Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • UNE SECONDE FEMME de Umut Dag ***

    Une Seconde Femme : photoUne Seconde Femme : photo

     Une Seconde Femme : photo

    • Le mariage d'Ayse jeune fille de 19 ans est célébré dans un petit village perdu en Turquie. Immédiatement après la cérémonie, la jeune mariée est séparée de sa famille et emmenée par sa belle-famille en Autriche où elle vivra désormais. La séparation se fait dans les larmes mais la belle-mère d'Ayse rassure sa mère, elle s'en occupera comme de sa propre fille. Il faut dire que Fatma et son mari ont six enfants dont quatre vivent encore avec eux. On ne s'attend pas au premier rebondissement qui intervient dès l'arrivée en Autriche dont je ne vous dis rien si vous n'avez lu les "officiels" qui se chargent de tout révéler... De toute façon, de péripéties et retournements de situations ce film regorge.
    • Fatma atteinte d'un cancer a choisi elle-même Ayse pour qu'à sa mort elle s'occupe de toute sa famille. Sauf que rien ne va réellement se passer comme prévu. La jeune fille va devoir affronter l'hostilité voire l'agressivité de ses belles-soeurs dont certaines sont plus âgées qu'elle mais aussi endurer une situation écoeurante et révoltante qui doit demeurer un secret. Elle devient véritablement la bonne à tout faire dans l'appartement où tout le monde vit, entassés les uns sur les autres. Le ménage, la lessive, la cuisine, tout incombe à Ayve qui en plus s'occupe avec beaucoup d'empressement de Fatma très malade, parfois hospitalisée pour des chimios. Elle devra également travailler dans un super marché turc tout en continuant d'assurer la double journée à la maison... Mais malgré cette position d'esclave consentante Ayse fait preuve d'une douceur, d'une prévenance inouïes et de beaucoup de délicatesse vis-à-vis de chacun. Fatma y est particulièrement sensible et entretient rapidement avec la jeune fille une relation de tendresse, une complicité fusionnelles qui accentueront la jalousie de ses filles puis déclencheront une violence effroyable dans une scène hallucinante et dont on n'aurait pas cru capable le personnage qui la déchaîne...
    • Difficile d'en dire plus sans trop en dire et dénaturer ce mélo qui certes accumule les coups de théâtre, mais un grand mélo austro-kurde c'est rare, donc précieux. Et une fois de plus, c'est un homme qui pour son premier long métrage s'intéresse au sort des femmes, à leurs sacrifices dans des sociétés archaïques qui ont bien de la difficulté à accéder à la modernité. Les liens familiaux difficiles, le rôle des hommes ici au second plan et le sort des femmes sont au coeur de ce film complexe dont on sent qu'il est le fruit d'observations.
    • Les deux actrices principales, la jeune Ayse (Begüm Akkaya) et sa belle-mère Fatma (Nihal Koldas) sont extraordinaires.
  • DES SAUMONS DANS LE DÉSERT de Lasse Hallström °

    Des saumons dans le désert : photo

    Des saumons dans le désert : photo

    Des saumons dans le désert : photo

    • Un cheikh très riche souhaite introduire des saumons dans son pays le Yémen. Ce n'est pas un caprice de star mais bien dans l'intérêt de son peuple qui pourra ainsi grignoter le fruit de sa pèche ! Harriet Avecunnomcompliqué (Emily Blunt toute mimi) est chargée des intérêts du Prince Avecunnomàrallonge et contacte un professeur Fred Jones CommIndiana (ewan Tout mimi) expert en friture qui végète au ministère de l'agriculture j'imagine. Une porte-parole du gouvernement que nous appellerons Machine (Christin Scott Thomas plus pète-sec tu meurs) entends justement redorer le blason du Moyen Orient avec ce projet original dont tout le monde se fiche éperdument mais qui tombe à pic après un attentat meurtrier dans une région sablonneuse. Ben oui pendant qu'on cause poiscaille on compte pas les morts du terrorisme.
    • Pourquoi parler de ce film aussi stupide qu'inutile me direz-vous ? Je ne sais pas. Sans doute parce que je l'ai vu et qu'il n'y a aucune raison que je sois la seule à souffrir. Quoiqu'après m'avoir lu, il y a peu de chance que vous preniez un billet via le Yémen, surtout que le film a été tourné au Maroc. Ce qui m'a conduit en salle ce n'est évidemment pas le titre car la pèche à la mouche en rivière même réalisée avec talent n'est pas trop ma came. Bien sûr, vous l'avez compris, c'est Ewan qui m'a attirée, faible mortelle, dans ses rets. Le traître ! Ici il est donc un professeur même si je ne sais ce qu'il professe chargé de mettre des bâtons dans les roues du projet, mais pas trop, tout non violent qu'il est. Il est en outre mal marié à une mégère qui ressemble plus à sa mère qu'à une chérie, totalement coincé de la braguette (grande scène de lit hilarante) et quand il va mal, il parle aux carpes du bassin de son jardin. Quant à la petite Harriett, elle vient juste de rencontrer G.I. Joe, beau, drôle, intelligent qui hélas se fait juste rappeler en Afghanistan puis porter disparu peu après. La faute à pas de chance.
    • Lorsque Fred et Harriett se retrouvent tout tristes et malheureux à travailler main dans la main (façon de parler) en Ecosse puis au Yémen avec le Cheikh Mohamed (très beau, très intelligent, très classe, très philosophe tout ça), tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, car tout le monde est là, tranquille mimile à s'assurer que des saumons européens exilés et tout stressés remontent bien le courant dans le bon sens. Mais de vilains terroristes font péter le barrage au nom de Dieu comme d'hab' car Dieu est exigeant, la mégère n'entend pas se laisser quitter si facilement et le troufion refait surface alors qu'on s'était habitué à l'idée de sa mort. Sans y croire vraiment mais sans le regretter non plus car on n'avait pas eu le temps de s'attacher.
    • Fred et la ptite Harriett finiront-ils par frayer de conserve ?
    • Ne comptez pas sur moi pour vous le révéler ! 
  • WOODY ALLEN : A DOCUMENTARY de Robert B. Weide ***

    Woody Allen: A Documentary : photo

    • Woody Allen est l'un des plus grands réalisateurs du monde et de tous les temps. Ceux qui ne sont pas d'accord avec cet axyome de base peuvent aller voir ailleurs si j'y suis se dispenser aisément de voir ce documentaire.
    • Passer presque deux heures en compagnie de ce garçon attachant est un délice et on se surprend à maintes reprises à avoir un sourire béat sur les lèvres. Il faut dire que, bonne nouvelle, malgré ses 78 ans, Woody semble aller très très bien. Il est calme, souriant, comme apaisé et revient sur son incroyable carrière en nous livrant ça et là mais parcimonieusement quelques secrets de fabrication de ses nombreux films. Un par an, depuis quarante ans. Il est obligé de maintenir ce rythme dit-il, car de cette profusion jaillira peut-être un jour le grand film qu'il considère ne pas encore avoir réalisé... Oui, Woody n'est pas satisfait de son oeuvre. Il aurait même aimé pouvoir jeter Manhattan à la poubelle tant il avait honte du résultat.
    • Il revient sur son enfance de cancre à Brooklyn, temps béni d'après lui où un enfant de 8 ans pouvait passer ses journées dehors du matin au soir sans risque. Son quartier a bien changé et le cinéma où il a découvert ce qui allaient devenir des classiques n'existe plus. Il arpente les rues et les gens le reconnaissent. A l'occasion il se laisse tirer le portrait. L'entendre évoquer sa folle jeunesse d'humoriste où il était une véritable usine à gags est étonnant. En tout cas, merci à Clive Donner d'avoir bousillé son scénario de What's news Pussycat ? pour n'en faire qu'une farce poussive, car c'est à partir de ce ratage que Woody a décrété ne plus jamais laisser quiconque tourner un de ses films. C'est ainsi qu'il est devenu réalisateur, sans véritable compétence si on veut bien le croire, mais simplement pour avoir toujours le contrôle entier de ses scenarii.
    • On revoit certains passages obligés et connus où sa mère regrette d'avoir été trop dure avec lui parce qu'elle ne le comprenait pas. Les témoignages de sa soeur, de Diane Keaton ou de Martin Scorsese qui n'apportent pas grand chose. Mais le plus étonnant est de pouvoir découvrir Woody tout jeunot, véritable ancêtre du stand-up, bafouiller devant des gens à table. Ou chez lui face à sa machine à écrire d'un autre temps sur laquelle il écrit toujours ses scenarii. La bécane a quarante ans et devrait lui survivre longtemps l'a assuré le vendeur. Cela dit, la mort, il est toujours farouchement contre. Il faut le voir aussi découper et agrafer ses morceaux de scenario qu'il colle ensuite sur des feuilles volantes. Imaginer que c'est ainsi, de ses bidouillages, le "copier-coller" d'avant le traitement de textes, que sont nés La Rose Pourpre du Caire, Tout le monde dit I love you (mes préférés) ou encore Match Point et Midnight in Paris (ceux qui suivent de près) est fascinant.
    • Tour à tour très drôle et touchant ce documentaire sans ombre et plein d'extraits, nous replonge dans l'histoire de ce petit bonhomme étonnant et génial et nous donne l'envie de revoir toute la filmographie. Et comme le faisait remarquer un des intervenants du film, il est heureux que son père et sa mère soient morts pratiquement centenaires, cela nous assure que Woody sera encore là longtemps.
  • LE GRAND SOIR de Benoît Delépine et Gustave Kervern ****

    Le Grand soir : photo Benoît PoelvoordeLe Grand soir : photo Albert Dupontel, Benoît PoelvoordeLe Grand soir : photo Albert Dupontel, Benoît Poelvoorde

    • Benoît se vante d'être le plus vieux punk à chien d'Europe et il veut qu'on l'appelle NOT. Trois lettres qu'il s'est tatoué sur le front.  Il est SDF et traîne autour de la Zone Commerciale où son frère Jean-Pierre travaille dans un magasin de literie. Les deux garçons n'ont rien en commun que leurs parents, propriétaires du restaurant "La pataterie" aux rares clients. Ils leur rendent visite et s'ignorent admirablement. L'une des premières scènes illustre comme jamais le dialogue de sourds. Devant leur père (Areski Belkacem, surprenant d'indifférence), les deux hommes parlent en même temps, pas de la même chose, c'est une cacophonie sans nom et on sait dès cet instant qu'on est devant un film différent, unique. Jamais cette impression ne sera démentie au long d'une trop courte heure et demi où nous allons suivre les tribulations de ce couple insolite et soudé. Deux frères se trouvent et s'épaulent dans l'adversité, avec leurs moyens.
    • Après le déjà miraculeux Mammuth, Benoît Delépine et Gustave Kervern renouvellent le prodige et nous balancent en pleine tronche un film drôle, parce qu'ils ne peuvent faire autrement, mais aussi émouvant, dérangeant, social et libertaire, un cri de souffrance et de colère. Peut-on rire de tout ? Oui, nous disent-ils sans hésiter. Et pourtant on ne sort pas indemme de cette pantalonade d'une profondeur impensable. Pendant que Not traîne sa révolte qu'il semble ignorer jusque là, Jean-Pierre, marié, un enfant, s'applique dans un boulot sans intérêt jusqu'au jour où il découvre qu'il est bien placé pour faire partie de la prochaine charrette. Vous êtes en retard lui rabache son patron, sur les objectifs, sur l'horaire... en retard. Alors Jean-Pierre devient fou et anticipe son licenciement. Son "pétage de plomb" sera filmé par un téléphone portable. Impossible de nier l'évidence comme il tente de le faire pathétiquement. S'asperger d'essence et se foutre le feu en plein milieu du Centre Commercial, voilà la solution. Mais personne ne bouge. Ou se battre avec un arbre chétif planté au mileu du passage... deux scènes proprement hallucinantes ou Albert Dupontel laisse éclater sa rage et son incompréhension.
    • Finalement Not, son frère, le SDF méprisable, sera le seul à lui redonner espoir, à lui promettre le grand soir. Tout faire péter pour que tout change. Mais avant cela, il faut apprendre à mendier pour manger un peu. La méthode de Not/Poelvoorde est hilarante à l'écran mais comment réagirions-nous si un gugus à crête d'iroquois s'y prenait ainsi dans la vraie vie ? C'est aussi cela qui met mal à l'aise et nous renvoie à notre confort, à notre soif d'avoir plutôt que d'être ! Poelvoorde est un acteur prodigieux ici, très amaigri (t'as déjà vu un punk obèse ?) et bouleversant. La scène où il braille sa colère au supermarché est renversante, poignante, révoltante. Mais que ferions-nous si un tel énergumène agissait ainsi sous nos yeux ?
    • Et c'est ce moment où les deux hommes sont au plus mal que leur mère (Brigitte Fontaine, idéale et infiniment touchante quand elle scande conne, conne, conne) choisit pour leur faire une délicate révélation. Pour les rendre libres dit-elle, eux qui n'ont jamais été adultes.
    • C'est tout à fait troublant de voir ce film qui parle d'un monde qui ne fonctionne plus du tout, un jour après avoir vu le très chic, confus et inutile Cosmopolis qui ne trouble à aucun moment tant la méthode est maladroite (pour être polie). Le choix de filmer Le Grand Soir pratiquement exclusivement dans une zone commerciale déshumanisée comme il y en a partout en France et en Europe, avec les enseignes franchisées, toujours et immanquablement les mêmes, est une idée de génie. Cela peut être n'importe où, ici ou ailleurs et chacun peut avoir l'impression que le film a été tourné près de chez lui. Cela donne aussi des plans magnifiques alors qu'on se trouve sur des parkings, des ronds-points, dans des magasins et isolent davantage les personnages. Ils traînent leur malaise et leur désarroi dans des décors sans âme où on les ignore. Et les réalisateurs accumulent les trouvailles subtiles pour enchaîner les scènes. Comment insérer un concert des Wampas au milieu de cette errance punk ? Il suffit d'un rêve, voire deux et ainsi Dupontel et Poelvoorde (prodigieux l'un et l'autre, je l'ai dit ?) s'offrent une transe incroyable. Chaque acteur a à son tour son petit moment de bravoure. Brigitte Fontaine épluche des pommes de terre et on ne voit que son rouge à ongles fluo. Areski Belkacem et Bouli Lanners déclinent toutes les formes de conjugaison du verbe aller, et c'est hilarant... On rit beaucoup, mais comme dans Mammuth, le rire se teinte parfois de jaune. Et comment conclure un tel film ? Pourquoi pas en rédigeant une phrase poignante et troublante. Mais là encore, de quelle façon ? Je vous le laisse découvrir.
    • Dupontel et Poelvoorde sont assortis et complémentaires, ahurissants de bout en bout, comme en équilibre sur un fil, mais plus encore Benoît Poelvoorde, époustouflant, différent, border line, tourmenté comme jamais.
  • COSMOPOLIS de David Cronenberg °°

     Cosmopolis : photo Robert Pattinson

    Cosmopolis : photo Robert Pattinson, Sarah GadonCosmopolis : photo Robert Pattinson

    • Par une belle matinée de printemps new-yorkaise, Eric Packer, PDG haut placé sur son CAC 40 veut aller se faire couper les cheveux à l'autre extrémité de la ville. Eric est capricieux et n'écoute pas son garde du corps qui lui explique qu'il va y avoir un embouteillage monstre rapport à la visite du Président en la grosse pomme.
    • Quel président s'étonne Eric ?
    • Le Président des Etats-Unis dit l'autre. Torval c'est son nom. Il cause à son gun et il a une oreillette. Preuve que c'est un garde du corps.
    • M'en fous, veux une coupe de cheveux ! tape du pied Eric.
    • Eric entre donc dans sa blanche limousine et s'en va traverser la ville. Le périple va durer une journée au cours de laquelle les actions du golden boy vont chuter et sa paranoïa s'intensifier. Il est persuadé qu'il va se faire assassiner. Brrrrrrrrrrrr, on tremble.
    • Pour lutter contre l'injustice qui règne, Cronenberg sans doute diminué par des ennuis de prostate asymétrique, place un acteur incarnant le grand capital dans une limousine blanche de 10 mètres et lui fait traverser la ville et croiser le bas peuple qui suinte pendant 24 heures. En chemin, il rencontre, larirette euh larireette euh... plein de monde qui cause, qui cause, qui cause... A tour de rôle, des gens plus ou moins zarbis vont entrer dans la voiture et ils vont deviser sur l'avenir du pauvre monde capitaliste qui se barre en couilles sous nos yeux épouvantés. La preuve, des rats envahissent la ville !
    • Avec Shiner (Jay Baruchel : l'ACTEUR aux rôles de tête à baffes par excellence !) Eric a une conversation avec des chiffres dedans. Je n'ai pas pris de notes, je n'ai pas compris. Et pendant ce temps là à la télé, le président du FMI se fait assassiner en direct de quelques coups de ciseaux dans l'oeil... droit, oui, c'est le droit.
    • Heureusement Juliette Binoche enlève sa culotte et vient s'asseoir en plein sur l'intimité d'Eric et secoue les cheveux comme ça parce qu'elle le vaut bien, et les seins... euh, parce qu'elle en a deux. Juliette hurle ah ah ah et Eric aime bien aussi et fait Rhaaaaa lovely en lui tenant les hanches pour faire à dada sur son bidet. Et même il dit t'es bien conservée pour tes 41 ans ! Lol, Juliette a 48 ans si je sais compter. Mais ce n'est pas grave elle en paraît 41 et de toute façon avoir Cronenberg sur son CV, ça le fait !
    • Ensuite Eric rencontre tout ce qu'il y a de plus par hasard sa femme Elise, une blondinette anorexique et neurasthénique et ils ont une conversation.
    • Tu pues le sexe mon cher.
    • C'est parce que j'ai envie de toi ma chatte.
    • Oui mon oeil, prends moi pour une blonde pendant que t'es là !
    • Oui, le mufle ne s'est pas lavé après avoir pris Juliette sur ses genoux et ça sent fort du coup.
    • Alors il repart dans sa voiture et un gros black obèse vient s'installer dans la limou et annonce à Eric que Machin le Rappeur (excusez, j'ai pas pris de note, je ne sais pas qui c'est) est mort.
    • Oh naaaaaaaaaaaaaaaan WTF pas Machin le Rappeur !!! Je l'avais mis dans mon ascenseur. Oui j'ai deux ascenseurs.
    • Perso, on me dit que mes skeuds finissent en musique d'ascenseurs, je suis pas sûre de bien le prendre, mais le gros, il y voit que du euf. Avec sa grosse bouche pourtant il risque de te manger tout cru. Mais Eric lui fonce dessus et fait à Dada sur mon... euh, et le serre très très fort dans ses bras en pleurant un bon coup ça fait du bien.
    • Ensuite vient une meuf qui faisait du jogging et qui travaille avec Eric et qui passait près de la limousine. Elle a vu de la lumière, elle est entrée. Eric ne la prend pas sur ses genoux, parce qu'il trouve qu'elle pue rapport à son jogging. De toute façon, pendant qu'il lui cause en plein dans sa figure, le docteur (Eric fait un check up complet TOUS les jours) s'occupe de lui faire un toucher rectal qui dure au moins 5 minutes. Amis de la poésie bonjour ! Eric fait Raââââââ Lovely et c'est par l'entremise du toubib que nous apprenons qu'Eric 28 ans, a une prostate asymétrique. L'action redémarre.
    • Ce qu'Eric ne savait pas c'est qu'il avait un garde du corps de sexe féminin comme il aime et qui s'appelle... on s'en cogne comment elle s'appelle. Pendant sa pause déjeûner elle emmène Eric son patron chez elle et lui fait à Dada sur mon bidet. Elle fait aaaaaaaaaah en bougeant comme ça les hanches très très fort et très très vite. Et Eric fait Raaaaaaâââ Lovely parce qu'il aime bien. Il manque de se prendre un coup de taser en plein dans le poumon mais finalement non. Du coup, il a envie d'aller voir sa femme et ils ont une conversation. 
    • Tu pues le sexe mon cher.
      C'est parce que j'ai envie de toi ma chatte.
    • Oui mon oeil, prends moi pour une blonde pendant que t'es là !
    • C'est là que surgit de nulle part, Mathieu Amalric teint en blonde et il entarte notre Eric avec un flan tout graisseux. Il proclame en sautillant que le grand capital n'aura pas la peau des travailleurs et c'est la meilleure séquence du film parce que fendarde comme pas deux, mais elle ne dure que 3 minutes alors que Juliette Binoche en a eu au moins 8 et que c'était beaucoup moins marrant !
    • Eric est très colère, même s'il ne le montre pas, d'avoir été entarté. Il tue son garde du corps, ça le détend. A peine. Il arrive finalement chez son coiffeur. Un vieux chnoc qui radote sur le bon temps qu'est passé et qui reviendra plus ma brave dame, avec tout ce qu'ils nous envoient dans l'espace !!! Il lui fait une coupe iroquoise, mais que d'un côté ; ça valait le coup de traverser la ville et d'avoir tous ces ennuis tiens... Je ne me souviens plus comment et pourquoi il se retrouve à errer comme un pauvre diable (j'échangeais des sms avec la dame de là, d'ailleurs profitez-en, y'a jeu), mais finalement Eric se fait tirer dessus par Paul Giamati, mais il le rate.
      Alors Eric va chez Paul Giamati qui a aussi la protaste asymétrique et ils dégoisent tous les deux sur le fait que la limousine d'Eric bouffe l'oxygène du Bengladesh et plein de trucs comme ça. Je pense que Eric a honte alors il se tire une balle dans la main et fait rââââââ lovely mais n'a pas du tout envie de jouer à dada avec Paul Giamiati. De ce fait, Paul Giamati se met une serviette sur la tête et déclenche la fureur coréenne.
      Fin.
    • P.S. : si ce film n'obtient pas les °°° qu'il mérite amplement c'est que malgré tout et contre toute attente Robert Pattinson est LA SEULE et UNIQUE raison qui m'a fait supporter ce bousin abscons jusqu'au bout. Le pauvre garçon s'en sort plus que bien malgré l'ambiance énigmatique, nébuleuse et impénétrable de l'ensemble.
  • LES FEMMES DU BUS 678 de Mohamed Diab ***

     Les Femmes du Bus 678 : photoLes Femmes du Bus 678 : photoLes Femmes du Bus 678 : photo

    • Trois femmes qui ne se connaissent pas mais dont le point commun est d'être régulièrement sexuellement harcelées au Caire en Egypte, se rencontrent et tentent d'agir contre l'impunité des hommes coupables de ces agressions devenues récemment (grâce à leur lutte) des délits. Ce premier film est inspirée de l'histoire vraie d'une femme, la première dans ce pays à avoir osé porter plainte.
    • Fayza est issue d'un milieu modeste. Elle est voilée et vit avec son mari et ses deux enfants. Chaque jour elle prend le bus pour aller au travail et chaque jour elle est victime d'attouchements. Les bus sont bondés et les hommes jouent à ce jeu qui ne semble même pas les amuser, le "frotti frotta", mais qui détruit les femmes. Fayza, honteuse comme toutes les femmes abusées, se refuse à son mari, un homme autoritaire et colérique qui ne comprend pas son attitude et lui avoue ne l'avoir épousée que pour coucher avec elle. Elle rencontre Seba qui elle aussi a été victime d'attouchements lors d'une cohue de supporters à la sortie d'un match de foot. L'étrange réaction de son mari qui n'a pu la protéger, isole encore davantage Seba qui souhaite le divorce. C'est une jeune femme bourgeoise, elle a une boutique de bijoux et n'a aucun problème pour vivre seule mais sa mésaventure l'a amenée à créer un cours dans lequel elle apprend aux femmes à se défendre. Quant à Nelly, c'est une jeune femme moderne. Son fiancé et elle participent à des soirées de "stand-up" et c'est rien de dire que je n'ai strictement rien compris à l'humour égyptien. Alors que la salle est morte de rire, je cherche encore où était la blague. Problème de "culture" évidemment. Ce que j'ai bien vu par contre, c'est que dès qu'une fille monte sur scène et s'empare du micro, les garçons ne rient plus du tout... Nelly traverse une rue pour rentrer chez elle et un homme l'agrippe littéralement par la fenêtre de sa portière et la traîne sur plusieurs mètres uniquement pour la tripoter. Elle parvient à se libérer mais aidée par sa mère et son fiancé, ils réussissent à traîner le pignouf jusqu'au commissariat. Je vous passe les détails car ici la victime est contrainte d'emmener elle-même l'agresseur chez les flics...
    • Bref, en un mot, les femmes ne sont jamais à leur place mais ces trois rebelles vont s'unir et s'efforcer que la justice punisse les violences qui leur sont faites. Mais là encore, malgré un commissaire atypique qui cherche parfois maladroitement à minimiser les effets colatéraux, c'est souvent à une justice d'hommes qu'elles se heurtent. Elles devront même un temps en passer par une forme de terrorisme en punissant elles-mêmes leurs agresseurs là où ils ont péché...
    • Un premier film courageux et militant réalisé par un homme dans un pays où pourtant une grande partie des femmes n'est pas voilée, c'est une magnifique surprise. Parfois le réalisateur s'égare et on a par exemple du mal à justifier le destin de la femme du commissaire, mais on se fiche des maladresses car parler ainsi de la condition féminine, c'est fondamental. Pour moi l'occidentale je suis encore sidérée et consternée de voir à quel point les femmes sont terrifiées et pas en sécurité à travers le monde, parfois au sein de leur propre famille. Nelly se met en effet toute sa famille à dos et se voit contrainte de retirer sa plainte pour éviter le scandale. L'autre drame est de constater que même les femmes entre elles en arrivent parfois à se désolidariser. La voilée reprochera aux autres leurs tenues provocantes et leurs cheveux dénoués, les "modernes" condamneront les idées et comportements rétrogrades de la première.
    • Les trois actrices magnifiques et véritablement impliquées, Nahed El Sebaï, Bushra Rozza et Nelly Karim, portent le film avec leur énergie et leur colère. Et le réalisateur semble aborder en totalité le sujet de la dignité des femmes à reconquérir. Il y a une multitude de détails et de scènes qui peuvent faire de ce film un manifeste. Je citerai encore celle impressionnante où Fayza, mère courage en plus du reste, se porte au secours de ses enfants humiliés quotidiennement par le système scolaire parce que les parents n'ont pu payer la scolarité à temps !!!
    • J'aimerais parfois pourtant me ballader dans le cerveau d'un de ces types (pas trop longtemps quand même) pour tenter de comprendre, car la question demeure toujours pour moi un mystère : qu'est-ce qui peut bien les autoriser à agir comme ils le font ? Pourquoi un individu se permet-il d'abuser une femme alors qu'il sait parfaitement qu'il ne fait pas quelque chose de glorieux puisqu'il refuse de l'admettre (ah ! le coup du citron !!!) ? A quel moment ça capote dans leurs cervelles de piafs malades ?
  • MICHAEL FASSBENDER EST FÉMINISTE

    • et c'est une bonne nouvelle.
      Je m'explique et je le prouve.
    • Il y a quelque temps... des siècles il me semble, j'étais en vacances et j'ai acheté pour la première fois de ma vie le magazine GQ (Gentlemen's Quaterly) Le magazine qui parle aux hommes sur un autre ton. Je ne l'avais jamais fait car je croyais (comme quoi, quand on sait pas on invente...) que c'était :
    • - soit une revue genre LUI mais pour garçons sensibles,
    • - soit le ELLE version mâle et donc faux cul,
    • - soit le vide sidéral d'un VOGUE !
    • Mais voilà, la couverture du mois de juin, elle est comme ça :
    • gq-france-june-2012-michael-fassbender.jpg
    • et du coup ça attire l'oeil. J'ai feuilleté, j'ai vu une foultitude d'articles sur des garçons, des que j'aime : Fafa donc entre autres, des dont je me fiche : Philippe Sollers mais ça peut intéresser (surtout interviewé par Frédéric Taddeï), et puis une éblouissante séance photos de mode de MON Matthias Schoenaerts. Bon il y a de la pub bien sûr, de la mode, il y a même une fille perdue au milieu de ces garçons, de la musique, du style, des livres, des enquêtes, des reportages... Tout ça et c'est sacrément bien fichu. Donc, je n'irai pas jusqu'à dire que je suis accro mais je crois que le mois prochain, même si je ne suis plus en vacances fuck et fuck je retenterais bien l'expérience.
      Mais revenons-en à MON Fassie.
    • michael_fassbender_3218_north_626x.jpg
    • Voici la phrase absolument étonnante que j'ai lue... ahurissante même puisque franchement, même s'il l'a dite avec son humour et dans un sourire à 48 dents, il l'a dite, et il est un garçon jusqu'à preuve du contraire (dans Prometheus il est un robot...) :
    • "Je suis plutôt mal à l'aise quand je suis à poil devant une caméra. Mais je suis pour l'égalité des sexes. Depuis les débuts du cinéma, la femme se retrouve nue pour de mystérieuses raisons, et le mec garde son pantalon. Je mets fin à cette injustice en donnant de ma personne..."
    • Et là, moi je dis chapeau bas madame la marquise ! Même s'il est évident que Fafa n'a aucun mal à se désaper et à nous rendre adepte du full frontal sans chemise, sans pantalon (merci à Steve McQueen), à rendre jaloux Georges Clooney «Vraiment Michael, honnêtement, vous pouvez jouer au golf avec vos mains derrière le dos »... j'étais épatée que ce soit un garçon qui le dise !
    • Quand j'affirme haut et fort que je déteste les scènes "d'amour" (sic) au cinéma qui sont dans 99,99 % des cas ridicules bien comme il faut, je me justifie en disant que c'est parce que "je suis coincée". Ce que je suis sans doute, et si je le suis tant mieux, tant pis... WTF ! Ce qui est par contre vrai, c'est que j'en ai jusque là (très très haut !!!) des filles à poil, à quatre pattes, de dos, de face, sous la douche, dans leur bain... sans aucune justification et que ces scènes me mettent mal à l'aise parce, comme le dit Fafa, le garçon par contre sort toujours du lit en caleçon, du bain en plan américain et j'en passe. Et que j'aurais toujours honte que les filles acceptent d'offrir leur corps en pâture dans les films et dans les pubs comme des objets !