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Une fois n'est pas coutume, c'est au théâtre que je me suis rendue vendredi soir. Et pas n'importe lequel puisque le Théâtre du Peuple à Bussang créé en 1895 par Maurice Pottecher et classé monument historique depuis 1975 est un endroit unique en France. Il est construit entièrement en bois et la voûte au plafond forme un navire retourné. Chaque spectacle a la possibilité à un moment donné de supprimer le fond de la scène qui s'ouvre alors sur la forêt vosgienne.
Chaque été (il est donc trop tard pour cette année :-( ) deux spectacles sont proposés, un l'après-midi et un le soir dont le point commun est sans conteste l'originalité. Si vous passez dans la région, n'hésitez pas à visiter ce lieu unique vraiment fascinant et pour le moment, vous pouvez toujours vous rendre sur le site ICI.
J'ai donc pu voir "Le gros, la vache et le mainate" une opérette barge de Pierre Gillois mise en scène par Bernard Ménez.
Et je peux dire qu'on n'a pas été trompés sur la marchandise, car barge, ça l'est, bel et bien ! Ecoutez ça : deux hommes vivent ensemble et s'aiment. L'un d'eux attend un enfant. Ils décorent la chambre du futur bébé, reçoivent la visite de deux de leurs vieilles tantes irascibles qui se chamaillent sans cesse et vont s'installer chez eux en attendant la naissance ! ça n'a l'air de rien peut-être mais sachez aussi que tous les rôles sont tenus par des hommes, qu'il y a un pianiste (le très talentueux Laurian Daire) sur la scène, que les numéros chantés sont drôles et dynamiques, que l'auteur de la pièce (également comédien) n'hésite pas à venir sur scène pour modifier à sa convenance tel dialogue ou telle situation, qu'une scène peut être interrompue au bon vouloir d'un comédien qui n'apprécie pas son monologue, que les portraits au mur peuvent se mettre à chanter, et tout ce bazar est agrémenté de trois strip-teases (qui finissent en nu intégral comme dit Charles !) grâce au très gracieux Luca Oldani qui sera tour à tour pompier, facteur ou ambulancier...
La fantaisie et la cocasserie ne sont pas les seuls atouts de la pièce qui, il faut bien insister, n'est pas à mettre entre toutes les oreilles et devant tous les yeux. Le moins que l'on puisse dire c'est que l'auteur n'a pas fait dans la dentelle et le côté provoc' ou franchement "trash" par moments peut en heurter certains. De vieilles tantes libidineuses, un bébé maltraité, la mort dont on se moque, un échange vraiment politiquement incorrect sur les "pauvres" sont autant de sujets qui font grincer quelques dents. J'avoue que moi, j'ai ri, beaucoup !
Luca Oldani et Pierre Gillois.
Au casting de cette folie, deux "vieilles" gloires de la Comédie Française et du théâtre, Pierre Vial et Jean-Paul Muel absolument délirants, l'auteur lui-même Pierre Gillois, Bernard Ménez et le très charmant Luca Oldani, le plus souvent sans vêtement pour le régal des yeux.
Un petit aperçu :
Et pour ceux que ça tente, Mister Loup a trouvé les dates et lieux de la (petite) tournée :
- Mulhouse, 13 et 14 octobre 2010, La Filature - Alès, du 19 au 21 octobre 2010, Le Cratère - Liège, du 7 au 11 décembre 2010, Théâtre de la Place.
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Mais j'avoue que la découverte du comédien surdoué qu'est Olivier Martin-Salvan est ce qui m'a le plus enchantée. D'ailleurs je me suis immédiatement procurée le DVD de son spectacle que j'ai regardé hier. Il s'agit de "Ô Carmen" un opéra clownesque. Seul en scène, accompagné du pianiste Aurélien Richard, il interprète tous les rôles avec une fougue et un talent inouïs en mélangeant l'art lyrique, le burlesque et la pantomime. Je suis fan.
Virgil met au point avec son ami Lionel le casse d'une mine d'or en plein coeur de la forêt guyanaise. Les rejoignent Rémi un français qui traficote déjà sur place, Georges qui s'ennuie ferme dans son restau en France et a besoin d'action et Enzo un bel aventurier énigmatique. Lionel se fait assassiner et sa femme Camille, n'ayant plus rien à perdre prend sa place dans le groupe. Le casse se passe à merveille et 600 kilos d'or pur sont subtilisés au nez et à la barbe de la "Canadian Gold". Souhaitant sauver une indigène enceinte, Camille retarde le départ de l'hélicoptère qui endommagé, est obligé de se poser en urgence. Dans l'impossibilité de transporter 600 kilos d'or à pieds dans un milieu hostile, les "amis" (hum, hum) enterrent le butin (qu'ils comptent évidemment récupérer plus tard) et entreprennent d'échapper à leurs nombreux poursuivants en pleine jungle...
En ne se montrant pas trop regardant face au dernier "acte" qui force un peu trop sur le mythe du bon sauvage et s'il n'a pas d'autre prétention que de divertir, il est possible de passer un agréable moment devant ce film d'aventures en terrain très hostile. Les méchants sont très méchants et cherchent à faire la peau aux héros, mais ils ne sont pas les seuls dangers à affronter. Notre équipe de traqués aura à faire face à une végétation, une faune et un climat très inamicaux et sera décimée progressivement sans que les survivants n'en soient émus. Un d'entre eux sera grignoté par un serpent d'eau, un autre par une plante très urticante, un troisième fera une rencontre pas sympathique avec une machette et j'en passe. Les acteurs n'ont rien d'autre à faire qu'à prouver qu'ils peuvent être jolis très bronzés en marcel qui colle à la peau, être héroïques ou démontrer comment l'appât du gain révèle la nature humaine...
Par contre la faute impardonnable est de faire disparaître Jean-Pierre Martins dans le premier quart d'heure !