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Cinema - Page 245

  • RUBBER de Quentin Dupieux ***

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    Ce film est un concept à lui tout seul. Je crois que c'est le premier exemplaire de "no reason" film de l'histoire. En tout cas de toute ma "carrière" de cinéphile. Et je dois admettre qu'il fait du bien. Face caméra un shérif qui vient juste de sortir du coffre de sa voiture (normal non ?) nous pose quelques questions essentielles qu'on a le tort de rarement se poser devant un film de cinéma. La réponse à ces questions est unique :

    no reason.

    Mais quelles sont les questions ?

    Elles sont infinies :

    "pourquoi l'extra-terrestre du film E.T. est-il marron ?"

    "pourquoi dans le film "JFK" le Président Kennedy est-il assassiné par un inconnu ?"...

    et j'en passe. On peut effectivement s'interroger sur tout un tas de choses qui arrivent et qui ne trouvent aucune explication dans les films qu'on aime : "pourquoi Rhett quitte t'il Scarlett ?" par exemple.

    Rubber est l'histoire d'un pneu qui se réveille dans une décharge... Après être sorti de son état léthargique, il s'en va "titubant" à travers le désert californien. Très vite il s'aperçoit qu'il a la capacité d'écrabouiller tout ce qui se présente devant lui : une bouteille en plastique, un scorpion. Lorsqu'il tombe sur un os : une bouteille en verre, il découvre que par le seul pouvoir de la pensée il peut ratatiner la chose. Dès lors, très satisfait, il devient serial killer. Tous les humains qu'il va rencontrer (sauf une jolie brunette dont il tombe amoureux dès qu'il l'aperçoit sous la douche...) vont passer un sale quart d'heure. Surtout que Rubber le pneu ne souhaite qu'une chose : qu'on lui foute la paix et qu'on le laisse regarder la télé ! La police mène l'enquête.

    Mais c'est aussi l'histoire d'un groupe de spectateurs qui viennent en plein désert, équipés de jumelles regarder au loin le "tournage" des aventures de Rubber le pneu serial !!!

    Vous l'avez compris, ce film est absurde, le non-sens est poussé parfois à l'extrême mais franchement, j'aurais aimé encore plus d'énormité et d'extravagance. On dirait que le réalisateur parfois se retient d'aller plus loin et qu'il tourne en rond au bout d'un moment pour repartir un peu plus tard. Quand on a l'esprit barré comme doit l'avoir Quentin Dupieux, on DOIT aller de plus en plus loin, ne pas nous laisser dans la position de réclamer. Le mauvais goût, le non politiquement correct sont au rendez-vous, le réalisateur n'hésite d'ailleurs pas à faire d'un enfant l'une des premières victimes, mais il manque le grand porte nawak complètement ouf que j'attendais.

    Cela dit, en plus de son esprit mal tourné et déjanté Quentin Dupieux n'est pas un manchot derrière la caméra et les images de la Californie sont d'une beauté assez étourdissante.

     

  • UNSTOPPABLE de Tony Scott *

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    - Chris : allo ? Denzel ? comanxé ch’gros ?

    - Denzel : WTF, faut arrêter man avec ces gros ! Gros, faut pas pousser quand même !.

    - Chouchou dans la cuisine : c'est qui ????????

    - Denzel : t'inquiète Chouchou c'est le ptit Pine.

    - Chouchou dans la cuisine : MDR LOL PTDR.

    - Denzel : alors tiot, comanxé toi ? Toujours à la recherche d’un scénar ???

    - Chouchou dans la cuisine : MDR LOL PTDR.

    - Chris : oh ben tu sais, le train-train t’vois l’genre. Mais justement à propos de train-train, je crois que je le tiens mon scénar. Y’a le Scott qui m’a appelé là et je suis du prochain film !!!

    - Chouchou dans la cuisine : Qu’est-ce qui veut l’Pine ?

    - Denzel : ta gueule Chouchou, y’a le Scott qui l’a appelé.

    - Chouchou dans la cuisne : Hein ??? Y’a Ridley qu’a appelé le tiot ??? et toi t’es là à siroter de la bud dans ton rocking ?

    - Chris : Nan, c’est pas Ridley c’est…

    - Denzel  Tony ?????????? laisse tomber man, c’est un branleur ! I sait que faire des remakes, et encore quand je dis faire, je devrais dire défaire…

    - Chouchou dans la cuisne : MDR LOL PTDR.

    - Denzel : Arrête euh, Chouchou quoi ! I sait déjà pas faire les remakes…

    - Chris : Nan ben justement là, c’est une histoire canon, et il veut bien que je choisisse mon partenaire. Il veut un vi… un acteur qui a de l’expérience ! J’ai pensé à toi. T’en es ? T’en es ? Allez vi… Denz’ dis moi que t’en es ?

    - Denzel : ‘tain man ça craint.là ! J’ai déjà donné avec le Tony. Son histoire de métro c’était déjà pas bien jobard !!!

    - Chris : Ouais je sais, je sais. Mais là c’est une histoire de train…

    - Denzel  - oh putain, dis moi pas que c’est pas vrai qu’après le métro, je vais m’embarquer dans un train ? Bon, vas-y, balance la purée. C'est quoi le taf.

    - Chris : en gros, c’est un train qui, suite à une erreur humaine est lancé à plein à l’heure sur Philadelphie.

    - Denzel : merde mais c’est pas vrai ? ça tient un quart d’heure son affaire là ! Et moi je suis le gars qui aiguille les trains je parie ?

    - Chris : nan, toi t’es un chauffeur de train !

    - Denzel : et je suis dans le train ? et quoi ? j’appuie sur le frein et je rentre à la maison ?

    - Chris : ‘tain t’es drôle toi. Je le savais. Nan, dans le train y’a personne ! Toi au départ, t’as un taf pépère. Tu montes dans des locos, tu les amènes de là à là. Et le jour où l’histoire commence, tu fais équipe avec moi pour la première fois…

    - Denzel  : Ah oui ! Je vois, l’histoire du bleubite et du vieux briscard.

    - Chris  : Merde, toi t’es vraiment une tronche en scénar.

    - Denzel : et je parie que t’as des problèmes de couple ?

    - Chris : tu me la coupes Denz’, comment tu sais ? Oui, j’ai déconné un max avec ma meuf. J’ai fait mon jaloux, genre… J’ai même failli lui en mettre une et du coup, j’suis tricard chez moi. Je peux plus voir mon fils et je passe en conciliation mais pile le jour…

    - Denzel :  ouais, allez abrège. J’ai compris l’idée générale. Et à la fin, vu que t’es un héros, ta blonde elle te retombe dans les bras !

    - Chris : respect mec. Oui elle est blonde. C’est même le sosie de Charlize Theron mais en moche.

    - Denzel : ouais c’est ça man, j’ai un sixième sens. Et moi dans tout ça. Je fais quoi ? Y’a un peu de cul quand même ?

    - Chris : euh, du cul non. Toi, t’es veuf et t‘as deux filles, une de 18 et une de 19. T’as oublié de souhaiter l’anniv’ de la petite. Du coup elle fait la tronche et en plus t’as un peu la rage parce que pour se payer leurs études, elles font gogo danseuses dans un rade à marins…

    - Denzel : y’a des marins à Phillie ???

    - Chris : Nan, c’est pour l’image…c’est genre un bar moyen fréquentable que t’as un peu la chouma que tes filles elles y bossent avec un short ras la salle des fêtes quoi !

    - Denzel : my god, mais où c’est qu’ils vont chercher tout ça. Quand c’est que les scénaristes ils vont se remettre au taf. Et alors je sers à quoi dans ce bousin ?

    - Chris : ben vu que ça fait 28 ans que tu bosses là ben, après qu’ils aient envoyé la grosse artillerie, la cavalerie, et même GI Joe tout droit rentré d’Afghanistan en hélico (là j’ai pas bien compris) et que tout le monde s’est vautré… toi, tu proposes de lancer ta vieille loco à la poursuite du train fou de la mort qui tue ! Ah oui, j’ai oublié, le train il est rempli de produits toxiques que s’il explose ça te fait une catastrophe genre mille fois pire que Tchernobyl !

    - Denzel : Tcher" quoi ? Non laisse tomber et sinon ?

    - Chris : sinon ? Tu me demandes sinon ? Sinon quoi, mec ? Y’a de l’action, à un moment t’es sur le toit du train fou que t’as réussi à rattraper avec ta vieille loco et tu sautes de wagon en wagon. Tes filles elles te regardent à la télé et font « vazi papa, vazi papa » (t’as pigé la putain d’ellipse pour dire que ta fille est réconciliée ?). Moi je suis blessé au pied et je me prends des grains de maïs dans ma figure pendant que ma meuf qu’est réconciliée aussi, crie « vazi bébé, vazi bébé », elle m'appelle bébé dans le film. Tout le monde tremble. Dans le bureau des aiguillages tout le monde est debout genre « Houston on a un problème »…

    - Denzel : stop ! te fatigue pas j’ai compris. Et un détail là pendant que je te tiens, y’a de l’humour ?

    - Chris : de l’humour ? De l’humour ? Tu me demandes si y’a de l’humour. Bouge pas, tiens rien que pour te donner une idée, écoute ça. Au début du film, je me pointe dans le bureau pour t’annoncer que je bosse avec toi… y’a deux copains à toi qui me regardent d’un drôle d’air alors moi ça me gave et je dis : « y’a un problème les gars ? ». Un de tes potes me répond « ben, c’est qu’on aime pas trop bosser en crèche » (il dit ça c’est rapport à mon âge t’vois ?) et moi, aussi sec j’embraye « oui, ben c’est pas la joie non plus de bosser en maison de retraite" (c’est rapport au fait que vous êtes tous assez âgés pour être mon père t’vois ?). Alors, mec, t’en es ?

    - Denzel : merde quand même, je me demande si je ne suis pas trop vieux pour ces conneries…

    Chouchou ??? L’Oscar ! Ben, c’est pas encore pour cette année.

  • MA SEMAINE AU CINEMA

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    POTICHE de François Ozon ****

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     DATE LIMITE de Todd Phillips *** 

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    LE BRAQUEUR de Benjamin Heisenberg ***

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    COMMISSARIAT  de Ilan Klipper et Virgil Vernier***

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    BURIED de Rodrigo Cortès *

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    LE DERNIER VOYAGE DE TANYA de Aleksei Fedorchenko °

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    MES COUPS DE COEUR

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  • COMMISSARIAT de Ilan Klipper et Virgil Vernier ***

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    J'avais vu ce documentaire en avant première en juillet dernier lors du Festival Paris Cinéma. Je n'ai hélas pas pu le revoir car il n'est malheureusement pas encore sorti chez moi mais je vous le recommande vivement. Il s'agit d'un documentaire dénué de tout commentaire et c'est tout à fait bienvenu. Le titre, les images et les situations parlent d'elles-mêmes et c'est avec humanité, bienveillance et humour parfois que les réalisateurs ont partagé et suivi le quotidien d'un commissariat de province. Loin de l'administration abstraite qu'on imagine, il y a dans ce drôle d'endroit qu'est un commissariat des êtres humains avec une vie et des problèmes qui se confrontent chaque jour à la vie et aux problèmes de plus mal lotis qu'eux. La frontière entre les deux catégories d'individus est d'ailleurs parfois bien mince tant le "flic" de base, celui qui est sur le terrain, semble parfois issu du même milieu défavorisé que les personnes qu'il appréhende. S'il y a parfois des interrogatoires un peu brusques voire musclés, il faut bien reconnaître que le policier face à la misère et à la détresse humaines est obligé de jouer les assistantes sociales, les psy ou simplement faire office d'oreille attentive.

    J'avais noté une petite phrase, à la fois hilarante et assez édifiante d'un policier s'adressant à un de ses collègues en parlant d'un jeune qui dort dans la rue : "ils sont pas aidés en terme de dotation de cerveau"... 

  • DATE LIMITE de Todd Phillips ***

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    Peter est à Atlanta, il doit rejoindre sa femme à Los Angelès prête à accoucher. Rien de plus simple en deux coups d'ailes d'aéroplane à moteur. Sauf si le hasard fripon s'en mêle en mettant sur la route de Paul lorsqu'il se rend à l'aéroport : Ethan, un bouseux du terroir, lunaire et immature décidé à conquérir Hollywood grâce à son talent d'acteur ! Dès leur rencontre percutante, les événements en chaîne et en forme de désastre ne vont faire que s'enchaîner. Contraints finalement de faire le voyage (3 000 Kms environ) tous les deux en voiture vont affronter ensemble les diverses péripéties dont je ne vous révèlerai rien tant elles sont abracadabrantesques mais la plupart du temps hilarantes ! Comment Peter va t'il finir la chemise en vrac, le nez qui pisse le sang, un bras dans le plâtre, une balle dans le ventre ??? vous le saurez en allant voir le road-trip-movie avec Peter et Ethan dans les rôles de Thelma et Louise... enfin, pas vraiment en fait.

    J'ai toujours adoré traversé les Etats-Unis en voiture avec deux zigotos. A condition qu'ils soient drôles. Et c'est le cas. Si j'écarte la scène vraiment pas marrante du chien qui se masturbe (deux fois au cas où on en aurait pas cru nos yeux éblouis !!!), si j'élimine d'ailleurs le chien, accessoire absolument superflu voire parasite, je dois dire que j'ai ri, pouffé, me suis esclaffée beaucoup, énormément et quasiment non stop. ça fait du bien. Je dois reconnaître que Zach Galifianakis est drôle et qu'il assure en gentil nounours naïf (quoique pas tant que ça...) qui ne s'arrête jamais de déconner la plupart du temps inconsciemment. Mais franchement et même si le duo fonctionne à merveille, c'est Robert Downey Jr. qui, avec son physique (bougez pas j'ai chaud je vais ouvrir un peu la fenêtre) pourrait se contenter de jouer les beaux gosses, est le grand malade totalement barré de l'affaire. Balancer un coup de poing dans le ventre d'un gamin qui l'agace à lui chipoter la cravate mon rêve ! mais je ne porte pas de cravate, cracher sur un klébar moche et stupide my dream come true et réussir à laisser poindre l'émotion lorsqu'il regarde ce gros Zach se ridiculiser... ça c'est de l'acting !

  • LE DERNIER VOYAGE DE TANYA de Aleksei Fedorchenko °

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    Tanya, l'épouse chérie de Miron vient de mourir. Il ne souhaite pas faire intervenir les pompes funèbres mais se charger lui-même du dernier voyage de sa femme en la ramenant, selon le rite de la tribu des Méria dont elle est issue, à l'endroit où ils ont été heureux ou un truc comme ça. Il demande à son ami Aist, qui vraisemblablement a également aimé Tanya (si j'ai bien compris) de l'accompagner. Après avoir longuement fait la toilette du corps, les deux hommes partent pour un périple de deux jours avec la défunte dans le coffre et deux passereaux dans une cage.

    Bon ! J'aurais bien aimé m'extasier devant la beauté de ce film... Sauf que, comme je vous l'ai sans doute déjà dit, je n'y entrave que pouic à la poésie qui me gonfle puissante 10 et j'imagine que ce film, si j'en crois le joli texte qui l'accompagne non stop en est une illustration. En effet, les deux garçons du film étant absolument incapables d'incarner la passion, le chagrin et le manque qu'ils sont censés éprouvés, une envahissante voix off nous explique pendant 1 h 20 ce que nous sommes nous, censés voir et ressentir. Alors bon, que les rites des Méria imposent que lorsqu'un mec perd sa femme il parle exclusivement des prouesses sexuelles qu'il est persuadé avoir accomplies, soit, mais ça ne me bouleverse pas. Que la pauvre Tanya livrée à son mec libidineux dont la rumeur prétend qu'elle en avait peur et qu'elle ne l'aimait pas se prenne des litres de vodka sur la tête et sur le corps pour faire plaisir à monsieur, re soit... mais le cinéma dans tout ça ??? Hein ?

  • BURIED de Rodrigo Cortès *

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    Paul se réveille, oppressé et mal en point. Normal, il doit être six pieds sous terre, enterré vivant dans un cercueil sommaire, une boîte en bois. Le temps de reprendre ses esprits et d'avoir dépassé l'intense moment de panique qui lui fait appréhender la situation, il se souvient. Paul n'est pas un soldat, il est chauffeur de camion pour une société américaine qui envoie du matériel nécessaire à la reconstruction d'un pays : l'Irak. Le convoi dont il faisait partie a été caillassé, attaqué près de Bagdad et tout le monde à l'exception de Paul a vraisemblablement été tué.

    C'est étrange, il arrive parfois que la fin, l'épilogue d'un film ne soient pas à la hauteur du film lui-même. Et là, c'est l'inverse, le film n'est pas à la hauteur de sa conclusion totalement scotchante, sidérante, inattendue. Quel dommage, mais quel dommage ! Néanmoins, il y a deux superbes idées dans ce film. Cette fin donc, absolument immense, déconcertante et inattendue et le fait que l'acteur Ryan Reynolds soit  seul à l'écran du début à la fin. Les autres acteurs crédités au générique ne sont que des voix. Jamais nous ne sortons du cercueil pour voir ou comprendre ce qui se passe à l'extérieur. Ce qui rend d'autant plus étrange et regrettable le fait qu'à plusieurs reprises le réalisateur nous montre le personnage dans la boîte toujours, mais sans couvercle ou sans montant sur un des côtés... Comme pour nous dire à nous autres pauvres abrutis de spectateurs que "hé ho, c'est pour du faux... l'acteur est pas tout seul enfermé dans une boîte !!!". Oui Monsieur Cortès on se doute qu'une équipe de tournage ne tient pas dans un cercueil de 2 mètres de long sur 50 cms de hauteur. Merci.

    Alors oui, la métaphore est hardie et l'on comprend que les Etats-Unis se sont enlisés (buried ?) en Irak dans un conflit jamais justifié. On comprend que la vie d'un homme ne pèse pas lourd dès qu'il s'agit d'un anonyme, d'un civil, simple victime collatérale. On comprend que l'administration américaine soit un poil trop lourde : lorsqu'un citoyen appelle au secours on lui demande son numéro de sécu et j'en passe...

    Alors oui, six feet under, personne ne vous entend pas crier, certes... mais alors pourquoi n'ai-je jamais ressenti de sympathie pour le personnage alors qu'il n'a absolument rien d'antipathique, m'a même tout l'air d'être un brave type le Paulot, super papa, gentil mari, bon camarade de travail, quoiqu'un peu injurieux avec une pauvre fille qu'il agresse au téléphone. Pourquoi n'ai-je jamais éprouvé cette impression d'asphyxie, de suffocation et d'angoisse que la situation filmée au plus près de la peur du héros aurait dû provoquer ?

    Chaque événement est proposé l'un après l'autre comme autant de chapitres, Paul et son briquet, Paul et son portable (oui, dans sa caisse Paulot a un téléphone portable, un couteau, un stylo, un zippo et son lexomyl !!!), Paul a peur, Paul se calme, Paul s'énerve... Le grand moment reste sans doute Paul et le serpent (excusez-moi j'ai un peu pouffé !).

    En résumé, la grande scène d'enfermement, d'ensevelissement la plus traumatisante que j'ai jamais vue au cinéma reste celle de Kill Bill II où Black Mamba se débrouillait bien mieux avec ses petits doigts musclés, celle qui m'a fichu la trouille ma vie dans une salle de ciné.

    Reste quand même les cinq dernières minutes de ce film... Pfiou quelle fin !!!

  • FAIR GAME de Goug Liman *

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    Après la tragédie du World Trade Center le 11 septembre 2001, Valerie Plame (véritable agent de la CIA) mène l'enquête concernant l'existence des ADM (armes de destruction massive) en Irak. Son mari Jo Wilson, ancien ambassadeur, se voit confier par l'Agence la mission de prouver la vente d'Uranium enrichi par le Niger. Bien que les preuves soient apportées que ni les ADM, ni l'Uranium n'existent, George W. Bush ignore les conclusions, se répand en déclarations télévisuelles alarmistes et compassées pour ainsi justifier la guerre qu'il déclare à Saddam Hussein. Dès lors, l'identité et la fonction de Valerie seront révélées dans la presse. L'administration abandonnera lâchement son employée et son mari, grande gueule ne désirant pas se laisser piétiner, multipliera les actions et déclarations publiques via les média le faisant passer un temps pour un ennemi supplémentaire de son épouse.

    Sur ce thème passionnant, Doug Liman nous jump un film mou du genou et le transforme même à partir de la moitié en chronique sentimentalo conjugale encore plus planplan dont on n'a que faire. Ah qu'il est dur et contrariant d'avoir une femme agent secret ! Val et Jo vont-ils divorcer ?

    Tout ici ne semble qu'effleuré. Le sort des "équipes" de Valerie mises en danger de mort car déployées à travers le monde qui saute sous les bombes, est évoqué certes, mais jamais approfondi. Les victimes "collatérales" des décisions sont accessoires. Quant aux risques quotidiens encourus par Valerie et sa famille, il est évoqué par un unique appel téléphonique anonyme et insultant. A aucun moment on ne voit la menace peser. On s'en doute, on nous dit qu'elle existe mais jamais on ne la ressent.

    Sean Penn, acteur et personnalité fascinantes (c'est MON avis !) n'a pas de mal à rendre crédible son personnage de type incapable de se taire, de ne pas s'emporter, qui se bat et réagit épidermiquement au racisme et à l'indignité de l'administration Bush. Mais j'ai toujours trouvé que Naomi Watts était une actrice très très surestimée. Excepté une scène époustouflante dans "Mullholand drive" où elle passe un casting face à un acteur vieillisant, libidineux et très hâlé, je l'ai toujours trouvée inexistante. Ici, elle arbore un brushing soleil "drôle de dame" très seventies (comme la vraie Valerie Plame) et démontre en gros plan qu'elle n'a recours ni au botox ni à la chirurgie (mais quand même, ça n'empêche pas les crèmes hydratantes !). Mais bon, et alors ? Affichant calme et totale maîtrise de soi, elle semble terne et sans réaction. Et puis, je sais que ça ne se fait pas mais j'ai toujours trouvé qu'elle avait des joues de hamster et ça me gêne !

  • L'HOMME QUI VOULAIT VIVRE SA VIE de Eric Lartigau ***

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    Paul Exben brillant avocat, père de deux enfants qu'il vénère, propriétaire d'une magnifique demeure en banlieue chic, amoureux de sa superbe femme qui lui reproche de l'avoir mise dans une cage dorée... sent sa vie lui échapper peu à peu. Il s'interroge. Aime t'il correctement ses enfants, se sent-il de taille à reprendre le cabinet d'avocats que son amie et associée lui offre clés en mains ? Il regrette de n'avoir jamais pu vivre de sa vocation de photographe et enfin il soupçonne sa femme de le tromper. Un événement tragique va précipiter les décisions à prendre. Du jour au lendemain, il disparaît, abandonnant tout, famille, travail, patrie...

    Ce film est formidable et je ne dis pas ça parce qu'à une époque Eric Lartigau était amoureux de moi et que depuis il préfère une fille avec des seins creux plus jeune ! Alors que jusque là il avait plutôt pour habitude de nous faire rire, le réalisateur évoque le drame familial et personnel de cet homme perdu à jamais avec une belle intensité et un sens du suspens qu'il rend parfois oppressant. Paul (Romain Duris qui brûle ici d'une fièvre peu commune) est un homme pressé qui semble se bercer de l'illusion que le bonheur est dans la réussite et la possession. Il croit être "arrivé" mais dès le début de l'histoire alors qu'il s'entraîne sur son tapis de course, son regard est déjà absent, ailleurs, plus loin. Quelques scènes, en famille, entre amis, au travail, prouvent que tout lui échappe, qu'il n'est déjà plus là. Le coup d'accélérateur imprévisible et non prémédité qui va survenir serait presqu'inespéré s'il n'était aussi effroyable. Paul va en effet devoir aller jusqu'à quitter le pays, changer d'identité, disparaître comme pour s'échapper de lui-même et fuir l'homme qu'il est devenu et qu'il déteste.

    Le soin méticuleux avec lequel il organise sa "disparition" est absolument fascinant. S'ensuivent un isolement, une solitude qui sont comme une nouvelle prison pour Paul contraint de vivre en homme traqué. C'est pourtant grâce à ce bouleversement qu'il porura, Nikon en mains, réaliser ce dont il a toujours rêvé : des photos. Et à ce titre la "photographie" du film est absolument sublime. Mais là encore, laisser libre court à sa passion le mettra en danger et Eric Lartigau démontre implacablement que nous vivons dans un monde où l'anonymat est devenu impossible.

    Captivant de bout en bout, on aimerait encore poursuivre le chemin en compagnie de Paul lorsqu'il se retourne pour la dernière fois.

    Entouré d'un casting de premier choix, Romain Duris est ici fascinant. Catherine Deneuve est forte, rassurante et fragile, Marina Foïs belle comme jamais est touchante et injuste, et Niels Arestup comme toujours parvient à se rendre irrésistible en balançant ses répliques comme s'il les inventait lui-même. Romain Duris est bouillonnant, tourmenté. Il est crédible en avocat, en papa poule, en mari amoureux. Totalement habité par ce rôle qui le propulse une grande partie du film seul à l'écran et sans dialogue, il nous fait partager ses larmes, ses éclats de rire, ses cris avec cette profondeur et cette intensité qui ne cessent de croître de film en film. Quel bel acteur !