Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

sam shepard

  • MUD - SUR LES RIVES DU MISSISSIPPI de Jeff Nichols ****

    Mud - Sur les rives du Mississippi : Affiche

    Ellis et Neckbone ont 14 ans et préfèrent leurs escapades en pleine nature à la fréquentation du collège. Il faut dire que les bayous, sinueux, marécageux offrent leur part de mystère et de magie à deux garçons à l'imaginaire fertile. Le premier vit avec ses parents, au bord du divorce, dans une baraque en tôles sur pilotis, l'autre, orphelin est élevé par son oncle, un pêcheur à l'étrange arnachement. Une de leurs équipées les conduit sur une île isolée et sur cette île, à un bateau échoué à la cîme d'un arbre, sans doute lors d'une des récentes inondations. Ellis et Neckbone sont enchantés de leur découverte et s'approprient immédiatement l'épave. Sauf que des indices laissent supposer qu'elle est habitée. Effectivement, Mud surgit, un type à la fois louche et inoffensif. Neckbone aurait tendance à fuir devant ce clochard tandis qu'Ellis est prêt à écouter son histoire et à lui venir en aide. Les questions fusent. Pourquoi porte t'il un serpent tatoué sur le corps ? Pourquoi ne veut-il jamais se séparer de sa chemise ? Pourquoi a t'il un revolver dans le pantalon ? Mud n'est pas avare de détails. Et entre mythologie personnelle, mensonge et manipulation, l'homme offre aux garçons sa version des événements qu'il a vécus, de ses rapports avec les personnes impliquées dans l'histoire et pourquoi il se cache sur cette île.

     

    Pour défendre Juniper la femme qu'il aime depuis l'enfance, Mud a tué un homme, il a la police aux trousses ainsi que les frères et le père de l'homme qu'il a tué. Ellis, lui même en pleine découverte du sentiment amoureux  adhère sans hésitation à la vision follement romantique de Mud qui souhaite retaper le rafiot, retrouver et embarquer sa belle pour partir loin de ce monde cruel, avec elle. Justement une beauté blonde amochée (Reese Whiterspoon, émouvante) débarque en ville et correspond exactement à la description. C'est Juniper. Est-elle là pour rejoindre son amoureux ?

     

    Mud est comme le Mississippi, beau, imprévisible et inquiétant. Mais aussi terriblement attachant, séduisant; irrésistible. Forcément c'est Matthew McConaughey qui enchaîne avec ce Mud quatre films et quatre performances remarquables : Magic Mike, Killer Joe, The Paperboy. Je le répète mais on ne répète jamais assez et à quel point "le cinéma est aussi (surtout ?) l'art de faire faire de vilaines choses à de jolis garçonsj'ai toujours considéré Matthew McConaughey comme l'un des meilleurs acteurs de sa génération depuis son apparition en 1996 dans le sublime Lone Star. Enfin et grâce à des réalisateurs attentifs, cet acteur étonnant capable de surprendre encore et encore devient indispensable. Ici, plus réservé qu'à l'accoutumé, mélancolique et manipulateur, il est un amoureux prêt à tout pour sauver sa belle des griffes des garçons qu'elle fréquente et qui s'expliquent le plus souvent en la rouant de coups.

    A ses basques s'accroche Ellis, lui aussi prompt à foncer dans le lard des gars qui ne traitent pas les filles comme des princesses... d'abord un "terminale", puis un concurrent et enfin un tueur. Et on tremble un peu pour l'avenir de ce jeune garçon qui suivra sans doute les traces de celui qu'il va admirer un temps avant de se sentir trahi... Le jeune Tye Sheridan (un nom de star !!!) est à suivre et à surveiller de très près. Déjà intense dans Tree of Life de Terrence Malick (bonjour la filmo du moutard !) il est ici l'égal de son aîné et porte en grande partie le film sur ses frêles épaules. Avec sa petite moue, ses cernes et sa volonté, il semble être né pour être acteur. On trouve du Leo (oui, MON Leo) pour sa facilité à absorber l'écran tout entier à lui seul et du Dan DeHaan pour son regard triste et fatigué chez ce nouveau petit prodige.

     

    Et puis Jeff Nichols en train de devenir incontournable car son film est d'une beauté à tomber. Inquiétant, intrigant il pérégrine nonchalemment vers un final inattendu. La dernière demi-heure, haletante m'a fait décoller de mon siège avec l'apparition d'un sniper justicier..

     

    Et on souhaite à Ellis de rencontrer une fille à la hauteur de ses exigeances...

  • BLACKTHORN, BUTCH CASSIDY LA DERNIERE CHEVAUCHEE de Mateo Gil **

    blackthorne,butch cassidy la derniere chevauchee, sam shepard, eduardo noriega, stephan rea, cinemablackthorne,butch cassidy la derniere chevauchee, sam shepard, eduardo noriega, stephan rea, cinema

    Imaginez que Robert LeRoy Parker dit Butch Cassidy ne soit pas mort en 1908 en Bolivie aux côtés de Sundance Kid mais qu'il ait survécu et coulé des jours tranquilles de vendeurs de chevaux dans ce pays, se cachant sous le pseudonyme de James Blackthorn. C'est ce que nous raconte cette dernière chevauchée et l'idée avait de quoi faire saliver l'amateur (et la trice) de westerns et de grands espaces. L'histoire commence 20 ans plus tard alors que Blackthorn décide de quitter la jolie bolivienne avec qui il partage une ferme pour rejoindre aux Etats-Unis le garçon à qui il écrit de jolies lettres, son fils peut-être ! Peu de temps après son départ, il se fait tirer dessus par un type qui lui vole son cheval. Hélas le cheval s'enfuit avec les 6 000 dollars, la fortune que Blackthorn avait amassée pendant ces années d'honnête homme. Malgré tout et après moult hésitations et retournements de situations les deux hommes vont faire route ensemble pour récupérer un magot que le jeune homme assure avoir caché après l'avoir dérobé aux propriétaires d'une mine.

    Ce film est riche et pourtant c'est une grande déception. Alors qu'on y croise des thèmes forts tels que l'exploitation des hommes par les hommes, le racisme et tout ce qui fait la grandeur du western, l'amitié, la fidélité, la vengeance, le doute et la trahison ainsi que les grands espaces, les chevauchées interminables, les saloons, les coups de feu, les discussions où l'on parle pour ne rien dire, Mateo Gil rate son coup. Et je lui en veux à mort. Son film est souvent ennuyeux. Il y mêle en de nombreux flash-backs les épisodes les plus glorieux de la vie de Butch Cassidy et Sundance Kid et de la femme qu'ils aimaient tous les deux... et là, on n'a qu'une envie, voir et revoir encore le film de George Roy Hill de 1969, réussite totale et absolue qui réunissait Paul Newman et Robert Redford, à jamais et pour toujours Butch et Kid !

    Ce n'est déjà pas si mal, certes. Mais quand même, j'aurais aimé chevaucher une fois encore avec plus de conviction au côté de Butch Cassidy, d'autant que Sam Shepard qui sauve le film in extremis, en vieux cow-boy fatigué à la voix caverneuse (et en plus il chante !) hélas accompagné d'un Eduardo Norriega complètement à côté de la plaque pouah beurcke est tout à fait convaincant.