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Sur la Route du Cinéma - Page 409

  • BREATHLESS de Yank Ik-June ***

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    Sang-Hoon exerce avec une application qui ressemble à de l’acharnement le délicat métier de recouvreur de dettes. Incapable de s’exprimer sans proférer une insulte tous les trois mots, violent, agressif et dénué du moindre humour, il semble également inapte à exprimer sa tendresse envers la seule personne qu’il aime, son petit neveu de 5 ans. Un jour il croise Yeon-Hee une lycéenne qu’il va d’une certaine façon agresser d'une de ses très élégante manière. Mais il va tomber sur un os de taille. Yeon-Hee est, comme lui, une paumée au passé très lourd et au présent douloureux. Elle va lui tenir tête, exiger excuses et réparation. Impressionnés et attirés l’un par l’autre, ils vont se revoir, s’habituer l’un à l’autre, s’humaniser, s’adoucir et s’apaiser en partageant leur détresse.

    Le DVD de ce film qui sera en vente dès le 5 octobre m’a été confié par les éditions Potemkime Films & Agnès B. DVD et 48 heures après l’avoir vu, j’en suis encore sous le charme et le choc. Je suis déçue d’avoir raté sa sortie en salle mais ravie d’avoir fait une telle découverte. Je vous le recommande donc vivement.

    Je considère le premier film de l’acteur/réalisateur coréen Yang-It June comme un véritable coup de poing, un choc qui coupe le souffle. La première demi-heure surprend. La seconde permet de s’acclimater à l’ambiance particulière. La suite étreint le cœur et m’a laissée au bord des larmes. Il faut dire que sans être militante de quoi que ce soit, je suis, pour faire vite et simple, particulièrement sensible au sort réservé aux femmes et aux enfants à travers le monde. Ça me sidère et me pétrifie la plupart du temps. Et ici c'est un condensé d'horreurs. Il semble donc que le réalisateur ait choisi cette façon brutale, émouvante, humoristique et assez radicale pour évoquer cette humanité désenchantée et résignée de son côté de la planète. On ne peut s’empêcher de rire ou de sourire en observant le comportement de Sang-Hoon violent et ordurier, toujours au bord de l’implosion ou de l'explosion. Mais dès qu’on découvre ce qui l’a rendu si visiblement insensible au reste de l’humanité, on comprend mieux sans l’excuser pour autant. Idem pour la petite Yeon-Hee qui sous ses airs sages et son uniforme d’écolière dissimule une vie de contraintes, de privations, d’humiliations.

    C’est au hasard d’une sublime et longue scène muette d’une douceur et d’une tristesse inattendues au cœur de toute cette violence que le réalisateur autorise ces deux perdus à se laisser aller à leur inconsolable chagrin.

    Il y a sans doute des façons plus subtiles de parler d’une société où les hommes tellement accablés par une société dictatoriale deviennent de véritables tyrans, voire des bourreaux au sein de leur famille mais la sincérité qui semble suinter de ce film dur et choquant m’a totalement conquise.

    Avec sa rage, sa colère, sa naïveté et son authenticité, le réalisateur signe un film qui aurait aussi pu s’appeler « un homme qui crie ». 

  • WALL STREET L'ARGENT NE DORT JAMAIS de Oliver Stone °

    En 1987, Gordon Gekko était un gros pourri, un as de la finance qui avait des dollars à la place des yeux. Oliver Stone l'avait mis en prison à la fin de l'histoire parce qu'il avait trop fait mumuse avec des sous qui ne lui appartenaient pas. ça ne se fait pas. Quand le film commence (celui de 2010) Gordon sort de prison et on lui rend sa montre et son portable. Et en 1988, les portables avaient cette tête là : douglas.jpg    MDR.

    Gordon c'est Michaël Douglas l'acteur, et du coup lui aussi a 23 ans de plus. ça se voit mais ça ne me dérange pas, il ressemble de plus en plus à papa c'est incroyable :

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    A sa sortie de prison, personne n'attend Gordon, c'est dégueulasse. Pourtant il a une fille mais elle préfère se rouler sous la couette avec son chéri. La fille c'est Carey Mulligan et le chéri c'est Olivier Besancenot Shia LaBeouf (finalement on s'habitue à son nom pas vrai ?). Il dort avec sa culotte. Mais je me suis laissée dire que depuis le film, Carey et Shia (en fait, ça fait quand même bizarre ce prénom) dormaient ensemble sens dessus dessous. Chéri est trader et il s’appelle Jacob et il aime la fille de Gordon qui l’aime aussi. Mais elle ne veut plus entendre parler de son père. Il lui a mis 100 millions de dollars sur un compte en Suisse mais tant pis elle en veut pas. Elle fait croire qu’elle lui reproche la mort de son frère mais en fait elle ne supporte pas qu’il lui ait donné un nom de nounours. Winnie, elle s’appelle. 
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    Parfois, Jacob et Winnie sont dans la rue et ils discutent. Ils ont des soucis parce que Jacob fricotte avec Gordon et Winnie a des secrets aussi.

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    Alors Jacob réfléchit à comment il pourrait garder Winnie. Alors il lui achète une bagouze à 400 mille dollars. Elle aime bien même si elle la trouve pas trop en plastique comme elle aimerait mieux, alors elle lui dit : « d’accord je veux bien t’épouser, d’ailleurs je suis enceinte ».

    « ah bon, qu’il dit Jake, qui est le père ? ».

    Mais non, j’rigole ! 

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    Là, le type qui fait comme ça avec les doigts et la bouche, avec le pull rouge sur les épaules, c’est le réalisateur. Il est là, il voudrait bien mais il n’y arrive pas. Et les acteurs lui disent : « euh, quand même Olive, va falloir qu’on fasse quelque chose là, tu nous as pas mis dans nos costumes du dimanche un jeudi pour qu’on fasse rien ? », 

    « ben, oopss j’ai oublié » qu’il dit Olive… ah, ça y est ça me revient, qu’il finit par dire, mais il faut changer de costume ». Oliver doit avoir un "alea moral" à n'en pas douter.

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    Là tout le monde est habillé comme un pingouin et Jacob dit à Gordon : « merde Gordo, t’as pas mis ton nœud pap ? ».

    « Ouais ben j’avais pas envie de ressembler à cte piranha de Brett »

    « on m’appelle plus Brett, Gordon, mais Bretton ».

    Vous savez quoi ? J’ai appris que Josh Brolin avait perdu 10 kgs pour ce rôle. Il a bien fait. 

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    Parfois Jacob se promène avec un air triste devant Ground Zero (ce n’est pas loin de Wall Street) et on a une pensée émue. 

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    Cette fois Oliver a mis son pull sur lui parce que la clim’ est poussée à fond. Ses manches sont trop courtes mais si le film marche il rachètera une pelote pour finir les bras. 

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    Brett/Josh, c'est un méchant qui veut toujours plus comme Gordon dans le temps. Il est le « poulain » (dans la vie, il faut un poulain et un mentor) de Eli Wallach qui s’appelle Julie ici. Il est un peu liquide et il fait « pfuit pfuit » avec sa bouche et ça veut dire : « cui cui fait l’oiseau ». C’est bizarre comment il devient Eli. Il a son nez qui descend de plus en plus bas et les joues lui entrent dans la bouche. La sonnerie du portable de Jacob c’est une musique de western, c’est pour faire du mal à Eli, j’en suis sûre. 

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    Les traders sont des mauvais et ils se reconnaissent entre eux. Alors ils prennent le métro. Le métro c'est dangereux, parfois des gens se jettent dessous et ils vous bousculent. Quand il est encore gentil Gordon a la mèche en bataille et quand il redevient méchant il a le cheveu gominé.

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    Sur cette photo, j’adore la chemise de Michaël. Je pense que c’est du lin, et ce bleu est vraiment très seyant. Par contre les charentaises, moyen. Bon excusez moi faut que je vous laisse.  

  • UN HOMME QUI CRIE de Mahamat Saleh Haroun ***

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    Au Tchad, c’est la guerre civile. Elle ne date pas d’aujourd’hui mais Adam, environ 60 ans, a un métier auquel il s’accroche et qui le tient quelque peu isolé du chaos. Ancien champion de natation, il est maître nageur de l’hôtel de luxe de la Capitale N’Djamena. La direction de l’hôtel devient chinoise et l’impitoyable nouvelle directrice entend bien renouveler le personnel trop âgé. C’est ainsi qu’Adam doit céder sa place à son fils Abdel et prendre celle d’un de ses collègues et ami à un poste moins prestigieux.

    Le gouvernement en place malmené par les rebelles nomme des Chefs de quartier qui ont la charge de récolter de l’argent pour « l’effort de guerre ». A défaut de payer, les habitants peuvent choisir d’envoyer leur(s) enfant(s) en âge de combattre. Harcelé par son chef de quartier, Adam ne possède pas la somme nécessaire, mais il a un fils…

    Si la guerre est omniprésente, on la voit à peine. Le réalisateur s’attache plus particulièrement à en montrer les « dommages collatéraux » sur la population qui ne peut, la plupart du temps que la subir et tenter de continuer à vivre. C’est le cas d’Adam qui a la « chance » d’avoir toujours un emploi. Il entretient par ailleurs de merveilleux rapports de complicité avec Abdel son fils (la très belle scène d’ouverture) et de tendresse partagée avec sa femme. Jusqu'à ce que le drame éclate.

    C’est avec infiniment de délicatesse et de sobriété que Mahamat-Saleh Haroun (lui-même rescapé de la guerre qui l’a contraint à quitter son pays) dépeint la souffrance de cet homme qui a fait un choix qui le hante. Les relations entre un père et son fils sont au cœur de cette tragédie. Mais alors que le pays en pleine confusion s’effondre, quelles sont les possibilités de rédemption d’un homme qui semble avoir commis l’irréparable ?

  • LES AMOURS IMAGINAIRES de Xavier Dolan ***

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    C'est avec un grand bonheur que je peux affirmer que ce jeune incroyable surdoué prodige québécois (il a 20 ans) confirme tout le bien que l'on pense de lui. Il faut dire qu'il avait placé la barre lui-même très haut avec son premier long métrage "J'ai tué ma mère", l'un de mes gros coups de coeur de l'année dernière. Même s'il s'employait à brouiller les pistes, j'y avais vu une déclaration d'amour bouleversante à la mère.  C'est comme si Xavier Dolan était une nouvelle vague à lui tout seul. Comme s'il avait ingurgité et digéré TOUT le cinéma qu'il aime pour en faire la synthèse tout en lui imprimant sa patte déjà et désormais indentifiable. Il persiste et signe avec ces amours là plutôt déjantées, absolument hilarantes et pourtant non dénuées d'anxiété. C'est cruel, troublant et parfois insensé, comme l'amour. Les références cinéphiles pleuvent et sont facilement repérables, Audrey Hepburn et James Dean étant au centre de ce triangle isocèle.

    Francis et Marie sont amis. Au cours d'une soirée, ils font la connaissance de Nicolas dont ils tombent tous les deux amoureux. Lors de la compétition pour s'attirer les faveurs du bellâtre, tous les coups (bas) sont permis. La belle amitié de Francis et Marie y résistera t'elle ?

    Qui n'a pas connu ce désespoir amoureux où l'objet de toutes vos pensées s'obstine avec plus ou moins d'innocence à vous envoyer des signaux pas toujours bien identifiés, ces longues minutes/heures à attendre en vain que le téléphone posé sur les genoux sonne, et puis les erreurs, les quiproquos, les petites hontes, les grosses gaffes, l'obstination à voir un être hors du commun dans un personnage finalement plutôt fade et ordinaire... ne sera peut-être pas sensible aux affres que traversent Francis et Marie ? Mais le film n'est pas que cela et si le fond est indéniablement tourné vers la quête obsessionnelle de l'amour, la forme, sophistiquée, singulière, lumineuse avec des plans travaillés, des ralentis toujours wongkarwaïens, la musique omniprésente et essentielle ajoutent au plaisir constant.

    Xavier Dolan, est acteur, réalisateur, producteur, monteur de son film. Il s'est également chargé de la conception des costumes. Incontestablement imprégné de la nouvelle vague, du cinéma de Christophe Honoré (et le clin d'œil final de Louis Garrel qui tournera dans le 3ème film du réalisateur et dont l'acteur Niels Schneider qui joue Nicolas ici en est la version blonde est là pour le confirmer), les films de Xavier Dolan sont pourtant infiniment personnels, originaux, singuliers et différents.

    Les dialogues brillants et pittoresques mériteraient tous d'être cultes. Si j'ai trouvé l'objet des fantasmes Niels Schneider particulièrement fade, il n'en va pas de même de Xavier Dolan très beau, excellent acteur n'hésitant pas avec un certain masochisme à ne pas toujours se montrer sous son meilleur jour. Mais la révélation Monia Chokri devrait être LA raison définitive et suffisante de courir voir ce film. Elle est EXTRAORDINAIRE.

  • EN AVANT PREMIERE MONDIALE : LE FESTIVAL INTERNATIONAL DU 1ER FILM D'ANNONAY 2011

    et sa nouvelle très créative affiche vertigineuse et énigmatique. 

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    La prochaine édition (la 28ème...) se tiendra donc du 28 JANVIER AU 7 FÉVRIER 2011 et aura pour thématique : "LES ARTISTES À L'ÉCRAN"... Le premier week end sera consacré au cinéma belge francophone et de nombreux invités sont attendus. Je vous informerai au fur et à mesure dès que leur présence sera confirmée. Comme chaque année, le Festival proposera

    • une compétition internationale de premiers longs métrages de fiction venus du monde entier,
    • une Carte blanche à l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion),
    •  des Premiers films hors compétition,
    • des films « jeune public »,
    • des avant-premières,
    • des rencontres…

    Le tout dans une atmosphère festive et cinéphile, une convivialité incomparable, un amour du cinéma qui laissent au moindre participant, du spectateur anonyme au réalisateur venu de l’autre bout du monde, un souvenir impérissable riche de rencontres, d'émotions et de découvertes.

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    Mais le plus important est que 8 parmi vous, peuvent avoir la chance, le bonheur et l’avantage de faire partie de cette fête du cinéma en devenant MEMBRE DU JURY. Je vous rappelle que je l’ai été en 2005 et que depuis, j’y retourne chaque année. Vous pouvez retrouvez mes comptes-rendus des éditions précédentes en cliquant sur la rubrique « Festival International du 1er Film d’Annonay ».

     Donc, si vous aimez le cinéma…

    Devenez membre du Jury du 28ème Festival International du Premier Film du jeudi 3 au dimanche 6 février 2011.

    Regardez comme tous ces gens (ex membres !) ont "l'air" épanouis et désespérément normaux un peu comme vous !

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    Le Jury, présidé par un réalisateur, sera uniquement composé de spectateurs cinéphiles choisis dans toute la France. Ce jury se réunira à Annonay du jeudi 3 au dimanche 6 février 2011*, période pendant laquelle tous les films en compétition seront projetés en présence de leurs réalisateurs..

    Dans votre courrier de candidature (3 pages maximum), indiquez vos nom, prénom, âge, profession, adresse et numéro de téléphone, adresse mail éventuellement. Indiquez également tout ce qui peut aider à cerner votre personnalité de cinéphile : les deux ou trois films que vous avez le plus aimés cette année, vos réalisateurs préférés, les genres cinématographiques que vous aimez et ceux que vous n’aimez pas, les raisons pour lesquelles vous souhaitez devenir membre du jury, la place qu’occupe le septième art dans votre vie…

    Votre courrier doit parvenir avant le 15 décembre 2010 à :

    Festival International du Premier Film

    MJC - Avenue Jean Jaurès –

    07100 ANNONAY

    email : direction@annonaypremierfilm.org

    Que ceux qui ont déjà tenté leur chance et n’ont pas été sélectionnés ne se découragent pas et renouvellent leur candidature. Les films dont vous choisissez de parler sont moins importants que la façon dont vous le faites et que votre courrier (PITIE : PAS DE CV !) doit déborder d'amour...

    * Les frais de séjour des membres du jury sont pris en charge par le festival ainsi qu’une participation aux frais de déplacement.

    Je vous rappelle enfin que ce Festival est l'occasion de rencontrer des gens absolument inoubliables...

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  • AMORE de Luca Guadagnino **

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    C'est l'histoire d'une riche famille industrielle du Nord de l'Italie mais surtout d'Emma, mariée à Tancredi. Elle est mère de trois enfants et mène avec beaucoup de panache et de dévotion sa vie de femme du monde entre les luxueuses réceptions qu'elle donne dans sa maison-palais. Lors de l'anniversaire du patriarche, père de Tancredi, ce dernier lui transmet ainsi qu'à son fils l'entreprise familiale. Mais la passion qu'Emma va nourrir pour Antonio, un jeune cuisinier ami de son fils, va bouleverser et faire exploser les carcans qui l'écrasent. Un drame insurmontable va encore amplifier la révolution qui va déstabiliser les Recchi.

    C'est un film d'une ambition folle et démesurée qui par certains côtés, écrasé de ses références cinéphiles évidentes semble d'un autre âge. En effet, il m'apparaît complètement anachronique dans le cinéma d'aujourd'hui de s'intéresser à une grande famille capitaliste tant ses membres ont l'air déconnectés de la vie telle que le commun des mortels (dont je suis) la connaît. Je ne pense pas que ce qui m'a gênée soit la succession des styles, c'est même plutôt un bonheur de passer sans transition de Visconti à Hitchcock (même le chignon de Tilda Swinton IMPERIALE est Hitchcockien ainsi que cette « poursuite » dans San Remo copiée sur celle de « Vertigo ») mais la déception entre les sommets passionnants atteints et les profonds creux dans lesquels s'insinue un abyssal ennui. La très très longue scène d'introduction qui nous installe dans un dîner guindé où semble déjà planer le(s) futur(s) drame(s), nous promène dans cette maison musée pleine de marbre, d'escaliers, de pièces sombres, à la fois immense et étouffante... et malgré la longueur de cette scène, je n'ai pas réussi à comprendre parfaitement qui est qui (surtout les enfants, et certains invités...). Et je me suis plusieurs fois pendant la première heure, demandée quand l'histoire allait commencer.

    Par la suite, il y aura des coups d'accélérateur infernaux et vraiment saisissants qui m'ont clouée au fauteuil... puis de nouveau le calme, des plans fixes à la limite écœurant sur certains plats, une scène de sexe pas bien passionnante car pas bien passionnée. Et il faut reconnaître que le jeune partenaire de Tilda Swinton n'est pas, mais vraiment pas à la hauteur... Et pourtant j'ai vraiment l'impression qu'on était pas loin de tenir un chef d'oeuvre ! A quoi ça tient ?

     

    Par contre, Tilda Swinton magnifique, énigmatique, forte et fragile, parfois perdue, d'autres fois rassurante, mère, amante est le point positif irréprochable de ce film étrange. Cette actrice est immense et son investissement dans ce beau rôle est remarquable. Mais...

  • 6 PLACES DE CINEMA A GAGNER

    grâce à MK2 pour

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    de et avec Xavier Dolan, le deuxième film du surdoué de 21 ans...

    TROUVEZ LE TITRE DES FILMS CI-DESSOUS.

    - une seule réponse à la fois par personne,

    - attendre que j'ai validé la réponse avant de rejouer.

    Les gagnants sont : marion,Lycaonne, Mister Loup, sopel, spleen, Ed.

    GAME OVER. Merci.

    1

     LES CHANSONS D'AMOUR trouvé par Lycaonne10.jpg   7834_clotilde-hesme_440x260.jpg  

     

     

     

     

     

    2

      LE BONHEUR trouvé par Ed 

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     3

     BROTHERS trouvé par Spleen

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     4

    LES MOISSONS DU CIEL trouvé par marion  

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    5

     MATCH POINT trouvé par Mister Loup

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    6

     TWO LOVERS trouvé par sopel

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    7

     LES INFILTRES trouvé par Mister Loup

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      8

     MOGAMBO trouvé par marion

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    9 

    L'AMANT DE CINQ JOURS trouvé par Mister Loup

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      10

    WILBUR trouvé par marion

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    Synopsis : Francis et Marie, deux amis, tombent amoureux de la même personne. Leur trio va rapidement se transformer en relation malsaine où chacun va tenter d'intérpréter à sa manière les mots et gestes de celui qu'il aime...  

     

     
  • MA SEMAINE AU CINEMA et ailleurs...

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    HORS LA LOI de Rachid Bouchareb ***

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    BENDA BILILI de Renaud Barret et Florent de la Tullaye ****

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    NOTRE JOUR VIENDRA de Romain Gavras ***

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    SIMON WERNER A DISPARU... de Fabrice Gobert **

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    MIRAL de Julien Schnabel °

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    MANGE, PRIE, AIME de Ryan Murphy °°

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    CONCERT NEIL HANNON

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    MES COUPS DE COEUR

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    Sami-Bouajila_closer_star_large.jpgs_hiam-abbas.jpgStaff_Benda_Bilili_1517.jpgconnaissez_vous_bien_vincent_cassel_a_la_une_mode_defile_new.jpg19206692_jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20091201_124714.jpgjavier_bardem.jpg

  • SIMON WERNER A DISPARU de Fabrice Gobert **

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    Pour ses 18 ans, les parents de Jérémie lui laissent la maison afin qu'il puisse fêter dignement l'événement... comprendre : avec l'ampli poussé à 24, de l'alcool à tous les étages et des préservatifs dans les poches, on sait jamais, ça peut servir. Laetitia et Frédéric s'éloignent un peu de la fête et découvre un cadavre dans la forêt qui borde le quartier. S'agit-il de Simon Werner qui a disparu du lycée il y a une dizaine de jours ? Une autre élève disparaît à son tour, puis un troisième...

    La belle idée de ce film est son savant montage qui à trois reprises va revenir en arrière en nous donnant la vision des choses et des événements selon trois points de vue différents. Suivant ce que chaque personnage objet chacun d'un chapitre, a vécu, on appréhendera les tenants et aboutissants sous plusieurs angles et aspects. Cette façon de chahuter la perception que l'on se fait de ce que l'on voit est toujours passionnante car on peut vérifier à quel point il est facile d'interpréter et évidemment de porter un jugement hâtif donc imparfait qui se révèlera forcément faux ou pas.

    Le réalisateur semble se moquer et détourner les codes du "teen movie", genre que je ne goûte pas particulièrement n'est-ce pas Gaël ? dès lors qu'il s'agit d'endurer les jérémiades soupirantes de pieuvres ou les questionnements existentiello-bourgeois lolesques kikoo lol MDR... mais que je ne connais pas trop finalement. L'intrigue se situe dans une banlieue indéterminée et plus particulièrement dans une cité proprette où chaque petite maison "ça m'suffit" avec garage deux voitures et jardinet ressemble à la suivante comme à la précédente. Et à la sortie de cette cité, une forêt va offrir toutes les possibilités pour laisser galoper l'imagination. Plutôt que de jouer aux apprentis Sherlock Holmes, les lycéens intrigués par ces disparitions vont gamberger et envisager toutes les explications possibles et imaginables, donnant à chaque protagoniste (profs, entraîneur de foot, élèves...) des intentions, un mystère ou des arrière-pensées qu'il n'a pas forcément.

    La résolution peut-être un peu décevante n'empêche pas ce film de jouer délicieusement avec nos nerfs. En outre, le fait que l'histoire se déroule en 1992 permet d'éviter l'utilisation abondante des portables et autres ordinateurs miraculeusement absents. Et puis surtout on peut découvrir de jeunes acteurs impressionnants (exploit : jamais agaçants !), très à l'aise et qui n'ont pas l'air de réciter des tirades qui ne leur conviennent pas mais dont les conversations naturelles semblent absolument prises sur le vif. Ana Girardot fille (et portrait craché) d'Hyppolite est délicieuse et charmante en belle du lycée convoitée par tous les garçons. Et Jules Pélissier, d'un naturel impressionnant sont les deux excellentes surprises de ce joli film, un peu hypnotique bercé par la musique de Sonic Youth (plus grand groupe mondial, il paraît...).