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TOUT DE SUITE MAINTENANT

de Pascal Bonitzer ***

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avec : Agathe Bonitzer, Vincent Lacoste, Isabelle Huppert, Jean-Pierre Bacri, Lambert Wilson, Pascal Greggory

 

Nora Sator, jeune et dynamique analyste financière intègre avec le plus grand sérieux son nouveau poste au sein d'une grande entreprise. 

Rapidement elle découvre que ses deux prestigieux et tyranniques patrons ont fait leurs études avec son père et que les relations désormais rompues entre les trois hommes sont obscures. Elle craint cependant de ne pas avoir obtenu son  poste selon son mérite.

 

Le visage sublime et souvent impassible d'Agathe Bonitzer laisse planer le doute parfois. N'est-elle qu'une carriériste ambitieuse et sans cœur ? Aucun pli ne vient froisser ses tenues parfaites et sa tignasse impeccable font partie de l'attirail de la working-girl arriviste. En tout cas son apparence réfrigérante cadre parfaitement avec les locaux gris et beige. Elle arpente les couloirs et découvre rapidement que dans cette boîte chacun est sur un siège éjectable toujours prêt à remballer ses cartons pour intégrer un bureau plus ou moins imposant selon les circonstances. Nora, malgré son apparence fragile et juvénile compte bien s'imposer au sein de la société, quitte à déplaire à ses collègues plus anciens dans la boîte.


En marge de cette situation et des us et coutumes de ce genre de boîtes qui font froid dans le dos, le réalisateur s'intéresse à l'entourage de Nora. Elle a une sœur (très belle, touchante et formidable Julia Faure) aussi artiste et bohême que Nora est ambitieuse, discrète et sage. Elles s'entendent très bien en l'absence d'une mère qui a quitté la France pour le Canada 20 ans plus tôt les laissant seules avec leur père. Si je dis que ce type est dépressif, cassant, impoli voire agressif avec ses filles et la femme qui tente vainement de partager sa vie, vous allez penser que Bacri, car c'est lui le père, fait une fois de plus ce qu'on a l'habitude de dire et entendre : "il fait du Bacri". Et bien pas du tout. Malgré ce côté revenu de tout, il est différent, fragile, sensible et infiniment touchant.

 

Un peu plus loin de Nora gravitent donc ses nouveaux patrons. Deux associés. L'un (Lambert Wilson, imposant et élégant) méprisant, sûr de lui semble désormais diriger seul l'entreprise, l'autre (Pascal Greggory, émouvant et border line) s'est mis plus en retrait, ne comprend plus son partenaire et traîne un douloureux spleen existentiel. Le premier est marié à Solveig, grande bourgeoise qui noie sa souffrance dans un alcoolisme mondain, un verre de blanc à la main dès le petit déj'.

 

Nora entre en contact avec tous ces personnages, observe et comme nous, spectateurs scotchés à eux, tente de comprendre ce qui les relie les uns aux autres. Pascal Bonitzer nous embrouille, sème le doute et entremêle les intrigues familiales, personnelles, professionnelles avec une rare et impressionnante maestria. Et démontre comme il est simple et déterminant pour le reste de la vie de faire les "bons" choix... Je n'en dis pas davantage.

 

Mais je ne peux terminer sans évoquer une fois encore Isabelle Huppert qui après Valley of Love, Asphalte, Elle, L'avenir, réussit en quelques mois à démontrer une nouvelle et supplémentaire façon d'être une Actrice à l'écran. Cette fois en quelques scènes, son rôle n'est pas le plus important même s'il est primordial, et notamment (attention spoiler) une où quasi muette elle offre un visage bouleversant qui se transforme peu à peu, ravagé de chagrin... et je mets au défi quiconque de ne pas pleurer !

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