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  • TOMBES DU CIEL de Philippe Lioret, LE SAUVAGE de Jean-Paul Rappeneau

    FESTIVAL INTERNATIONAL DU PREMIER FILM D'ANNONAY

    Un premier film choisi par Bertrand Tavernier

    TOMBES DU CIEL de Philippe Lioret (1993)

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    Arturo Conti revient en France, dans la salle d'embarquement au Canada, il s'est fait voler son sac, ses papiers et ses chaussures. A la douane de l'aéroport de Roissy, ne pouvant prouver son identité, il est contraint de rester en zone de transit. Il va rencontrer des personnes étonnantes qui sont dans la même situation que lui depuis plusieurs mois voire plusieurs années. Un petit garçon guinéen, un français, une sud américaine et un africain à la nationalité indéterminée. Dans cet endroit nommé "sous douane" on est nulle part, on est personne, on n'existe pas.

    Bertrand Tavernier a choisi ce film, le premier de Philippe Lioret car il propose selon lui un cinéma qui donne à voir une humanité dont on parle peu. C'est un film qui parle de solitude avec infiniment de douceur et de bienveillance.

    En ce qui me concerne je trouve que si le film permet de voir une fois de plus un Jean Rochefort prodigieux, aristocrate parmi les clandestins, il a rarement la force de son propos. J'ai trouvé le traitement "gentillet" et pas suffisamment militant. Néanmoins, le charme, le ton toujours décalé de Jean Rochefort, la présence de Ticky Holgado complètement naïf, la complicité qui s'installe avec le petit garçon en font un spectacle recommandable.

    Toujours prompt à narrer des anecdotes, Bertrand Tavernier nous parle de Philippe Lioret qui fut ingénieur du son avant de devenir réalisateur. Et le cauchemar de tout ingénieur du son est : L'AEROPORT. Tavernier pense que Lioret doit être masochiste de s'être imposé un tel défi pour son premier film, de tourner dans un aéroport.

    Il considère en outre qu'il y a une unité indéniable et une cohérence dans la filmographie de Philippe Lioret et qu'il s'agit d'une oeuvre "amicale".

    LE SAUVAGE de Jean-Paul Rappeneau

    A L'AVENTURE

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    Terminer la journée par ce film trépidant permet de ne pas céder à la fatigue qui commence à se faire largement sentir. Retrouver Nelly, emmerdeuse volcanique qui vient pourrir l'île et la vie de Martin qui s'est retiré du monde, est un pur moment de bonheur. La version restaurée en numérique est éclatante, Catherine Deneuve est sublime de beauté, de dynamisme et drôlerie, une véritable reine de comédie, et Yves Montand d'une séduction insensée, forcément irrésistible dans le rôle du mufle qui cherche à se débarrasser de l'envahissante tornade.

  • LE GRAND'TOUR de Jerôme Le Maire

    FESTIVAL INTERNATIONAL DU PREMIER FILM D'ANNONAY

    A L'AVENTURE

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    Être ou de pas être… belge !
    La « belgitude » est une identité nationale unique au monde ! Ce que le réalisateur du film « Le Grand’Tour » Jérôme Le Maire qui a rencontré le public à l’issue de la projection nous confirme. Il faut en effet avoir un grain de folie profondément enraciné en soi pour décider un jour de larguer les amarres, tout quitter et s’en aller sur les chemins à travers bois, vêtus de rouge de la tête aux pieds équipés d’instruments de musique de fanfare. C’est ce que décide un jour une bande de dix gamins tous plus barrés les uns que les autres de 35 à 45 ans qui à l’initiative de Vincent quittent leur village ardennais pour se rendre au « carnaval du monde » de Stavelot. Le voyage qui ne devait durer que quatre jours s’est finalement prolongé sur plusieurs mois. L’aventure festive très singulière s’est transformée en une histoire humaine unique, d’amitié, d’amour, d’intenses et profondes réflexions sur soi et sa place dans le monde. Le délire initial se charge peu à peu de mélancolie voire de métaphysique. Commencé dans le bruit et la fureur des instruments à percussion, copieusement arrosé de bière dès le réveil, rehaussé de toutes sortes de substances qui se fument et se sniffent, la folle équipée un peu sauvage évolue vers une forme de quête du silence. Le film qui offre mille occasions d’hurler de rire avance peu à peu vers une mélancolie inattendue et finit par serrer le cœur.
    Jérôme Le Maire évoque ce tournage épopée de quatre années et ses 28 semaines de montage. Le but initial était d’aller de village en village ardennais et de participer à des fêtes avec cette fausse fanfare qui ne compte aucun musicien mais de joyeux lascars rarement à jeûn qui font du bruit avec des instruments. Le film se construisait peu à peu et les péripéties intervenaient au fur et à mesure du « voyage » passant imperceptiblement de l’univers potache, d’un grand « porte nawak » à la mélancolie. Le réalisateur avait en tête de faire un film sur la fête et la fin de la fête. Pourquoi fait-on la fête et jusqu’où aller ? Prendre son temps fut un luxe qui permit en outre de laisser libre court à la spontanéité et à l’improvisation. Et si aucun protagoniste du film n’était acteur au départ, certains le sont devenus en court de route. Néanmoins ce que préfère Jérôme Le Maire, ce sont justement les comédiens amateurs, dont on ne sent pas le « jeu » (« je » ?). C’est ce qui donne au film cette singularité qui semble surfer entre la réalité et la fiction sans qu’on en trouve souvent la frontière.
    Le réalisateur insiste enfin sur le bonheur d’avoir des producteurs « barjots » qui ont permis au film d’engager une « tournée » comme un groupe de rock. L’équipe a donc circulé et redécouvert le pays en organisant des projections très particulières où les spectateurs participaient allègrement à la fête !
    Jérôme Le Maire a depuis initié un nouveau projet et tourné un documentaire au Maroc, pays qu’il connaît bien. Il retrace l’arrivée de l’électricité dans un village marocain, l’attente et l’appréhension des villageois. Convaincus que nous sommes à présent de l’originalité et du non-conformisme du réalisateur, nous avons hâte de découvrir la façon dont il a traité cette nouvelle aventure humaine !

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  • SEBBE de Babak Najafi

    FESTIVAL INTERNATIONAL DU PREMIER FILM D'ANNONAY

    FILM EN COMPETITION - SUEDE/FINLANDE

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    Sebbe (Sebastian) 15 ans est le souffre douleurs de ses copains au collège. Ses relations conflictuelles avec sa mère, un peu dépressive, un peu alcoolique ne l’aident pas à « faire le deuil » de son père. Souvent seul puisque sa mère travaille de nuit et dort le jour, Sebbe n’a personne à qui se confier et occupe son temps à récupérer des objets pour en construire d’autres plus étonnants les uns que les autres.

    Dans une cité sinistre et dans un style qui n’est pas sans évoquer Ken Loach ou les frères Dardenne, le réalisateur d’origine iranienne vivant à Stockholm nous secoue énergiquement avec ce portrait émouvant d’une enfance malmenée. Sans être victime de maltraitances de la part de sa mère pourtant inapte à s’occuper de son fils, Sebbe, petit ange blond (le jeune acteur Sebastian Hiort af Hornäs est formidable !) délaissé, houspillé, brutalisé parfois est néanmoins la proie facile d’injustices et de cruauté de la part de tous ceux qui l’entourent. Son calme n’a cependant rien à voir avec de la résignation et sa soudaine détermination à mettre un terme aux tourments et épreuves qu’il endure, donne brusquement au film une intensité nouvelle, une tension qui met les nerfs à rude épreuve. L'assurance d’un avenir plus radieux pour Sebbe contraint seul à trouver des solutions n’est pas garanti mais pas impossible non plus.

     

  • LA JOIE DE VIVRE, QUI SEME LE VENT, POUPOUPIDOU, LE FIL D'ARIANE

    FESTIVAL INTERNATIONAL DU PREMIER FILM D'ANNONAY

    LES ETOILES MONTANTES DU CINEMA FRANCAIS

    LA JOIE DE VIVRE

    de Jean-Pierre Améris avec Anaïs Demoustier, Swann Arlaud, Marianne Basler, Jean-François Balmer

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    Pauline n'a que dix ans lorsqu'elle devient orpheline et qu'elle est recueillie par sa tante et son oncle qui vivent en Normandie dans une somptueuse demeure posée en haut d'une falaise qui domine la mer. Pauline n'a que faire d'être devenue riche par son héritage mais sa très vénale tante lorgne sur le magot qu'elle met à l'abri dans un secrétaire. Pauline s'attache instantanément à sa nouvelle famille et surtout à son cousin Lazare avec qui elle partage jeux et secrets. Lazare est un garçon fougueux, indécis, velléitaire que sa mère protège et qui s'emploiera toute sa vie à l'éloigner de la romantique Pauline.

    De ce roman pas très connu et moins représentatif de l'oeuvre de Zola, Jean-Pierre Améris tire un film d'un romantisme réellement échevelé, d'une cruauté parfois terrible. Le personnage de Pauline est illuminé par Anaïs Demoustier qui incarne avec fougue cette jeune fille gaie, vive, naïve, amoureuse éperdue prête à tous les sacrifices, même à celui de pousser l'être aimé dans les bras d'une autre. Le jeune homme quant à lui a les traits adorables et charmants de Swann Arlaud (que l'on a déjà vu en chocolatier aux côtés de Pierre Niney dans "Les émotifs anonymes"). Malgré ses hésitations chroniques, ses décisions impulsives qui virent à la cruauté, son idéalisme égocentrique, on s'attache fort à ce garçon ardent et impulsif.

    Le couple "fonctionne" dans une alchimie comme il en arrive parfois au cinéma. Les paysages des falaises, de la mer parfois tourmentée filmés dans des lumières somptueuses, la musique d'un lyrisme exalté font vraiment regretter que ce beau film remarquable et différent ne sorte pas en salle car le grand écran convient admirablement à la splendeur des images et de l'histoire. 

    POUPOUPIDOU

    de Gérald Hustache-Mathieu, avec Jean-Paul Rouve, Sophie Quinton, Guillaume Gouix

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    Je vous ai déjà dit tout le bien que je pensais de ce superbe film ici. C'est son Directeur de la photographie Pierre Cottereau qui nous l'a présenté, nous faisant partager au passage sa passion pour le cinéma ainsi que celle du réalisateur, leurs influences cinéphiles américaines que l'on retrouve dans ce film (Lynch, les frères Coen, Gus Van Sant). Il est également responsable des très belles images de "Café de Flore" de Jean-Marc Vallée.

    Guillaume Gouix recevant un prix à Angers pour son court métrage en tant que réalisateur samedi soir n'a pu faire le voyage à l'autre bout du monde où se trouve Annonay ! Dommage mais tant mieux pour sa réussite et bravo pour son prix.

    CARTE BLANCHE A L'UNITE FICTION D'ARTE.

    QUI SEME LE VENT

    de Fred Garson, avec Laurent Lucas, Natacha Régnier.

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    Deux scientifiques appartenant à une ONG chargée de démontrer les ravages de l'extraction d'uranium sur la santé de la population, sont pris en ôtages au Niger. Hugo Geoffroy de la cellule d'urgence du Quay d'Orsay et la Directrice de l'ONG se rendent sur place pour tenter de négocier avec une bande terroriste redoutée qui prétend faire partie des rebelles touaregs.

    Implacable démonstration de ce que vaut la vie d'un homme et d'une femme lorsque les intérêts financiers de deux nations sont en jeu. Ecoeurant une fois encore de voir que les plus hautes instances de l'Etat tirent les ficelles et font peu de cas des êtres humains. La politique dans toute son horreur sa splendeur !

    Laurent Lucas et Natacha Régnier sont FORMIDABLES.

    LE FIL D'ARIANE

    de Marion Laine, avec Amandine Dewasmes, Mélanie Bernier, Julie Ferrier 

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    Dans cette agence de voyages un peu particulière puisqu'elle propose des voyages plus ou moins coquins permettant aux célibataires de se rencontrer, les potins de bureau vont bon train. Et justement ces jours ci les langues de vipères ont du boulot puisqu'un serial killer sévit dans le quartier, zigouillant des femmes et une des employées de l'agence, Ariane a disparu... C'est Dolorès qui évoque ses inquiétudes quant à la disparition d'Ariane puisqu'il y a quelque temps, un mystérieux inconnu l'appelle chaque nuit et a entamé avec elle une relation sexuelle par téléphone interposé dont elle est devenue complètement dépendante. L'homme refuse pourtant de la rencontrer.

    Rarement le terme "jouer" n'aura aussi bien collé aux acteurs tant cette fantaisie burlesque non dénuée d'émotion vers le dénouement, semble être une sucrerie débridée où chacun a pu laisser libre court à son imagination, son humour et sa légéreté. A l'opposé de leur image ou de ce qu'elles ont déjà interprété, les deux formidables Amandine Dewasnes et Mélanie Bernier sont respectivement une fille coincée et envieuse et un garçon manqué.

    J'espère trouver le temps d'évoquer un peu la "rencontre" avec les jeunes acteurs présents qui a eu lieu hier avec Amandine Dewasmes, Mélanie Bernier (dont qui vous savez est tombé amoureux...°, Pierre Niney et Tarek).