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edith scob

  • UNE FAMILLE À LOUER de Jean-Pierre Améris ***

    UNE FAMILLE A LOUER de Jean-Pierre Améris, cinéma, Benoît Poelvoorde, Virginie Efira, Edith Scob, Philippe Rebbot

    Paul-André est un homme très riche mais très seul et très dépressif. Dans sa maison bunker digne de celle de Bruce Wayne, totalement isolée, décorée mais impersonnelle comme un musée sans âme où trône une œuvre déprimante de Jackson Pollock (si ma mémoire est bonne), il s'ennuie ferme, aux bons petits soins d'un majordome très positif qui se charge de faire en sorte qu'il n'oublie pas ses antidépresseurs.

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  • HOLY MOTORS de Leos Carax °

    Holy Motors : photoHoly Motors : photoHoly Motors : photo
    Leos Carax lui-même en personne s'éveille, allume une clope, traverse le mur de sa chambre et se retrouve dans une salle de cinéma où un film est projeté.Tous les spectateurs y sont endormis, ou morts. Allez savoir. Un chien ou plutôt un molosse suit un bébé dans l'allée centrale...
    Au petit jour, Monsieur Oscar quitte son domicile bunker et rejoint sa limousine blanche. Au volant, Céline, une belle dame âgée, la gracieuse, gracile et énigmatique Edith Scob et son chignon hitchcockien ! Elle va trimballer Monsieur Oscar à travers Paris jusqu'à l'aube suivante. Entre temps, son passager aura changé une bonne dizaine de fois d'identité, vécu un épisode de la vie de chacun des personnages, succombé plusieurs fois à l'âge, la maladie ou à un coup de surin mais se sera relevé autant de fois. C'est ça la magie du cinéma. Les morts se relèvent à la fin de chaque scène. Heureusement que Leos Carax vient nous le rappeler.
    Je me suis lovée dans mon fauteuil bien décidée à vivre une expérience inédite, une rencontre du quatrième type, tous sens en éveil et prête à chavirer d'émotion... Sauf que, non, rien. Encéphalogramme plat. Je n'ai été ni éblouie, ni impressionnée et encore moins émue. Si ce film m'est resté totalement hermétique et que je n'ai pu décoder une seule des énigmes qu'il est censé contenir, au moins comprends-je mieux aujourd'hui les propos rassurants du réalisateur qui lui non plus ne sait pas à quoi sert son film. Il laisse le soin à ceux qui aiment se faire des noeuds au cerveau de le lui expliquer : "A chaque sortie de film, j'ai cette pensée obsédante qu'il existe quelqu'un qui le verra bientôt et ensuite en éclairera pour moi magiquement la raison d'être. Je cherche toujours son ombre". Cherche gamin, cherche... Je l'espère satisfait car ce garçon semble toujours très accablé par le monde et l'injustice qui y règne. En tout cas, s'il ne l'est pas (satisfait) c'est qu'il fait preuve de mauvaise volonté car les interprétations de sa promenade en limousine foisonnent. J'ai  par contre beaucoup plus de mal à comprendre cette affirmation : "On fait les films pour des morts, ils sont vus par des vivants". Y voir un mépris certain pour le pauvre spectateur bas de plafond (que je suis) serait sans doute désobligeant de ma part. Ou bien suis-je trop vivante pour comprendre Leos Carax !
    Je ne peux bien sûr nier la performance multiple parfaite de Denis Lavant, muse consentante et abandonnée aux mains de son créateur. Indépendamment de son talent de transformiste, l'acteur met toute son énergie, sa fièvre et sa souplesse au service de personnages contrastés. D'abord banquier qui parle CAC, il brosse consciencieusement une perruque et se transforme en vieille mendiante étrangère que tout le monde ignore sur un pont de Paris. A l'issue de chaque scène ? sketche ? épisode ? Monsieur Oscar remonte dans la limo se démaquille et se métamorphose à nouveau devant son miroir de loge de théâtre. Il sera successivement un père de famille déçu par sa fille menteuse, un acteur en motion-capture (prétexte ridicule au tournage d'une scène porno), la créature monstrueuse de Tokyo, Monsieur Merde (mon personnage préféré mais prétexte à une scène grotesque dans les égoûts avec Eva Mendès), un tueur chargé d'abattre son double (la scène la plus réussie), un oncle mourant qui se confie à sa nièce, un amoureux qui revoit son ex (prétexte à laisser Kylie Minogue pousser la chansonnette pour nous expliquer pourquoi elle est si triste : attention, trauma) et j'en oublie sans doute. Voir Céline/Edith Scob remettre deux billets de 20 €uros à Monsieur Oscar qui rentre finalement chez lui et retrouve sa chérie et ses deux filles qui sont trois chimpanzés est la cerise sur le clafoutis qui me fait réellement penser à un gros foutage de gueule, pour être polie ! Même la sublime chanson de Gérard Manset (qu'il convient d'écouter sans les images) ne parvient pas à sauver cette scène qui fait définitivement sombrer le film dans le porte nawak et le ridicule.
    Mes moments préférés restent cette scène tralalaïesque où une dizaine d'accordéonistes en folie investissent une église, et le final grandiose où après qu'Edith Scob (morte de honte sans doute) ait remis son masque des Yeux sans visage, des limousines commencent à discuter entre elles de l'avenir du pauvre monde... soit environ 4 minutes !

  • OU VA LA NUIT de Martin Provost **

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    Chaque nuit le mari de Rose rentre ivre mort. S'il ne renverse pas une auto-stoppeuse qu'il tue accidentellement, il sort sa femme du lit en la tirant par les cheveux et la roue de coups, de pieds, de poings, puis quitte la chambre. Ce calvaire dure depuis de longues années que Rose endure sans plainte ni réaction. Juste quelques larmes. Jusqu'au jour où avec préméditation mais un calme impressionnant, elle assassine son mari. Après l'enterrement, elle quitte la ferme familiale et rejoint son fils Thomas qui vit à Bruxelles et l'accueille sans enthousiasme dans la maison qu'il partage avec Vincent son amoureux.

    Encore un film que je suis déçue de ne pas avoir adoré mais en toute objectivité il faut reconnaître que le miracle "Séraphine" qui réunissait déjà Martin Provost et la géniale et surprenante Yolande Moreau ne se reproduit pas ici. Le film ne cesse de louvoyer entre le bon et le nettement moins bon. La scène d'ouverture glaçante et muette, violente et angoissante (je ne vous en dis rien) laisse pourtant augurer du meilleur. L'histoire de cette femme qui croit se libérer de son esclavage trop longtemps consenti, redécouvre un temps le plaisir de la liberté mais finit par être rattrapée par l'enquête ou la culpabilité est pourtant séduisante dans son originalité et le choix du milieu social où la coupable évolue. Yolande Moreau prête à cette femme seule et malheureuse son visage souvent rêveur et sa démarche lourde. Mais à force d'être dans une sorte de "non jeu" minimaliste on finit par ne plus réussir à la situer. Est-elle ainsi parce que rongée par la culpabilité ou simplement inconsciente de son acte voire même un tantinet simplette ?

    Quelques belles scènes avec un flic (le même Jan Hammnecker que dans MA série "Signature") qui tente vainement de protéger Rose, et l'arrivée de la merveilleuse Edith Scob dans la toute dernière partie du film redonnent un peu de souffle à l'ensemble, imprimant même un côté "Thelma et Louise" aux scènes finales. Mais avant cela, les scènes où apparaissent le fils (Pierre Moure totalement à côté de la plaque) ou un ami fouille merde journaliste (Laurent Capelluto décidément toujours mauvais) laissent vraiment Yolande Moreau se dépatouiller seule face à cette sombre histoire de famille qui révèle peu à peu tous ses secrets.