THE BALLAD OF JACK AND ROSE
de Rebecca Miller ***
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
de Rebecca Miller ***
Laura Morante est crispante, Valérie Lemercier: exaspérante, Dani : inexistante comme le film qui n'est qu'une succession de sketches inégaux où chacun vient faire un petit numéro, plus ou moins réussi et s'en va !
Un film « choral » doit mener plusieurs histoires et les faire aboutir. Ici rien ne se passe, rien n’aboutit. Il suffit d’être une petite provinciale mignonne, souriante et gentille (Cécile de France) pour débarquer à Paris, trouver du travail, un logement et l’amour dans la même semaine… Danielle Thompson a rarement dû sortir de son XVIème arrondissement...
Ce film petit bourgeois est irritant au possible.
Une question m'obsède néanmoins : Christopher Thompson a-t-il moins mal au dos ???
de James Mangold ***
Ce film est une splendeur, visuelle et auditive. Ce film ne se raconte pas, il s’éprouve et se ressent. Immédiatement, on est plongé dans l’univers incomparable, si personnel et singulier de Terrence Malick.
Collin Farell est un peu « en-dessous » de ce qu’on attend d’un héros charismatique, mais la jeune Q’Orianka Kilcher vibre naturellement et Christian Bale est délicatement émouvant.
« Le Nouveau Monde » est construit sur le même mode et le même rythme que « La ligne rouge ». Bien que les deux histoires n’aient rien à voir, elles ont en commun de plonger un être ordinaire dans la situation extraordinaire de découvrir une civilisation qui lui est inconnue et étrangère et d’en être bouleversé au point d’en perdre tous ses repères. Ce film parle de la beauté du monde qui pourrait être harmonieux sans la bêtise humaine, la folie des hommes.
La puissance de l’amour, offert à quelques-uns viendra peut-être à bout de cet acharnement qu’ont les mortels à détruire la terre…
Scandé par les textes en voix off, rythmé par l’emphase de Wagner, ponctué par la délicatesse de Mozart, ce film lyrique, exalté et poétique se chuchote comme un soupir.
Je le recommande aux stressés (dont je suis).
Mais qui est ce Matthew MacFadyen ??? Comment a-t-il osé faire ce qu'il a fait à Darcy ??? Pour ceux qui n'ont pas lu Jane Austen, Darcy est un des personnages les plus séduisant, énigmatique, charismatique de la littérature. Ici, nous avons un acteur fade, figé, inexpressif, sinistre, inexistant et moche qui occupe aussi bien l'écran que du mou pour chat. Pour le reste, Keyra Knigthley est très mignonne, mais on dirait qu'elle a 12 ans, elle frise son petit nez à tout bout de champ en souriant niaisement. Elle formera avec son Darcy le couple le plus anti-glamour de toute l'histoire cinématographique. C'est à pleurer. Les filles de la famille Bennet me font penser à une basse-cour. Elles piaillent, caquettent et gloussent non stop devant des hommes effarés qui ne cessent de les trouver irrésistibles. Et pourtant malgré ce concert de couinements incessants, c'est malgré tout la mère, Madame Bennet (Brenda Blenthlyn) qui remporte la palme de l'hystérie assourdissante, assommante.
Pour ce qui est du cinéma : je le cherche encore en vain. Quand tout va bien, il fait soleil, quand tout va mal, il pleut. De longs et lents travellings nous font découvrir la superbe et photogénique campagne anglaise ce qui étire encore davantage ces deux heures pleines de vide et d'ennui.
de François Ozon ****
avec Melvil Poupaud, Jeanne Moreau
Luc Besson a annoncé que "Angel-A" était son dernier film. Je dirais : dommage et aussi tant mieux à la vue de ce non-film qui manque de tout, d'inspiration, d'humour, de poésie et d'intérêt tout simplement
Il a été tourné en 20 jours nous assène-t-on ??? Et oui, ça se voit. Comment remplir 1 h 30 de pellicule avec du vide ? Chaque scène s’étire jusqu’à la consternation du spectateur (que je suis).
La grande leçon, la "morale" de ce film est qu'il ne faut surtout pas mentir aux autres, à soi-même et que pour aimer son prochain, il faut d'abord s'aimer soi-même, savoir QUI on est (ah ! la grande scène du II où Jamel face au miroir des toilettes est sommé de se dire « je t’aime » à lui-même !!!)... et ce couplet, assorti de son refrain est matraqué tout au long d'une heure et demi INTERMINABLE où un petit Beur américain ( !!!) court après une grande tige suédoise qui tombe du ciel. Et c’est elle (son double, sa part féminine) qui doit lui faire comprendre ce qu'est l'amour !!!
Ce discours simpliste, récurrent pour enfant décérébré de moins de 5 ans est ressassé, rabâché ad libitum… Il ne serait pas aussi irritant s'il n'était accompagné d'une vision catastrophique, avilissante et dégradante de la femme : "pouffiasse", c'est le terme employé à de nombreuses reprises, qui fume, boit, castagne, baise ou propose de… ou s'exhibe enfermée dans des cages en verre aux yeux d’hommes à peine intéressés qui eux sont tous des maquereaux, des loubards ou des truands !!! Voici donc le monde rêvé, poétique et idéal que Luc Besson cherche à nous "vendre" ??? Pour cela je pense qu'il faut un peu plus qu'un noir et blanc chichiteux et un top model généreux (clone de Mila...).
Quant à Jamel roi de la tchatche, empereur de l’impro, c’est bien à lui qu’on a amoché les ailes, amputé, contraint, réduit à débiter des répliques indigentes ou à proférer des tirades mélodramatiques assommantes les yeux embrumés fixant l’horizon.
Néanmoins, je conseillerais ce film à Nicolas Sarkozy qui rêve de voir son Paris vide et calme comme lors d’un couvre-feu.
Personnellement, j’attendais le « retour » de Luc Besson derrière une caméra mais je préfère retourner en apnée plonger dans le grand bleu et continuer à me mentir en prétendant qu’il a été un grand réalisateur !
Je suis allée me rincer les yeux dans ce bocal à poissons exotiques (après la "Petite Chartreuse", j’en avais grand besoin…) difficile à raconter car sous la loufoquerie pointe la satire. Une équipe de bras cassés autoproclamée spécialiste en océanographie réalise des documentaires sous-mariniers dont la ringardise n’a d’égale que la nullité, mais c’est ce qui est drôle.
A la tête de l’équipe : Steve Zissou (Stivezi pour les intimes) mégalo pitoyable relativement conscient de sa médiocrité. Dans le casting une tripotée de stars décalées bien à l’aise dans ce numéro de comiques pince-sans-rire : Owen Wilson, Kate Blanchett, Willem Dafoe (irrésistible), Jeff Goldblum (trop rare), Angelica Huston.
Mais surtout, surtout, haut du panier de crabes, cerise sur le clafoutis, le rare, le bizarre, le singulier, l’Unique qui pratique cette étrange religion : le comique métaphysique, le sexyssime, le drôlissime, le burlesque transcendental, le bouffon de l’abstraction, le champion du monde de l’humour à côté de la plaque, celui grâce à qui je n’ai plus peur des fantômes, celui qui me fait célébrer chaque année le « jour de la marmotte », avec qui je veux bien me « lost in translation », avec qui je veux chanter en duo en karaoké, celui qui me ferait acheter un bonnet rouge et un maillot de bain : Bill Murray !
Pour eux tous, pour Bill, pour un adorable et merveilleux hippocampe arc-en-ciel, j’ai plongé dans cette vie aquatique et suis rentrée chez moi écouter « Ziggy stardust ».
Compte tenu de la critique unanime qui applaudit des quatre mains (la critique unanime applaudit toujours des quatre mains), j’ai presque honte de dire qu’à moi ce film n’a fait ni chaud, ni froid. Je suis passée complètement à côté et même davantage puisque je l’ai trouvé laid, mal joué, mal ficelé et ennuyeux au possible.
Un homme, plutôt solitaire renverse une petite fille qui se retrouve dans le coma et refuse de parler à son réveil. L’homme, c’est Olivier Gourmet, acteur dramatiquement dramatique, qui souffle, soupire, s’essouffle beaucoup que c’en est insupportable : a-t'il un micro greffé dans la gorge ? Il est très contrarié d’avoir renversé la fillette bien qu’on lui répète à l’envi qu’il n’en est pas responsable. Du coup, il prend des douches, s’endort dans sa baignoire, se rince la tête dans l’eau glacée, saute à l’élastique, randonne par temps d’avalanche, sautille en écoutant Michel Portal (poulala...) sans oublier de souffler tout ce qu’il peut dans le micro… Tout cela l’occupe et le calme, mais pas tant que ça. Il tient une librairie, mais pas n’importe quelle librairie, non, la merveille des merveilles, la « shop around the corner » dont on a tous rêvé.
La mère de la petite c’est Marie-Josée Croze et bien que son personnage porte un sublime prénom… elle est absente, « transparente comme une bulle de savon » (c’est dit dans le film), pas maternelle pour deux sous et qui, plutôt que de veiller sur sa petite sub-claquante préfère quitter la région, la placer dans un centre pour comateux qui se réveillent de temps en temps et dire à Olivier Gourmet qu’il n’oublie pas d’aller lui souffler dans la figure quand il en a l’occasion.
A un moment, Marie-Jo et Olivier sont dans un camion, ils roulent. Marie-Jo a la gerbe, elle demande à Olivier de s’arrêter. C’était une ruse : elle lui saute dessus et ils font l’amour dans le fossé par moins 15 au bord de l’autoroute. Quand ils se relèvent, ils ont des feuilles collées partout sur eux : c’est très beau !!!
En un mot, tout ceci dure une heure et demie et j’ai l’impression d’avoir passé trois mois dans la salle.