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  • FESTIVAL INTERNATIONAL DU 1er FILM D'ANNONAY - 30ème ANNIVERSAIRE

     Devenez membre du Jury...

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    Est-il encore nécessaire que je vous présente ce Festival unique en France et si cher à mon coeur ?

    Pourquoi unique ? Pour mille et une raisons mais aussi parce qu'il est le SEUL festival désormais qui offre la possibilité à 8 cinéphiles, NON PROFESSIONNELS donc, de devenir le temps d'un week end, membres du jury sous la Présidence d'un réalisateur ou d'une réalisatrice. Au cours de ces trois jours

    du jeudi 7 au dimanche 10 février 2013,

     

    les 8 films en compétition seront projetés en présence de leurs réalisateurs.

    Je ne peux que vous recommander une fois encore de tenter votre chance et de devenir les élu(e)s comme je le fus moi-même en 2005, année où Jean-Pierre Améris était Président. Vous pouvez déjà faire une croix sur le fait d'avoir un tel Président mais pour le reste, ceux qui ont été "de l'aventure" peuvent en témoigner, l'expérience est inoubliable.

    Pour décrocher le graal c'est simple, il vous suffit d'affûter votre clavier et d'adresser une lettre de candidature. 3 pages maximum  avec vos nom, prénom, âge, profession, adresse et numéro de téléphone.

    Mais surtout, démontrez-y tout ce qui peut aider à cerner votre personnalité de cinéphile et qui donnera aux organisateurs l'envie de vous rencontrer. En outre évoquez les deux ou trois films que vous avez le plus aimés cette année, vos réalisateurs préférés, les genres cinématographiques que vous aimez et ceux que vous n’aimez pas, les raisons pour lesquelles vous souhaitez devenir membre du jury, la place qu’occupe le septième art dans votre vie, etc...

    Votre lettre doit parvenir avant le 15 décembre 2012 à :

    FESTIVAL INTERNATIONAL DU PREMIER FILM D'ANNONAY

    MJC, 35, avenue Jean Jaurès

    07100 Annonay

     

    Mail : cinema@mjcannonay.org

    Site : www.annonaypremierfilm.org

     

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    La chance et l'intérêt de participer à ce Festival précisément cette année sont d'autant plus enviables, qu'il fête ses 30 années d'existence et que les surprises et événements risquent d'abonder.

    se tiendra du 1er au 11 février 2013.
     
    Il organise un grand jeu concours sur le thème :

    « Au cours de ces trente dernières années (1983 / 2012), quel est le premier long métrage français qui vous a le plus marqué ? »

    Pour participer, il suffit de répondre à cette question en indiquant votre choix (trois titres au maximum) par mail ou sur papier libre, avant le 30 novembre 2012.

    Le film ayant recueilli le plus de suffrages sera projeté lors d’une séance spéciale le samedi 2 février 2013, en présence (si possible) de l’équipe de réalisation.

    Pour vous aider dans votre choix, vous trouverez une liste indicative (non exhaustive) ici.

     

    Trois participants seront tirés au sort et se partageront les lots suivants :

    • 1er Prix : un Pass permettant d’assister gratuitement à toutes les séances du Festival 2013 + "le livre collector" des 30 ans du festival.
    • 2ème Prix  : 10 entrées gratuites pour le Festival 2013 + livre.
    • 3ème Prix : 5 entrées gratuites + livre.

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    Enfin, si vous êtes disponible pendant la durée du Festival ou sur quelques jours, pourquoi ne pas devenir stagiaire. L'expérience peut s'avérer passionnante également (cliquez sur l'affiche).

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  • DESPUÉS DE LUCIA de Michel Franco ***

    Después de Lucia : photo Tessa IaDespués de Lucia : photo Tessa IaDespués de Lucia : photo Tessa Ia

    Un type récupère sa voiture et le garagiste lui énumère la liste impressionnante et interminable des réparations qui ont été faites. Le type roule et en plein embouteillage, à un feu rouge, abandonne le véhicule sur place avec les clés à l'intérieur et on le voit s'éloigner, de dos ! On apprendra rapidement que la voiture est celle dans laquelle sa femme vient de mourir d'un grave accident et que c'est sa jeune fille Alejandra qui la conduisait. Et le film regorge de scènes de ce type, sèches, brutales, muettes, sans explication. Roberto et sa fille quittent l'endroit paradisiaque où ils vivaient pour venir vivre à Mexico et tenter de faire le deuil de Lucia. C'est ainsi qu'Alejandra intègre un nouveau lycée et se fait rapidement des "amis". Alejandra est une jeune fille superbe et bien qu'adolescente, elle est brillante, intelligente mais aussi secrète et ne révèle à personne le drame qu'elle vient de vivre. Par ailleurs, bien qu'entretenant des rapports très tendres avec son père très affecté par la mort de sa femme, à aucun moment elle n'évoquera l'enfer qu'elle vit. Un soir de beuverie, elle couche avec ce qu'elle croit être un gentil garçon qui filme leurs ébats. Dès le lendemain, la vidéo fait le tour du lycée et Alejandra devient la risée de tout le monde, puis "la pute" et enfin le souffre-douleur de toute sa classe.

    Le réalisateur traite du deuil. Du fameux "travail", impossible à faire, à concevoir. Seuls ceux qui n'ont jamais vécu la mort d'un proche peuvent prétendre savoir de quoi il s'agit. Les autres s'arrangent comme ils peuvent avec l'inconcevable. Et Alejandra et son père, quoique tendrement unis, ne parlent pas de leur douleur et s'isolent chacun dans leur enfer.

    Mais le film aborde aussi et surtout le thème de la violence à l'école, du harcèlement scolaire. Et ce qu'il nous offre à voir est simplement insupportable, insoutenable. Et il vaut mieux avoir le coeur et l'estomac solidement accrochés pour résister et endurer le calvaire d'Alejandra. Pourtant Michel Franco a l'intelligence ou la décence de laisser la plupart des scènes de violence hors champs. Mais pas toutes... Il nous donne ainsi à découvrir "l'adolescent", cette variété de bipède absolument déconcertante, inarticulée et nébuleuse dans toute son épaisse monstruosité. Ceux que l'on observe ici sont au-delà de la bêtise et de la méchanceté qui les habitent. Mus selon les individus, par leur crétinerie ou une jalousie épidermique, ils font de l'insouciance, de l'inconsistance et de l'inconscience un art de vivre. A vomir.

    La dernière scène, plan séquence hallucinant, laisse le spectateur cramponné à son siège pendant plusieurs minutes.

    La petite Tessa Ia, magnifique, courageuse illumine le film de sa douloureuse présence.

  • DANS LA MAISON de François Ozon ****


    Dans la maison : photo Ernst UmhauerDans la maison : photo Fabrice LuchiniDans la maison : photo Ernst Umhauer, Fabrice Luchini

    C'est la rentrée des classes. Germain prof de français dans un lycée semble un peu plus désabusé que les autres années et que ses collègues. Et encore davantage lorsqu'il découvre accablé que le Proviseur (discours incroyable de Jean-François Balmer impayable !) entend mettre en pratique une expérience faisant du Lycée Gustave Flaubert un "pilote". Tous les elèves porteront l'uniforme dans le but de les mettre sur un pied d'égalité sans signe ostentatoire de classe sociale. Pour Germain cela donne à ces ados une apparence encore plus grégaire. Mais il n'est pas au bout de ses surprises. Pour connaître le niveau de ses élèves il leur demande de rédiger un texte où ils racontent leur dernier week end. Le résultat est affligeant de banalité et de médiocrité et Germain est persuadé de tenir la classe de seconde la plus nulle qu'il ait jamais connue. Jusqu'à ce qu'il tombe sur le texte de Claude Garcia, élève de sa classe également mais qui raconte avoir observé une famille tout l'été et avoir réussi à devenir le meilleur ami de Rapha le fils. Epaté par l'aisance, le style et l'imagination du garçon bien que choqué par la formule "le parfum particulier de la femme de la classe moyenne" le professeur l'encourage à continuer son histoire. Dès lors le jeune homme va s'ingénier à tenter de retranscrire le récit de ce qu'il observe puis d'interpréter, de modifier le sens ou le cours des événements. La perversion des faits va bouleverser l'existence de pas mal de personnes.

    Et mine de rien la construction du film est vertigineuse et m'a évoqué une oeuvre musicale, une symphonie inachevée. D'abord piano, le récit va crescendo jusqu'à atteindre une forme d'apothéose où tout n'est plus que confusion pour s'achever dans une espèce d'apaisement illusoire, un trompe l'oeil très Fenêtre sur cour où l'on se dit que le prof et l'élève, complices désormais, n'ont pas fini de sévir. Jubilatoire. A suivre... comme dirait Claude Garcia. Le jeune homme, visage d'ange, corps gracile et délicat incarne au premier abord la douceur et l'innocence. Mais parfois sur sa frimousse parfaite passe l'ombre cruelle de l'ironie. Le professeur, comme nous, se laisse prendre par cette apparence inoffensive. Et à un moment on ne sait plus qui du prof ou de l'élève manipule l'autre. Qui admire l'autre, qui le désire peut-être, ou l'idéalise ? Le professeur envie t'il son élève pour son talent, lui qui n'a réussi qu'à écrire un roman médiocre ? C'est un peu comme si Verlaine avait trouvé son Rimbaud et voulait le façonner comme il l'entend. Et les références pleuvent à chaque scène. Comment ne pas évoquer le Visiteur du Théorème de Pasolini puisque Claude parvient à tour de rôle, en fonction des exigences de son prof qui réclame un peu plus d'aspérités, d'obstacles, à séduire chaque membre de la famille très ordinaire de son copain ? D'abord le fils, Rapha, garçon quelconque, sans charme ni talent. Puis le père (Denis Ménochet, acteur impeccable et décidément "transformiste"), brave type fruste, bon père, bon mari quoique vaguement macho mais finalement fragile et harcelé dans son travail. Et la mère (Emmanuelle Seigner, insaisissable, lasse et troublante), la femme qui s'ennuie le plus sur terre et rêve de véranda, son Maison & Travaux continuellement à la main. Et Claude n'a qu'à paraître pour capter l'attention. Il trouble et ensorcelle avec un minimum d'effets (Ernst Umhauer est une révélation).

    Jamais encore il ne m'avait été donné de ressentir cette impression qu'un film s'écrit au fur et à mesure qu'on le regarde alors que le scenario est une impressionnante mécanique de précision. Ce n'est d'ailleurs sans doute pas un hasard si à un moment Germain et sa femme (Kristin Scott Thomas, sensationnelle en gérante d'une galerie d'art très spéciale, mais menacée de fermeture) vont au cinéma et s'arrêtent devant l'affiche de Match Point de Woody Allen. Leur couple d'intellos petits bourgeois, complice et finalement fragilisé ou mis à nu par l'intrusion de Claude, n'est pas sans rappeler celui que formait Woody Allen et Diane Keaton dans Meurtre mystérieux à Manhattan. On rit beaucoup à voir s'affronter leurs points de vue sur la vie, les êtres, l'art, le talent ou le génie. Et à observer leur hypocrisie aussi car le regard méprisant que porte le jeune homme sur la "famille ordinaire" reflète sans aucun doute leur propre opinion. Jusqu'où, sous prétexte de création, sont-ils capables d'aller pour que le récit de Claude devienne une oeuvre littéraire ? L'interprétation d'une oeuvre étant un des thèmes récurrent du film, notamment au travers de la galerie de la femme de Germain. On peut dire tout et n'importe quoi à propos d'une oeuvre, empiler des mot, s'extasier et parler d'art. La double apparition de Yolande Moreau en jumelles est un régal !

    Et à la question "peut-on abandonner toute morale sous prétexte de génie ?". Fabrice Lucchini répond sans hésitation "bien sûr, sinon, on ne lit pas Céline." Et l'acteur débarrassé de la moindre emphase du show man dont il est capable (un régal pour moi qui suis fan par ailleurs) est parfait dans ce rôle idéal du prof de français hyper cultivé. En rien un rôle de composition, puisqu'il empoigne sans cesse dans ce film tous les ouvrages dont il nous parle depuis des années. Flaubert en priorité. Un film qui donne envie de lire et qui brasse un nombre incalculable de thèmes sans sombrer dans un salmigondis psychologisant. Efficace, jubilatoire, cruel, immoral, simple et complexe. Le meilleur Ozon ?

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    Et n'oubliez pas que vous pouvez poser des questions à Denis Ménochet (formidable une fois encore ici), sur ce film mais pas uniquement bien sûr. Je vous laisse jusqu'à dimanche soir, le temps pour vous de voir le film.

  • DENIS MÉNOCHET RÉPOND A NOS QUESTIONS

    Vous le savez depuis plusieurs années, Denis Ménochet est pour moi un garçon acteur indispensable. Le genre qui "grandit" de film en film.

    Vous allez me dire qu'il y a quelques garçons indispensables sur ce blog. Je suis d'accord, sauf que 99 % d'entre eux n'atteindront jamais la destination qui passe par cette route. Tans pis pour eux

    Mais parfois, miracle de la toile, des rencontres se font.

    Ce qui a attiré Denis ici c'est ce titre qu'il a découvert par l'intermédiaire de son agent. Evidemment je lui en voulais à mort un peu à cause de ceci... mais je peux être magnanime et j'ai finalement accepté sa contrition. Je vous passe les détails sur la façon dont nous nous sommes "rencontrés" car il y a de jolies choses (un peu étranges quand même) que je veux absolument garder pour moi...

    Aujourd'hui, à l'occasion du très attirant film de François Ozon dans lequel il est le mari d'Emmanuelle Seigner et qui sortira ce mercredi 10 octobre

    denis menochet,dans la maison de françois ozon,cinéma

    et en accord avec Denis qui accepte de répondre à une interview (en exclusivité mondiale) pour ce blog, je vous propose de participer à cet échange en lui posant des questions si vous le souhaitez.

    Je vous invite donc à m'envoyer vos questions à uupascale@gmail.com Je les lui soumettrai et vous livrerai ses réponses, dès que possible, car depuis des mois, tant mieux pour lui et pour nous, il enchaîne les tournages.

    Souvenons-nous que même s'il travaillait déjà depuis des années, c'est Tarantino, un américain, qui nous a mis face à ce comédien français dans un film prodigieux Inglourious basterds. Denis Ménochet partage avec Christoph Watlz, terrifiant, la capitale et exceptionnelle scène d'ouverture du film. Il est Monsieur Lapadite contraint de faire le choix de sauver sa famille ou protéger ses voisins juifs qu'il cache dans sa cave. La scène époustouflante, renversante est inoubliable et l'un des moments de bravoure du film. Au verbiage obséquieux du nazi manipulateur répondent les doutes, les silences et les larmes de Monsieur Lapadite (Denis). 

    Petite piqûre de rappel :

    Les américains ont essayé de nous piquer Denis puisqu'il a également été de l'aventure Robin des Bois de Ridley Scott (excusez du peu), mais heureusement les réalisateurs français l'ont ramené au bercail. Nous avons entre autre pu le voir en prince charmant chez Mélanie Laurent dans Les adoptés, en ex para traumatisé chez Julie Delpy dans Le Skylab, en amoureux inconsolable et maladroit chez Cécilia Rouaud dans Je me suis fait tout petit. Apparemment, il aime travailler avec des filles...

    A vos plumes claviers donc, soyez imaginatifs et drôles comme vous savez l'être afin que nous sâchions TOUT ce que nous avons toujours voulu savoir sur Denis Ménochet sans jamais oser lui demander.