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  • Hannibal Lecter de Peter Webber **

    La seconde guerre mondiale : le jeune Hannibal assiste à la mort de ses parents lors d’un bombardement et au massacre de sa petite sœur chérie (dévorée par des pseudos nazis affamés..). Des années de traumatisme plus tard, il rejoint ce qui lui reste de famille en France : une belle tante japonaise !!! Il se fascine pour de brillantes études de médecine et organise sa cannibale vengeance.

    Ce pourrait être insupportable si chaque scène un peu gore (je dis bien un peu) n’était annoncée par un grand coup de cymbales donc, pas de problème on peut se cacher les yeux. Prétendre qu’on entre dans cette salle sans savoir ce qui nous attend est de la mauvaise foi, voilà pourquoi ça ne m’a déplu : je n’ai pas eu de surprise et donc pas de déception. Il faut aussi que j’avoue un gros gros faible pour Gaspard Ulliel (pas en temps que « fiancé » puisque mes attirances ont plus de 70 ans… (suivez mon regard) mais en tant qu’acteur, si si !). Et il fallait un sacré acteur pour rivaliser avec Anthony Hopkins, ne jamais sombrer dans la caricature et le grotesque et incarner ce qu’on présente comme « le mal absolu » non ? Et bien, le jeune Gaspard réussit le pari haut la main parce que son visage peut tour à tour être celui d’un ange ou d’un démon et qu’il n’est jamais ridicule en psychopathe impassible que rien (pas même l’amour) ne détournera de sa mission.

    Face à lui, l’impénétrable Gong Li, monolithique, presque fantomatique traverse le film imperturbable, à la limite de l’indifférence… et Gucci (je crois) peut la remercier de nous présenter la dernière collection printemps/été. Il est grand grand temps que Zang Yimou la reprenne en mains !!!

    Les fans du « Silence des Agneaux » crieront sans doute au scandale, pas moi. Hannibal me semble n’être qu’un prétexte… Ici il s’agit d’une vengeance implacable comme on en voit parfois : ni géniale, ni indigne. Et puis… Gaspard Ulliel quand même !

    Bon appétit.

  • Le dernier roi d’Ecosse de Kevin Mc Donald ***

    L’Afrique à nouveau. Nicholas jeune médecin écossais tout juste diplômé souhaite quitter son étouffante famille et vivre quelques aventures. Le hasard le porte en Ouganda où il est bien décidé à aider la population. Tout l’émerveille, les femmes, le pays, son travail… Un nouveau hasard le porte auprès d’Idi Amin Dada qui vient juste d'accéder au pouvoir par son coup d’état. Le général/président, impressionné par la franchise et la compétence du jeune homme lui propose d’être son médecin personnel. Le jeune homme, séduit par ce Chef d’Etat charismatique, accepte. Rapidement, il devient un proche du président et par naïveté, idéalisme et admiration, il ne s’aperçoit pas immédiatement qu’il devient le complice d’un dictateur meurtrier et finalement absolument fou.

    Il fallait sans doute toute la puissance et le génie de Forrest Withaker (absolument époustouflant) pour rendre ce personnage abject et répugnant aussi attachant, et parfois même fragile. On se surprend à trouver humain et attirant l’un des pires criminels qu’a connu l’Afrique. C’est un exploit, même si cela ne retire rien au dégoût que cet homme provoque. Il voulait être aimé et il l’était. Il déchaîne une véritable vénération autour de lui. Son entourage lui est dévoué comme jamais. Forrest Withaker, massif, colossal mais jamais lourd parvient dans le même plan à exprimer la fragilité puis la monstruosité. C’est incroyable. Il faut voir la façon dont il scrute, fouille, d’abord intrigué, le visage de Nicholas la première fois qu’ils se rencontrent ! Tout dans son attitude et son regard sont inquiétants.

    La force de Nicholas semble être de n’avoir jamais peur de rien, d’être d’une innocence et d’une franchise hors du commun, mais c’est surtout sa naïveté et son inconscience qui l’aveugleront un temps. Contre toute attente, le jeune acteur James McAvoy fait mieux que tenir la route face au géant devant lui. 

     

  • LA MÔME d’Olivier Dahan °°

     La Môme : photo Marion Cotillard, Olivier Dahan

     

    La vie d’Edith Piaf c’est :

    Première partie : Les Misérables,

    Deuxième partie : L’Assommoir,

    Troisième partie : Trainspotting… 

    La misère, l’alcoolisme puis la toxicomanie voilà les thèmes… Pour comprendre que ce qui ravage cette femme n’est pas la boisson mais l’arthrose, il faut attendre longtemps et hélas nous sommes à un quart d’heure de la fin du film. J’ai vu une femme ivrogne, bigote, colérique, capricieuse qui hurle, tremble et titube un verre de champagne à la main de 15 à 47 ans en vociférant avec une horrible et ridicule voix de canard. Je n’ai pas vu le biopic d’une chanteuse de génie mais l’histoire d’une femme qui ne cesse de tomber et finit par ne plus pouvoir se relever.

    Et moi, si prompte à verser ma larme au cinéma, je n’avais pas oublié mes kleenex mais mes yeux sont restés secs. Olivier Dahan doit beaucoup haïr Edith Piaf et Marion Cotillard pour leur avoir fait « ça ». Sous le masque de latex, et celui de la fin fait vraiment très très peur, l’actrice m’a vraiment fait de la peine.

    Néanmoins, la parenthèse « Marcel » (qui ne dure, hélas, qu’un petit quart d’heure) nous montre ENFIN la grande amoureuse que fut Edith avec un bel acteur sobre et sensible Jean-Pierre Martins, dans le rôle du mythique boxeur. A noter aussi, l'apparition quasi irréelle, miraculeuse et renversante de Caroline Sihol en Marlène : LA CLASSE !

    Et puis, les chansons d’Edith ponctuent le film évidemment (play-backs impeccables de Marion), on les connaît et elles illustrent admirablement cette vie de misère, de douleur et de chagrin.

    Et puis finalement, en un dernier sacrifice suicidaire, s’élève vers le ciel la merveille des merveilles de Charles Dumont « Non, je ne regrette rien »… et là, véritablement un ange passe, mais nous sommes au générique.

     

     

  • Annonay : Chapitre IV, épilogue

     En résumé ce 24ème Festival International du Premier Film d’Annonay c’est 

    EUX

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    mais aussi :

    « 34 longs métrages, 6 courts métrages, 44 films numériques, 18 843 kms de bobines, 100 séances publiques, 11 nationalités représentées, 56 451 kms parcourus sur les routes américaines, françaises, italiennes, japonaises, roumaines, suisses, argentines et irlandaises, 36 tubes de guronsan, 228 litres de café, 581 litres de bière du Pilat, 5 litres de sueurs froides à attendre l’arrivée acrobatique de certaines bobines de films… ».

    C’est encore beaucoup d’animaux sacrifiés, torturés, massacrés, tués avec la certitude pourtant qu’aucun animal n’a été blessé.

    C'est enfin une expression énigmatique pour ceux qui ne font pas partie des 15 000 visiteurs d’Annonay durant le Festival :

    " masturber le Douglas, Fairbanks...".

  • ANNONAY : Chapitre III, Les films de la compétition

    Mouth to mouth d’Alison Murray * * * (Angleterre)

     

    Sherry, gamine paumée en manque de repères et d’affection intègre le groupe SPARK dont le charismatique leader “recueille” à travers l’Europe des « chiens perdus sans collier » comme elle. Fouillant les poubelles ou mendiant pour se nourrir, ce groupe rejoint le Portugal où ils vont vivre et travailler dans une propriété vinicole. Rapidement Sherry va prendre conscience des dérives sectaires (viol à peine dissimulé, rasage du crâne en signe d’appartenance, confiscation des biens personnels, punitions sadiques etc…) de cette communauté et tenter de s’en échapper.

    C’est de loin l’un des films les plus maîtrisés de cette compétition, qui a d’ailleurs obtenu le Grand Prix du Jury, le prix de la Meilleure Musique et le prix des Lycéens. Il est porté par une jeune actrice sidérante Ellen Page mais aussi par un récit âpre, douloureux et dérangeant qui n’élude pas les épisodes vraiment perturbants comme la mort d’un enfant qui donne lieu à une scène chorégraphiée bouleversante avec un autre acteur « habité » Maxwell McCabe Lokos.

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    Kissed by winter de Sara Johnsen * * * (Norvège)

    Victoria, solitaire et énigmatique, se consacre entièrement à son métier de médecin de campagne. Elle vit seule et se trouve associée à une enquête concernant le mystère de la mort d’un jeune homme dont le corps a été découvert enseveli par la neige. Cette mort la ramène à ses propres démons qui la hantent et notamment la mort de son enfant.

    Si l’on écarte l’histoire d’amour improbable et à côté de la plaque qui arrive incongrue comme un cheveu sur la soupe, les thèmes forts abordés ici m’ont particulièrement émue, voire bouleversée : la maternité, la culpabilité et le deuil. L’actrice solide et sobre ne joue pas avec notre émotion en essayant de se rendre sympathique à tout prix. Quant aux paysages enneigés de Norvège ils sont un atout supplémentaire à l’atmosphère parfois envoûtante voire inquiétante du film.

    Aleluyah une fois encore (mais par Jeff Buckley cette fois) !!!

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    L’audition de Luc Picard * * (Québec) 

    Le rêve de Louis est d’être acteur. Il vit avec une délicieuse poupée Suzie. Ils sont fous l’un de l’autre mais le boulot de Louis (agent de recouvrement aux méthodes musclées) font que Suzie n’ose lui avouer qu’elle est enceinte. Peut-on élever un enfant dans ce climat de violence ? Par ailleurs, Louis, pistonné par une cousine, doit passer une audition. Il répète inlassablement une scène (très belle, où il est question de paternité, de filiation) avec un acteur célèbre.

    Entre drame et comédie, ce film hésite mais les rapports « tarentinesques » de Louis et de son complice (sorte de demeuré impassible), le savoureux accent québécois, la belle prestation des comédiens, le mélange d’humour et d’émotion m’ont emportée… malgré les quelques minutes de fin vraiment grotesques…

    Notons également qu’effectivement quand on a des problèmes de couple, Léonard Cohen et son Alleluyah ne débarquent jamais opportunément pour les résoudre !!!

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    Look both ways de Sarah Watt * * (Australie)

     

     Un jour d’été caniculaire, un tragique accident de train perturbe une petite ville. Quelques personnages vont se croiser et tenter de résoudre leurs problèmes existentiels. Meryl (qui voit la mort partout) est témoin d’un accident, Nick photographie le lieu de l’accident et apprend le même jour qu’il est atteint d’un cancer, Andy est journaliste, il doit affronter son ex femme, assurer la garde (occasionnelle) de ses enfants et faire face à une nouvelle paternité, Julia essaie de surmonter la douleur de la mort de son mari…

    Tous ses personnages sont confrontés de près ou de loin à la mort, à la solitude, au deuil, à la paternité… et la réalisatrice intègre judicieusement des scènes d’animation (dont la violence aurait été insupportable en images réelles) dans son récit. C’est parfois dramatique, parfois drôle. On se laisse emporter par l’histoire et par ce film d’autant plus qu’ils nous viennent d’un continent qu’on connaît si peu !

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    Judios en el espacio * * de Gabriel Lichtman (Argentine)

    Santiago retrouve sa cousine Luciana qu’il aime depuis l’enfance et qu’il n’a pas revu depuis 15 ans. Les membres de la famille éclatée et pleins d’animosité les uns envers les autres essaient sans succès de se réunir autour du grand-père, personnage dépressif, suicidaire et acariâtre. Les deux cousins vont tenter d’organiser un repas de fête le jour de la Pâque Juive comme au temps de leur enfance dans l’espoir d’une grande réconciliation.

    Chronique familiale douce amère, ce film tendre, drôle et charmant m’a touchée parce qu’il est sincère, sans prétention et attendrissant.

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    Il vento fa il suo giro de Giorgio Diritti * (Italie)

    Philippe, berger français s’installe avec sa femme et ses deux enfants dans un petit village des Alpes italiennes. D’abord accueilli chaleureusement, Philippe est rapidement confronté aux problèmes de communautarisme, des traditions ancestrales, de l’intégration et de la solidarité.

    Ça commence plutôt bien, entre docu-fiction et « Padre Padrone » on se laisse embarquer par cette chronique rurale qui semble plus vraie que nature. Très rapidement, il nous faut faire face à plusieurs problèmes de taille : une historiette d’amour absolument « abracadabrantesque », le jeu approximatif de certains acteurs et une erreur de casting monumentale en la personne de la femme du berger (dont j’ai appris par la suite qu’elle avait été choisie pour ne pas faire d’ombre au héros… aucun risque). Au final, il ne me reste que cette amère constatation : la bêtise, la méchanceté et l’intolérance ont encore de belles heures devant elles.

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    La part animale de Sébastien Jaudeau * (France)

    Etienne travaille dans une exploitation agricole où il est chargé de masturber les dindons pour en assurer la reproduction.

    Ce travail insolite perturbe sa femme en particulier et tout le monde en général. Confronté à cette tâche très particulière chacun va révéler la part d’animalité qui est en lui et qui se résume en sexe et violence ! Trop de vide entre les pleins, je n’ai pas aimé et rien compris à ce film qui parfois nous gratifie d’une belle séance diapos avec des plans superbes de la nature en automne… Ce n’est pas non plus le jeu outré de Anne Alvaro et le visage poupin de Sava Lolov qui emporteront mon adhésion. Néanmoins, ce film a obtenu le Prix Spécial du Jury.

    MAIS, comme je ne peux me résoudre à détester, je dirai que Niels Arestrup (ogre qui vampirise l’écran) est IMMENSE (ce qui n’est pas une surprise) !

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    Ping Pong de Matthias Luthardt * (Allemagne)

     

    A noter que ce premier film (film de clôture du Festival, hors compétition) est sorti en salle.

    Paul récemment orphelin de père, débarque chez son oncle, sa tante et leur fils Robert. Il n’est pas le bienvenu, d’où l’importance de ne jamais lâcher cette phrase à tort et à travers : « tu viens quand tu veux ». Paul est attiré par sa tante Anna qui devient son initiatrice. C’est une belle jeune femme autoritaire, hystérique et… amoureuse de son chien. Paul est amoureux mais Anna l’utilise. Robert, le fils, jeune homme alcoolique prépare une audition pour le conservatoire (des séances de répétition d’une sonate de Berg virtuose rythme le film), l’oncle part en voyage d’affaires… l’ambiance s’alourdit, le vernis éclate, le drame peut se jouer.

    Quatre personnages antipathiques, une issue prévisible, des scènes répétitives m’ont verrouillé l’accès à ce film à côté duquel je suis complètement passée.

  • ANNONAY : Chapitre II, LE FILM !

    « LA VRAIE VIE EST AILLEURS » * * * *

    de Frédéric Choffat, scénariste Julie Gilbert

    Frédéric Choffat, le réalisateur.

    Gare de Genève. Une femme va à Marseille donner une conférence capitale pour sa carrière. Un homme part rejoindre sa femme qui vient d’accoucher à Berlin. Une jeune fille décide d’aller vivre à Naples. Trois journées à la fois banales et extra-ordinaires pour trois personnages qui vont chacun faire une rencontre exceptionnelle les amenant à se poser cette question : « la vraie vie est-elle ailleurs ? ».

    Le film s’ouvre sur un plan séquence énergique où les trois personnages principaux, qui ne se rencontreront jamais, prennent un couloir différent qui doit les mener à leur destination. Chacun va faire une rencontre. Dès lors l’espace se réduit et chaque histoire devient un huis clos à deux personnages : une chambre d’hôtel, un quai de gare vide, un compartiment de train.

    La première audace de Frédéric Choffat est de ne pas avoir transformé son film en trois sketches traités séparément et de façon linéaire. On passe régulièrement d’une histoire à l’autre de façon fluide et subtile ce qui crée une tension et un suspens captivant. Chaque « couple » se cherche, se forme dans la méfiance, l’attirance ou l’agacement. Les six personnages ont un point commun : la surprise et l’éblouissement de ce qu’ils vont vivre et qui n’aboutira pas forcément au sexe.

    Il s’agit d’une parenthèse enchantée dans leur parcours, d’un éternel amour de quelques heures où les corps et la parole se cherchent et s’explorent sans cesse pour aboutir à une sorte de fusion hors du temps. Ce qui est surprenant et émouvant c’est que le geste le plus bouleversant est un geste finalement inabouti : l’homme dans le compartiment du train est réveillé par la jeune fille avec qui il a discuté une bonne partie de la nuit. Tout embrumé par cette nuit sans sommeil, il s’éveille en sursautant et dirige instinctivement ses mains vers le visage de la jeune fille penché sur lui. Tous les deux souriront, conscients que cette nuit de communion va bien au-delà du contact physique.

    Que dire encore du travail d’improvisation des comédiens magnifiques, du cœur qui palpite en les regardant vivre leur aventure si douce et si banale, de la musique un peu jazzy qui berce l’ensemble ? C’est tout simplement magique.

    Un beau film sur les hasards, les coïncidences, les rencontres… tout est inattendu.

     

  • Annonay : Chapitre I, Les Rencontres

    « La vraie vie est ailleurs »… souvent, parfois…

    pendant quelques jours, pour moi, pour quelques autres, elle est à Annonay en Ardèche où s’est déroulé pour la 24ème année consécutive, le Festival International du Premier Film. Ce festival, cette ville rendue complètement cinéphile pour quelques jours ont une âme. Tout est différent ici… ça vibre, ça respire « cinéma ». Je m’y sens chez moi. 15 000 spectateurs cette année soit une augmentation de 37 % par rapport à l’année dernière.

    Bientôt, c’est certain, c’est évident… ce Festival fera partie des festivals incontournables parce qu’il est différent et d'une qualité exceptionnelle. Bientôt quand je dirai, quand vous direz : « j’ai fait partie du jury du Festival d’Annonay ! », on ne vous rétorquera plus : « où ça ??? » mais « waouoououoh ! la chance !!! ».

    J’ai fait partie des membres du jury en 2005 car c’est le seul festival en France dont les membres sont des cinéphiles qui viennent des quatre coins de l’héxagone sélectionnés sur lettre de motivation. Le Président est toujours un professionnel, souvent un réalisateur : en 2005, Jean-Pierre Améris, et cette année Manuel Pradal (dont j’avais vu le dernier film en salle, cliquez sur « Un crime »).

    Si j’ai pu une nouvelle fois vivre cet événement « de l’intérieur », dans des conditions idéales c’est-à-dire en m’insinuant dans l’équipe du jury, c’est grâce à Gaël (Directeur artistique du Festival qui sélectionne les films avec son équipe) et Florence, sa douce moitié. Gaël, omniprésent quasiment 24 heures sur 24 anime également les débats avec les réalisateurs, acteurs, producteurs. C’est toujours avec intelligence, subtilité, passion qu’il mène les discussions, avec une connaissance précise de chaque film et une perspicacité qui me laisse toujours admirative. Il est ce genre d’interviewer qui rend tous ses interlocuteurs brillants. Florence, parfaitement bilingue, se fait l’interprète des anglophones.

    Je ne sais comment leur dire MERCI et leur prouver mon affection.

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    Annonay, c’est aussi deux blogueuses, festivalières heureuses d’être là, de voir trois au quatre films par jour et aussi… d’être ensemble. Sandra est la propriétaire du merveilleux blog In the Mood For Cinema. Nous nous connaissons « virtuellement » depuis deux ans où nous échangeons plus que régulièrement nos impressions sur notre passion commune : le cinéma. Nous nous étions rencontrées une fois en mai dernier… à Cannes. Sandra est scénariste et bientôt, c’est sûr, vous la connaîtrez tous (Sandra ? tu as passé TON coup de fil ???). Elle qui « arpente » depuis des années tous les festivals les plus prestigieux, m’a annoncé : « Annonay sera mon plus beau souvenir de festival… ».

    Révéler tout le bien que je pense d’elle, toute la tendresse qu’elle m’inspire la mettrait mal à l’aise. Une image vaut parfois mieux qu’un discours…

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    Annonay, c’est encore un jury composé de cinéphiles donc, tellement surpris, heureux et enthousiasmés d’être les « élus » qu’ils ne cessent de manifester leur fierté et leur joie : Mathieu, France, André, Claire, Cyril, Sabine, Vasken, Sandra et Manuel, merci de m’avoir accueillie et intégrée au sein de votre groupe.

    Vous me manquez.

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    Annonay c’est aussi la possibilité magique de rencontrer des acteurs, des réalisateurs, des scénaristes…de pouvoir discuter avec eux en buvant un verre ou même au restaurant. Leur dire en face ce qu’on éprouve en voyant leurs films, leur demander des explications, des précisions, des indiscrétions. C’est irremplaçable, c’est passionnant.

    Annonay, c’est enfin, c’est surtout une sélection de PREMIERS films venus du monde entier. Cette année la Suisse, l’Italie, le Canada, l’Australie, le Brésil, l’Angleterre, la Norvège et même la France étaient représentés. La qualité était une fois de plus exceptionnelle. Je vous donnerai rapidement mes impressions rapides sur chaque film de la compétition que j’ai visionnés en commençant par celui qui m’a fait battre le cœur intensément, le magnifique film suisse « La vraie vie est ailleurs » de Frédéric Choffat » qui est mon grand prix à moi !

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    Et puis merci à LUI, qui me permet toujours de vivre ma passion malgré tout ce que ça suppose et les contraintes
    et tout et tout...
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  • Festival International du Premier Film D'Annonay

     

    Parce qu’un premier film est une aventure passionnante, déroutante, exaltante (j’en faisais encore l’expérience très récemment avec le très abouti « La vie des autres » de Florian Henkel Von Donnersmarck), parce que « Le Festival International du Premier film d'Annonay, pour la 24ème année consécutive, entend promouvoir les jeunes réalisateurs du monde entier et être un lieu de rencontres, d'échanges et de convivialité », j’y serai cette fois encore.

    « Chaque année est proposée une compétition dotée de plusieurs prix composée de huit premiers films de tous pays, un hommage à une personnalité en sa présence, une thématique, une sélection de premiers films hors compétition. Le jury sous la présidence d'un professionnel est composé de cinéphiles de différentes régions ».

    Je me réjouis à l’avance des découvertes et de l’expérience que je vais encore vivre pendant quelques jours : parler, respirer cinéma 48 heures sur 24 sans passer pour une extra-terrestre !

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                                                                  Le jour où j’ai reçu mon Oscar…

  • A la recherche du bonheur de Gabriele Muccino *

    La dégringolade puis la remontée à la surface de Chris qui, seul avec son petit garçon de 5 ans, sans emploi, sans logement doit faire face à l’adversité et à la précarité. Tiré d’un fait réel, cette histoire d’un homme à la rue qui devient millionnaire est vraiment le rêve américain tel qu’on nous le présente toujours : l’argent fait le bonheur !

    Will Smith mérite mille fois mieux que ce scénario plan-plan, répétitif et laborieux qui s’étire deux heures durant avec une consternante platitude. Comme toujours l’acteur semble jouer le rôle de sa vie, et heureusement qu’il est là avec sa belle énergie et son jeu sobre et efficace pour nous faire croire à ce qui semble trop beau pour être vrai. Cet acteur est un grand acteur. Ici, il est TOUT seul !

    Pour Will, donc.

  • La vie des autres de Florian Henkel Von Donnersmark *****

     

    RDA 1984. Employé de la Stasi la police secrète d’Etat, Wiesler (Ulrich Mühe : fascinant) est chargé d’enquêter sur un couple d’intellectuels suspects alors qu’ils ne sont même pas (vraiment) opposants au régime. Peu à peu l’enquêteur semble s’attacher au couple.

    Instantanément, dès la première scène, magistrale, on est captivé. Il s’agit d’un interrogatoire dans des sous-sols sordides. Pas de torture ici, la violence est uniquement psychologique, mais tout aussi insoutenable. Ensuite on quitte cet endroit. On y reviendra bien plus tard… L’intérêt va croissant. Le suspens, l’atmosphère, tout est solide et captivant

    Ce film parfait est un premier film. La reconstitution, les couleurs froides (on se croirait parfois dans « Brazil »), la mise en scène, l’intensité de l’histoire passionnante de la première à la dernière minute… oui justement la dernière minute : ultime sommet de perfection, tout ici est soutenu et maîtrisé. C’est aussi romanesque et bouleversant tout en restant sobre et objectif. Une réussite exemplaire qu’il va être difficile de surpasser cette année.

    Cette vie des autres aurait pu s’appeler « Sonate pour un homme bon »… et l’homme bon, on le découvre à la toute dernière seconde où dans un dernier plan fixe, le réalisateur nous livre le visage enfin apaisé, voire rayonnant d’un homme soulagé, pardonné qui avait hanté le film d’une interprétation quasi hypnotique au regard vide, mort ! Un moment fabuleux.

    « Celui qui sauve un homme, sauve le monde ». Encore une fois on vérifie cette phrase du Talmud. Encore une fois on voit que c’est par l’amour que l’homme froid, cruel, implacable peut devenir bon. L’acteur Ulrich Mühe qui s’ouvre à l’art puis à des sentiments méconnus de lui (l’amour, la compassion…) atteint par son interprétation extraordinaire des sommets insoupçonnés. Le reste du casting est pratiquement de ce niveau avec une interprétation exemplaire, notamment d’Ulrich Tukur, exceptionnel.

    Une réussite totale. Un choc !