Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LES ALGUES VERTES

de Pierre Jolivet ***

les algues vertes,pierre jolivet,céline salette,nina meurisse,pasquale d'inca,jonathan lambert,adrien jolivet,julie ferrier

Avec Céline Salette, Nina Meurisse, Pasquale d'Inca, Jonathan Lambert, Adrien Jolivet, Julie Ferrier

Inès Léraud est journaliste free-lance (comprendre qu'elle n'est salariée d'aucune "institution"). Ses émissions radiophoniques concernant l'écologie ont du succès jusqu'au jour où le responsable de la radio leur donne un coup d'arrêt brutal.

Les révélations de cette lanceuse d'alerte dérangent mais elle décide de continuer seule ses investigations après la mort de nombreux animaux et de trois personnes sans doute due à leur proximité avec les algues vertes sur le littoral breton. Elle s'installe dans la région avec sa compagne afin de continuer à enquêter et à faire remonter au plus haut le résultat de ses recherches.

Cette histoire vraie relate le combat d'une femme seule qui découvre peu à peu comment le silence s'est installé autour d'un désastre écologique. Les pressions, la violence et les menaces qu'elle subit ne l'arrêtent pas. Ce qu'elle découvre est révoltant.

Le film est très didactique et peut-être la forme documentaire aurait-elle mieux convenu. En tout cas il est l'adaptation de la bande dessinée d'Inès Léraud et Pierre Van Hove Algues vertes, l'histoire interdite et nous permet d'accéder (si on n'a pas suivi l'histoire encore récente et dont le procès intenté par les familles éprouvées est actuellement en appel) à des révélations scandaleuses. On comprend donc de façon absolument simple et claire que ces algues vertes sont générées par l'industrie agro-alimentaire et notamment les élevages de porcs qui produisent du lisier qui en pourrissant produit cette marée verte qui elle-même génère de l'hydrogène sulfuré, gaz toxique voire mortel.

Toutes les données théoriques sont bien démontrées. Ensuite Inès s'oppose aux personnes qui défendent les intérêts de la Région (très étonnant Jonathan Lambert), de l'industrie agroalimentaire et de la FNSEA. Les différents points de vue de ce combat dérangeant sont relativement bien évoqués. Les agriculteurs ne sont par contre représentés que par un seul homme d'abord très menaçant et inquiétant.

Pierre Jolivet, cinéaste engagé, livre une histoire édifiante menée de façon calme et sereine, sans rage ni cri par Inès Léraud, magnifiquement incarnée par Céline Salette (qui ressemble étonnamment à Jane Birkin). Le propos est sans aucun doute solidement documenté. Pour l'aspect plus cinématographique de l'ensemble, rien de transcendant. De bons acteurs au service d'un sujet sensible et quelques scènes qui montrent la vie privée plutôt paisible de la journaliste avec une excellente Nina Meurisse qui attend sagement à la maison et soutient sans faille sa compagne.

Je recommande de voir ce film.

Commentaires

  • Même avis que toi. J'ai entendu Pierre Jolivet dire qu'il ne voulait surtout faire un documentaire, il ne sait pas faire ; il tenait à une fiction. Je te conseille la BD qui entre davantage dans les détails ; du coup, c'est encore plus écoeurant et inquiétant. As-tu entendu ce matin : le tribunal administratif de Rennes donne 4 mois à l'Etat pour "renforcer la lutte contre les algues vertes".

  • Je lirai la BD.
    Ce n'est pas un grand film mais vraiment honnête, documenté et très bien interprété.
    Je n'ai pas entendu cette excellente nouvelle.

  • Même s'iln'a pas spécialement d'idées de cinéma, j'ai beaucoup aimé ce film‧il m'a aussi mise très en colère contre la FNSEA et cet agribusiness de l'elevage intensif.

  • C'est sûr, la forme n'a rien de transcendant.
    Le mec de la FNSEA est à baffer avec ses justications bas de gamme ("mes parents étaient agriculteurs...").

  • Mais tellement ! Bah mes grands parents étaient éleveurs laitiers, leurs enfants ne mangent pas de viande, et parmi les petits enfants, il y a moi qui suis devenue végane. Ca veut rien dire ! C'est juste qu'il veut rouler en BM pendant que la plupart des agriculteurs croulent sous les dettes. Je déteste ces lobbys qui dirigent le gouvernement ! (a y est, je me suis énervée).

  • Le film pointe bien les contradictions mais n'est pas pour autant blanc ou noir.
    Je comprends que tu t'énerves.
    Je me suis baignée 4 fois en normandie récemment. Un jour le grand large avait ramené des algues. Je me suis demandée de quelle couleur elles étaient. Pas vert fluo. Ouf.

  • Bonjour Pascale
    Le film vu hier m'a donné envie de lire la BD (que je demanderai à la rentrée via le "système de prêt de livres" de l'AMAP dont je fais partie). Même si je n'y ai pas "appris" grand-chose (j'avais déjà quelques informations sur le sujet...), je l'ai effectivement trouvé très pédagogique. Mais c'est davantage une "fiction" sur le parcours de la journaliste qui, après des chroniques radio, en é tiré le scénario de la BD, que l'adaptation directe de la BD, à ce que j'ai cru comprendre. Le problème de l'élevage intensif en Bretagne est surtout quantitatif: trop de porcs dans un espace restreint =. trop de lisier, davantage que la terre ne peut en absorber, le nitrate se retrouve donc dans les rivières(et l'eau jadis "potable" en devient imbuvable), puis dans la mer, où il favorise la pousse des fameuses algues... que la marée amène sur les plages en quantité démesurée!
    Un film à voir, même si, au départ, les spectateurs "lambda" ne connaissent pas le sujet: ils comprendront!

  • Bonjour tadloiducine.
    J'avais bien entendu parler des algues à l'époque du scandale sans me douter que c'était aussi grave et dégueulasse.
    Ce film bien traité est utile.

Écrire un commentaire

Optionnel