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  • OMAGH DE Pete Travis***

    (prononcer OMA).
    C’est l’été, c’est la fête au village et nous observons des terroristes préparer la bombe et venir la déposer en voiture en plein milieu du quartier commerçant en fête. Tout le monde est gai, personne ne se doute… alors que nous, spectateurs, nous savons. C’est insoutenable alors que sur l’écran il n’y a que gaieté et insouciance. Les terroristes avertissent qu’une bombe va exploser dans une demi-heure mais ils n’indiquent pas (volontairement) le bon endroit, si bien que les policiers vont faire évacuer la foule vers l’endroit même où la bombe explose…
    Un carnage : 31 morts, 160 blessés. Le reste, c’est l’affolement des familles qui viennent sur les lieux de l’hécatombe ou à l’hôpital ou directement dans une morgue improvisée. Puis c’est le deuil, le combat des familles qui veulent savoir, comprendre et que soient punis les responsables de l’attentat qui sont clairement identifiés.
    La justice et la police (anglaise et irlandaise) ne font rien qui risquerait de compromettre le processus de paix en marche !
    C’est hallucinant et très très fort. C’est filmé comme un documentaire avec néanmoins de vrais acteurs impressionnants, notamment le père d’une des victimes qui devient porte-parole presque malgré lui des familles. Il est calme, déterminé, muré dans son chagrin et pourtant il avance obstinément, toujours digne. Il est bouleversant.

  • DR KINSEY de Bill Condon °

    dr kinsey -


    Pour tout savoir sur le zizi des américains… et j’assure que ça n’a rien de passionnant, même s’il est à la fois réjouissant et effrayant de constater une fois encore le puritanisme et l’ignorance des américains. Cela dit, en gros il y a, il y a eu et il y aura toujours des coincés et des libérés et la terre continue de tourner comme elle peut.


    Liam Neeson est excellent mais lui faire jouer le rôle du doc’ de 20 à 60 ans : la pilule a du mal à passer. Quant à Laura Linney, dans son éternel et unique rôle de femme compréhensive qui penche la tête en souriant (ce qui semble signifier : « je suis une femme compréhensive ») elle est crispante.


    Il n’est donc pas impossible (comme cela m’est arrivé) de regarder plusieurs fois sa montre en se disant qu’elle est jolie (la montre)…

  • BUENA VIDA (delivery) de Leonardo di Cesare***

    Hernan vit seul dans sa grande maison depuis que sa famille a décidé d’émigrer en Espagne. Ne pouvant plus assumer seul le loyer, il décide de trouver une colocataire. Il choisit Pato jeune femme, plutôt belle ce qui est mieux pour tomber amoureux, qui travaille dans une station service.

    La scène de séduction entre les deux tourtereaux est adorable et irrésistible.

    Tout va pour le mieux jusqu’au jour où Hernan découvre que Pato est encombrée d’une famille sympathique mais envahissante. Du jour au lendemain, la famille de celle-ci investit les lieux et y installe une fabrique de churros. Le père est un véritable tyran domestique, la mère est soumise et mielleuse et compense son envahissement par la préparation de petits plats. Avec eux également une mystérieuse petite fille…
    Tout va pour le mieux, car Hernan est patient et la gentillesse personnifiée jusqu’au jour où il dit « stop ! on s’est assez fichu du moi ».
    C’est une comédie grinçante mais pleine d’humour où l’on découvre les situations rudes et douloureuses d’une partie des argentins d’aujourd’hui dans le désordre économique du pays.

  • VA, VIS ET DEVIENS de Radu Milaihanu ***

    Parfois bouleversant, parfois « trop », voici l’histoire d’un enfant éthiopien que sa mère oblige à partir en Israël avec les juifs (alors qu’il est catholique) pour lui permettre de survivre. A 9 ans, c’est impossible à comprendre et encore moins facile de se retrouver noir à Jérusalem. Il sera adopté par une famille juive non religieuse, aimante et tolérante qui s’appliquera à lui faire pratiquer « sa » religion. Evidemment, c’est plein de bons sentiments et de scènes fortes plus ou moins attendues mais c’est encore un épisode indigne de notre belle humanité passée relativement inaperçue.

    « L’opération Moïse » et le rapatriement des Falashas en terre sainte avaient dû faire un entrefilet à l’époque entre deux coupes du monde ou l’arrivée du printemps…

    Au-delà du document, c’est également l'histoire d'un jeune garçon, Schlomo interprété par trois acteurs différents (enfant, adolescent, adulte) qui est une merveille et des acteurs impressionnants dont Yaël Abecassis, rayonnante, lumineuse, solaire et Roschdy Zem émouvant et imposant.

    C’est beau.

  • HOTEL RWANDA*** de Terry Georges

    C’était la première fois que ce thème était traité et l’on pouvait un peu comprendre ce qui s’était passé là-bas : bravo la France, bravo la Belgique, bravo l’Onu etc…

    Avant tout, leçon de choses : comment reconnaître un Hutu d’un Tutsi ? C’est simple, les Hutus sont plus distingués et ont un nez moins large… C’est pas compliqué, il suffit de se balader avec un ‘mesureur’ à nez ! C’est le gouvernement belge qui a décidé de cette distinction.

    Plus de mille personnes ont été sauvées par le directeur d’un hôtel de luxe, sorte de Schindler du Rwanda. Bien sûr, c’est un film hollywoodien donc ça se sent un peu, ne serait-ce que parce que tous les rwandais parlent un anglais impeccable… mais ça secoue quand même sacrément.

    Nick Nolte est exemplaire (mais c’est vrai qu’il a le ‘beau’ rôle) en casque bleu qui ne peut que constater et jamais intervenir. Mais surtout, il y a Don Cheadle, l’ex second couteau des films américains. Ici il porte son costume impeccable d’agent du FBI mais il est tout simplement étonnant d’humanité et d’efficacité, suffisamment roublard et malin pour flatter les bonnes personnes et les manipuler. Il est aussi capable d’encaisser sans bouger un cil l’une des répliques les plus terribles que j’aie entendue au cinéma : « tu n’es pas simplement un nègre, tu es africain »…