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  • EVA de Kike Maillo ***

    Eva : photo Daniel Brühl, Kike Maillo

    Eva : photo Claudia Vega, Kike MailloEva : photo Kike Maillo, Lluis Homar

    Synopsis : 2041. Alex, un ingénieur de renom, est rappelé par la Faculté de Robotique, après dix ans d’absence, pour créer le premier robot libre : un enfant androïde. Il retrouve alors Lana, son amour de jeunesse, et son frère David, qui ont refait leur vie ensemble. Et il va surtout faire la connaissance d’Eva, sa nièce, une petite fille étonnante et charismatique. Entre Eva et Alex se dessine une relation particulière, et ce dernier décide alors, contre l'avis de sa mère Lana, de prendre Eva pour modèle de son futur androïde…

    Etonnant film d'anticipation totalement ancré dans le réel avec des personnages qui ont un coeur qui bat la chamade. Personne n'est déshumanisé ici, même le robot majordome a un quotient émotionnel hors du commun. A ce titre Lluis Homar est EXTRAORDINAIRE en homme à tout faire et d'une puissance de consolation incomparable. Rien que pour avoir créé ce personnage insensé je tiens le réalisateur pour un génie. Je VEUX ce robot pour mon anniv'.

    Et si Kike Maillo semble à mi-parcours se perdre dans l'intrigue d'un triangle amoureux déjà vu donc prévisible, c'est un leurre. En fait il nous balade pour nous saisir violemment plus tard et de façon totalement inattendue.

    Les acteurs sont dirigés avec virtuosité. Daniel Brühl plus séduisant et mature qu'il ne l'a jamais été. Lluis Homar donc MAGNIFIQUE, irrésistible tout comme la petite Eva (Claudia Vega) belle, intelligente, touchante, merveilleuse, bouleversante...

  • J'AI VU MAIS

    je n'ai absolument pas le temps de vous décortiquer l'affaire :

    WELCOME IN VIENNA de Axel Corti ***

    Une trilogie absolument incroyable qui présente la troisième guerre mondiale sans la montrer jamais. Du seul point de vue de civils, juifs allemands, pris dans la tourmente. Jamais chez eux où qu'ils soient, où qu'ils aillent... Terrible, fort, bouleversant ! Le format (écran carré), le noir et blanc et les inserts de véritables documents d'époque font de ces trois films un document unique. 

    PARTIE 1 : DIEU NE CROIT PLUS EN NOUS

    Welcome in Vienna - Partie 1 : Dieu ne croit plus en nous : photo
     

    Synopsis : Vienne 1938 : après la Nuit de Cristal et le meurtre de son père par les nazis, Ferry Tobler, un adolescent juif, fuit l'Autriche. Avec un laissez-passer difficilement acquis, il échoue à Prague. Là, Il y fait la connaissance de Gandhi, soldat allemand anti-nazi échappé de Dachau, et d'Alena, une tchèque chargée d'assister les réfugiés. Ensemble et avec d'autres immigrants juifs, ils parviennent jusqu'à Paris. Mais, sans papiers, ils sont arrêtés et internés par les autorités françaises dans le camp de rétention de Saint-Just-en-Chaussée. Profitant du chaos qui suit l'invasion allemande, ils s'échappent et tentent de rejoindre Marseille dans l'espoir de s'embarquer pour les Etats-Unis. 

    PARTIE II : SANTA FEE

    Welcome in Vienna - Partie 2 : Santa Fe : photo

    Synopsis : New York 1940 : le Tonka arrive avec à son bord nombre de réfugiés épuisés. Parmi eux, Ferry Tobler, embarqué à Marseille après avoir fui l'Autriche, et Freddy Wolff, un jeune compatriote. L’entrée en Amérique est problématique pour tous ces émigrants sans papiers. L’accueil des rescapés du nazisme est loin d’être facilité par les autorités américaines.

    Ferry Tobler se noie accidentellement en tentant de secourir une jeune femme, qui a tenté de rejoindre les quais à la nage afin d’échapper aux contrôles des services d’immigration. Freddy Wolff rêve d’un nouveau départ dans le mythique Far West. Mais en réalité, il se retrouve confronté à l’isolement intense de la vie d’immigré sans ressources. Au sein de sa communauté, il sympathise avec Popper, photographe de talent réduit à la photo d’identité. Il trouve un travail de vendeur dans une delicatessen, et noue une relation amoureuse avec la fille de son patron. Freddy rêve de l’emmener à Santa Fe.

    Mais sa position, comme celle de ses semblables, est vite intenable : naguère persécuté en Autriche en tant que juif, puis stigmatisé comme immigré à New York, il est bientôt assimilé à l’ennemi allemand dès l’entrée en guerre des Etats-Unis. Il décide alors de s’engager dans l’armée américaine pour regagner l’Europe et combattre le nazisme.
     
     
    PARTIE III : WELCOME IN VIENNA
    Welcome in Vienna - Partie 3 : Welcome in Vienna : photo
     
    Synopsis : 1945, à Vienne, la guerre est terminée. Freddy Wolff et Georges Adler, émigrés aux Etats-Unis mais d’origine autrichienne et allemande, sont devenus soldats de l’armée américaine. Vienne est en ruines et divisée en quatre zones, le marché noir y règne en maitre. L’Autriche se présente comme une victime innocente du nazisme et refuse d’en prendre conscience. Les gens s’adaptent tant bien que mal au système sauf Freddy qui refuse l’hypocrisie générale et souffre malgré tout de son amour pour la jeune actrice Claudia.
  • J'AI DÉCOUPÉ DES GARÇONS

    cette semaine, et c'était bien bon. A vous de tenter de retrouver leur petit nom.

    UNE SEULE RÉPONSE A LA FOIS PAR PERSONNE.

    ON NE REJOUE QUE LORSQUE J'AI VALIDÉ LA RÉPONSE.

    Gaffe, il n'y a QUE du beau velu, oeil de velours, sourire en coin !

    GAME OVER. MERCI.

    1

    CLARK GABLE trouvé par jane 

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    2

    TOM HARDY trouvé par Fréd 

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    3

    GARY COOPER trouvé par jane 

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    4

    GREGORY PECK trouvé par Nataka

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    5

    ROBERT DOWNEY Jr trouvé par Fréd

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    6

    MARLON BRANDO trouvé par Yohan

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    7

    JOHN WAYNE trouvé par Hélène

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    8

    YUL BRYNNER trouvé par Fréd

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    9

    MICHAEL PITT trouvé par Fred

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    10

    CHARLTON HESTON trouvé par Nataka

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    ROBERT MITCHUM trouvé par Ed 

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    BURT LANCASTER trouvé par jane

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    13

    TERENCE STAMP trouvé par Florence

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    WILLIAM HOLDEN trouvé par Fred

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    15

    STEPHEN DORF trouvé par titine 

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    16

    MONTGOMERY CLIFT trouvé par jane

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    17

    CHRIS WALKEN trouvé par Fréd

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    CHRISTOPHER LEE trouvé par Nakata

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    CLINT trouvé par Fréd

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    20

    PAUL trouvé par Fréd

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  • TORPEDO de Matthieu Donck **

    Torpédo : photo Matthieu DonckTorpédo : photo Matthieu DonckTorpédo : photo Matthieu Donck

    Pour comprendre le titre, il faut avoir un minimum de belgitude au fond de soi. Heureusement le réalisateur l'explique : "En Belgique, le terme Torpédo désigne un rétropédalage et c’est aussi le tout premier vélo pour beaucoup de Belges." Et comme le dit le personnage principal Michel Ressac : "le vélo, c'est comme la vie (ou l'inverse) si tu n'avances plus, tu tombes."

    Il y a longtemps que l'on sait que les belges ne sont pas comme nous, différents ! Ce film le confirme une fois de plus avec bonheur. Michel Ressac donc, loser professionnel, est réveillé par la sonnerie du téléphone. Il apprend qu'il fait partie des concurrents qui ont gagné la possibilité de tourner la roue du bonheur et de partager un repas avec Eddy Merckx (oui oui, le vrai !). Pour cela, il doit se rendre au magasin "SofaLife" de sa ville en compagnie de sa famille. Michel saute de joie car son père qui ne lui a plus parlé depuis des années a toujours été fan du champion cycliste et il souhaite lui offrir cette soirée de rêve en signe de réconciliation ! Sauf que Michel comprend qu'il a gagné sans aucune condition, mais surtout le problème est que Michel est célibataire et sans enfant. Qu'à cela ne tienne, il embarque dans son camping-car une ancienne petite amie, un gamin de 10 ans malmené par sa famille d'accueil et au passage kidnappe aussi le responsable du magasin de meubles qui ne lui a pas donné la possibilité de faire tourner la roue. Direction la Bretagne où le prochain tirage au sort doit avoir lieu.

    Le road-movie est l'occasion idéale de faire évoluer les personnages, de leur permettre de faire des rencontres sans qu'elles aient l'air d'être parachutées sans liens et de faire progresser une histoire. C'est ainsi que ce film sans prétention tient la route en faisant finalement un peu du sur-place ou en tournant en rond. Michel Ressac est rêveur, naïf, gentil, idéaliste, farfelu, et François Damiens livre une nouvelle composition très belge complètement craquante. Autour de lui, il y a un petit garçon impoli, sans-gêne que la vie n'a jusque là pas ménagé. Christian Charmetant est formidable en vendeur de meubles et Audrey Dana impeccable, tous deux chahutés par l'existence également. Mais François Damiens concentre toute l'attention sur lui. Ce type n'a jamais l'air de jouer. Tout ce film ressemble à une immense improvisation où l'acteur laisse libre court à sa fantaisie et son naturel impressionnants. Son merveilleux accent ajoute encore à la spontanéité et l'innocence du personnage. Rire beaucoup n'empêche nullement quelques moments pas loin de piquer les yeux, car ce garçon sait comme personne terminer un sourire par un rictus et un regard qui peu à peu se trouble et s'embue.

    Un film sympathique et tendre avec un acteur étonnant.

  • HUNGER GAMES de Gary Ross **

    Hunger Games : photo Gary Ross, Jennifer Lawrence

    Hunger Games : photo Gary Ross, Jennifer Lawrence, Lenny Kravitz

    Hunger Games : photo Gary Ross, Jennifer Lawrence

    Hunger Games est l'adaptation d'un roman best seller de Suzanne Collins vendu à des millions d'exemplaires. Je ne connaissais pas la chose. Même pas entendu parler jusqu'à ce qu'une addict me signale récemment l'existence du bousin. La cible ? Les ados. Malgré la noirceur sans fond du propos : des enfants s'entre-tuent sous les applaudissements de la foule ! Pourquoi font-ils cela ? Pour sauver leur pays tout simplement. Ou plus exactement pour éviter que le pays jadis ravagé par une guerre fratricide ne sombre à nouveau dans le chaos. Le gouvernement d'une nouvelle Amérique nommée Panem, est planqué dans une cité futuriste, le Capitole et organise chaque année les "Hunger Games". Ils consistent à choisir dans chaque district du pays (il y a en 12) deux enfants de 12 à 18 ans (les Tributs) qui sont égarés dans une forêt dont ne doit sortir qu'un survivant. Tous les coups bas sont permis. Katniss Everdeen se porte volontaire pour éviter que sa petite soeur Prim' désignée par le tirage au sort ne se rende dans l'arène. Après quatre jours d'entraînement et de préparation, Katniss et les 23 autres concurrents sont lâchés. L'avenir du monde c'est la jeunesse.

    La grande question est donc : Katniss Everdeen va t'elle succéder dans les coeurs teenage à Bella Swan Cullen ? En tant que novice de l'une et l'autre des trilogies (dont celle-ci sera une quadrilogie bien qu'il n'y ait que trois épisodes...), je dois reconnaître que Katniss l'emporte haut la main et à tout point de vue, sur l'apprentie vampirette. La béotienne sentimentale que je suis regrette que cette bombasse de Katniss tombe un peu trop facilement dans les bras de ce navet de Peeta, mais espère soupçonne que la belle n'ait agi que par pur oppportunisme... To be continued.
    En outre, j'espère que dans les prochains épisodes, les parents, les adultes vont réagir, se rebeller et ne pas laisser les enfants, que dis-je LEURS enfants aller s'entre zigouiller dans une forêt fort peu accueillante. Sans compter que non seulement ces jeunes gens doivent se méfier les uns des autres mais aussi faire face à quelques épreuves envoyées en suppléments gratuits par les autorités elles-mêmes qui suivent l'hécatombe en temps réel. Des caméras sont placées sur tout le parcours. J'ajoute enfin que l'événement est une espèce de Fear Factor de l'avenir, une émission de télé-réalité très prisée par les privilégiés qui ne vivent pas dans les districts et donc, n'ont pas à trembler pour leurs enfants. Les jeunes concurrents sont en quatre jours préparés, re-lookés pour séduire et plaire au plus grand nombre et attirer les sponsors. Ainsi  par exemple lorsque Katniss sera blessée, recevra t'elle via un petit hélicoptère téléguidé, une pommade miracle qui cicatrisera sa plaie en une nuit.

    Parmi les concurrents il y a de sacrées taches et même des tueurs nés auxquels on ne s'attache nullement et qu'on est pas fâché de voir disparaître. Et à ce titre, le film démontre bien la banalisation des ces émissions de télé réalité où l'humiliation permanente fait partie du "jeu". Sauf que là, le jeu se termine par une mise à mort. Et franchement tout est bon pour anéantir son nouvel ennemi : les flèches, les hâches, les pierres. Il y a des enfants, une petite fille, un petit garçon qui doivent survivre dans la jungle, se battre, combattre, chercher de la nourriture... et là, je me demande à qui ce film est destiné ? En arriverons-nous à cette société qui met ses enfants en première ligne pour perdure ? ça fiche vraiment les miquettes. (Et oui, sur cette terre, seule la souffrance des enfants et de mon chéri me tord les boyaux !) Alors au bout d'un moment, j'ai décidé de ne plus voir qu'un film et de ne plus me préoccuper que de la survie de l'héroïne Katniss, dont on ne doute pas un instant mais quand même il n'est pas interdit de trembler ! C'est ce qui fait défaut au film d'ailleurs. On ne tremble pas suffisamment pour elle même si ce qu'elle et ses accolytes vivent est inommable. Mais Katniss est tellement astucieuse, intelligente et combattive ! Et puis, elle se bat pour retrouver sa petite soeur, trop faible, trop jeune, trop petite et trop fragile pour survivre dans le district auprès d'une mère dépressive depuis la mort du papa.

    La première partie est interminable et pas très réussie. La vision futuriste d'un pays déshumanisé et de ses habitants superficiels et sûrs de leur bon droit finit par lasser. Les districts post-apocalypses sont beaucoup mieux rendus. Le film prend tout son élan et commence réellement au bout d'une heure quand les jeunes gens sont lancés dans le jeu sordide et sanguinaire.

    Les acteurs sont des caricatures d'êtres humains. Dans la grande ville Capitole, le Président c'est (RIP) Donald Sutherland, l'animateur de l'émission Stanley Stucci (lui qui me suivait partout au Musée Guggenheim de Venise, mais c'est une autre histoire) au sourire impitoyablement abruti. Woody Harrelson se ridiculise une fois de plus avec un rôle de cabot excessif. En ex-vainqueur de l'Hunger Game 25 ans plus tôt, devenu alcoolique, il est comme souvent en roue libre, et même pas drôle.Parmi les concurrents très fadasses, à part une petite Rue (Amandla Stenberg) magnifique et émouvante... notre chère Katniss est bien bien seule. Il faut dire que c'est l'admirable Jennifer Lawrence qui lui prête son visage parfait, sa beauté, sa fougue, sa détermination et son intelligence. Ce n'est pas la première fois qu'elle doit mettre sa vie en péril pour sauver sa famille. Elle fait ça admirablement bien, comme une grande.
    La suite je vous prie...

  • ALOÏS NEBEL de Tomás Lunák *

    Aloïs Nebel : photoAloïs Nebel : photoAloïs Nebel : photoAloïs Nebel chef de la minuscule gare de Billy Potok en Tchéchoslovaquie est un homme sombre et peu bavard d'une cinquantaine d'années. Il accomplit avec conscience son travail lorsque passent de rares trains dans cette région somptueuse mais oubliée. Seul son chat retient son attention. La nuit, les mêmes cauchemars viennent le hanter. Ils le ramènent une quarantaine d'années en arrière lorsqu'il était un petit garçon témoin de quelques horreurs de guerre. Un mystérieux homme muet, proche de son histoire, va également raviver ces souvenirs enfuis qui peuplent ses rêves. Plus tard, devenu SDF en gare de Prague, il va rencontrer une femme qui va lui redonner un peu de goût à l'existence.

    On est instantanément happé par la qualité et surtout la beauté des images de ce film qui utilise le procédé de rotoscopie qui consiste à retranscrire en animation des images filmées préalablement en prises de vue réelles (c'est clair ?). Il est donc évident que cela donne un réalisme impressionnant à un film d'animation. C'est donc d'une beauté indiscutable qui ne se dément jamais tout au long du film. Il suffit de regarder les trois photos ci-dessous. La première demi-heure est captivante et, porté par le mystére qui entoure le personnage, on se laisse entraîner par un intérêt évident. Et puis, peu à peu, le film échappe totalement. Trop d'ellipses ou trop de lacunes historiques font que le pauvre spectateur est un peu baladé et finalement abandonné au bord de la voie. Il est évident qu'il doit nous manquer des éléments biographiques de Tchéquie pour tout comprendre. Nos connaissances s'arrêtent bien avant l'expulsion des minorités allemandes des sudètes ou la révolution de Velours qui met fin au régime communiste en 1989. Mais pas seulement. Dans l'histoire même d'Aloïs, certains points restent obscurs. Pourquoi ce brusque séjour à l'hôpital psychiatrique qui fait qu'ensuite le pauvre homme se retrouve sans travail et sans logement à dormir sur un banc en gare de Prague par exemple ?
    Reste pourtant les fabuleuses images quasi hypnotiques parfois qui nécessitent néanmoins de ne pas être en déficit de sommeil pour ne pas sombrer !

  • LES ADIEUX A LA REINE de Benoît Jacquot *

    Les Adieux à la reine : photoLes Adieux à la reine : photo Benoît Jacquot, Julie-Marie Parmentier, Léa Seydoux

    Alors qu'à Paris le peuple a "pris" la Bastille, à Versailles la Reine consulte le dernier Vogue son cahier des froufrous et falbalas, se meurt d'amour pour la belle et libre Gabrielle de Polignac et manipule sa très dévouée lectrice favorite Sidonie Laborde. Cependant les bruits de tumulte s'approchent rapidement et le Palais peu à peu se vide. Les nobles dont les noms circulent sur une liste de têtes à couper ont peur et fuient ainsi que leurs serviteurs qui ne se sentent plus en sécurité. Sidonie assure qu'elle ne quittera jamais la Reine qui en profite pour lui demander un étrange sacrifice !

    L'idée de ne pas montrer la "révolution" en marche mais la confusion puis le chaos qui s'emparent progressivement du Château est tout à fait originale. Tout comme découvrir les couloirs, les différents passages, les cuisines et les "quartiers" des domestiques. S'apercevoir aussi que tous ne sont pas aussi bienveillants et dévoués que Sidonie. Les médisances et mesquineries allaient bon train. Voir le désarroi des nobles paniquer dans une confusion totale est un triste bazar pathétique. De vieux barbons enfarinés s'émeuvent de lire leurs noms sur la liste fatale. Le réalisateur ne les épargne pas et capte la débâcle qui s'empare de Versailles devant les yeux effarés des serviteurs auxquels certains, telle Sidonie aveuglée par l'amour qu'elle porte à sa Reine, refusent de croire. Si d'aucuns veulent y voir des correspondances avec une certaine fin de règne actuelle, tant mieux pour eux. Moi je ne vois qu'un film en costumes, certes différent car brillant et d'un point de vue particulier puisque c'est celui des domestiques, mais surtout  usant à force d'agitation. Suivre Sidonie qui tombe et se relève, et sa course éperdue dans les couloirs interminables ont réellement fini par devenir fatigant pour la spectatrice que je suis.

    Reste l'interprétation. Certains seconds rôles sont vraiment aux petits oignons et il n'y a pas plus naturelle et convaincante que l'extraordinaire et extravagante Noémie Lvovsky en première femme de chambre qui veille avec dévotion sur sa royale patronne. Julie-Marie Parmentier est une petite soubrette mutine et charmante. Virginie Ledoyen une fière et conquérante amie/amante. Et Diane Kruger passe avec beaucoup de sensibilité de la femme superficielle et capricieuse à l'épouse inquiète pour son royal époux, puis brisée par l'abandon de son amie mais néanmoins d'une cruauté manipulatrice envers Sidonie.
    Et donc, lisant partout qu'il s'agissait ici du meilleur rôle de la toute récente mais fulgurante carrière de Léa Seydoux qui pour l'instant ne m'a JAMAIS convaincue, je m'attendais et d'ailleurs j'espèrais être enfin conquise par la demoiselle. Il n'en est rien. Fade et inexpressive, je trouve cette actrice absolument mauvaise et sans aucun mystère, et incapable de faire passer la moindre émotion dans son regard qui reste désespérément vide. Censée faire comprendre à quel point elle tient à la Reine, à aucun moment on ne voit passer la fièvre de l'admiration et de l'amour dans ses yeux.  Il n'y a que lorsqu'elle doit être encore plus boudeuse et renfrognée qu'elle ne semble l'être naturellement, qu'on peut apercevoir un léger frémissement de sa narine gauche. Ou lorsqu'elle espère obtenir quelque chose. Une réplique du film à elle destinée résume assez bien son jeu et le tempérament de son personnage : "Dis donc, tu peux être aimable quand tu demandes un service ?".

    Ce qui a fini de m'irriter est que Benoît Jacquot se serve de deux prétextes absolument minables pour déshabiller intégralement deux de ces actrices ! J'en ai vraiment plus qu'assez de ces scènes inutiles qui ne servent en rien l'intrigue et plus qu'assez des actrices qui acceptent ces scènes sans objet. La scène où Virginie Ledoyen et Diane Kruger se serrent l'une contre l'autre est bien plus explicite et sensuelle que si elles avaient été dans un lit.

  • A L'AVEUGLE de Xavier Palud **

    A l'aveugle : photo Xavier PaludA l'aveugle : photo Xavier Palud

    Une jeune femme se fait assassiner et découper en quinze morceaux chez elle sans la moindre trace d'effraction. Un autre meurtre au procédé très différent mais tout aussi spectaculaire est perpétré, suivi d'un troisième... Alerte générale au 36, le commandant Lassalle aidé de son lieutenant, la jeune et charmante Héloïse qui en pince pour lui, sont sur le coup. Rapidement un accordeur de pianos, Narvik est suspecté. Mais il est aveugle et du coup, cela devient peu vraisemblable qu'il ait commis ces horreurs étant donné la complexité des modes opératoires.

    Polar nerveux et efficace et pub non dissimulée pour la Ford Focus (paiement en espèces merci) ce film ne renouvelle le genre en aucune façon mais au moins offre la possibilité de passer 1 h 34 pied au plancher sans une seconde d'ennui. Tout le monde connaît l'assassin pratiquement dès le début, les spectateurs, les flics et même les instances supérieures qui semblent avoir intérêt à étouffer les affaires. Le truc est de savoir comment ce brave Lassalle va bien pouvoir s'y prendre pour coincer le coupable avec qui se noue une étrange relation de confiance et comment contrer sa hiérarchie.

    Mais la cerise sur le gâteau d'une intrigue sans grande surprise, c'est Jacques Gamblin et son interprétation nonchalante de ce flic usé et brisé par un drame personnel. Avec sa tignasse poivre et sel très seyante, sa barbe de trois jours so sexy, ses costumes gris souris assortis à son humeur, ses conversations avec son chien, il est à la fois flegmatique et insolent quand il balance ses répliques et donne finalement un ton humoristique à une histoire très sombre. On rit donc beaucoup malgré les cadavres. Mélange du Mel Gibson suicidaire de L'Arme Fatale et du Bruce Willis solitaire des Die Hard, il est LA raison essentielle de voir ce film fort plaisant par ailleurs.