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  • Wackness de Jonathan Levin *

    Wackness - Ben Kingsley, Josh Peck et Mary-Kate Olsen

    New-York, été 1994. Luke passe son temps à dealer pour arrondir les fins de mois difficiles de sa famille. Il deale également ses séances de psy en échange d’herbe. Il tombe amoureux de Stéphanie fille sublime mais pas très sentimentale. Le maire Giulani instaure une police de plus en plus répressive, et voilà, juin, juillet et août passent…

    Malgré une interprétation plaisante et même mieux que ça de la part des deux petits jeunots Josh Peck et Olivia Thirlby (Ben Kingsley lui, cabotine au-delà de ce qui est supportable), je ne peux pas dire que je sois entrée dans ce trip caniculaire shooté aux joints et pétards et dopé par une bande son hip hop qui n’est pas ma came ! De jolis moments mélancoliques où les garçons ont le cœur brisé viennent rehausser l’ensemble vraiment mou du genou.

     

     

    Et n'oubliez pas, ce soir c'est sur France 3 à 20 h 50 que ça se passe...

    L'Arnaque

  • Paul Newman

    Redire qu’il était mon acteur préféré n’a aucune importance, c’est pourtant le cas alors forcément la sensation est étrange alors que je rêvais encore d’une ultime rencontre avec son ami Robert Redford pour ce projet de western écolo… Je vous renvoie à tous vos journaux qui ne manqueront pas de détailler quel homme bien il fut, en plus de l’acteur exceptionnel au sommet d’une carrière de 55 années.

    people : Paul Newman et Robert Redford

     Il avait de solides convictions démocrates, il a joué un rôle important dans le Mouvement pour les droits civiques, participé à certaines campagnes du Parti démocrate et pris part à des conférences pour le désarmement nucléaire. Il se fichait éperdument d’Hollywood et avait même brûlé son smoking car les mondanités le mettaient mal à l’aise. Il avait cependant reçu trois Oscars, un pour l’ensemble de sa carrière en 1986, un autre comme meilleur acteur pour « La couleur de l’argent », de Martin Scorsese, l’année suivante, et un dernier, en 1994, au titre de ses actions humanitaires. Il était en effet fortement engagé dans des activités caritatives, et sa société de produits alimentaires «Newman’s own», qui fabrique entre autres des sauces reverse 100 % de ses bénéfices à des œuvres, faisant de lui l’un des philanthropes les plus généreux de son pays.

    Il formait en outre depuis 1958 avec l’actrice Johanne Woodward l’un des couples les plus célèbres et solides d’Hollywood.

    people : Paul Newman et Joanne Woodward

    Je ne peux que saluer l’excellent choix de France Télévision qui nous offre de revoir ce soir sur France 2 « La couleur de l’argent » de Martin Scorsese et mardi prochain « L’Arnaque » de George Roy Hill sur France 3.

    Je sens que vous brûlez de savoir quel était mon film préféré… Question insoluble. Disons que j’ai un gros faible pour « L’arnaque » mais aussi « Butch Cassidy et le Kid », son interprétation époustouflante d’Ari Ben Canaan dans « Exodus » et je revois cette scène magique du « Rideau déchiré » d’Hitchcock où en haut d’une colline il dit qu’il aime la femme qu’il aime sans pouvoir la toucher… La plupart des films qu’il a tournés sont exemplaires et même les films médiocres il les tirait vers le haut car il avait quelque chose en plus que les autres n’ont pas, une chose indéfinissable, insaisissable et unique… 

  • Faubourg 36 de Christophe Barratier **

    Faubourg 36 - Kad Merad, Clovis Cornillac, Gérard Jugnot et Maxence PerrinFaubourg 36 - Gérard Jugnot, Kad Merad et Nora ArnezederFaubourg 36 - Clovis Cornillac

     

    Paris 1936, 3 amis se retrouvent au chômage après que le cabaret où ils travaillaient a fermé. Le moment d’abattement passé, ils vont tout faire pour tenter de redonner vie au spectacle. Ce ne sont pas les embûches, les contre-temps et les coups du sort qui vont faire défaut...

    Tout est impeccable dans ce beau film qui semble revendiquer un petit air plaisamment vieillot. Tout est parfait, l’ambiance, la reconstitution de Paris, ses pavés, ses escaliers, ses toits, à mi chemin entre « Moulin Rouge » et « French Cancan », le climat social, l’allure résolument « titi » des énergiques interprètes, les chansons drôles, tristes à pleurer ou réalistes qui semblent dater des années 30 (alors que pas), les morceaux de music-hall follement dynamiques et colorés qui donnent des fourmis dans les pattes, les sketches pas toujours finauds mais qui faisaient s’éclourer de rire des salles entières. Il ne manque rien ou presque ou seulement une chose qui me semble essentielle et m’a retenue de voir le grand film populaire que j’attendais : l’émotion ! En effet, malgré toutes les difficultés, les complications, les empêchements et les drames qui se nouent sous nos yeux, ils restent désespérement secs et le cœur ne palpite pas.

    Dommage, mais en tout cas, l’interprétation brillante n’y est pour rien car chacun des acteurs (qui poussent tous la chansonnette) est un virtuose dans sa partition. Comme il faudrait les citer tous et détailler leurs talents (ce qui serait trop long) je n’en citerai que deux : le tout jeune Maxence Perrin (déjà adorable Jojo dans « Les Choristes ») et surtout, surtout Nora Arnezeder, toute jeune  et sublime nouvelle venue de 18 ans, qui maîtrise aussi bien le chant que la comédie et est le véritable soleil de ce faubourg. Une révélation.

    Cela dit je souhaite à ce film le même succès que celui des Choristes, précédent film de Christophe Barratier, et je ne saurais le déconseiller car le pari est osé de réaliser un film aussi spectaculaire et dont l'ampleur des séquences musicales va crescendo.

  • Entre les murs de Laurent Cantet ***

    Entre les mursEntre les murs - François BégaudeauEntre les murs

    Une année dans une classe de 4ème d’un collège (difficile) du XXème arrondissement de Paris et plus particulièrement pendant les cours de François, prof de français.

    Rarement film aura aussi bien porté son titre puisqu’on ne quitte jamais l’enceinte du collège : la salle de cours, la salle des profs, la cour de récréation. Il semble d’ailleurs qu’il y ait un gouffre infranchissable entre les élèves incapables de dissocier ce qu’ils sont à l’extérieur et à l’intérieur de l’école et les profs parfois remplis de certitudes et de théories, et donc parfois maladroits à imaginer que leurs décisions à l’intérieur du collègue peuvent avoir des conséquences désastreuses à l’extérieur. Cela dit, ici il n’y a pas les méchants profs d’un côté et les gentils élèves de l’autre ou l’inverse. C’est un peu une tranche du monde, une tranche de vie dans toute sa complexité qui nous présente des adultes et des jeunes de 13/14 ans en devenir, aux prises avec le quotidien.

    La première barrière à franchir pour que ces deux mondes se rencontrent, c’est le langage. Et quand il s’agit d’admettre que l’emploi de l’imparfait du subjonctif n’a plus cours et qu’il faut adapter sa façon de s’exprimer en fonction de son interlocuteur et de l'endroit où l'on se trouve, la mauvaise foi est mutuelle.

    Les joutes verbales incessantes et la contestation quasi systématique de ces ados, qui rendent l’enseignement impossible par moment apportent au film une étonnante vigueur d’autant que le « parler djeuns » a quelque chose de particulièrement énergique et stimulant même s’il est déconseillé de l’employer en cours. Et ainsi tels ce prof et ces élèves, on passe de l’amusement à l’émotion, de l’agacement au sentiment d’injustice. A tour de rôle, chacun « pète un câble » et plusieurs scènes particulièrement tendues et réalistes instillent un véritable sentiment de malaise et d’incompréhension insurmontable.

    Tout est passé en revue du conseil de classe à la rencontre parents/profs parfois musclée elle aussi, en passant par le conseil de discipline, les contestations et états d’âme autour de la machine à café, les codes vestimentaires des ados qui enferment chacun et empêchent les « gothiques » de se mélanger aux « tecktoniks »…

    Quant à l'interprétation, qu'elle soit issue d'un travail ou improvisée, elle est exceptionnelle.

    C’est vivant, sans aucun temps mort, parfois drôle, parfois émouvant, parfois effrayant ou surprenant mais toujours passionnant.

    C’est aussi comme l’avait souhaité le Président du dernier Festival de Cannes Sean Penn qui lui a accordé la Palme D'Or : « un film dont le réalisateur manifeste sa conscience du monde dans lequel il vit ».

    Et comme je le dis souvent, il faut se méfier des mots en « asse », ou mieux, les bannir de son vocabulaire J

  • Parlez-moi de la pluie d’Agnès Jaoui ***

    Parlez-moi de la pluie - Jean-Pierre Bacri et Agnès JaouiParlez-moi de la pluie - Jean-Pierre Bacri et Jamel Debbouze

    De retour dans la maison de son enfance qu’elle doit vider après la mort de ses parents, Agathe retrouve sa sœur Florence (son mari, ses enfants) et Mimouna la « nounou » algérienne qui l’a élevée. Le fils de cette dernière, Karim entreprend de réaliser avec son ami Michel un documentaire sur « Les femmes qui ont réussi ». Son choix se porte sur Agathe, romancière à succès qui souhaite s’engager en politique.

    L’argument ne semble être qu’un prétexte pour permettre aux protagonistes de ce film un peu choral (mais pas trop… 5 ou 6 personnages essentiels) de se croiser et Agnès Jaoui de brasser en les effleurant avec bonheur, douceur et fermeté des thèmes qui lui sont chers : les couples qui se font et se défont, ceux qui n’osent pas, le deuil, l’engagement, le sexisme en politique et quelques manifestations de l’humiliation ordinaire. Chaque personnage a des raisons de souffrir : Agathe de se débattre dans un monde d’hommes, Florence de ne pas être heureuse dans son couple, Michel de ne pas avoir la garde de son fils, Karim et Mimouna du racisme…

    Ce qui frappe dans un film du célèbre couple Jaoui/Bacri c’est l’esprit de troupe qui semble régner, comme si la chanson « Les copains d’abord » avait été écrite pour eux. Mais c’est l’évidente complicité du nouveau tandem Jamel/Bacri qui fait merveille tant les deux hommes semblent sur la même longueur d'ondes avec l’impression que l’aîné enveloppe parfois son cadet d’un regard plein de tendresse et d’admiration. Alternant les moments de franche rigolade et de pure émotion et même si la fin nous propulse de façon inattendue (de la part des scénaristes) dans un monde idéal, on sort de la projection avec une nouvelle fois le sentiment d’avoir vu une histoire qui raconte la nôtre, qui parle de ce qu’on a un peu vécu, ressenti. Une histoire pleine de doutes, de certitudes puis d’hésitation, des petits bonheurs, des grands chagrins comme dans la vraie vie.

    L’un des grands talents d’Agnès Jaoui c’est son incontestable direction d’acteurs et ici tous sont au diapason d’une partition écrite sur mesure. La réalisatrice s’expose en se donnant le rôle pas très sympathique de la femme autoritaire, sûre d’elle et tranchante en surface. Pascale Arbillot est adorable en sœur mal aimée. Bacri compose un grand Bacri, moins bougon mais encore plus fragile qu’à l’ordinaire. Et Jamel impose une jolie présence pleine de retenue et d’émotion. Mais l’ensemble du casting est soigné aux petits oignons par des dialogues écrits sur mesure qui font mouche à chaque réplique.

    Rire et s'émouvoir, un rêve au cinéma.

  • Coup de foudre à Rodhe Island de Peter Hedges **(*)

    Coup de foudre à Rhode Island - Steve CarellCoup de foudre à Rhode Island - Juliette BinocheCoup de foudre à Rhode Island - Juliette Binoche et Steve Carell

    Depuis quatre ans que sa femme est morte, Dan élève seul ses trois filles mignonnes, gentilles, sages et compréhensives. Il n’a plus aucun espoir de retrouver l’amour sauf qu’il va croiser la route de Marie dans une librairie et en tomber instantanément fou amoureux. Ça arrive. Ça existe.

    Si.

    Et alors, chabadabada ???

    Pas du tout. Vous avez déjà vu un long métrage d’un quart d’heure vous ? Donc, lors de vacances en famille… je devrais dire en tribu car tout le monde est là, les sœurs, les frères, leurs conjoints, leurs moutards et les parents (ou grands-parents), je ne vous dis pas la taille de la maison au bord de l’eau… Dan découvre que Marie est la toute nouvelle petite amie de son frère chéri. Comment faire pour s’en sortir, faire comme si, et ne faire de mal à personne ? Dur.

    Donc, tous les ingrédients de la comédie sentimentale américaine sont là, version la famille c’est merveilleux (mais que la famille américaine est donc envahissante !!!), et on ne doute pas un instant de l’issue. Alors pourquoi celle-ci est-elle franchement au-dessus du niveau des autres ? D’abord parce que le rythme, même si on a souvent envie de dire à tous ces gens qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas d’aller se faire voir ailleurs, ne laisse filtrer aucun temps mort. On ne s’ennuie pas, c’est déjà pas mal et personne n’est humilié, c’est prodigieux.

    Mais la réussite totale c’est le casting, le duo d’acteurs qu’on ne s’attend pas forcément à trouver dans une bluette. Juliette Binoche est un astre qui pétille et resplendit. Et puis surtout Steve Carell à qui aucun registre ne résiste, ni le comique, ni l’émotion, ni la séduction.

    Je suis fan de Steve Carell, définitivement !

     

  • Les cendres du temps de Wong Kar-Waï ???

    Les Cendres du temps - Redux - Leslie CheungLes Cendres du temps - Redux - Leslie Cheung

    Dans une Chine désertique hors du temps, de jeunes gens prompts à dégaîner leur sabre, drapés dans des kimonos chamarés ou en haillons (selon les saisons), se croisent, se décroisent et se recroisent. Ils n’ont à la bouche qu’une seule phrase « si tu ne fais pas ci (ou ça), je te tue », un seul mot « vengeance » et une seule règle « vivre ivre et mourir en rêvant ». Partant de là, quatre saisons passent et le filtre rouge/orange/ocre utilisé avec excès finit par piquer les yeux. Les combats sont filmés au ralenti comme il se doit, le sang gicle et je découvre médusée alors qu’apparaît le mot « fin » () qu’il s’agissait d’amour. Totalement incompréhensible, ce film qui manque de mystère mais pas d’abstraction m’a laissée sur le bas côté… Et puis Tony Leung et Maggie Cheung étaient tellement jeunes (ah oui, j’ai oublié, il s’agit du « redux » de 1992) que je ne les ai même pas reconnus…

    Peut-être la critique des Cahiers du cinéma (ils me feront toujours bien rire) vous éclairera t’elle : « Ce décalage fait du redux un objet à la fois innovant et daté, fulgurant et lesté du passé, l'artefact d'un paradoxe temporel ».

    Heureusement depuis, Monsieur Wong m’a terrassée avec « In the mood for love » et davantage encore avec « 2046 ».

  • Jar City de Baltasar Kormatur ***

    Jar City - Ingvar Eggert SigurðssonJar City - Ingvar Eggert SigurðssonJar City

    A Reykjavik, l’inspecteur Erlendur voit son enquête sur la mort d’un vieil homme le ramener quarante ans en arrière. Une photo mystérieuse de la tombe d’une petite fille le conduit à Jar City où il découvre une insolite collection de bocaux contenant des organes. Il s’agit d’un véritable fichier génétique de la population islandaise…

    Ce polar islandais noir, crasseux, glacial et déroutant brasse maladie génétique et enquête sur un meurtre. C’est aussi pratiquement le seul film en « odorama » connu tant une certaine scène d’exhumation pousse le réalisme sordide jusqu’à nous faire croire qu’on est présent sur place et à nous boucher le nez !

    C’est un polar aux allures macabres, cynique et parfois drôle qui semble piétiner autour de pistes multiples qui perdent l’enquêteur et le spectateur, pour finir par les retrouver, les surprendre et les troubler. Les paysages sublimes balayés par le vent et le froid ajoutent à l’atmosphère étrange de ce film issu d’un pays exotique et méconnu baigné dans une singulière lumière. C’est aussi un acteur immense et atypique Ingvar Eggert Sigurösson au physique pas banal, au regard implacable, aux tenues vestimentaires d’un autre âge, qui, sous son apparence inquiétante d’enquêteur nonchalant  qui mange des choses étranges… et sans état d’âme, se révèle être un papa poule doux et protecteur.

    Une rareté, une curiosité bizarre et étonnante, un voyage en terre inconnue.