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SECOND TOUR

d'Albert Dupontel ***

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Avec Albert Dupontel, Cécile de France, Nicolas Marié, Uri Gavriel, Bouli Lanners, Philippe Duquesne

Pour avoir "déconné" en réalisant un documentaire à charge contre les actionnaires de sa chaîne d'infos, Mademoiselle Pove est reléguée à la rubrique foot avec son collègue Gus cameraman et très fan de ce sport.

Par un concours de circonstances elle est réhabilitée à la rubrique politique pour "couvrir" la campagne présidentielle de l'entre-deux tours. D'abord soporifique, la campagne s'avère peut-être plus intéressante qu'il n'y paraît car l'un des candidats en lice Pierre-Henry Mercier semble comme sorti de nulle part et cacher un secret. Melle Pove et Gus mènent l'enquête.

On retrouve tout Dupontel ici. Il aime la déconne, les dialogues perchés, les situations improbables. A la fois cynique et rêveur, idéaliste, utopiste et écolo il organise "sa" campagne de façon relativement concrète et réaliste puis dérive vers ses inquiétudes et d'autres situations plus rocambolesques et romanesques. J'ai beaucoup aimé. Son personnage de candidat un peu lunaire est terriblement attachant même s'il est plutôt opaque au départ et qu'il faudra une bonne moitié du film pour comprendre le secret et la direction dont on ne doute pas que l'histoire va prendre, mais ce n'est pas grave car c'est mené de façon très émouvante, parfois même désarmante.

Pour l'analyse politique, renseignez-vous ailleurs. J'ai cependant cru comprendre que la campagne est d'abord financée par la droite et que le candidat dévie largement à gauche. Peu importe, le "message" est clairement de gauche et écolo. J'ai lu pas mal de critiques très négatives voire agressives. On le sait, Dupontel n'est pas un "bon" citoyen, il ne vote pas. Mais il nous transmet son amour de la vie, des personnages doux et drôles, une absence totale de méchanceté, un désir sincère de fraternité.

Comme le film me semble être une poupée russe de révélations je n'en dis pas plus. Le duo Cécile de France/Nicolas Marié fonctionne mais c'est Nicolas Marié, complice et présent dans pratiquement tous les films de Dupontel qui assure le plus de sourires. On ne rit pas à gorge déployée mais on s'amuse. L'émotion, une belle et grande émotion, c'est Dupontel (quel bel acteur je trouve !) lui-même qui s'en charge parce que son personnage est un concentré de douceur et de gentillesse. Cela paraît gnangnan mais cela fait un bien fou.

L'origine du film remonte à la vision d'un documentaire Bobby Kennedy For President. Le réalisateur fut impressionné par la personnalité de Bobby Kennedy et son discours d'Indinapolis au cours duquel il annonçait l'assassinat de Martin Luther King : "Pour la première fois je voyais la puissance d’une parole politique improvisée donc sincère, sa puissance émotionnelle et poétique (il cite de mémoire un poème d’Eschyle). Et au final la seule ville des Etats-Unis où il n’y a pas eu d’émeute raciale est Indianapolis. À partir de là, mon esprit rocambolesque a eu envie de bâtir une fable : Et si Robert Kennedy n’avait rien dit de ses véritables intentions politiques et sociales ? Quelques semaines avant son assassinat, Romain Gary l’avait averti «Est-ce que vous vous rendez compte qu’ils vont vous tuer ?». Robert Kennedy avait répondu qu’il le savait. Cette détermination à la fois héroïque et résignée a été le point de départ de mon personnage imaginaire Pierre-Henry Mercier."

Le film est rythmé, très touchant.  Contrairement à beaucoup je trouve la réalisation très belle et originale avec différentes façons de filmer suivant les périodes (il y a quelques flash backs) et des effets spéciaux qui m'ont enchantée.

Le film est dédié à trois légendes du cinéma qui ont fortement marqué et touché le réalisateur : Bertrand Tavernier, la bible du cinéma, Jean-Paul Belmondo l'incurable optimiste et Michel Deville parce qu'entre autre il lui a offert le très beau rôle du médecin dans La maladie de Sachs.

On sort de la salle un peu réconcilié avec la vie.

Commentaires

  • J'ai moi aussi passé un bon moment lors de cette campagne présidentielle.
    La bande annonce ne dévoile pas tout. Nicolas Marié est très bon. Les effets spéciaux assez sympa et le tout bien filmé. Pas trop compris les critiques très négatives car franchement le film est bien réussi.

  • Oui pour une fois la BA est soft parce qu'il y avait de quoi révéler...
    Certaines critiques sont assassines.
    Moi je suis toujours contente d'aimer un film.

  • Je vais aller le voir sans doute ce week-end. J'ai entendu Dupontel sur France-Inter je crois, il m'a donné très envie d'y aller. Il est ce qu'il est, par moment énervant et à d'autres moments très touchant. Je l'avais beaucoup aimé dans "la maladie de Sachs".

  • Oui c'est un garçon "clivant". Moi je l'adore.
    Il est un excellent acteur je trouve. Très touchant la plupart du temps.

  • Je ne lis pas, je vais aller le voir ce soir ou demain. Les films de Dupontel sont pour moi incontournables !!!

  • Pour moi aussi. Je suis certaine que tu vas revenir me dire que tu as adoré :-)

    P.S. : j'ai essayé de commenter sur ton blog (il nous nargue avec sa beauté le tadorne. Ton blog n'accepte que les overblog :-('

  • Le trio fait merveille et le film est formidable.

  • Comme souvent beaucoup aimé, Dupontel reste un conteur merveilleux au point qu'on excuse un peu les facilités démagos. Toujours une écriture intelligente qui mêle message militant et fable moderne pleine de fantaisie. Un très bon moment, et même pour ma part meilleur que "Adieu les Cons"

  • Oui il sait raconter une histoire et je crois que j'ai aussi préféré à Adieu les cons (sauf cette fin incroyable).

  • J'avoue que la BA ne m'a pas donné envie de voir le film. j'aime beaucoup Dupontel, j'aime ses personnages avec une grande tendresse mais ce film me semblait un peu différent. a VOIR Si j'ai l'occasion de laisser sa chance au produit, surtout que tu en as dis le plus grand bien !

  • Si tu aimes Dupontel et ses personnages habituellement tu ne seras pas déçue. C'est plein de douceur et de tendresse comme il sait si bien faire.

  • Je l'ai trouvé un peu trop "gentil", le film de Dupontel. D'habitude, je le trouve plus mordant, plus cynique. Il est bien, passé un bon moment, mais en sortant, je n'avais pas spécialement envie de le revoir...

    Par contre, si je devais retenir une scène, qui l'a m'a bien fait rire, c'est l'unique scène de Bouli Lanners (quelle présence !) en entraîneur de foot... Ma meilleure séquence du film... mais ce n'est que mon point de vue, qui n'intéressera donc pas grand monde. Bonne semaine sous la couette (rien de mieux pour se requinquer de la grippe)

  • Je suis d'accord mais la gentillesse ça fait du bien aussi. Marre de se faire mordre !

    Ben oui forcément, la scène Bouli est grandiose. Il se prend tellement au sérieux en entraîneur, j'ai cru voir un vrai.

    Je n'ai qu'un mot à dire (en trois) : RAS LE BOL !

  • Je ne partage ni l'enthousiasme délirant de certains, ni le mépris affiché par d'autres. Grand fan du Dupontel, je suis déçu. Le film commence pourtant bien, avec une satire politique qui, à défaut de faire rire, fait sourire (souvent) et interpelle, en raison des mystères introduits par le scénario. Du côté comique, le duo Cécile de France - Nicolas Marié fonctionne très bien, même si ce dernier a fini par m'agacer à force de montrer ses dents.

    Le gros bémol vient de l'essoufflement de l'intrigue. Quand on a compris de quoi il retourne (les deux complots et le secret de famille), on se dit : tout ça pour ça ? Dupontel tombe dans la facilité, je trouve, et cumule les invraisemblances dans la dernière partie, avec une disparition de la force comique.

  • Oui il y a de ça mais la façon de Dupontel de verser dans la tendresse me plaît beaucoup et il me cueille toujours avec sa douceur.

    Pour les dents de Nicolas Marié je comprends. Moi ce sont les gencives de Noémie Merlant, celles d'Olivia Colman, les sourcils d'Emilia Clarke, les froncements de Leo etc. qui m'horripilent.

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