MA SEMAINE AU CINEMA
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MES COUPS DE COEUR
L'occupation chinoise puis 2 000 ans de souverainneté nationale, puis le colonialisme français, l'occupation japonaise puis américaine... Voici l'histoire d'un pays convoité qui n'obtient la paix qu'au prix de sa division et de la lutte acharnée de ses habitants pour gagner leur liberté. Tombé littéralement amoureux du Viêt Nam lors du tournage du film de Schoendorffer "La 317ème section" en 1965, Jacques Perrin n'a cessé d'y retourner depuis et s'est attelé à ce travail titanesque de visionner, rassembler et monter les images filmées retraçant ainsi un siècle de l'histoire souvent éprouvante et tourmentée du pays.
Et ce documentaire est à l'image de son réalisateur : singulier et passionné. Il nous montre des images parfaitement inédites, belles, terribles, cruelles mais édifiantes qui se passent de commentaires. D'ailleurs la voix off, déroutante au début, ne commente pas ce que l'on voit. Elle habille le film de textes souvent tristes mais toujours beaux qui alternent poèmes, textes littéraires vietnamiens, mais aussi lettres de soldats français ou de GI's américains. Et cette voix est celle, ensorcelante de Jacques Perrin qui berce et rassure comme s'il nous faisait la lecture l'hiver, emmitouflés au coin d'un feu dans une chaumière... ooopsss, je me calme !
Constamment assaillis d'envahisseurs, les viet namiens doivent résister encore et toujours aux religieux qui veulent évangéliser ces sauvages, puis survivre aux guerres, aux bombardements... et s'interroger sur les raisons de l'invasion de l'homme blanc venu brûler sa peau au soleil qu'il ne supporte pas. La déroute de l'armée française contrainte de fuir à marche forcée, les regards absents ou épouvantés des soldats américains se demandant ce qu'ils font là sont parmi les images les plus fortes d'un film qui montre une fois encore à quel point certains pays servent de terrain pour les jeux de guerre d'autres nations...
Triste, terrible et beau.