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  • Dans les cordes de Magaly Richard-Serrano **

    Joseph (Richard Anconina) est responsable d’une salle de boxe dans laquelle il entraîne sa fille Angie et sa nièce Sandra qu’il a adoptée. L’amour que se portent les deux jeunes filles et leur complicité vont être mis en péril le jour où l’une remporte le championnat de France et l’autre pas…

    Il y a beaucoup de choses dans ce premier film et il en manque énormément aussi. C’est difficile à expliquer. La rage et l’ambition des deux boxeuses sont impressionnantes même si certaines aberrations m’ont laissée sans voix : la scène où Angie casse la cheville de sa cousine pour l’empêcher de boxer !!! Où sont les sacro-saintes valeurs du sport dont on nous rebat les oreilles régulièrement ? Le mutisme d’Angie, son regard buté et son coup d’éclat final ne sont pas toujours très explicites même si des révélations familiales nous sont annoncées aussi abruptement qu’aux personnages.

    Par contre, côté casting et interprétation, c’est un sans faute à consommer sans modération. Richard Anconina, père aimant et attentif, mari paumé, coach impliqué, est à sa place, parfaitement, sans esbroufe, tout en présence et en intensité. Difficile de dissocier Louise Szindel et Stéphanie Sokilinski qui alternent la grâce et la fureur comme on respire. A noter aussi, Maria de Medeiros, parfaite, émouvante en poupée de banlieue blessée, péroxydée et vulgaire.

  • Le prix à payer d’Alexandra Leclère **

     

    Jean-Pierre Ménard (Christian Clavier), richissime homme d’affaires travaille et sa femme (Nathalie Baye), fashion victime atteinte (par ennui) de fièvre acheteuse dépense l’argent. Il déprime, solitaire, en manque d’amour. Sur les conseils pas très malins de son chauffeur (pas plus malin), il met le contrat entre les mains de sa femme : « pas de cul, pas de fric ».

    Dommage que l’affiche annonce si vulgairement l’affaire pour un film qui ne l’est (pratiquement…) pas. Les chiffres sur les billets vus à l’écran dépassent tellement l’entendement qu’il vaut mieux prendre le parti d’en rire ! Ce qu’on nous présente comme un chahut conjugal rance et misogyne n’est à mes yeux qu’une bluette sentimentale car finalement c’est d’amour dont tout le monde manque ici, et le pari cul/argent n’est finalement qu’anecdotique. Celles qui veulent brandir le drapeau MLF perdront leur temps, l’essentiel est de ne pas généraliser et de ne pas considérer cette histoire comme un manifeste.

    Le couple (middle-class) formé par Géraldine Pailhas et Gérard Lanvin est beaucoup moins convaincant car on ne sait jamais si elle triche, ment et/ou profite. Quant au personnage de Lanvin (le physique carbure au super, le cerveau au sans-plomb !!!), il finit par être violent et là, on ne peut que lui souhaiter de finir seul.

    Nathalie Baye est évidemment sublime. Tour à tour mutine, fragile ou harpie, elle garde une grande classe en toute circonstance et balance des répliques qu’on n’aurait jamais pu imaginer dans sa bouche. Christian Clavier ne « claviérise » à aucun moment et il est même d’une sobriété exemplaire, quasiment méconnaissable (même en « faux gros mou »…) et il parvient même à plusieurs reprises à être franchement touchant. Il faudrait qu’un réalisateur lui offre son « Tchao Pantin »… il est prêt.

     

  • Luigi Comencini

    8 Juin 1916 - 6 Avril 2007

    Architecte de formation, Luigi Comencini s'intéresse tout d'abord au patrimoine du cinéma italien, participant à un programme de conservation des films (dont il est par ailleurs un grand collectionneur), avant de devenir scénariste, et assistant réalisateur. Il s'essaie ensuite à la réalisation avec quelques courts métrages. En 1948, il met en scène son premier long une fiction intitulée « Des nouveaux hommes sont nés ». En 1954 son film "Pane, Amore e Fantasia" remporte l'Ours 'Argent au Festival de Berlin". En 1966, « L’incompreso » ramène le cinéaste sur le terrain des rapports père-fils, présenté à Canens, le film est malmené par la critique, avant de prendre sa revanche quelques années plus tard.

    Il est le père des réalisatrices Cristina Comencini (dont le film « La bête dans le cœur » est actuellement à l’affiche) et Francesca Comencini (son film « A casa nostra » est actuellement à l’affiche), et de la costumière et décoratrice, Paola Comencini.

    Retrouvez toute la filmographie de Comencini, ici.

     

  • Y'a pas d'hélice hélas, c'est là qu'est l'os

     Petit florilège de répliques cultes. Je ne m'en lasse pas et vous ?

     

    - Are you ? - You are ? - Yes. Happy.

    -Glad.
    - Where is the big moustache ?

    - I don't know. And if you don't know, I don't know, no !

    - I don't understand !
    - You come with me to pick up Peter.
    - No, you come with me to pick up MacIntosh
    - I beg your pardon ?
    - And if you don't come, I... Oh merde alors comment on dit ça... ?
    - Comment ça "merde alors" ? But alors, you are French !
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    - À propos, je voulais vous demander, comment vous me trouvez physiquement ?
    - Bon euh... il est tard, il faut dormir !
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    - If I go to the turquish bath, I risque, I risque énormément !
    - Yes !
    - But ! If you, you go out, si vous sortez, the germans, les allemands, ils vont vous attraper, Crick,crick,crick ! Vous parlez et moi, I risque encore plus !
    - Yes !
    - Donc, I risque on the two tableaux !
    - Yes !
    - Oui mais enfin, vous dites toujours "yes"
    - Yes !
    - Bah oui ! Alors écoutez, do you promesse me, que if I bring ici the Big Moustache, you partez avec lui ?
    - Yes !
    - Mais définitivement ?
    - Yes !
    - Bon, alors, I accepte to go to the turkish bath, I accepte the moustache, I accepte tout et puis... et puis you, attendez, you, you go là dedans... You go là-dedans ! Là-dedans ! Immediatly ! Voilà. Don't move. Je reviens, I come back ! Wait and see, please !
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     Ils peuvent me tuer, j'parlerai pas ! - Mais moi non plus ! Ils peuvent vous tuer, je n'parlerai pas !

    - J'savais qu'on pouvait compter sur vous...

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  • Demandez la permission aux enfants d’Eric Civanyan °

    J’ai un peu hésité à vous parler de ce… hum, hum, film… mais comme je sais que certains apprécient quand je sors le rouleau compresseur : allons-y !

    Trois couples, sept enfants et d’emblée on se demande qui sont les plus insupportables et têtes à claques. Les enfants parlent à leurs parents comme des chiens et les parents consternés, dépassés ou carrément plus gosses que les gosses (mon Dieu le numéro d’Anne Parillaud en femme enfant anorexique !!!) se plient aux quatre volontés de ces petits rois.

    Sur un sujet bien dans l’air du temps : la tyrannie des enfants face aux parents démissionnaires, on pouvait s’attendre à une comédie qui au moins si elle ne fait pas rire (ce qui est largement le cas ici), aiderait à réfléchir sur le sujet. Il n’est pas obligatoire d’être sérieux pour être profond ! Or ici on ne rit pas et les gags répétitifs (ah le gosse qui pète… ah le père qui dit « lol »…) finissent très rapidement par lasser. Quand on n’a rien à dire ni à montrer, c’est pas simple de tenir une heure et demi.

    Un beau jour, les parents décident que trop c’est trop. Ils consultent une psy (charmante Marie Bunel) qui prodiguent de bons conseils : il faut donner des limites aux enfants, savoir leur dire non… les enfants doivent respecter leurs parents etc !!! Evidemment, personne ne comprend rien à rien et les adultes décident d’unir leurs forces pour contrer leur progéniture.

    Et là ! si le comportement des enfants étaient déjà passablement lamentables, celui des parents va atteindre des sommets de bêtise et de méchanceté : entre la confiscation des chaussures griffées, le changement sans préavis de la marque de céréales, la pose par la force d’appareils dentaires… rien ne nous est épargné et l’escalade dans les âneries va crescendo. Le clou de cet affligeant spectacle restant quand même l’enfermement des 7 moutards pendant une heure dans un centre d’hébergement pour délinquants qui ressemble comme deux gouttes d’eau au Château de Dammarie les Lys. Le grand porte nawak est définitivement atteint au moment où même le petit garçon de 5 ans, sage comme une image pendant tout le film subit aussi ce traitement : « par mesure préventive » dit le père !!! ça ne vous rappelle rien ou quelqu’un ???

    Consternant.

     

  • Infamous de Douglas McGrath ****

    Truman Capote, écrivain homosexuel et jet-setter new-yorkais évolue dans un monde superficiel plein de paillettes. Le jour où il découvre dans un journal le massacre d’une famille de fermiers du Kansas, il se passionne pour cette histoire et décide d’en écrire le récit. Le livre qui en sera tiré « De sang froid » est son chef d’œuvre. Il ne pourra plus en écrire d’autres par la suite. Sa rencontre avec l’un des deux meurtriers, Perry Smith, va également bouleverser son existence.

    Le film de Bennett Miller, sorti il y a tout juste un an relatant le même fait divers était passionnant et avait valu à Philip Seymour Hoffman l’Oscar du meilleur acteur. Celui-ci, quoique très différent, l’est tout autant et Toby Jones (vu récemment dans le « Voile des illusions » que personne n’a vu…) est tout aussi prodigieux.

    Trublion à la fois agaçant et attachant, Truman Capote, aidé de son amie Harper Lee (Sandra Bullock, discrète, attentive, fabuleuse tient son meilleur rôle, son premier rôle !!!) enquête d’abord de façon presque ludique. Dès qu’il sera en présence des deux meurtriers et plus particulièrement de Perry Smith (Daniel-007-Craig, animal, sensuel, présence évidente) son intérêt va se transformer en affection, en amitié, en attirance partagée et les deux hommes resteront liés jusqu’à l’exécution de Smith en présence de Capote.

    D’abord léger avec quelques scènes franchement drôles : celle où Capote raconte devant des provinciaux médusés du Kansas sa rencontre avec Humphrey Bogart, Franck Sinatra, Lauren Bacall, Marilyn Monroe… est tordante, celle où Sigourney Weaver danse un twist très personnel est hilarante ! Le film s’assombrit à mesure que l’attachement des deux hommes (vraiment touchants) s’intensifie et que l’issue inéluctable approche.

    Du grand et beau cinéma.

     

  • Miss Potter de Chris Noonan *

    Au début du XXème siècle en Angleterre, Beatrix Potter a 32 ans et vit encore chez ses richissimes parents qui lui présentent de « bons partis » à épouser, qu’elle repousse systématiquement. Depuis sa plus tendre enfance, ses seules obsessions sont la nature et le dessin. Elle dessine, peint et s’est créé un univers composé de charmants animaux avec qui elle converse. La rencontre avec un éditeur va faire basculer son destin.

    Que reste t’il de la vie de cette femme, auteure de livres pour enfants qui se vendent toujours autant aujourd’hui ? C’était une véritable féministe et écologiste avant l’heure. Dans ce film, la campagne est jolie, les dentelles abondantes et tout le monde semble engoncé dans son costume. Le comble est que, si ce n’est une petite évocation de l’enfance de Beatrix… pas un enfant n’apparaît dans l’histoire. Rapidement cela dévie vers l’amour et le chagrin d’amour puis de nouveau l’amour… et rien sur la création et l’inspiration. Parfois les dessins s’animent joliment et c’est… joli.

    Renée Zellweger trottine comme une souris, et, incapable de se débarrasser de ses tics « Bridget Jonessiens » frisotte le museau comme un hamster !!!

     

    Pour ChoubidouJo : un lapin en veston bleu...

     

  • Hellphone de James Huth**

    La seule façon pour Sid, fan de skate et d’ACDC, de séduire la fille de ses rêves Angie, est de posséder un téléphone portable ! Avec ses 30 €uros il fait l’acquisition d’un téléphone diabolique qui s’anime tout seul et semble avoir les super pouvoirs de régler tous les problèmes d’un lycéen !

    Après « Brice de Nice » (« cassante » apparition de Jean Dujardin d’ailleurs…) James Huth surfe sur la vague « djeunz » et nous offre un teen-movie horrifique survitaminé. Si ce n’est une baisse de régime vers le milieu et une grosse difficulté à conclure, c’est potache, branchouille, juvénile, bruyant, survolté et ponctué aussi de quelques éclats de rire. Ça se termine en porte nawak assumé en hommage sans doute aux films d’horreur des années 80.

    La jeune Jennifer Decker (Angie) est assez agaçante (beaucoup de grimaces). On fait dire à Jean-Baptiste Maunier qui a beaucoup beaucoup grandi : "je ne chantais pas assez bien !!!", ce qui est drôle non ? L'ex choriste nous laisse également entrevoir des qualités (inégales mais réelles) d’interprétation. Cependant c’est surtout Benjamin Jungers dans le rôle du meilleur ami faire-valoir qui est le plus impressionnant et intéressant.