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Sur la Route du Cinéma - Page 504

  • LA RONDE DE NUIT de Peter Greenaway ***

    la ronde de nuit,cinéma

    Rembrandt est consulté par la Milice d’Amsterdam pour faire un portrait de ses éminents membres. Le peintre méprise ces hommes arrogants et vaniteux. Il refuse d’abord cette commande mais finit par se laisser convaincre par la femme qu’il aime Saskia qui pense que cela assurerait l’avenir de leur enfant, financièrement.

     

    C’est magnifique visuellement chaque scène s’organise et s’agence comme un tableau, l’écran  d’abord noir s’éclaire peu à peu, certains coins restent dans l’ombre d’autres entrent dans une lumière tour à tour douce ou (rarement) plus violente. Autant dans un musée, j’ai envie de ne rien entendre et surtout de dire à tous les visiteurs de me faire grâce de leurs commentaires ronflants… autant ici, au cinéma en général je me régale littéralement des explications et du moindre détail que me propose le réalisateur. D’autant qu’ici Greenaway résout les points mystérieux d’une œuvre qui semble expliquer un meurtre et même en désigner les coupables, révéler l’homosexualité de certains, l’inceste d’autres… et en plein milieu du tableau, pourtant à peine visible, l’œil du peintre qui les observe et les accuse. Evidemment c’est passionnant et également révélateur d’une société où les hommes des riches familles utilisent les très jeunes filles pauvres comme esclaves sexuelles. La dernière partie après la mort de sa femme se concentre sur le côté fornicateur de Rembrandt. Il s’essouffle dans de multiples parties de jambes en l’air pour tenter d’oublier cette femme tant aimée, et c’est fait d’une façon complètement joyeuse et décomplexée plutôt rare au cinéma. Il est à noter que l’acteur Martin Freeman est un Rembrandt qui semble tout droit sorti d’un tableau du maître et que les scènes avec sa femme sont empreintes d’une émotion, d’une intelligence, d’un bonheur et d’un humour impressionnants.

  • Redacted de Brian de Palma °

    Redacted

    Des soldats américains s’emmerdent et crèvent de chaud à un check point en Irak, ça met les nerfs en vrac de certains. Un des soldats (futur étudiant en cinéma) filme non stop leur ennui, les contrôles qu’ils effectuent et aussi la mort d’un de leur copain qui saute en pleine rue sur une bombe. En représailles, certains d’entre eux vont violer puis assassiner une jeune fille de 15 ans ainsi que sa famille…

    Je suis en colère. Je n’ai pas aimé ce film. Je n’ai rien compris. Enfin si, j’ai compris que la guerre c’est moche, pas bien et on ne le répètera jamais assez. Là-dessus on est d’accord Brian, je crois que j’ai compris ce que tu voulais DIRE. Mais je n’ai pas compris comment tu l’as dit et surtout je n’ai rien compris à ce que tu m’as montré. Un film, un reportage (français avec en voix off des commentaires idiots balbutiés d’une voix indolente avec en fond sonore le Quatuor de Haendel rendu brusquement INSUPPORTABLE…), des images de caméras de surveillance, d’autres soubresautantes d’une caméra fixée sur un casque, d’autres encore issues de blogs ou de « chats » internautiques, des soldats au QI d’huîtres qui auraient accompli les mêmes horreurs dans leur pays (l’un deux le dit : « j’avais le choix, venir ici ou finir en prison… »), des soldats américains ou des civils irakiens traumatisés à vie par ce qu’ils ont vu ou fait lors de cette « busherie », des cadavres, des têtes qu’on coupe, des jambes ou des bras arrachés… tout ce salmigondis d’images ne font pour moi ni un film ni un pamphlet mais un machin simpliste qui permet malgré tout de se poser une nouvelle fois cette question : « que sont allés foutre les américains en Irak ??? ». Le summum de la volonté de créer un effet (mais lequel ???) est atteint lorsque sur des images d’enfants déchiquetés, amputés, brûlés… retentissent les notes d'un aria de Puccini !!! La musique classique est-elle censée adoucir l’atrocité de ce qu’on nous montre ou tenter de nous faire pleurer, comme si les images ne se suffisaient pas à elles-mêmes ! Pouah.

  • Le Pianiste de Roman Polanski ****

    Le Pianiste - Adrien Brody 

    C’est le moment où jamais, (n’est-ce pas TOI ?) Si vous n’avez jamais pu voir ce film, Palme d’Or à Cannes en 2002, n’hésitez plus, ce soir à 20 h 55, branchez-vous devant France 2. Et voyez comment Wladyslaw Szpilman pianiste juif polonais ne monte pas dans le train qui emporte toute sa famille dans les camps, comment il survit plusieurs années, plus seul et abandonné qu’un chien dans le Ghetto de Varsovie en ruines porté par un instinct de survie et un amour de la musique inconcevables. Découvrez ou redécouvrez le regard d’enfant affolé d’Adrien Brody (Oscar et César du meilleur acteur pour ce film) et puis (comme moi peut-être qui me la suis repassée en boucle…) soyez pétrifiés par cette scène de l’arrivée de l’officier nazi qui commence par un gros plan sur les bottes pour remonter lentement jusqu’au visage de Thomas Kretschmann (fascinant) et écoutez les notes qui sortent d’un piano orphelin !!!

    Le Pianiste
  • En attendant...

    que je puisse enfin reprendre un rythme "normal", aller voir : There will be blood ou Bienvenue chez les Chtis...

    Mais je persiste et signe : LE FILM à ne pas rater est Le cahier d'Hana Makhmalbaf (les deux autres cités ci-dessus resteront plusieurs semaines à l'affiche, c'est évident, pas celui-ci). Il passe encore à Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Nice, Nantes, Strasbourg, Nancy, Montpellier, Rennes, Lille, Anger... Cherchez le chez près vous !

    cinéma

    Une petite piqûre de rappel ??? Cliquez ici ! Puis ci-dessous.

     

  • Paris de Cédric Klapisch **

    Paris est la plus belle ville du monde, si si, et Klapisch donne envie d’y passer ses vacances, ce que je ferais volontiers tellement j’aime cette ville aussi, et tant il y a de choses et d’endroits à découvrir encore et encore. Paris c’est l’ombre et la lumière, les quartiers chics, les quartiers pauvres, les quartiers populaires et leurs marchés qui tentent de lui donner un air de village, les taxis qui râlent, les manifs qui embouteillent, les monuments qui s’illuminent quand la nuit tombe, les grands boulevards, les petites impasses pavées qui montent à la verticale, les terrasses bondées des cafés, les théâtres, le music-hall, le grand tralala, et Rungis... Paris c’est la pluie, puis le soleil, c’est la hâte et la flânerie, Paris brisé, Paris martyrisé… oups, pardon (tais-toi de Gaulle !)… Mais Paris, c’est aussi et c’est surtout des parisiens qui travaillent, qui s’aiment et se déchirent, qui se cherchent sans se trouver, se croisent sans se voir… Paris c’est plein de gens qui vivent en somme et c’est l’histoire de parisiens, de Paris ou d’ailleurs que Klapisch va nous faire partager le temps d’un film. La bande-annonce tourbillonnante, bouleversante, peuplée d’acteurs que j’aime m’avait placée dans une attente fébrile. Le résultat m’a vraiment fait vivre les montagnes russes, des sommets fulgurants et des dégringolades catastrophiques qui donnent au final un avis très mitigé et une déception très inattendue.

    Voici en gros, en vrac, à tort et à travers, les grands bonheurs et les grandes déceptions de ce film.

    Paris - Juliette Binoche et Romain Duris

    Pierre a tout pour lui, la jeunesse, la beauté, la vie devant lui. Il est danseur mais il est très malade. Son « cœur de Pierre » ne fonctionne plus. Il attend une transplantation dans son appartement haut perché (au-dessus d’un cimetière… là, tu pousses Cédric !) et observe les gens d’en bas et d’à côté qui s’agitent, qui ont la vie devant eux « putain ». Il met sa sœur au courant qu’il ne survivra peut-être pas : 40% de chance, ça fait 60% de risques… Elle s’installe chez lui avec ses trois enfants (pourquoi pas un, pourquoi pas 8… on sait pas) pour l’aider car même soulever une fourchette devient héroïque par moments. Du haut de son perchoir Pierre va donc observer ou inventer des vies à un historien chercheur et dépressif (Fabrice Lucchini qui nous offre les plus beaux, profonds, émouvants et drôles moments du film), un maraîcher amoureux (Albert Dupontel), un architecte trop normal (François Cluzet), une boulangère raciste et à la tête farcie de clichés (Karin Viard, dans son premier rôle de composition… enfin, j’espère !), une étudiante hésitante (Mélanie Laurent), un top-model sans cervelle (Audrey Marnay)… et d’autres encore qui gravitent pour trouver leur place, ou pas. Et ça fait trop, beaucoup trop, même si je comprends que multiplier les personnages c'était aussi multiplier toutes les possibilités, tous les destins auxquels s'identifier ou pas... Mais lorsqu’il se concentre sur la relation frère/sœur de Pierre et Elise ou celle frère/frère (Lucchini/Cluzet) de Roland et Philippe, là, Klapisch frappe très fort et très juste et offre à son film des sommets de tension, d’émotion et de vérité qu’on lui connaissait peu…

     

    Paris - Romain Duris et Juliette Binoche
    Paris - François Cluzet et Fabrice Luchini

    Mais commençons par le pire du pire, ce pour quoi je ne te pardonne pas Cédric, jusqu’à ce qu’on m’explique ET que je comprenne le pourquoi du comment de telles scènes qui tombent comme des veuchs sur la soupe. A un moment quatre tops models titubantes, bourrées des quatre fers après une soirée bien arrosée « ouais han, pourtant han, on avait bien dit han, qu’on boirait qu’une coupe han… hi hi hi hi hi hi hi !!! »… se rendent à Rungis comme on se rendrait au zoo pour voir des animaux exotiques. Là, les quatre sans cervelles observent en pouffant comme des sottes des hommes qui travaillent à l’heure où elles vont aller se coucher. Elles regardent médusées et l’une s’exclaffe « oh la la, ça se sont des mains de travailleurs !!! » ou encore « je fais mes courses par internet je ne savais pas qu’il y avait des endroits comme ça avec des vrais fruits et des vrais légumes !! » (et une tête avec un vrai cerveau dedans t’as déjà vu ???). Et comme les hommes ne sont que des hommes qui réfléchissent avec leur entrejambe (excusez l’empilement de clichés mais je n’invente rien !!!), ils emmènent les filles visiter les abattoirs car évidemment le rêve de la bourgeoise est de se faire sauter par un travailleur entre les carcasses de viandes à Rungis !!! Affligeant, consternant et plein de trucs en ant qui me font encore et toujours me poser la question : « comment des acteurs peuvent accepter ce genre de scènes ??? ». Fin de la parenthèse.

    Il y a encore plein de moments dans le film où l’attention baisse (les multiples scènes de marché… en fait la même répétée 10 fois… oui, je sais la vraie vie est faite de répétitions et d’instants monotones mais au cinéma une fois ça va… 10 fois…) mais passons plutôt au meilleur du meilleur et aux moments de pure magie qu’on doit surtout aux acteurs et à la merveilleuse direction d’acteurs qui va avec.

    Romain Duris est Pierre. Son réalisateur et ami (j’imagine puisqu’ils en sont à leur cinquième collaboration) est fou de lui et nous spectateurs, on est fous de Romain parce qu’il est magnifique. Qu’il danse, qu’il sourit, qu’il pleure, qu’il s’essouffle, qu’il s’énerve, on danse, sourit, pleure et s’essouffle avec lui. Comme toujours il ne joue pas, il incarne. Je trouve qu’il symbolise tout ce que j’aime chez un acteur : le naturel (même si parfois j’aime aussi le cabotinage, mais je n’en suis pas à une contradiction près). Jamais on a l’impression qu’il interprète, il EST, toujours entier, frais, vrai, à la fois physique et charnel, intense et profond, sombre et lumineux.

    La vie de Roland (Fabrice Lucchini) est autant mise en évidence que celle de Pierre qui est le « cœur » du film, sans doute parce qu’il est historien, spécialiste de Paris. Sa performance ici m’a littéralement sidérée, jamais je ne l’avais vu si touchant, si humain, pétri de contradictions, de délicatesse… d’humanité, je ne trouve pas d’autre mot. Evidemment, il nous fait aussi plusieurs grands numéros « à la Lucchini » qui donneront de l’urticaire à ceux qui ne l’aiment pas et raviront ses fans (dont je suis), mais il y a ici une dimension supplémentaire et si lors de ses one man shows, on a chaque fois envie que la scène ne s’arrête jamais (sa danse tordante devant une Mélanie Laurent hilare en est une), il est aussi époustouflant lorsqu’il a un autre être humain en face de lui. A ce titre, la scène chez le psy devrait s’inscrire dans les scènes d’anthologie. Face au psy (génial Maurice Bénichou), il nous la joue d’abord à la Lucchini « j’suis z’un pragmatique moâ ! », jusqu’à ce que le psy l’amène à faire une révélation, LA révélation… et là, on hésite (comme le psy) entre éclater de rire ou en sanglots. Bravo. Les scènes qui l'opposent ou le le rapprochent de son "frère" François Cluzet sont elles aussi empreintes de tension et d'émotion vraiment réalistes et troublantes. Chacune des apparitions de Lucchini est un enchantement car si on le voit en histrion cabotin et facétieux, il y a aussi toute une part d’ombre qui apparaît, une authentique fragilité palpable à l’écran. Un bel acteur et je rêve toujours pour lui du premier rôle à la hauteur de sa dé-mesure.

    Paris - Fabrice Luchini

    Alors pour Fabrice, Romain, Juliette… et Paris : OUI !

    ET PUIS N’OUBLIEZ SURTOUT PAS LA MERVEILLE CI-DESSOUS A VOIR AVEC VOS ENFANTS (OU SANS !).

    www.sansebastianfestival.com
  • Palmarès Oscar 2008

    Encore moins surprenant que celui des Cesar je trouve, mais néanmoins très intéressant.

    Meilleur film

    NO COUNTRY FOR OLD MEN de Joel et Ethan Coen

    Etant donné que “L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford » a été scandaleusement oublié, ce n’est que justice. Ce film est une « tuerie »…

    Meilleur réalisateur

    Joel et Ethan Coen pour NO COUNTRY FOR OLD MEN

    Je n’ai jamais compris qu’on puisse (parfois) distinguer le meilleur film du meilleur réalisateur mais là aussi, il y a une justice chez les anges !

    Meilleure actrice

    Marion Cottillard dans LA MOME

    Toute sa vie elle sera « celle » qui a obtenu un Oscar à Hollywood, gage de qualité, un peu comme l'estampille "vu à la télé" ! Et pendant des décennies sans doute, avant qu’une autre française remporte la statuette… ce film symbolisera le cinéma français aux Etats-Unis ! Grrrrrrrrr ! Ce qui m’amuse quand même, c’est que l’académie a également remis l’Oscar du Meilleur maquillage à ce film…

    La Môme - Marion Cotillard

    Meilleur acteur

    Daniel Day Lewis dans THERE WILL BE BLOOD

    Je le verrai bientôt mais ce que j’en ai vu me fait penser que l’académie a vu juste.

    There Will Be Blood - Daniel Day-Lewis

    Meilleur scénario original

    Diablo Cody pour JUNO

    QUOI ????????????????

    Soit.

    Meilleur scénario adapté

    Joel et Ethan Coen pour NO COUNTRY FOR OLD MEN

    Lisez le livre… avant ou après avoir vu le film. Vous verrez.

    Meilleure actrice dans un second rôle

    Tilda Swinton dans MICHAEL CLAYTON

    Elle est toujours étonnante.

    Tilda Swinton - Crime contre lHumanité

    Meilleur acteur dans un second rôle

    Javier Bardem pour NO COUNTRY FOR OLD MEN

    Il est bien le seul dont je tolère qu’il prenne la place de Casey !!! Tout de même, obtenir un Oscar en étant coiffé comme Mireille Mathieu, c’est très très fort.

    No Country for Old Men - Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme

    Meilleur film d’animation

    RATATOUILLE de Brad Bird

    Bof…

    Meilleur film étranger LES FAUSSAIRES de Stefan Ruzowitsky

    BRAVO. Voyez le, il doit encore être à l’affiche.

  • CÉSAR est juste…

    Je dois vous l’avouer j’aime, j’adore et je ne raterais sous aucun prétexte cette remise de « hochets » annuels (comme dit Jean Rochefort) qui autocélèbre la grande famille du cinéma. J’adore les robes de princesses, les discours empêtrés, les autres plus élaborés. J’aime Antoine de Caunes qui présente la soirée comme personne. Il me fait rire même lorsque et peut-être encore plus il n’est pas fin-fin… parce que dans ce cas on entend comme un frisson qui parcourt la salle. Qu’il dise par exemple que le mime Marceau était mort depuis trois jours mais qu’on croyait qu’il répétait son nouveau spectacle… ça m’amuse et plus encore quand je vois les tronches de certains cakes qui semblent s’offusquer : « aucun respect pour les morts ! ». Donc, Antoine me fait mourir de rire et Jean Rochefort aussi, alors lors de cette soirée je m’amuse et je m’émerveille…et puis, quand les stars décachettent les enveloppes, je peux m’esclaffer « j’l’avais dit !!! », et là c’est le nirvana et c’est vérifiable.

    Cela ne m’empêche pas non plus d’exercer lors de cette looooongue soirée mes talents critiques et ma mauvaise foi !

    Donc, CÉSAR est juste…

    Car il a sacré le beau film d’Abdellatif Kechiche « La graine et le mulet »… et contrairement à ce que nous laisse lire et entendre la presse, je dis que non, le César le plus prestigieux n’est pas celui de la meilleure actrice mais bien ceux du Meilleur réalisateur, Meilleur film, Meilleur scénario et Abdellatif Kechiche les a obtenus tous les trois. L’académie n’est donc ni sourde ni aveugle et pour ces trois César largement mérités j’lavais dit !

    Addellatif Kechiche avait déjà surpris le monde du cinéma il y a quelques années avec « L’Esquive », outsider multiprimé !

    CÉSAR est juste…

    Car « La Môme » a obtenu quatre César techniques et c’est vrai que ce film sans âme, sans cœur et sans émotion est un film technique. Jetez-moi des cailloux si vous voulez, c’est l’un des plus mauvais films que j’ai vu en 2007.

    César est étrange car il a sacré comme acteur et actrice, un acteur et une actrice qui ont un masque de latex sur la tête… Ce qui signifierait que pour être acteur, il faut changer de tête ! J’avais « voté » pour Cécile de France et Michel Blanc et là, j’ai tout faux.

    Mathieu Amalric n’était pas là, il n’a donc pas pu faire son beau discours de sa belle voix étrange en direct… C’est Antoine qui l’a lu. Ce matin j’apprends par ma radio préférée que ce discours écrit risque de faire grand bruit car d’après Mathieu himself (en tournage sur le prochain « James Bond ») il aurait été censuré de sa dernière partie qui évoquait les multiplexes, les salles art et essai, le désengagement du gouvernement vis-à-vis de la culture (ça m’amuse toujours (mais jaune…) quand on associe CE gouvernement à la culture !!!)… etc. Mathieu est stupéfait : « ce serait donc si simple la censure ? ». Il semblerait qu’Alain Terzian ait des comptes à rendre prochainement. A suivre.

    CÉSAR aime les filles… qui ne le lui rendent pas toujours.

    La meilleure actrice est donc Marion Cotillard. Je n’ai rien contre Marion Cotillard en général mais ici en particulier son interprétation titubante, vociférante et alcoolisée d’Edith Piaf m’avait laissé muette à l’époque. Depuis presqu’un an qu’on répète à Marion qu’elle est la plus grande, qu’elle obtient moult récompenses à travers le monde et que peut-être c’est pas fini… on aurait pu imaginer qu’elle commencerait à s’habituer et que pour cette consécration annoncée, elle se donnerait la peine de se faire écrire un beau discours plein d’émotion certes, mais digne !!! Non, Marion a préféré jouer la surprise « ben merdalors j’m’y attendais pas du tout »..et venir sangloter (sans larmes) en direct live, en bafouillant, tremblotant et reniflant (décidément parfois les larmes, ça veut pas couler !) remerciant papa, maman et Dahan. C’était ridicule et je n’ai pas cru une seconde à l’émotion de Marion…

    Mais nous n'en avions pas fini avec les surprises réservées par les filles.

    Avant de remettre un César, Marie Gillain nous a offert une prestation alcoolisée (qui m’en a rappelé une autre…) pas drôle du tout et complètement à côté de la plaque.

    Julie Depardieu (j’l’avais dit) absolument magnifique dans le rôle de la bonne copine homo compatissante et qui ne juge pas dans « Un secret » obtient le César de la meilleure actrice dans un second rôle. Elle oblige son amie Ludivine Sagnier (très très bien par contre) à monter sur scène avec elle, refuse le César et sort quelques inepties en quittant la scène hilare et ridicule. Décevante ! Si elle avait l’intention de refuser le César, pourquoi est-elle venue ? Il faut jouer le jeu non ?

    Hafsia Herzi, César du meilleur espoir féminin (j’l’avais dit) pour son beau et énergique rôle dans « La gaine et le mulet », choisit elle aussi de venir se moucher sur scène dans ses (très beaux) cheveux. Je plaide l’indulgence et le jeune âge de la demoiselle mais bon…

    Fanny Ardant venue remettre un César d’honneur à Roberto Benigni nous inflige un de ses discours abscons, essoufflé, lénifiant et ampoulé comme elle en a le secret… C’est tout juste si d’après elle, le pauvre Roberto ne devrait pas être nommé au Prix Nobel de la Culture. Heureusement, Roberto vient remettre un peu de youpitralala dans tout ça et rappeler que ce sont des français qui ont inventé le cinéma !

     

    Heureusement encore, pour relever le niveau féminin (apparemment "la classe", c'est inné)… l’immense Jeanne Moreau venue recevoir un César d’honneur nous offre l’un des moments les plus beau, émouvant et intelligent de la soirée. Elle remet son César à Céline Sciamma (réalisatrice du premier film « Naissance des pieuvres ») qui servira de « relais » à transmettre chaque année au réalisateur d’un premier film. Beau geste et beau symbole.

     

     

    Voilà, pour les quelques moments les plus marquants de cette cérémonie. Pour le reste des « j’l’avais dit », j’avais dit que Sami Bouajila (beau, simple, sobre, élégant…) aurait le César du meilleur acteur dans un second rôle, qu’Alex Beaupain aurait celui de la meilleure musique (facile !), Florian Henckel von Donnersmarck celui du meilleur film étranger (évident) et Barbet Schroeder celui du meilleur documentaire (logique).

    Malgré mes critiques, j’aime cette soirée et tout ce qui touche de près et d’encore plus près au 7ème art.

    Allez au cinéma !