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  • Les brigades du Tigre de Jérôme Cornuau°

    Prenez des anarchistes, des truands, des flics ripoux, des politiciens véreux, un prince et une princesse, une jolie pute au grand coeur et des incorruptibles... secouez fort (sinon ça fait des grumeaux), agitez votre caméra, montez, développez et appelez cela "Les Brigades du Tigre".

    Et oui, shame on me, je n'ai pas aimé, je me suis ennuyée, et l'ennui, je ne le pardonne pas. Pourtant, je me rendais à la projection de ce film fraîche et pure comme l'agneau qui vient de naître car je fais partie d'une espèce en voie de disparition qui n'a vu aucun épisode de la série culte...bien que faisant partie d'une génération que les moins de vingt ans etc, etc... Autre lacune, je n'avais pas révisé mon programme de terminale (qui date  de l'avant-dernière canicule il faut le reconnaître !!!) et j'avoue que les emprunts russes, la triple entente et les De Dion Bouton, j'avais un peu zappés... et ce ne sont pas les tirades ampoulées des protagonistes qui vont me permettre de repasser le bac avec succès.

    Sinon, le film habillé d'une bande son et musicale tonitruante est plus qu'étrange et ne cesse d'osciller ou d'hésiter entre comédie burlesque et drame épouvantable. Les scènes s'enchaînent (essayez de répéter ça 10 fois sans bafouiller...) de façon frénétique et on imagine bien des cartons explicatifs venant s'insérer sur l'écran entre chaque scène. L'écran dégouline de millions de dollars : reconstitution appliquée, casting luxueux (quand je pense que je connais des réalisateurs... enfin, au moins un, avec une sensibilité à fleur de peau qui ne trouve que rarement leurs financements !!!). Les personnages étant aussi attachants et attirants que ma feuille d'impôts... je parlerai du casting, qui étonnamment semble très concerné, très concentré, consciencieux et même zélé et qui pourtant ne m'a pas impressionnée.

    Clovis Cornillac (par ailleurs toujours excellent et différent) a le visage figé dans une  expression unique : la contrariété, mou boudeuse, front plissé. Jacques Gamblin semble fatigué et pressé d'en finir (il est d'ailleurs exaucé). Edouard Baer se régale en dandy cynique mais amoureux. Stefano Accorsi m'a paru irréprochable. Thierry Frémont surjoue honteusement un anarchiste accro à l'opium et sadique. Olivier Gourmet, acteur dramatiquement belge, essaye de nous la jouer (ou de se la jouer) acteur méridional avec accent à couper au couteau ("oh pute vierge" ah ah ah !!!). A deux reprises, il tente même le double salto arrière : un fourire... ce qui lui est aussi naturel que les larmes chez Bozo le Clown. Léa Drucker est adorable. L'arrière garde de cinquantenaires et plus (Philippe Duquesne, Gérard Jugnot, Didier Flamant...) assure le minimum syndical. Je n'oublie pas Diane Kruger qui porte comme personne la robe et les oripeaux de princesse : en princesse anar, passionnaria sacrifiée, elle est impériale et raide comme un passe-lacets. Elle nous présente une cinquantaine de fois son profil parfait, sa plastique irréprochable et sa chevelure impeccable... mais jamais, sous son teint de porcelaine, on ne sent vibrer la passion.

    Tout ceci est assez long voire interminable, entrecoupé de scènes d'Opéra ("Yvan le Terrible") sensées être explicatives des motivations de chacun mais qui plombent encore davantage l'atmosphère parfois lourdingue.

    Je terminerai en disant que c'est d'une brutalité, d'une sauvagerie et d'une violence inouïes et que c'est d'autant plus surprenant que, je le répète, ce film ne sait pas toujours s'il est une farce ou un drame.

    J'arrête avant que ça ne ressemble à une entreprise de démolition...

  • Enfermés dehors d'Albert Dupontel**

    Albert Dupontel a sniffé beaucoup de colle et son film a été fait sous les effets des vapeurs de super-glue... Si ce n'est pas le cas : appelez une ambulance. 

    Si "Enfermés dehors" fait partie de la catégorie sitôt vu/sitôt oublié il permet quand même de passer un bon moment. Sono à fond, couleur verdâtre, image agitée de secousse, cet ovni complètement destroy qui fonce dans le mur à toute allure est drôle. Albert Dupontel est un doux rêveur et un poète mais ça ne se voit pas au premier coup d'oeil tant son film est ravagé.

    Clodo crado et puant, il trouve un uniforme de police ("tu sais pas lire, c'est écrit dessus") et tente de le rapporter au commissariat où il est rapidement et brusquement éconduit. Très rapidement, il réalise comment le prestige de l'uniforme peut lui faciliter la vie, ne serait-ce que pour manger, et aussi lui permettre de venir en aide à une maman qui a perdu la garde de son enfant. Avant d'arriver à ses fins, il sera écrasé (deux fois) par une armoire, ratatiné (deux fois) dans une épicerie, percuté (deux fois... le comique de répétition c'est bien mais il ne faut pas en abuser) par une mobylette lancée à vive allure, suspendu à une antenne au-dessus du vide, il aura le crâne plus ou moins fendu, les dents écrabouillées sur une portière de voiture... J'ai dû en oublier. C'est horrible, mais c'est marrant. Dupontel c'est le coyotte de Tex Avery, pas moins, donc, je confirme, c'est drôle.

    Près d'Albert, d'anciens Deschiens au top de leur crassitude, un ex Monthy Python, Madame Dupontel, une ex Lequesnoy... et tout le monde s'amuse sans rire. Un ovni, je vous dis.

  • INSIDE MAN de Spike Lee ****

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    Avant toute chose : ne pas se laisser impressionner par le titre peu engageant de ce film de Spike Lee car c'est à une véritable leçon de cinéma à laquelle on assiste ici.

     

    Voilà du 7ème Art avec un grand 7, le meilleur polar,  le hold-up le plus grisant depuis... depuis quand déjà ??? Certains films incontournables et exemplaires du genre noir-dépressif sont clairement nommés dans le film : "Un après-midi de chien" ou "Le Parrain" mais Spike Lee n'a plus rien à envier aux maîtres. Ce film devrait, DOIT se hisser au panthéon des films incontournables. Il devrait devenir un modèle. Spike Lee nous avait déjà offert un grand moment avec sa "25ème heure" mais ici, pour ses 20 ans de carrière, c'est une pure merveille.

     

    Que dire ? Le braquage a lieu dans les toutes premières minutes pour se transformer illico en prise d'otages. C'est vif, énergique et la caméra virtuose ne nous offre aucun répit alors que le film n'est absolument pas monté façon clip avec  image sautillante et différente toutes les deux secondes. La maîtrise est totale, experte. On est scotché avec la mâchoire posée sur les genoux, façon Loup de Tex Avery. A partir de là, Spike Lee nous promène comme il promène les flics, dans un labirynthe abscons de motivations. Que veulent les braqueurs, quels sont leurs exigences, leur mobile, leurs revendications ? Avez-vous déjà vu des cambrioleurs dans une banque qui ne touchent pas le moindre billet ? Non ? Vous allez le voir et vous n'en croirez pas vos yeux !!! Par ailleurs, astuce géniale, dès leur arrivée dans la banque les braqueurs font déshabiller tous les otages pour leur faire porter une combinaison et un masque et hop... dès lors voleurs et otages sont absolument impossibles à identifier, à différencier. L'envie est forte de décortiquer ce film prodigieux tant il recèle de trésors mais ce serait au risque de révéler les méandres de son cheminement. Donc, il vaut mieux le laisser découvrir aux veinards qui ne l'ont pas encore vu... Par ailleurs, même s'il s'agit d'un film de genre, Spike Lee n'oublie pas d'aborder (même si ce n'est qu'en les effleurant ici) les thèmes qui le hantent tels que le racisme ou le communautarisme.

     

    Il n'y a pas que l'histoire et le génial réalisateur qui sont à louer ici, l'interprétation est à l'unisson. Denzel Washington coiffé d'un improbable chapeau impose comme toujours son magnétisme et sa classe naturelles, Willem Dafoe, loin de ses rôles de méchants caricaturaux est un flic convaincant, Chiwetel Ejiofor joue les seconds couteaux avec une belle présence et Jodie Foster, divinement belle, est énigmatique à souhait. Cerise sur le clafoutis, je n'oublie pas Clive Owen (et je retire tout ce que j'ai dit à son sujet à propos du calamiteux et bien nommé "Dérapage") dont Spike Lee a enfin compris que ce garçon ne doit pas jouer les séducteurs de pacotille, mais qu'il est de la trempe des pseudo- méchants d'anthologie (rôle déjà amorcé dans le brillant "Sin City"). Cet acteur a un charme fou, une présence indiscutable et un charisme évident. Il passe la plus grande partie du film le visage recouvert d'un  masque et cela n'enlève rien à son incontestable et forte personnalité. Au contraire, cette finesse du scenario tendrait à le rendre plus que sympathique puisque cela laisserait entrevoir un ego bien contrôlé de taille normale...

  • L'Âge de Glace 2***

    Retrouver Manny Le Mammouth solitaire, dernier de son espèce, Sid le Paresseux en quête de "reconnaissance" et Diego le Tigre aux dents de Sabre qui craint l'eau est un pur moment de rock'n'roll.

    Pourtant la vie n'est pas simple dans ce "western animalier antartico-écolo" et face au réchauffement de la planète et à la fonte des glaciers, les trois amis sont contraints de quitter leur Eden afin de fuir le glacier qui risque à tout moment de s'effondrer sur eux. C'est donc à l'exode de la faune de l'ère glaciaire que nous assistons... et c'est réjouissant de la première à la dernière minute. Au fil du voyage et des rencontres, le rythme ne faiblit pas et l'on rit beaucoup aux mésaventures parfois cocasses, parfois tendres et émouvantes de cette faune antédiluvienne qui recrée une sorte d'Arche de Noé sur la banquise. Les dialogues sont toujours percutants avec un casting de voix haut de gamme : Gérard Lanvin en mammouth et Vincent Cassel en tigre.

    Quant aux thèmes abordés, on passe du très actuel changement climatique, à la tolérance, l'acceptation des différences et aux valeurs immuables telles que l'amitié et l'amour... Comme dans le premier opus, tout cela est entrecoupé de saynètes délirantes où une espèce de rongeur amoureux fou de son gland-doudou subit les pires tourments pour que l'objet de son amour ne lui échappe pas !!!

    N.B. : il n'est absolument pas utile et nécessaire de se munir d'une caution justifiant le choix de ce film...  style moutard de moins de 8 ans qui couinera tous les quarts d'heure "j'veux faire pipi" pour entrer dans une salle qui projette "l'Âge de glace"...

  • Jean-Philippe de Laurent Tuel***

    Comment aurait été la vie si Johnny Halliday n'avait pas été chanteur ? Si Fabrice Lucchini n'avait pas été acteur ??? On se sent un peu obligé de se poser la question en voyant ce film et de reconnaître que sans doute ça n'aurait pas changé grand chose au destin. Néanmoins, la première idée de génie (n'ayons pas peur des mots) de ce petit film épatant est d'avoir fait interpréter le rôle de Johnny par Jean-Philippe Smet himself, ou l'inverse, on y perd un peu son latin.

    En tout cas, Fabrice, le plus grand fan de Johnny se réveille un jour, après un choc, dans un monde où Johnny n'a pas existé et, d'abord désespéré, il se ressaisit et part à la recherche de Jean-Philippe Smet dans l'idée de lui raconter son destin. Il le retrouve, patron d'un bowling, le bien nommé Olympia. A partir de là, il faut convaincre Jean-Philippe, à 60 ans passés, de devenir Johnny, l'Idole des Jeunes. Fabrice est convaincant, on s'en doute (c'est Lucchini tout de même) et Jean-Philippe se laisse façonner à la mode Johnny ce qui donne lieu à une succession de scènes cocasses, émouvantes ou carrément enthousiasmantes. Fabrice raconte sa vie à Jean-Philippe qui est vraiment estomaqué d'apprendre qu'il a eu une fille avec Nathalie Baye : "ouah, c'est mon actrice préférée !". Fabrice réécrit en une nuit une cinquantaine des plus grands tubes qui ont fait la gloire de Johnny. Fabrice interprète à la guitare "on a tous en nous quelque chose de Tenessee" puis Jean-Philippe prend la guitare et là, fan ou pas, il se réapproprie la chanson et on a le frisson. Pas de doute : Johnny, c'est le patron.

    On n'aurait pas donné cher de cette histoire abracadabrantesque dont on se demandait où était l'intérêt. Et bien, l'intérêt c'est Johnny et c'est Fabrice et franchement, c'est un régal de les voir. Johnny, bon acteur, gueule de ciné, docile et bien dirigé ou assez malin et humble pour ne pas en faire des caisses est touchant et plus que convaincant. Quant à Fabrice, anesthésié par la star peut-être ou acteur intelligent, il est d'une retenue, d'une discrétion et d'une simplicité plus que bienvenues et totalement en accord avec le personnage. Mais ce qui déconcerte le plus c'est de voir cet homme, d'ordinaire plutôt envahissant et extraverti, complètement subjugué par son idole. Il s'efface tout à fait devant Johnny dès qu'il est à l'écran et les regards énamourés qu'il lui jette, pleins d'audace et d'émotion sont vraiment touchants. Fabrice semble être à la fois le petit garçon ébloui par L'Eternel et le grand frère qui protège et encourage. Cet aspect de leur relation est assez fascinant.

  • Firewall de Richard Loncraine*

    Monsieur et Madame "Vive l'Amérique" vivent avec leurs deux rejetons dans une maison à Seattle... la ville où il pleut 360 jours par an ; ça je le savais déjà grâce à certaines nuits blanches... La maison ? Elle est grande comme le Musée du Louvre et pleine de baies vitrées comme la pyramide. Normal, madame est architecte. Monsieur est responsable informatique/superviseur dans une grande banque. Bref, des gens comme vous et moi, enfin, surtout comme vous ! Les rejetons ? Deux têtes à baffes congénitales de 8 et 14 ans (qui en paraissent respectivement 4 et 18) qui passent leur temps à se balancer des noms d'oiseaux : "t'es vraiment qu'une idiote...!!!", "ouais ben c'est plutôt toi qu'est un idiot...!!", sous le regard attendri de la mère qui réplique du tac au tac "y'a pas d'idiot ici, ni d'idiote". Le père, comme tous les pères américains, cherche ses clefs pour partir au boulot en arpentant le musée de long en large et en souhaitant bon courage à la mère qu'il admire au-delà de tout parce que franchement s'occuper de deux enfants et travailler, c'est pas donner à tout le monde et il sait pas comment elle fait. Chapeau bas madame la Marquise. Néanmoins le père est un père très présent et il n'hésite pas à dire en pleine réunion "je rentre chez moi, ce soir c'est soirée pizza". Du coup, on n'a pas droit à : "Oh, Jack non, tu ne vas rater le match de base-ball de "tête à baffes", tu ne peux pas lui faire ça, oh non Jack, non, pas ça !!!". Mais il faut bien qu'il y ait une ombre au tableau idyllique de cet american way of life et donc, l'autre option qui ternit le bonheur des familles dans les films outratlantiqués c'est.... : l'asthme. Le petit est atteint d'asthme... oui mais pas l'asthme à deux balles comme vous avez chez vous (enfin surtout chez moi) non, non l'asthme quatre étoiles, XXL, l'asthme qui fait qu'à chaque contrariété c'est le choc anaphylactique avec seringue d'adrénaline plantée dans le sternum façon Pulp Fiction. C'est un traumas pour la famille qui vit quand même l'épreuve dignement et plus soudée que jamais.

    Well, le décor est planté. Qu'est-ce qui peut bien leur arriver ? Le truc tout con en fait : la prise d'otage ! Surgi un méchant vilain (très classe tout de même, c'est Paul Bettany : miam) avec sa bande de : c'est qui le plus méchant ? Ils veulent, c'est simple comme Oui-Oui, que Monsieur le Banquier pirate le système informatique de la banque pour que les sous des dix clients les plus riches atterrissent sur leurs comptes aux îles Caïman ou un truc comme ça. Ils sont vraiment nuls ces truands, avec leur obsession de l'informatique et des billets verts, ils ont oublié d'aller au cinéma et ils savent pas qu'ils sont devant Indiana Jones en personne !!! Nous dans la salle, on rigole bien en pensant "z'allez voir ce que vous allez voir"... C'est quand même là que plusieurs décennies de cinéphilie s'écroulent parce qu'on est en droit de se dire que même si Harrisson Ford (et oui, c'est lui) peut encore sauver sa famille (bien essoufflé quand même dans les sprints...), comment il va faire pour sauver le monde dans Indi IV le retour ???

    Voilà, je passe sur les astuces et divers suspens scénaristiques qui nous emmènent au milieu de nulle part et où après une belle boucherie, Indiana repart bras dessus bras dessous avec la sainte famille (sans oublier le chien à GPS). Il ne manque que le drapeau et l'hymne américains.

    Pourquoi j'entre dans des salles où l'on passe de tels films : le masochisme.

  • Breakfast on Pluto de Neil Jordan***

     

    Ne vous y trompez pas, cette jolie fille...

     est un garçon .

     

    Patrick est un garçon. Il vit dans un bled paumé irlandais. A la naissance il a été abandonné par sa jolie maman qui cache un secret trop lourd à porter dans cette Irlande ultra catholique... Elle s’est échappée pour vivre dans la ville qui l’a engloutie : Londres. Patrick est élevé dans une famille d’accueil pas très chaleureuse et pas très compréhensive. Patrick aime depuis tout petit s’habiller en fille et il fait un peu/beaucoup honte à sa maman d’adoption. Assez jeune, il s’enfuira lui aussi pour échapper à cette famille.
    Patrick dès lors se fera appeler Pady, Kitten ou Patricia en assumant totalement son désir obsessionnel de changer de sexe. Il part à la recherche de lui-même beaucoup, de sa maman, énormément : « the phantom ladie », la femme adorée, idéalisée et de l’amour, tout simplement mais résolument. Au bout du voyage qui le ramènera au point de départ, il trouvera un père, « son » père. Et quel père…?

    En chemin, il se forgera une personnalité à hauteur de sa démesure mais pourtant faite de légéreté, de délicatesse, de fausse insouciance ce qui est plus commode pour traverser les épreuves. Patrick sera fragile comme une petite fille, espiègle comme un lutin, d'une gentillesse (absolument pas au sens péjoratif) déconcertante et c'est ce cocktail insolite et charmant qui le rend tellement attendrissant.

    Quelques aberrations scénaristiques n’empêchent pas d’aimer ce film à la folie. De rencontre en rencontre, Patrick traverse cette époque troublée des années 70 et sera même mis en cause dans un attentat de l’IRA (très réaliste) et soupçonné d’être un terroriste. Au cours de l’interrogatoire, plus que musclé, on passe brusquement à un film brutal et cru alors que jusque là, et malgré les difficultés du héros, on était plutôt dans la poésie et la douceur.

    Patrick, c’est Cillian Murphy qui habite ce rôle démesuré sans avoir l’air de forcer jamais. A aucun moment son jeu n’est caricatural, même si le personnage l’est, forcément. Et ce personnage rêveur on l’aime parce qu’il est un mélange de douceur, de naïveté, d’innocence, de bonté et pour le spectateur (fille ou garçon) comme pour certaines personnes qu’il rencontre, il est difficile de ne pas succomber. Patrick est irrésistible tout simplement et il habille son désespoir (très poignante scène où il supplie littéralement les terroristes qui le méprisent, de le tuer : « vous n’avez même pas une balle perdue pour quelqu’un tel que moi ! ») avec un humour et un optimisme inaltérables. Il sourit et rit beaucoup pour éviter que la vie ne soit que cette vallée de larmes…

    Ses rencontres sont à la fois cocasses et attendrissantes car étonnamment ce sont les hommes les plus virils et machos possibles qui tombent sous le charme de cette adorable personne. Elles peuvent être également d'une cruauté sans nom lorsqu'un "magicien" l'utilise, sous hypnose et lui fait revivre en public et à son insu, des scènes traumatisantes. Le public raffole et se tord de rire...

    Liam Neeson, Brendan Gleeson et Stephen Rea (entre autres) entourent avec bonheur Cillian Murphy mais c'est ce dernier qui  est magnifique, renversant et impressionnant dans un rôle remarquable et époustouflant.

  • Où vont-ils chercher tout ça ?

    "Jack... J'te jure"

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    "Dans la vie, y'a deux catégories d'hommes : ceux qui ont un flingue et ceux qui creusent. Toi, tu creuses".

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    Lui : "............"

    Elle : "!!!"

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    - "T'as d'beaux yeux tu sais.

    - Embrassez-moi".

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    "Mais moi, les dingues j'les soigne. J'm'en vais lui faire une ordonnance, et une sévère ! J'vais lui montrer qui c'est Raoul. Aux quatre coins de Paris qu'on va le retrouver, éparpillé par petits bouts, façon puzzle. Moi quand on m'en fait trop, j'correctionne plus, j'dynamite, j'disperse, j'ventile..."

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    "Vraiment ma chère... vous êtes le cadet de mes soucis"

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    "La vie c'est dur tout le temps ? Ou c'est seulement quand on est petit ?"
    "C'est toujours comme ça."

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    "Je suis ton père, Luke..."

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    "Play "as time goes by",  play it again Sam !"

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    "Nobody's perfect"

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    "Patricia, mon petit... je voudrais pas te paraître vieux jeu ni encore moins grossier. L'homme de la Pampa parfois rude reste toujours courtois, mais la vérité m'oblige à te le dire : ton Antoine commence à me les briser menu!"

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    "Ce ne sera pas trop dur pour vous, Madame Peel?"
    "Rien n'est jamais trop dur pour moi..."

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    "Certains hommes gagnent le monde, d'autres gagnent d'anciennes filles de joie et un voyage en Arizona. Au revoir."

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    "Si tu essayes de me cacher quelque chose, je te tue. Si tu déformes les faits ou si je crois que tu déformes les faits, je te tue. Si tu oublies quelque chose, je te tue. En vérité, il va falloir te donner un mal de chien si tu tiens à la vie. Est-ce que tu as saisi ce que je t'ai dit ? Fais un petit effort ou sinon je te tue."

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    "J'ai quoi dans le ventre?  Vous allez me dire ce que j'ai dans le ventre !" 
    "Tu as un monstre au fond de toi. Ces types ont piraté la navette où tu étais. Ils ont vendu ton cryotube à cet homme là. Il t'a mis un alien à l'intérieur de ton corps. Un spécimen très agressif. Il va sortir en te crevant la cage thoracique et tu vas mourir. D'autres questions ?"
    "Qui êtes-vous ?"
    "Je suis la mère du monstre."

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    "J'aime mieux le mal que tu me fais que le bien que me font les autres."

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    ""Tout va comme vous voulez, cher Monsieur ? On prend le frais, c'est ça ? Je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais un blanc circulant en plein Harlem avec une pancarte sur laquelle est écrit: "Je hais les nègres", soit il a un grave problème personnel à résoudre, soit il a quelques cases en moins."

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    "C'est pour les enfants que c'est terrible. Heureusement qu'ils n'en ont pas."

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    "100 hommes, quel courage..."
    "Oh, j'ai fait mieux depuis..."

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    "Oh, si, Dominique, amuse toi. Ca empêche de mourir."

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    "Avec Saul, ça fait 10. Ca devrait être assez, t'es d'accord ? Tu crois qu'il en faudrait un de plus ?... Tu crois qu'il en faudrait un de plus ! On en trouvera un de plus."

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    "Vous les humains, vous êtes à votre meilleur quand les choses sont au pire..."

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    "C'est pas que tu sois bon à rien ; tu es mauvais à tout"

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    "Ainsi s'éteint la liberté. Sous des applaudissements."

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    "On ne sent pas le cul quand on connait pas."

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    "Je suis heureux que tu sois ici avec moi. Ici, à la fin de toutes choses, Sam"

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    "Et earello en dorenna utulien. Sinome maruvan zt "Hildinyartenn" ambar metta"


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    Pierre Brochant :Il s'appelle Juste Leblanc
    François Pignon :
    Ah bon, il n'a pas de prénom ?
    Pierre Brochant :
    Je viens de vous le dire : Juste Leblanc. "Leblanc", c'est son nom, et c'est "Juste" son prénom.
    François Pignon :
    ...
    Pierre Brochant :Monsieur Pignon, Votre prénom à vous, c'est François, c'est juste ?

    François Pignon :Oui
    Pierre Brochant :Et bien lui, c'est pareil. C'est Juste !

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    Pierre Mortez : Je n'aime pas dire du mal des gens, mais elle est gentille.

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    Jim Lovell : Houston, on a un problème

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    Jack Dawson :Je suis le roi du monde !!

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    Lieutenant-Colonel Kilgore : J'adore l'odeur du napalm le matin

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    Je vais te faire une proposition que tu pourras pas refuser

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    Elle va marcher moins bien... forcément...

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    "Qui es-tu ? As-tu une femme ? Une petite amie ? Qui qu'elle soit, je vais la trouver. Je vais lui faire très mal. Et puis je te tuerai en face d'elle"


    à suivre...
     

  • El Aura de Fabian Bielinsky**

    El Aura est un film difficile à défendre et difficile à rejeter tant il est à la fois ennuyeux et fascinant.

    Le héros sans nom (l'acteur Ricardo Darin déjà présent dans le très grisant "Les Neuf Reines") promène sa carcasse muette, solitaire, fatiguée et épileptique en rêvant du hold-up parfait. Entre une forêt, un bordel, une cabane et un casino, le réalisateur nous balade, nous appâte et nous séduit, il dégomme la plupart de ses acteurs en insistant encore sur le suspens... puis il nous laisse en plan devant le générique de fin.

    La plupart du temps, je n'aime pas que le travail soit mâché par trop d'explications mais là, je me suis réellement perdue dans la forêt !!!

  • OUBLIER CHEYENNE de Valérie Minetto***

     

    Sonia est jeune, belle, elle aime la vie, son métier (prof de chimie), ses élèves et comme elle fait partie de ce monde pourri : elle s'y adapte.

    Chéyenne est jeune, belle, elle aime la vie mais comme ce monde pourri l'a exclue (elle a été licenciée), elle décide de quitter la ville et de s'installer à la campagne et d'y vivre en marginale (sans eau, sans électricité, sans chauffage...).

    Sonia et Chéyenne s'aiment d'amour et de passion mais elles se séparent car elles ne parviennent plus à concilier leur amour et les contraintes de leur engagement sans concession. La vie l'une sans l'autre s'organise mais c'est compter sans la force de leurs sentiments. Elles ne s'écrivent pas mais communiquent par télépathie ce qui peut être envahissant et donner lieu à des scènes à la fois cocasses et fortes qui permettent, mine de rien, de faire avancer l'histoire.

    Sonia fait des rencontres : Pierre (Malek Zidi, positif et radieux) qui tombe illico amoureux d'elle (on le comprend), et Béatrice (Guilaine Londez) qui ne conçoit l'amour que dans la souffrance qu'il procure et qu'on provoque chez l'autre... Chéyenne fait des rencontres : Edith (Laurence Cote, fragile et en colère), marginale comme elle mais encore plus jusqu'au boutiste puisqu'elle va jusqu'à refuser le RMI qui la ferait entrer dans le système et  lui devoir quelquechose.

    Sonia et Chéyenne s'aiment mais elles tentent de s'oublier alors que même la nuit est peuplée de rêves l'une de l'autre. L'oubli est impossible et elles vont se revoir pour chercher une solution, essayer de faire des concessions, comprendre les aspirations et motivations de l'autre, sans se trahir soi-même.

    Ce beau film d'amour absolu n'est absolument pas plombé par les tirades politiques ancrées dans le contexte social, au contraire, même si le discours paraît parfois un peu en-dessous de la maturité des héroïnes.

    Sonia et Chéyenne, ce sont Aurélia Petit et Mila Dekker (dont c'est le 1er film) et les deux actrices sont absolument sublimes, magnifiques, parfaites dans leur rôle respectif, d'une beauté évidente et les scènes où elles apparaissent ensemble sont d'une telle fusion qu'il va être difficile de les dissocier.