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UNA QUESTIONE PRIVATA

de Paolo et Vittorio Taviani ***

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Avec Luca Marinelli, Lorenzo Richelmy, Valentina Bellè

Synopsis : Eté 43, Piémont. Milton aime Fulvia qui joue avec son amour : elle aime surtout la profondeur de sa pensée et les lettres qu’il lui écrit.

Un an plus tard, Milton est entré dans la Résistance et se bat aux côtés d’autres partisans. Au détour d’une conversation, il apprend que Fulvia aimait en secret son ami Giorgio, partisan lui aussi. Milton se lance alors à la recherche de Giorgio, dans les collines des Langhes enveloppées de brouillard… Mais Giorgio vient d’être arrêté par les Fascistes.

Les frères Taviani sont responsables de deux de mes plus grandes et premières vives émotions cinématographiques de jeune cinéphile : Padre, Padrone qui reçut la Palme d'Or à Cannes en 1977, je l'ai revu, ce fut de nouveau un choc esthétique et émotionnel, et Good Morning Babilonia, jamais revu et je me demande encore pourquoi.

La moitié du duo fraternel, Vittorio, est décédée le 15 avril dernier à l'âge de 88 ans, Paolo reste donc seul désormais pour éventuellement continuer l'œuvre.

A plusieurs reprises au cours de la projection je me suis demandée comment on pouvait encore aujourd'hui avoir envie de raconter ce genre d'histoire. Mais nul doute qu'elle a eu un impact et des résonnances dans la vie des deux octogénaires. Il s'agit de quelques mois d'une guerre fratricide en Europe. Au XXème siècle les italiens se sont entretués, d'anciens amis d'école se sont retrouvés dans des camps opposés et le film alterne les moments dans le maquis et des flash-backs à propos d'une romance inachevée ou plutôt inaboutie.

Il y a cependant des fulgurances tout au long du film qui viennent à bout des réticences et même s'il nous abandonne sur notre faim, certaines images s'impriment durablement. 

Entre les Jules et Jim piémontais évolue une péronnelle aussi exaspérante que superficielle qui fait ses griffes sur le cœur naïf et sincère de Milton l'intellectuel. Giorgio le beau gosse semble de son côté plus armé ou plus sûr de lui pour affronter la pimbêche têtaclaques. La guerre et la résistance séparent le trio à tout jamais jusqu'à ce que Milton se mette à la recherche de Giorgio arrêté et torturé par les fascistes. On ne comprend pas toujours les motivations de Milton. Cherche-t-il à sauver son ami ou à se venger de ce qu'il croit avoir compris ?

Les frangins baignent leur film dans une ambiance quasi irréelle. La plupart du temps un brouillard épais, instable et mouvant envahit l'image qui rend le déplacement des personnages des deux camps en présence complètement hésitant et incertain. Personne ne peut vraiment savoir où il se trouve et parfois chacun tire sans connaître la destination du tir.

Bien que les deux films n'aient rien à voir l'un avec l'autre, celui-ci m'a néanmoins souvent évoqué Padre Padrone par son ambiance et parce qu'il se passe en grande partie dans la montagne, qu'elle est à la fois d'une grande beauté et le terrain de toutes les menaces.

Des scènes d'une grande force font palpiter le cœur : une petite fille se relève d'un massacre, va boire un verre d'eau et revient s'allonger auprès de sa famille massacrée, l'exécution sommaire d'un tout jeune homme par les fascistes, et puis celle où Milton las de son combat se débarrasse de sa veste sombre et devient une cible vivante avec sa chemise blanche. Il répète inlassablement "visez la tête… quand est-ce que ça s'arrête…".

Le film s'achève sans réelle conclusion mais il laisse admirer une fois de plus le jeu intense et fébrile de Luca Marinelli qui porte à lui seul le film sur ses épaules et son beau visage inquiet souvent bouleversé. Je vous encourage à découvrir ce merveilleux acteur par ailleurs bouleversant dans le renversant La solitude des nombres premiers, irrésistible dans Chaque jour que Dieu fait ou méchant taré dans l'étonnant et très réussi Jegg Robot.

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Commentaires

  • Ca me tente bien. J'aime bien ce genre d'histoire romanesque et tu donnes envie de voir le film.

  • Je n'ai pas développé mais le film est assez fascinant.

  • D'accord avec Strum: tu donnes envie de voir le film. Merci.
    Reste à trouver le temps...

  • Ah je suis contente. Je me sentais tellement "tiède".
    As tu vu Padre Padrone ? je classe ce film dans la catégorie Chef d'œuvre. Ton association pourrait peut-être le programmer ! Un choc vous auriez :-)

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