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jaco van dormael

  • Mr Nobody de Jaco Van Dormael ***

    Mr. NobodyMr. NobodyMr. NobodyMr. NobodyMr. Nobody
    Mr. NobodyMr. Nobody

    En 2092 Nemo Nobody a 118 ans et il est le dernier humain vivant sur terre, les autres étant programmés pour être «semi immortels». Considéré à juste titre comme un cas unique, Nemo, alité et mourant est filmé 24 h/24 afin que la population puisse suivre en direct ses derniers instants. Un journaliste parvient à l’approcher et recueillir le récit de sa vie, de ses vies…
    Lorsqu’il a 8 ans Nemo vit avec ses parents qui se sont beaucoup aimés mais ne se supportent plus et se séparent. Sur le quai d’une gare, ils exigent du petit garçon qu’il fasse ce choix déchirant de rester avec son père ou partir avec sa mère.
    L’avenir et la vie toute entière de Nemo vont dépendre de cette décision brutale mais décisive.
    Le réalisateur s’intéresse davantage, et c’est tant mieux, aux vies sentimentales possibles de Nemo son héros. Au fil de tous les hasards et coïncidences décortiqués dans un incessant va et vient entre les différentes histoires et les différents âges du personnage (8 ans, 15 ans, 34 ans et 118 ans) mais jamais de façon chronologique, le réalisateur nous immerge totalement dans toutes les alternatives qui feront de la vie de Nemo un rêve ou un cauchemar, une réussite ou un échec ! Et le personnage explore ainsi quelques façons d’aimer, par dépit, par compassion, par amour, par devoir…

    Les cœurs d’artichaut, les romantiques, les midinettes, les rêveurs, les sentimentaux ont toutes les chances il me semble de se laisser happer par ce film, les autres risquent de le trouver naïf, inutile ou prétentieux… en fait je ne sais comment ils le trouveront et je m’en fiche car vous avez compris dans quelle catégorie je me situe.
    D’autant qu’au-delà de l’aspect narratif, le réalisateur nous plonge dans de multiples univers et multiplie les trouvailles visuelles qui ne sont pas toujours inédites mais font néanmoins de ce film une véritable curiosité envahie de bonnes surprises. Tantôt kitsch, vintage, réaliste ou d'anticipation, les différentes époques sont particulièrement soignées. Il n’est pas non plus impossible de refaire un petit tour mélancolique voire nostalgique du côté de sa propre histoire tant il joue sur les odeurs, les gestes, les souvenirs et mille détails de l’enfance qui marquent ou conditionnent la vie future de chacun.
    Puis vient le temps des amours enfantines et adolescentes, le temps des promesses et des serments impossibles à tenir ou qu’on tient quoiqu’il en coûte.
    L’atout supplémentaire et essentiel tient au casting, à l’excellence de l’interprétation et au charme XXL des différents interprètes autant des enfants, des adolescents que des adultes. Je citerai en priorité Toby Regbo (Némo à 15 ans) passé inaperçu dans le dernier Harry Potter mais étonnant de romantisme et de maturité ici, la désormais incontournable mais parfaite Juno Temple, Rhys Ifans très émouvant dans le rôle du père, mais aussi les trois femmes de Nemo, la délicieuse et délicate
    Linh Dan Pham fragile et touchante Jeanne épousée par dépit et donc sacrifiée, Sarah Polley très émouvante dans le rôle pas facile et pas très valorisant d’Elise l’épouse dépressive que Némo aime au-delà de tout, protège et tente d’aider, et puis Diane Kruger qui est Anna, peut-être la plus aimée de toute, celle qu’il perd, qu’il retrouve peut-être ou pas… Allez voir !
    Et puis évidemment Jared Leto qui ne se contente pas d’être un très joli garçon mais se plie admirablement aux exigences de ce rôle multiple et décline avec conviction toutes les incertitudes, la complexité et la fragilité de ses personnages. Il nous entraîne et nous étourdit parfois en nous démontrant que la vie est émaillée de choix décisifs qui l'enrichissent, l'embellissent ou la gâchent, que parfois on aimerait ralentir le temps et d’autres fois l’accélérer… C'est tout simple, mais c'est beau !