Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • Goran Bregovic

     

    Lui, est capable de me faire faire 400 kms dans la soirée pour le voir, l'écouter et vivre trois heures durant avec sa bande de furieux, au moins quarante personnes sur la scène (l'Orchestre des Mariages et des Enterrements, Le Choeur (divin) des voix Bulgares et ses poupées serbes qui tirent les larmes avec leurs plaintes déchirantes) un concert à chaque fois renouvelé, à chaque fois inoubliable.

    Serbe et croate, Goran fouille ses sonorités dans les Balkans et mélange une fanfare tzigane, des polyphonies traditionnelles, SA guitare, des percussions traditionnelles aux accents rock. Le rythme est endiablé, les voix du choeur des hommes font frémir...

    Le corps tout entier ne résiste pas car c'est plein de bruit et de ferveur, c'est Goran dans tout son éclat. C'est classique, féerique, magique, c'est flonflon et rock and roll, frémissant.

    Encore quelques dates en France :

    • le 30 mars à Sable Sur Sarthe (72),
    • le 31 mars à Eysines (33),
    • le 7 avril à Angoulême (16),
    • le 21 avril à Paris.


    Ne le ratez pas vous serez conquis !

  • SNOW CAKE de Marc Evans ***

    Alex prend Vivienne en stop un peu à contre coeur. Il est plutôt introverti (dans le sens « foutez-moi la paix »), elle est franchement extravertie (dans le sens irrésistible). Chemin faisant ils sympathisent. Un camion percute la voiture. Alex s’en sort sans une égratignure alors que Vivienne meurt. Alex, ravagé de culpabilité, souhaite rencontrer la mère de Vivienne. Il découvre qu’elle est autiste.

     

    En l’écrivant, je m’aperçois ce que ce résumé peut avoir de sirupeux et qu’il en effraiera plus d’un. Or, je me suis laissée cueillir par cette histoire douce et simple, pleine d’humanité et non, comme on pourrait le craindre, de bons sentiments à côté de la plaque. Il faut dire que malgré ce rôle à Oscar, Sigourney Weaver reste toujours tout à fait réaliste et crédible dans son interprétation de femme impassible qui vit dans une sorte de monde parallèle. Il faut dire surtout qu’elle a en face d’elle Alan Rickman qui donne par sa subtilité, son charme et son humour un peu désenchanté tout son sens au mot sensibilité. Il est magnifique.

     

    Par ailleurs, il est à noter que le réalisateur ne vient pas chercher notre émotion à tout prix en nous gavant de scènes indigestes accompagnées de grands violons larmoyants : pudeur et retenue sont de mise. Cela dit il n’est pas forcément inutile de se munir de quelques kleenex… L’exploit de ce beau film est aussi qu’il reste en mémoire le visage rayonnant de la jeune Vivienne (Emily Hampshire : qu’elle revienne vite !), sorte de petite Zoui-Bubble pleine d’élan…

  • Molière de Laurent Tirard **

    1644 – Molière n’a que 22 ans. Il est criblé de dettes et poursuivit par ses créanciers. Il disparaît mystérieusement pendant plusieurs mois. C’est cet épisode méconnu de sa vie qui nous est conté. Cette période il l’a passera chez Monsieur Jourdain, bourgeois gentilhomme comme il se doit, où il rencontrera Elvire, Dorante, Henriette, Agnès etc… et trouvera la matière de ses plus célèbres personnages et de ses plus percutantes répliques !

    Curieux film qui commence par être décevant et réussit peu à peu insidieusement, voluptueusement à instiller son charme et à procurer finalement un vrai plaisir ! Au final, c’est cultivé, intelligent, léger et plein d'énergie. On a l’impression d’assister à une piècede théâtre à l’air libre, c’est un régal.

    Quant au casting, (exceptée Ludivine Sagnier, pas précieuse mais franchement ridicule) le plaisir que tous les acteurs prennent à déguster, digérer puis nous servir leurs réparties est communicatif.

    Edouard Baer en pédant opportuniste est savoureux. Fabrice Luchini est un Monsieur Jourdain grotesque à souhait dont la carapace se fissure peu à peu. Laura Morante est belle, douce, touchante, adorable. Et évidemment Romain Duris endosse, comme chacun de ses rôles, celui de Molière avec sa fougue, son exaltation. Il est épatant en acteur comique qui rêve de tragédies.

    Néanmoins, Molière au cinéma, pour moi, ce sera toujours LUI !

  • Blood Diamond d’Edward Zwick **

    1999 – Sierra Leone. Danny Archer, mercenaire trafiquant de diamants en Afrique, entend parler d’un diamant rose d’une inestimable valeur caché par un pêcheur local. Il est prêt à tout pour retrouver, aidé de Solomon le pêcheur, ce diamant qui lui permettrait de quitter le pays.

    Bien qu’émaillé de gros clichés : les américaines rêvent TOUTES d’avoir un gros diamant au doigt, les africains rêvent TOUS d’être le bras armé de causes plus ou moins sombres. Bien que l’histoire d’amour (heureusement secondaire), comme souvent dans ce genre de films, aussi incongrue que ridicule (comme peut-on admettre un instant qu'une femme puisse tomber amoureuse du pire salaud qu'elle prétend combattre ???) déboule comme un cheveu sur la soupe dans ce chaos, ce grand film d’aventures ne relâche ni la tension, ni les rebondissements, ni l’action.

    Mais c’est aussi un grand film d’action engagé qui dénonce :

    • les trafics de diamants qui servent au financement des guerres (il y en aurait 11 en Afrique) pour l’achat des armes,
    • l’enrôlement et le martyre des enfants-soldats (il en resterait actuellement 200 000 en Afrique),
    • le rôle des occidentaux dans ces carnages…

    Du coup, malgré la mauvaise conscience qui peut/doit encore travailler notre statut d’occidental, malgré la stupeur face à toutes ces horreurs perprétées à la connaissance de tous, il est difficile de se positionner et de « choisir » entre divertissement et indignation.

    Jennifer Connely, jolie poupée de porcelaine aux yeux myosotis, est aussi vraisemblable en baroudeuse humaniste que moi en Belle au Bois Dormant. Entourée d’hommes belliqueux armés jusqu’aux dents en pleine brousse elle n’abandonne jamais ses décolletés jusqu’au nombril : une vraie gravure de mode !

    Djimon Hounsou, quant à lui, enfin doté d’un vrai beau et grand rôle ne joue pas le faire-valoir de Léo. Il tient une place solide. Emporté dans la tourmente pour retrouver sa famille, il est crédible, obstiné et émouvant.

    Le plus réjouissant finalement est de voir, Leonardo Di Caprio, parfait en aventurier égocentrique qui ne renonce à aucune tricherie pour parvenir à ses fins, violent, insensible, enfin adulte, pas forcément sympathique, gravir film après film les échelons d’interprétations de plus en plus affûtées, complexes et assez prodigieuses, quoique toujours "christiques"... Un Oscar ?

    P.S. : Je m’interroge de savoir de quelle pathologie sera accusé Edward Zwick car les carnages succèdent aux scènes de tortures et de mutilation… pour ce film qui, contrairement à d’autres ne présente aucune interdiction !