Festival International du Premier Film d'Annonay (2008 - 1ère partie)

« Nous sommes en 2008 après Jésus-Christ. Toute la Gaule est envahie par la sortie d’ « Astérix ».
Toute la Gaule ? Non. Un village peuplé d’irréductibles cinéphiles passionnés résiste encore et toujours au démantèlement culturel. Et la vie n’est pas facile pour les garnisons des camps retranchés de Capitalisum, Rentabilitum, Mediocritum et Consensuelitum ».
Je reprends les mots de Gaël Labanti, directeur artistique du festival qui expriment à la fois sa passion partagée, sa rage de continuer. La culture en général et le cinéma en particulier sont entrés en résistance à Annonay, ils ne cèderont pas devant l’acharnement d’un gouvernement (tout sauf cultivé) implacablement décidé à voir disparaître ce genre de manifestations dont les maîtres mots ne sont ni profit ni rentabilité... On ne peut pourtant pas reprocher aux dizaines de bénévoles acharnés, enthousiastes de ne pas "travailler plus" pour que continue à vivre ce festival !!!
En ce qui me concerne, je suis rentrée, je suis là mais je ne suis pas encore vraiment là. Le corps est ici, la tête et le cœur sont ailleurs. Comme chaque fois, il me faut du temps pour redescendre, pour atterrir, toucher terre à nouveau. Récupérer. Après 11 heures de sommeil (les nuits sont courtes à Annonay… demandez à ceux qui y étaient !), ma seule motivation pour me lever ce matin était bien de pouvoir m’immerger à nouveau dans ces quatre jours, au travers des photos, des textes que j’ai à rédiger et des souvenirs accessibles au fond du cœur mais délicats à exprimer en mots ! Le festival D’Annonay n’est pas comme les autres. Je peux le dire car j’en ai vécu d’autres. Il vous rend différents comme si la sensibilité, déjà à fleur de peau en temps ordinaire, s’exacerbait durant ces quelques jours hors du temps, hors de tout, au fil des rencontres, des discussions, de la découverte des films. Et cette année, je le clame haut et fort, la sélection, pourtant déjà magnifique les années précédentes, touchait l’excellence. Je rappelle qu’il s’agit exclusivement de premiers films dont deux notamment frôlent la perfection. C’est évidemment avec toute ma subjectivité et ma mauvaise foi exaltées par cette nouvelle expérience que je vous en parlerai, comme je pourrai…
Chevauchant mon falafel fuyant au moteur réparé, décoiffée par un vent salé à faire rêver les poissons, je repartirai sur la trace d’Igor dans l’espoir de retrouver ces petits dieux aux dents d’amour…
Pour vous faire patienter, quelques photos…
