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agathe bonitzer

  • TOUT DE SUITE MAINTENANT

    de Pascal Bonitzer ***

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    avec : Agathe Bonitzer, Vincent Lacoste, Isabelle Huppert, Jean-Pierre Bacri, Lambert Wilson, Pascal Greggory

     

    Nora Sator, jeune et dynamique analyste financière intègre avec le plus grand sérieux son nouveau poste au sein d'une grande entreprise. 

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  • VALENTIN, VALENTIN de Pascal Thomas ***

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    Valentin, doux oisif s'offre le luxe d'une année sabbatique et vient d'emménager dans un immeuble parisien. Il y reçoit son insatiable maîtresse, la très bourgeoise Claudia dont il aimerait se débarrasser et fait fantasmer toutes les femmes, jeunes et moins jeunes, étudiantes, concierge... de l'immeuble.

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  • AU BOUT DU CONTE de Agnès Jaoui ***

    Au bout du conte : affiche

    Laura rêve du Prince Charmant. Elle croit aux signes, au destin, aux voyantes. Ses parents vivent dans un chateau. Un jour le Prince lui apparaît en la personne de Sandro, compositeur bègue discret et maladroit. Autour des deux tourtereaux que des événements hostiles vont contrarier, gravite tout un ensemble de personnages plus ou moins proches des contes de l'enfance. Une marraine extravagante qui rêve d'indépendance, de devenir comédienne et organise en attendant mieux des spectacles pour enfants, un grand méchant loup charismatique, froid et manipulateur, une femme qui refuse de vieillir, interroge régulièrement son miroir et multiplie les interventions de chirurgie esthétique, et puis des amis, des parents, des maris, des femmes, des amants...

    Bacri et Jaoui de retour au scenario et aux dialogues, c'est une excellente nouvelle et le résultat est à la mesure des espérances. D'autant qu'Agnès Jaoui à la réalisation multiplie les trouvailles de casting (Benjamin Biolay en Wolf, c'est idéal), de mise en scène et filme un Paris idyllique de conte de fées et parsème son film de références jusque dans les enseignes de magasins, le nom des personnages. L'histoire des amoureux est charmante et drôle. Ils se rencontrent au Bal des Princes et non au Bal des Débutantes. Et c'est davantage la fille, plus entreprenante, plus sûre de son pouvoir qui fait office de Prince Charmant. En périphérie de leur histoire évoluent une amie discrète, délaissée et amoureuse en cachette, un ami trahi, digne et généreux. Et en père du Prince Charmant, un homme qui ne voulait pas d'enfant, qui ne croit en rien et va finalement s'affaiblir, troublé par la prédiction d'une voyante 40 ans plus tôt qui lui avait annoncé la date de sa mort...

    Et là, nous assistons à un festival Jean-Pierre Bacri, Jean-Pierre chez le psy, Jean-Pierre et les femmes, Jean-Pierre et les enfants, Jean-Pierre aux fiançailles de son fils, Jean-Pierre moniteur d'auto-école... Les tirades et répliques de cet acteur génial devraient être cultes. Son éloge de la solitude "pas de négociation, pas de bruit", sa façon de jeter un os à une petite fille pour qu'elle lui rapporte "les enfants c'est chiant, vus à plat", sont de grands moments. Et finalement, (attention spoilage... clic gauche sur la souris pour visualiser) Jean-Pierre qui fond en larmes dans les bras de son fils...

    Jaoui et Bacri, plus tout jeunes, ratissent large et visent juste. Le rôle des parents, leur place, leur disparition, la place des enfants, les relations des uns avec les autres, la peur de vieillir, de mourir, une vision un peu sombre de l'amour "la fidélité n'est qu'un mot", le tout enrobé d'infiniment de douceur et d'une mélancolie nouvelle. Pas de cynisme, pas de noirceur absolue, juste la vie qui va ! Un beau film avec de beaux acteurs aimés par leur réalisatrice.

    Agathe Bonitzer, Nina Meurisse, jeunes femmes, jeunes actrices sont parfaites.

  • A MOI SEULE de Frédéric Videau ***

    A moi seule : photo Frédéric VideauA moi seule : photo Frédéric VideauA moi seule : photo Frédéric Videau

    Un jour, sans qu'elle y soit préparée, Gaëlle est libérée par Vincent qui la retient enfermée depuis 8 ans. Elle court, se retourne, hésite et finalement s'enfuit. Elle retrouve sa mère, puis son père, tente de trouver sa place après un séjour en hôpital psychiatrique. Comment s'intégrer dans le monde quand on a vécu une partie de son enfance et son adolescence bouclée dans une cave dont on ne pouvait sortir que la nuit ?

    Le réalisateur choisit de dire que pour survivre dans de telles conditions, il faut accepter la situation. Cela peut paraître choquant et dérangeant mais effectivement, il ne fait pas de Gaëlle une victime totalement soumise. Et même si parfois elle est contrainte de baisser la garde et les yeux face à Vincent qui rarement s'énerve, c'est aussi parfois elle qui décide de retourner dans son sous-sol ! Gaëlle a compris que pour ne pas vivre dans la terreur qui l'assaille au début de sa détention alors qu'elle n'est encore qu'une toute petite fille, il faut se résoudre à faire confiance à son géôlier. Il faut dire qu'il est particulièrement ambigü ce Vincent et Frédéric Videau n'en fait pas un monstre mais un homme qui souffre autant que sa victime, de solitude. C'est là la grande subtilité ou l'énorme aberration du film, on s'attache à la relation de "couple" des deux personnages faite de complicité, de bouderies, d'engueulades en oubliant souvent que Gaëlle est une proie.

    Lorsque Gaëlle retrouve le monde (passé à l'Euro...), elle retrouve aussi une mère inconnue  mais tendre et un père coupable devenu alcoolique. Ses parents, séparés pour n'avoir pas réussi à vivre le cauchemar ensemble, sont plus détruits qu'elle dont émane une force qui dépasse tout son entourage. Comment rester des parents quand on n'a pas réussi à protéger son enfant ? A l'hôpital encore, on tente de la faire entrer dans un moule et une vie "normale" alors que toute sa vie a été bouleversée et inversée. Concrètement Gaëlle dort le jour et s'éveille la nuit, c'est un détail mais on ne sort pas la nuit... Encore une fois c'est sans doute Gaëlle qui sera plus forte que tout le monde en déclarant "je suis neuve, toute neuve".

    Au-delà de toutes les questions sans réponses que propose le film, il donne surtout à admirer deux acteurs, deux animaux époustouflants qui s'apprivoisent et s'aiment à leur façon singulière et inattendue. Agathe Bonitzer est une actrice étonnante et attachante à qui je décerne d'emblée le César du Meilleur Espoir. Même si elle tourne depuis déjà plusieurs années, elle prouve ici encore qu'elle est capable de porter un film sur ses graciles épaules. Et Reda Kateb combine intelligemment et subtilement l'inquiétude qui peut émaner de son regard à la douceur de son comportement.

  • UNE BOUTEILLE A LA MER de Thierry Binisti ***

    Une bouteille à la mer : photo

     Une bouteille à la mer : photo

    La probabilité qu'un message envoyé dans une bouteille jetée à la mer reçoive une réponse est sans doute bien faible. Et pourtant, Tal adolescente française vivant à Jérusalem avec sa famille a demandé à son frère, militaire dans la bande de Gaza de faire ce geste infiniment romantique de jeter son message dans l'espoir qu'un palestinien lui réponde. Elle veut comprendre pourquoi un café de son quartier vient d'être détruit par un nouvel attentat. Et comme nous sommes au XXIème siècle, Tal a la prudence de noter son adresse mail. Elle reçoit un message bref et ironique signé de "Gazaman" qui lui propose de venir se rendre compte par elle-même de la façon dont les palestiniens fabriquent leurs bombes. Après quelques échanges moqueurs dans lesquels le garçon surnomme la jeune fille "Miss Peace", Tal réussit a faire comprendre à Naïm qu'elle souhaite un véritable dialogue qui s'engage effectivement.

    Evoquer le conflit israëlo palestinie, régulièrement dans l'impasse, en se plaçant du point de vue de la jeunesse est judicieux. Cela permet de le faire sans alourdir le propos de considérations politiques trop complexes et qui nous échappent de plus en plus. Tal et Naïm ont la vie devant eux et même s'ils grandissent dans des régions du monde particulièrement agitées, ils sont jeunes et imaginent un monde meilleur où leurs rêves se réaliseraient. Il n'y a que 73 kms entre Gaza et Jésuralem. Mais les deux villes sont séparées par un mur infranchissable et une situation désespérante qui ne trouve pas de solution. Comment une juive et un palestinien vont-ils réussir à s'entendre, se comprendre et s'écouter malgré toutes les horreurs qui les séparent ? Tal a 17 ans, elle refuse de se rendre dans des cafés où des bombes peuvent exploser à tout moment, elle descend parfois rapidement d'un bus parce qu'un homme semble porter un paquet suspect. Naïm a une vingtaine d'années et rêve de faire des études, de partir en France. Il est vite soupçonné de trahison par le Hamas depuis qu'il se rend trop régulièrement dans un cyber café pour écrire des mails, quand il n'est pas terrorisé tout comme sa famille par les bombardements d'une nouvelle guerre en 2008.

    C'est avec infiniment de délicatesse et une justesse impressionnante que Thierry Binisti nous fait pénétrer le quotidien de ce garçon et de cette fille que tout devrait opposer mais que leur intelligence et leur sensibilité vont rassembler dans une relation épistolaire captivante. La modernité, la "normalité" de Jérusalem parfois assombries par les attentats, s'opposent constamment à cette prison à ciel ouvert qu'est la Bande de Gaza, territoire de 41 kms de long où s'entassent presque deux millions de palestiniens. L'injustice et l'imbecillité de la situation, la terreur qui règne des deux côtés font que la relation de Naïm et Tal est constamment interrompue puis elle reprend pour s'interrompre à nouveau. Ils se rejettent puis se recontactent, s'inquiètent l'un de l'autre, l'un POUR l'autre, incapables d'interrompre ou de renoncer à leur étrange amitié. L'histoire des deux jeunes gens est ainsi perçue comme l'expression même des relations israélo-palestiniennes. On pourra parler de naïveté ou de superficialité, on peut plutôt y voir un message de paix et d'espoir et une foi absolue en la jeunesse.

    Agathe Bonitzer et Mahmoud Shalaby sont parfaits !