Le cinéma ? Moi, jamais…

C’est avec stupeur et tremblements que je suis tombée en page 74 de Première sur cet article (voir titre ci-dessus). J’ai d’abord pensé ne pas le lire because comme vous savez : « le cinéma ? Moi, toujours… »… Et puis, finalement, au diable mes varices, je l’ai lu ce matin très tôt, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne… et je m’en vais de cette plume tenter de vous en faire un résumé le plus complet et objectif possible… non sans oublier de le commenter car, pour parler franc, pour parler djeuns : c’est du lourd !
Première a donc décidé de s’intéresser au 40 % de récalcitrants qui ne vont JAMAIS au cinéma… alors que les 60 % restants y vont au moins une fois par an ! D’après cette étude basée sur un échantillon issu des statistiques de fréquentations et d’études sur le public pratiquées chaque année par le CNC et Médiamétrie, ces « non-consommateurs » se répartissent en quatre catégories.
LES DEGOUTES. Ils sont d’anciens fans qui ont adoré le cinéma

et qui se sont lassés… Ils ne se souviennent pas du dernier film qu’ils ont vu.

Et quand on leur demande pourquoi il ne vont plus au cinéma, ils répondent : « une absence totale d’envie »… ce qui pour moi est sans conteste la raison la plus recevable, incontournable et indiscutable qui soit. Je le dis sans aucune ironie.
Par contre lorsque je lis : « il a fallu que je m’ancre dans la réalité, que j’arrête de vivre par procuration »… je réponds : « très jolie littérature et, oui, reste chez toi Coco car si tu vois Rambo canarder à tout va, où Spider Man se jeter dans le vide… tu risques d’en faire autant alors que le cinéma est sans danger »…

Ils ressentent du bonheur à « retrouver le rapport intime avec un film, chez soi ». Oulala !
lls n’ont plus le goût de la découverte.
Ils trouvent qu’ « on voit toujours les mêmes têtes ». Ah bon !
ls regrettent « une approche et une programmation trop commerciale ». Bien ! Mais qu’est-ce qu’un film commercial ? « Amélie Poulain » qui déborde de moyens et cartonne ou « Little Miss Sunshine » qui réalise des scores de fous dans le monde avec des moyens modestes ?

LES DESHABITUES. Ils allaient en salle deux ou trois fois par mois. Ils regardent la cérémonie des César, s’enthousiasment pour Valérie Lemercier, Marina Hands (oula !) ou Guillaume Canet (ben voyons, faut pas se gêner), pour John Travolta, Pedro Almodovar ou Clint Eastwood (et puis quoi encore !).

Leur vie a complètement été bouleversée par un évènement (reprises des études, naissance des enfants…). OK. Par contre, lorsque je lis : « chaque semaine je me dis que j’irais bien, mais je ne fais finalement pas l’effort ». Là encore, le mot qui tue est effort : « reste chez toi, chéri chéri… si ça te demande le MOINDRE effort, tu n’es pas prêt petit Padawan ».

Ceux-là regardent des séries télé (oula), enregistrent ou téléchargent des films (shame, shame, shame).
Ils déplorent le prix des places, la rotation trop rapide des films… Pour le prix, je dirai que le cinéma me coûte en tout et pour tout 19 €uros par mois sans bénéficier du moindre passe-droit évidemment. Tout le monde y a droit. MAIS je sais que j’ai la chance d’habiter une ville où avec une seule carte « illimitée », j’ai accès à 30 salles (multiplexe ET Art et essai). Dans une autre ville, je ne pourrais peut-être pas me permettre cette « consommation ».

LES DECOURAGES. La catégorie la plus difficile à cerner. Ils sont « confus » les découragés.
Le découragement sans doute !
Leur dernier film ? « Terminator 3 », «Amélie Poulain » ou « Bridget Jones ». Ils ont 3 télés, un ordinateur, un lecteur DVD, un abonnement au câble. Ce qu’ils préfèrent c’est la convivialité d’un repas entre amis à la vision d’un film qu’ils jugent une activité passive ! T’as raison Coco, se torpiller avec tes potes à la Heineken devant la finale de la coupe du monde c’est actif (je plaisante !!!!!!!!! oh la la !!!).
Le prix les indiffère car même avec des places gratuites, ils n’y vont pas. Ils ont du temps, des salles proches… Bref, ils veulent pas y aller. Qu’ils n’y aillent pas, qu’en pensez-vous ?
LES CONVERTIS AU CINEMA A DOMICILE. Ils sont curieux, fans de ciné, gros consommateurs MAIS… chez eux. Ils lisent les critiques, regardent les bandes-annonces etc… Ils choisissent même leurs films, la seule condition étant que ça se passe chez eux. Peut-on encore appeler cela du cinéma ?

Par contre ils se déplacent pour « Les Bronzés » et/ou « Pirates des Caraïbes » car ces films « méritent » le grand écran !!!
Est-ce que « Téhilim » de Raphaël Nadjari, « Les chansons d’amour » de Christophe (mon très) Honoré « MÉRITENT » le grand écran ? Oui, mille fois oui !
Eux sont suréquipés : home cinéma, lecteur-enregistreur DVD, vidéo projecteur, ordinateur etc… et ils voient tout : répertoire, films d’auteur, blockbusters, films de genre, comédies, animation…
Ils critiquent les salles « rarement irréprochables »… Sûr qu’il est difficile d’emmener son king-size Louis XVIII en salle… Ils méprisent le côté solennel du cinéma : et là, je dis « joker ». Marla dit même « j’aime bien faire mes commentaires pendant un film. Au cinéma, je suis mal à l’aise »… Et là, je dis « Marla, je t’aime ! Cause, commente, mets toi à l’aise et surtout, surtout RESTE CHEZ TOI ! ».
Evidemment, il y a quand même des films qui pourraient les ramener en salle tels que : « La Môme », « Le diable s’habille en Prada » ou « Pirates »… mais finalement…. Non.
J’ai d’abord pensé à un jeu, style « cherchez l’erreur » ; quelle peut bien être la motivation d’un magazine de cinéma ? Est-ce qu’il viendrait à l’idée de « Onze Mondial » ou de « 30 millions d’amis » (50 millions ???? Noooooooon !!!) de venir me demander pourquoi je passerai sans doute ma vie sans mettre jamais les pieds dans un stade ou pourquoi vos amis les bêtes me laissent aussi froide que l’iceberg de Jack and Rose
et que je ne réussis pas à m’extasier sur l’intelligence (!!!) d’un chat, sa félinitude et son indépendance (ben oui un chat c'est hyyyypeeeeeeer indépendant... je pouffe) ? Ne risquerais-je pas de me retrouver sacrifier en Place de Grève pour sorcellerie ?

Finalement, même si je n’ai pas compris la motivation de Première, l’article m’a intéressée et amusée car il est incontestable que je suis entourée de gens qui ne vont JAMAIS au cinéma. A ceux-là, j’évite de leur parler de ma passion mais il est évident que toutes les technologies du monde ne me feront pas rester chez moi et que RIEN jamais ne remplacera le bonheur et la magie que je trouve en salle.
Donc, vous aussi, continuez à aller au cinéma car comme disait Jude Law :
« le cinéma, c’est toujours sexy ».
