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LA FORCE

l'a abandonnée et son absence va désormais peser très lourd sur la saga qui n'en finit plus de ne pas finir. Lors du tout dernier Rogue One, j'ai dit que son apparition de deux secondes était magique même si elle a été soumise à de nombreux trucages. Mais elle se retourne, elle prononce : "espoir" et l'émotion est là.

21 octobre 1956 - 27 décembre 2016

pECb5.jpgSa carrière n'a pas été éblouissante comme elle aurait dû l'être mais elle marque à tout jamais l'histoire du cinéma. Et l'émotion dans l'épisode 7 le Réveil de la force, c'est encore à elle qu'on la doit. Elle a eu l'intelligence de comprendre que ce rôle écrasant de Leia Organa, elle n'avait pas d'autre choix que de l'aimer et de partager sa vie avec elle. Elle est tellement devenue une icône qu'elle apparaît dans plusieurs films en jouant son propre rôle, celui de Carrie Fisher, actrice mythique mais brisée, de presqu'un seul rôle mais inoubliable.

Sur les photos des tournages elle a toujours semblé heureuse, joyeuse, elle avait 20 ans et elle s'amusait. Elle était toute petite et les autres personnages semblaient toujours la protéger.

carrie fisher,princesse leia

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Qu'elle ait sombré et succombé à bien des démons  comme beaucoup de jeunes acteurs devenus stars trop vite sans suffisamment de protection, prouve sans doute son extrême fragilité, mais elle est à tout jamais "la Leia Organa au centre des meilleurs souvenirs de tant d'êtres humains", fille d'Anakin Skywalker et de Padmé Amidala, sœur de Luke Skywalker, femme de Han Solo, mais aussi la fille de Debbie Reynolds et Eddie Fisher. Et pour évoquer sa vie, ses bonheurs, ses douleurs... il suffit et il vaut mieux lire la bouleversante lettre qu'elle a écrite il y a trois ans : "Leia joue tandis que je continue à payer et payer et payer... Je pâlis tandis que vous flamboyez"...

Chère princesse Leia,
Je ne voudrais pas être présomptueuse en vous appelant Leia tout court, ça impliquerait une familiarité dont je ne souhaite pas présumer. Et bien que certains puissent dire que nous nous ressemblons au point de pouvoir être prises l'une pour l'autre –  si nous nous mettions mystérieusement d'accord pour nous habiller de la même manière banale et que vous refusiez enfin, raisonnablement, de vous soumettre aux rigueurs de cette coiffure tapageuse et absurde –, bref (mais enfin !), je pourrais passer pour vous avec quelques ajustements mineurs et vous pourriez passer pour moi avec des transformations sensiblement plus importantes. Mais est-ce que mon esprit s'accorderait à votre physique ?

J'ai passé près des deux tiers de ma vie à traverser des galaxies dans ces putains de bottes en cuir blanc. J'ai même essayé de répondre de vos actions, d'expliquer les motifs éventuels de choix que l'une de nous n'a pas su faire. Mais alors qu'on se souviendra éternellement de vous flânant dans des paysages infestés d'étoiles, vivant pour toujours dans les imaginations et sur les écrans, je végète bruyamment dans ce tristement célèbre placard des célébrités – à grossir, prendre des rides, me voûter et m'abêtir avec l'âge.

Nous voilà dans notre propre tableau à la Dorian Gray. Vous : douce, sûre de vous et droite dans vos bottes, condamnée pour toujours à la grande et enviable prison de l'aventure intergalactique. Moi : luttant de plus en plus contre le syndrome de stress post-galactique, portant vos cicatrices, grisonnant vos cheveux éternellement noirs et ridicules.

Vous agissez toujours en héroïne ; je la sniffe, dans une piètre tentative d'atténuer l'éclat de votre frénétique cinéma intergalactique. Vous récoltez la gloire ; je cède à la vieillesse. Vous : tellement en forme physiquement et si pétrie de bonnes intentions que cela me rend folle – en tout cas, quelque chose me rend folle. Tandis que vous combattez le côté obscur avec vos manières légères et lumineuses, je suis dans la fosse du Sarlacc, couverte par les sucs organiques infâmes de Jabba.

Cela prendra-t-il fin un jour ? Probablement pas, mais, moi, je prendrai fin. J'en suis assez certaine. Mes suites s'arrêteront fort heureusement enfin, tandis que les vôtres délimiteront et engloutiront une ère.

 

Quoique vous soyez condamnée à rejouer les mêmes sept heures d'aventures sur un laps de temps de maintenant presque quatre décennies chahuteuses, au moins vous avez bonne mine quand vous combattez le mal. J'ai l'air habitée. Mes yeux amusés et envieux animent un visage bouffi et abîmé par l'âge. N'étais-je pas censée rester joyeusement figée dans l'ambre de notre image projetée, repoussant la rétention d'eau, le poids et les rides de la même façon que vous combattiez pour la gloire de… c'était quoi déjà, le but de cette foutue histoire – un univers rayonnant de paix et d'équité, des Ewoks cabriolant dans des champs remplis de force ? N'étais-je pas censée le rester ? Dites, ne l'étais-je pas ?

De nos destinées tout sauf partagées (si elles furent partagées, c'est d'une façon insalubre), quelle qu'ait été ou sera celle de Leia, celle de Carrie sera, au moins périodiquement, dérisoire et décevante, rongée par la commisération, vieille et surexposée, rendue triste et hors de propos en comparaison avec les aventures riches et ininterrompues de son homologue. Joue-le de nouveau, Han ! Leia joue tandis que je continue à payer et payer et payer. Je suis Carrie Fisher de Star Wars – le côté sud de Star Wars, près de l'ancienne maison abandonnée des Vador.

Je pâlis tandis que vous flamboyez. Je me voûte tandis que vous tirez juste et défendez le droit. Oh ! je sais, il y a pire. Ce pire se rassemble dans mon dos et hante mes jours futurs pleins de divertissements. Mais le pire cède au meilleur – Dorian Organa cède à Carrie Gray. Nous gagnons tous à la fin, n'est-ce pas ? Sinon définitivement, au moins pendant un nombre limité de jours sympathiques et inéluctables. Elle est la Leia Organa au centre des meilleurs souvenirs de tant d'êtres humains. Brillant dans la chaude lumière de notre nostalgie de la science-fiction.

Notre Aldérande, envolez-vous avec nous, mais où que vous alliez – au-dessus de la colline ou de cette fichue Cité des nuages, dans le palais de Jabba ou aux urgences, en haut, en bas ou à travers –, faites de votre mieux pour faire ce que je fais : faites en sorte de profiter du voyage. Laissez tomber la coiffure, mais profitez du voyage !

Amitiés, Carrie

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Un maillot de bain et une coiffure inoubliables, irremplaçables :

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Des millions de fans bien tristes partagent le chagrin de sa famille, ses amis, ses partenaires :

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Commentaires

  • Cette lettre est d'une tristesse sans nom.... :(

  • Oui comme je te disais... plein de lucidité et de désillusions je trouve... Triste.

  • Bouleversant
    Quel boulet d'être une princesse des galaxies.....
    Sa maman est avec elle.....1 journée..pour prendre la même direction.....celle des étoiles ✨

  • Oui être Princesse n'est pas gage de bonheur.

  • - Un homme te dévisage au rayon "apprenez à vous cultiver"
    Je me souviens de cette réplique de Carrie Fisher alias Marie dans le film "Quand Harry rencontre Sally"
    Un très bon rôle... dans notre galaxie

  • C'est très joli. Merci pour ce joli souvenir.

  • Une belle personnalité s'en est allée. :( Elle restera évidemment Leia à jamais même si elle n'était pas que ça (mais bon ça reste Leia, faut être réaliste). Cette nouvelle m'a encore plus fendue le coeur en apprenant le décès de Debbie Reynolds!

  • J'ai été triste et ai pensé à elle(s) pendant deux jours. C'est rare que ça m'arrive pour des gens du show biz.
    Elle était vraiment touchante cette Carrie.

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