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WINTER BREAK

d'Alexander Payne **(*)

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Avec Paul Giamatti, Dominic Sessa, Da'vine Joy Randolph

C'est le 1er jour des vacances de Noël au prestigieux Barton college en cet hiver 1970. M. Hunham, professeur d'histoire ancienne est désigné pour rester avec cinq élèves pensionnaires qui ne peuvent rejoindre leurs familles pour différentes raisons.

Ni le professeur, ni les élèves ne sont ravis de cette future cohabitation d'autant que le prof a bien l'intention de mettre à profit cette période pour leur faire réviser les bases de la civilisation. Mary la cuisinière de l'établissement sera également présente et assurera la permanence de la cantine. Cette dernière est éprouvée par la mort récente de son fils au Vietnam et n'a pas souhaité retrouver sa famille.

Dès le départ où l'on voit le prof penché sur ses copies et fort irrité par l'indigence (selon son appréciation) des réflexions de ses élèves qu'il méprise, on sait qu'on a affaire à un type pas commode, misanthrope, toujours agacé et alcoolique (souvent imbibé dès le matin). Etait-il nécessaire d'apprendre qu'il est également atteint de crises hémorroïdaires ? Je n'ai pas la réponse à cette question. Pourtant ce type acariâtre que tout le monde déteste et moque à cause entre autre d'un sévère problème oculaire, qui ne semble préoccupé que par lui-même, fonde son équilibre existentiel sur "Les pensées pour moi-même" de Marc Aurèle, ouvrage qu'il offre à la moindre occasion. Pour rappel : "les Pensées sont une suite d'aphorismes et de courtes réflexions portant sur le devoir, la mort et la conduite du sage face aux erreurs et à la méchanceté des Hommes". En gros, faites comme je dis, pas comme je fais car M. Hunham à quelques rares exceptions (Mary la cuisinière et une collègue) affiche un mépris évident à l'encontre de l'humanité.

J'étais contente de m'installer dans cette histoire et dans ce collège. On sent dès le début que le réalisateur va prendre son temps pour nous faire côtoyer ses personnages et j'étais totalement partante. Sauf que très rapidement, j'ai senti que chaque personnage était constitué par un trait de caractère unique : le fils à papa sportif, la brute qui résout tout par la violence, le pauvre petit gentillet dont la famille est en Corée et le mormon guilleret. Lorsque finalement le prof se retrouve seul avec Angus, l'unique élève ingérable, imprévisible et dépressif qui reste sur place et Mary la cuisinière, j'ai senti arriver comme un trente cinq tonnes dont les freins auraient lâché, la métamorphose du maussade professeur. Les premiers jours se déroulent dans une parfaite hostilité mais peu à peu le maître et l'élève ouvrent leur coeur et l'on découvre, entre autre, les raisons de la déprime chronique du jeune garçon. Et je vous le donne Emile ? C'est la faute à maman, une épouvantable égoïste irresponsable, et un tout petit peu à papa, mais vraiment pas trop.

Comme le réalisateur se réfère aux années qui ont forgé sa cinéphilie, son film s'en inspire et semble avoir été tourné dans les années 70. J'ai trouvé cela plutôt plaisant et j'ai aimé l'atmosphère hivernale, la beauté du collège, tout droit sorti de Love story ou du Cercle des poètes disparus, qui donne envie de reprendre les études, la bande son aussi parfois jazzie, parfois in the mood for Cat Stevens est fort plaisante.

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Ce n'est donc nullement le classicisme, très beau, qui m'a gênée mais une mollesse certaine dans le traitement de ces quinze jours de vacances, la prévisibilité des trois personnages principaux qui en quelques jours revoient et modifient tout leur système de penser et de se comporter. La sortie improbable et pas validée par l'éducation nationale nous fait sortir du collège et ce n'est hélas pas la partie la plus réussie du film. Trop de rencontres providentielles, de contre temps. Quelques sarcasmes, beaucoup de tendresse, d'humanité certes, cela fait du bien mais l'abus de glucose est prématuré un 22 décembre.

En résumé, la première partie (environ une demi-heure) est vraiment très réussie, surprenante, intrigante. Mais le film dure 2 h 13.  La suite s'effondre peu à peu et se dirige piano piano vers une fin programmée, convenue, prévisible.

Dommage.

Commentaires

  • Ben oui dommage. Transformer ce mal embouché en gentil nounours, je n'y ai pas cru.

  • Oui, j'ai trouvé que c'était un film très sympa à regarder, avec de beaux décors, un sentiment un peu "vintage", et plutôt gentil sans être le film de l'année. Je pense que je suis un peu plus indulgente que toi mais c'est vrai que c'est assez prévisible.

  • C'est un film plaisant mais plus de deux heures pour tourner autant autour du pot... Qu'on les marie tout de suite et hop :-)
    Mais j'ai aimé l'ambiance.

  • Bonjour Pascale, pas encore vu mais la bande-annonce m'a plu. Il parait que c'est une adaptation de Merlusse de Pagnol. Je verrais bien. Bonne journée et bonne fin de semaine.

  • Bonjour dasola, C'est un film tout à fait plaisant quoique trop long et prévisible mais pas d'ennui. Il évoque Merlusse en effet.

  • Enfin... Tu oses parles de ce beau film de Noël, un film que j'ai trouvé attachant et humain... L'ambiance, au début, du Cercle des poètes disparus, sans en atteindre évidemment la profondeur... Mais je trouve que regarder un film plein de bons sentiments réchauffent un peu mon misérable cœur
    Et puis que ce soit Sideways ou The Descendants, je suis plutôt bon public face au réalisateur...
    Point de longueur pour ma part, même si c'est du convenu et du déjà vu... L'atmosphère d'une époque, d'un lieu, d'un hiver...

  • Les films qui font du bien, je suis pour à 200 %. Celui-ci n'a pas eu l'effet doudou que tu évoques mais ravie que tu t'y sois senti bien.
    Je n'avais pas été très emballée par Sideways et The descendants.

  • D'accord sur ton constat entre les deux parties, mais sur l'ensemble ça reste pour moi un excellent le film, sans le meilleur de décembre et un conte de Noël qui change un peu des soupes habituelles.

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