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  • Un cœur invaincu de Michaël Winterbottom ***

    Un coeur invaincu - Angelina Jolie et Dan Futterman

    En 2002, Daniel Pearl, correspondant du Wall Street Journal était décapité par des terroristes au Pakistan. Ça s’est passé en direct et les images filmées par ces tarés, sadiques ont circulé. Personnellement, comme Marianne (sa femme) et peut-être quelques autres… je n’ai jamais pu, su, voulu regarder ces images. La photo de Daniel Pearl agenouillé, vêtu de ce pauvre jogging rose et bleu, inoubliable, souriant à sa femme, me suffisait amplement. Elle racontait à elle seule l’histoire de ce « cœur invaincu » et de cet amour fou.

    Ce film est un hommage (Marianne Pearl est d’accord) et un cadeau à Adam le fils qu’elle attendait quand Daniel est mort. Michaël Winterbottom respecte la dignité de cet homme et de cette femme, et les plus voyeurs en seront pour leurs frais. En tout cas, chapeau, l’enquête de quatre semaines que mènent Marianne et ses amis est palpitante bien qu’on en connaisse l’issue. On se prend même à espérer, alors que nous vivons en flash-back la dernière journée de cet homme libre, que ce type bien, idéaliste, professionnel et passionné s’en sorte…

    Karachi est, nous dit-on, une des plus grandes villes du monde, et parcourir ses rues grouillantes en constante ébullition, bruyantes, agitées, inquiétantes, accentue l’angoisse palpable qui croît à chaque instant. Le climat anxiogène, tendu à l’extrême, la course contre la montre, le désespoir qui peu à peu s’insinue et la dignité héroïque de Marianne Pearl (Angelina Jolie est tout simplement FORMIDABLE…) qui fait dire à une journaliste débile : « on ne saurait pas dire que son mari a été enlevé il y a quelques jours… » font de ce film un témoignage bouleversant, respectable et… terrorisant bien que Marianne l’affirme : « ils ne m’ont pas terrorisée ».

    P.S. : il semblerait que tous les responsables de cet assassinat soient en prison actuellement.

     

     

    "Il est souriant, il me dit qu'il va bien, il les emmerde...".

     

  • 28 semaines plus tard de Juan Carlos Fernadillo °°

     

    28 semaines plus tard - Robert Carlyle

    Une épidémie qui rend les gens zombies en deux coups de morsure à pot a ravagé l’Angleterre. Le pays est mis en quarantaine et les zombies finissent par crever de faim. Ensuite, y’a la cavalerie à la bannière étoilée qui vient sécuriser le périmètre, coller des snipers sur les toits et placer les survivants dans des camps : l’ordinaire…

    Déjà faire un remake ou une suite ou je ne sais quoi du « 28 jours après » de Danny Boyle est assez incompréhensible mais nous servir une horreur qui fait sursauter mais qui ne fait pas peur (vous la sentez ma grosse nuance ???), je n’ai pas compris. Mais quand le général tasunien décrète : « tirez sans sommation sur tout ce qui bouge »… entendez les contaminés et les pas contaminés, la coupe est pleine et met le feu aux poudres. Quand Londres est arrosée au Napalm… là… c’est la goutte d’eau !

    A vomir.

    A fuir.

    P.S. : pourquoi j’y suis allée ???

    Pour Robert Carlyle… pauvre et faible femme que je suis !!!

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    Voyez plutôt la très très jolie « Face cachée » de Bernard Campan que j’avais vue en avant-première et que je vous recommandais déjà ici.

    La Face cachée

     

  • Shoot em up de Michaël Davis ***

    Shoot'Em Up - Affiche teaser française

    Monsieur Smith mange tranquillement une carotte dans la rue, comme tout le monde. Une femme enceinte jusqu’aux dents du fond qui baignent passe en courant devant lui, en criant, en se tenant le ventre. Un pas beau méchant la poursuit avec un gun en faisant des grimaces et hurlant des trucs pas gentils, style noms d’oiseau de toutes les couleurs ! Smith jette sa carotte, dit « merde », se lève et part faire le justicier dans la ville. Il accouche la dame en pleine fusillade (il s’en fout, il sait faire ça, c’est Clive Owen, il l’a déjà fait dans « Les fils de l’homme »). La dame se prend quand même une bastos en plein front. Smith se retrouve avec le bébé sur le bras (au sens propre… le nourrisson est quasiment greffé à son bras pendant tout le film… ce qui ne va l’empêcher de décimer toute la ville en faisant les cascades les plus spectaculaires jamais vues !!!). Le bébé (accro au Heavy Metal… j’invente rien) est poursuivi par une horde de meurtriers d’une puissance très mystérieuse (ça, on s’en fout un peu) alors Smith le protège. Smith est un gentil, la preuve il est végétarien (j’en sais quelque chose, je ne mange pas de viande…) mais faut pas l’énerver, c’est tout, c’est normal, sinon, sa carotte (c’est une arme la carotte, méfiez-vous) il vous la plante dans l’œil, dans l’oreille, en plein front, dans le… non, pas là!

    Que dire ? Si le 72 412ème degré existe au cinéma, c’est ici qu’on le trouve et il est recommandé de laisser son cerveau au vestiaire avant d’entrer en salle. C’est d’une violence et d’un mauvais goût absolus mais c’est tellement too much que c’est drôle bien qu’il y ait plus de cadavres en deux temps trois mouvements que sur la plage d’Omaha, on s’en cogne, les méchants sur-armés ne savent pas tirer un coup, c’est connu. Alors que Monsieur Smith, même avec tous les doigts cassés, il arrive encore à tirer et nous, on continue de piétiner les tapis de cadavres. Quel homme ! Bon, sinon, il y a Monica qui Bellucise presque pathétiquement (et inutilement) en vociférant plein de gros mots en italien "vaï a fan culo... bastardo... stronzo..."... ça doit faire "cool" j'imagine et Paul Giamatti qui se régale à être un vrai taré avec cerveau et gilet pare-balles.

    Quant à Clive Owen (que je préfère bien sûr en sauveur du monde « Fils de l’homme » ou casseur cassé très « Inside man » chez Spike Lee ou en Dwight protecteur de filles à « Sin City »… et plus sans affinités), minéral, sidéral, végétal, animal… il nous (me ?) fait un grand numéro à la Clint (oui m’sieurs/dames, vous avez bien lu) vengeur solitaire, défenseur sans sourire de la veuve et de l’orphelin…

    Poulala !

  • King of California de Michaël Cahill**

    King of California - Michael Douglas

    Charlie sort de l’hôpital psychiatrique. Il est attendu par sa fille de 17 ans Miranda qui a vécu seule pendant ces années. Charlie n’est pas tout à fait guéri et s’est mis en tête, pour offrir une vie meilleure à sa fille, de déterrer un trésor enfoui depuis le XVIIIème siècle. Le trésor se trouve sous le supermarché et la chasse peut commencer !

    Ce film vaut surtout pour la relation père fille tout en douceur, en tendresse et où les rôles sont inversés… le père ayant quelque peu perdu les pédales en court de route. Michaël Douglas assure en papa atteint de folie douce. Hirsute, barbu, le regard perdu il s’en donne à cœur joie dans un emploi aux antipodes de ses rôles à costume cravate et nous fait un plaisir fou en s’amusant.

  • L’âge d’homme de Raphaël Fetjö °

    L'Age d'homme... maintenant ou jamais - Romain Duris

    Samuel se donne 24 heures pour se décider : il s’engage avec Tina qu’il aime et avec qui il vit depuis un an ou il la quitte. Et oui, dans la vie, on a deux choix, pas trois, pas quatre… deux : on se marie ou on se marie pas.

    Les atermoiements des trentenaires (garçons) immatures et indécis face aux trentenaires (filles) très matures et très décises c’est souvent très con au cinéma, mais poussé à ce degré de nullité c’est presque du grand art. Le fond étant vraiment touché lors des séquences préhistoriques sans doute sensées prouver que les hommes sont des cro-magnons !!! Je ne sais pas, j’imagine. Romain Duris est goalé comme un top modèle, habillé comme un minet du 7ème et comme il est à poil la moitié du temps, on peut toujours se rincer l’œil… Comme il semble ne pas croire du tout à cet âge d’homme il fait le con tout le temps, ce qui pourra permettre d’esquisser quelques rictus aux plus indulgents. Quant aux autres acteurs, ils ne sont là que pour lui servir la soupe, autant dire inexistants. En tout cas, quelle fille voudrait de lui. Un mec comme ça : deux claques et retour direct chez sa mère pour qu'elle lui change sa couche !

    Le plus drôle (façon de causer) c’est que Romain Duris m’a fait penser à Jean-Paul Belmondo (que je vénère)… il ne lui reste plus qu’à trouver des rôles, des films, des réalisateurs (Klapisch, Audiart… venez à son secours, y’a urgence…).

  • Mio fratello è figlio unico (Mon frère est fils unique) de Daniele Luchetti ****

    Mon frère est fils unique - Elio GermanoMon frère est fils unique - Elio Germano et Riccardo Scamarcio

    Accio, comme son nom l’indique est une teigne, il est « contre », contre tout et il le gueule haut et fort depuis l'enfance. Manrico, son frère, beau et charmeur fait bizarrement moins le désespoir de ses parents. Depuis tout petits, il s’affrontent, s’engueulent et se battent. Accio se sent mal aimé, incompris, victime d’injustices (par exemple, il est littéraire et passionné de latin, on lui impose des études scientifiques…). Il se trouve un ami qui le comprend et l’initie à une drôle de doctrine : le fascisme, alors que son frère est communiste ! Nous sommes en Italie dans les années 60 et nous allons suivre quinze ans de l’évolution de ces deux frères qui, pour corser l’affaire vont aimer la même fille, avec en toile de fond le contexte difficile, social et politique d’une région oubliée, défavorisée, négligée et en fond sonore des chansons d’époque à vous foutre le frisson.

    Après le sublime « Nos meilleures années » de Marco Tulio Giordana, le remarquable « Romanzo criminale » de Michele Placido (voyez ces deux films : C’EST UN ORDRE !), plus de doutes, le cinéma italien n’en finit plus de renaître de ses cendres tout en restant étonnamment classique et … italien ! C’est magnifique. On accroche dès la première image de la première seconde et on ne lâche plus les personnages, on les aime, on en tombe amoureux parce qu’ils sont vivants, déroutants, attachants. Le rythme ne faiblit pas un instant. Accio et Manrico nous emportent dans la tourmente sans oublier de nous faire rire aux éclats parfois et Accio, interprété, incarné par l’acteur, la tornade, le MIRACLE Elio Germano réussit le prodige de nous faire aimer un fasciste !

    Plein de rires et d’émotion, cette lumineuse tragédie est une merveille inoubliable !

    NB : VO obligatoire sous peine de grosse déconvenue...

  • La vérité ou presque de Sam Karmann **

    La Vérité ou presque - André Dussollier

    Anne (Karin Viard), présentatrice autoritaire d’une émission de télé est mariée à Thomas (Sam Karmann) professeur. Elle a été la femme de Marc (François Cluzet) industriel imbu de lui-même, à présent marié à Caroline, enceinte. Vincent (André Dussolier) écrivain homosexuel rencontre et séduit tout le monde… Le point commun entre tous ces personnages est qu’ils sont mal dans leur peau, qu’ils se mentent, se trompent !

    Ce film commence comme une comédie « chorale » où tout le monde se croise et le réalisateur pointe sa caméra sur leur faiblesse commune : le mensonge. C’est plutôt bien vu, assez libre, sans emphase, parfois drôle et évidemment magnifiquement bien interprété. Le film ronronne doucement, égrainant quelques sourires et quelques répliques féroces… Et puis, coup de théâtre et virage à angle droit, le personnage d’André Dussolier, écrivain donc, travaille à la biographie d’une chanteuse de jazz des années 50/60 qui le fascine depuis l’adolescence : Pauline Anderton… et là, miracle, le film devient intrigant comme une enquête, passionnant, émouvant, sensible. Quel dommage que Sam Karmann n’ait pas choisi de traiter uniquement la vraie/fausse biographie de cette chanteuse (musique idéale et envoûtante pendant tout le film) car dans toute cette seconde partie, il règne une ambiance presqu’ensorcelante. La finesse, la sensibilité, la délicatesse, la présence lumineuse d’André Dussolier, débarrassé de son rôle de farfelu sympa, est pour beaucoup dans la grande réussite de ce film dans le film, mélancolique et émouvant.

  • The Bourne Ultimatum de Paul Greengrass ***

    La Vengeance dans la peau - Matt Damon

    Jason Bourne a eu la mémoire, puis la mort… à présent il a la vengeance dans la peau. On a fait de lui une machine à tuer, on a assassiné sa petite amie… même par erreur, ça énerve. Il veut remonter à la source, retrouver sa mémoire, son identité, comprendre et se venger. Il part en guerre tout seul avec ses poings. Son ennemi ? La C.I.A. qui veut s’en débarrasser ! Même pas peur !!!

    Accrochez vos ceintures, le décollage est immédiat. Ces deux heures en apnée vont vous laisser hors d’haleine ratatinés sur votre fauteuil. Les scènes virtuoses s’enchaînent avec maestria et prouvent que le cinéma d'action ne finira jamais de se renouveler. Deux poursuites sont particulièrement saisissantes d’intensité et de brio : une dans la gare de Londres parmi la foule, une autre en plein New York avec des voitures lancées à toute allure en pleine circulation ! C’est du cinéma coup de poing qui file à toute berzingue en ne vous laissant le temps de penser qu’à une seule chose : pourvu qu’il s’en sorte ! Jason avance comme un bulldozer et il dégomme (sans arme la plupart du temps) tout ce qui se trouve sur son passage. Faites le pas chier, il a de la route à faire car pour se rendre au siège de la CIA, il fait un détour par Moscou, Londres, Madrid, Paris, Tanger… où à chaque fois des agents formés pour tuer lui collent le train. S’il est blessé, il se recoud tout seul, s’il tombe d’un toit dans une voiture (oui madame ça arrive !), il se relève. Et puis, Jason n'ouvre pas les fenêtres, il les traverse en sautant d'un balcon à l'autre : pas une égratignure... C’est fascinant à regarder un héros invincible. Et Matt Damon fait très très bien le héros victime innocente (enfin, presque…), mâchoire serrée, tête d’américain (enfin, pour moi une tête de Damon, c’est une vraie tête d’américain en tout cas), il fonce, ou plutôt il cavale vers son destin sans dire un mot. Plouf... !!!

    Ce cinéma là, efficace et qui ne cherche qu’à l’être sans se « la péter » est un vrai bonheur aussi !

    La Vengeance dans la peau - Matt DamonLa Vengeance dans la peau - Matt Damon

     

  • Dove sono ?

    En mon absence, ne lachez rien et allez au cinéma.

    Et comme je ne serai pas là pour vous le rappeler sachez que le vendredi 14 septembre à 20 h 50, France 3 propose la diffusion du documentaire "Elle s'appelle Sabine" de Sandrine Bonnaire (sortie en salle prévue en janvier 2008) qui avait ému Cannes et laissé Cabourg en larmes...

    "Sandrine Bonnaire a une sœur, Sabine. Huitième d'une fratrie de onze enfants, Sabine est autiste. Depuis vingt-cinq ans, Sandrine filme sa sœur et réalise ici un portrait bouleversant. Le récit de son histoire à travers des archives personnelles, filmées par la comédienne sur une période de 25 ans et le témoignage de sa vie actuelle dans une structure adaptée. Ce film révèle une personnalité attachante, dont le développement et les dons multiples ont été broyés par un système de prise en charge défaillant. Après un passage tragique de cinq longues années en hôpital psychiatrique, aujourd'hui Sabine reprend goût à la vie dans un foyer d'accueil en Charente, même si ses capacités restent altérées.Une démonstration par l'exemple de la pénurie de centres spécialisés et de ses conséquences dramatiques. "

    Elle s'appelle Sabine

     

  • Waitress d’Adrienne Shelly ***

    Waitress - Keri Russell et Nathan Fillion

    Jenna est mariée à une grosse tache… Je reprends, sans euphémisme… Jenna est mariée à un connard absolu et intégral qui lui fait peur et qu’elle cherche à quitter en douce. Elle est aussi et surtout serveuse dans un « diner » où elle réalise quotidiennement des tartes qui font le bonheur des clients et qu’elle baptise de doux noms farfelus. Le jour où elle apprend qu’elle est enceinte de ce débile d’Earl… elle nomme sa tarte : « Je suis enceinte d’Earl. Ma vie est foutue ». Et voilà, ce film c’est la vie de Jenna pendant ces neuf mois de grossesse qui la terrorise, entre son mari abruti, ses délicieuses copines nunuches et surtout son nouveau gynécologue dont elle va tomber amoureuse et qui va le lui rendre au centuple.

    Tout le monde est tendre, perdu, bizarre, empoté, timide, « almost happy » dans ce film, sauf Earl qui est un con beauf et crétin définitif ! Et ce film est surprenant qui manie avec bonheur futilité et profondeur. On sourit, on est ému et parfois même euphorique, c’est une douceur, une sucrerie qui rend heureux et qui touche énormément. Il y a beaucoup de choses sous une apparente légèreté et notamment la crainte profonde que peut inspirer une grossesse surtout quand elle n’est pas désirée. Jenna de plus en plus désemparée devant l’imminence de l’arrivée du bébé se met à lui écrire, à lui expliquer quelle mauvaise mère elle sera. Et puis les rapports amoureux avec son gynécologue (Nathan Fillion : vous allez craquer les filles… mais djizeuce prends un pseudo Nathan !!!) vont faire fondre toutes les filles comme des loukoums… Imaginez le type toujours là quand il faut, toujours avec les mots qu’il faut et Jenna qui lui dit : « je n’ai jamais eu d’ami comme toi » et qui confie à son bébé : « j’espère qu’un jour quelqu’un t’enlacera pendant 20 minutes sans rien te demander… ».

    Cerise sur ce gâteau, l'actrice principale Keri Russel est à croquer !

    Allez déguster sans retenue cette douceur light et sucrée car hélas, ce sera le dernier film de cette réalisatrice (qui s’est donné le rôle de la copine très cruche) car elle est morte assassinée il y a quelques mois.

     

    Waitress - Keri Russell et Cheryl Hines

    La réalisatrice est au centre.

     

    Ce film est pour toi.