäki, André Wilms, Jean-Pierre Darroussin

    Au Havre Marcel Marx mène une vie pépère auprès de sa femme Arletty qui le couve comme un enfant. Il est cireur de chaussures, ce qui n'est pas simple à une époque où tout le monde porte des baskets. Les rares euros qu'il gagne quotidiennement lui permettent de siroter quelques verres de blanc au bistrot en fumant des clopes avec les copains avant de rejoindre sa chérie qui lui sert son repas comme un Prince et de s'endormir comme un Pacha pendant qu'elle lui repasse ses vêtements pour le lendemain. Il n'est peut-être pas aberrant de supposer que Marcel est heureux malgré cette précarité qui le force entre autre à contracter moult dettes chez la boulangère et l'épicier du coin.

    La vie de Marcel bascule le jour où Arletty tombe gravement malade et se fait hospitaliser pour une longue période. Le même jour, il croise la route d'Idrissa jeune gabonais qui a fait le voyage dans un cargot au fond d'un container oublié sur le quai. Pendant qu'Arletty suit son très lourd traitement et somme le médecin de ne rien révéler de la gravité de son état à Marcel, ce dernier recueille le gamin qui a échappé à la police et lui promet de l'aider à rejoindre sa mère à Londres.

    Voilà un conte de Noël généreux et bienfaisant à des années-lumière de cette ânerie sirupeuse et faux derche. Dans un envirronnement âpre et terne (Le Havre semble être une ville blâfarde et grise) Kaurismäki offre un film pur et doux aux images belles tout simplement belles. Les drôles de paroissiens qui peuplent son histoire ont des trognes qu'on ne rencontre pas souvent au cinéma. Mais cette humanité cabossée va rassembler toute son énergie, sa noblesse de coeur évidente, sa générosité infaillible pour secourir un petit garçon, un migrant, un indésirable de ce côté ci de l'Europe. Une goutte d'eau dans l'océan, un grain de sable dans le désert mais "Celui qui sauve une vie sauve le monde" (parole du Coran et proverbe juif...), Marcel et ses amis vont donc agir avec leurs moyens pour sauver le monde. Mentir à la police, organiser un concert pour récolter des fonds parce que c'est à la mode, se mettre en danger sans rien attendre en retour. Et c'est beau, ça réchauffe le coeur même si l'on a vraiment plus que jamais la sensation d'assister à un conte utopique. L'espace d'un instant on y croit à cette fraternité, ce sens des autres, ce désintéressement. Est-ce que ce sont les plus pauvres, les plus démunis qui peuvent encore venir au secours de plus misérables qu'eux ?

    La révolte et l'indignation de Kaurismäki s'expriment en douceur sans démonstration grandiloquente. Néanmoins quelques images choquantes qu'on imagine même pas, dont l'ouverture du container "oublié" depuis des jours sur le quai avec plusieurs familles hagardes et quelques extraits de "vrais" reportages sur la "zone" où se sont réfugiés les migrants après la fermeture du centre de Sangatte font froid dans le dos. Mais le réalisateur s'attarde surtout avec sa délicatesse et sa poésie sur l'humanité poignante qui habite son film. Il est aidé en cela par des acteurs qui adoptent un rythme et un phrasé qui font rêver tant le langage employé ici est soigné. La légendaire nonchalance de Jean-Pierre Darroussin convient parfaitement à cet univers. Au volant de sa Renault 16 flambant neuve et sanglé dans un pardessus il a vraiment des allures d'Inspecteur Gadget. Quant à André Wilms, je l'aime d'amour depuis que j'ai entendu cette semaine une émission sur France Inter qui lui était consacrée. Interviewé pendant trois quart d'heure passionnantes par Pascale Clark il s'est montré d'une intelligence, d'une drôlerie, d'une finesse, d'une lucidité folles. Sa grande carcasse fatiguée, sa voix et sa diction d'un autre temps imprègnent totalement ce film bienveillant, tendre, naïf et généreux.