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Sur la Route du Cinéma - Page 526

  • L’avocat de la terreur de Barbet Schroeder ***

    L'Avocat de la terreur - Jacques Vergès

    Le portrait de l’avocat sans doute le plus célèbre du siècle donne lieu à un documentaire absolument passionnant voire fascinant tant la personnalité de Jacques Vergès est un mystère, et le reste malgré l’enquête prodigieuse de Barbet Schroeder. Aucune réponse n’est réellement donnée sur les motivations et l’implication profonde et réelle de Jacques Vergès dans certaines affaires. Il n’en demeure pas moins qu’on reste pétrifiés quand au générique de fin on découvre tous les « clients » qui ont été « défendus » par le maître ! C’est alors que défile à peu près tout ce que le monde en général et l’Afrique en particulier ont connu de dictateurs et de criminels contre l’humanité. Lorsqu’on demande à Jacques Vergès, qui ne craint pas (au contraire ?) de se faire traiter de salop : « auriez-vous défendu Hitler ? », il répond dans un sourire renversant « mais enfin, je suis avocat, je défendrais George Bush s’il le fallait ! »… L’humour, l’ironie, le sarcasme et la provocation sont rarement absents de ses répliques et malgré tout, tout ce qu’on sait, et finalement tout ce qu’on ne sait pas, rendent cet orateur hors pair infiniment charismatique.

    Les nombreux témoignages et documents d'archives qui illustrent les propos nous donnent quelques pistes où l’on découvre aussi qu’il est un homme sensible et sentimental attiré par des femmes hors du commun telles que Djemila Bouhareb, pasionaria algérienne (condamnée à mort puis graciée…) aussi célèbre en Algérie que chez nous Jean Moulin, qu’il épousera et dont il aura deux enfants, ou Magdalena Kopp, tristement célèbre épouse du terroriste Carlos.

    Entre affaires politiques et affaires judiciaires Jacques Vergès n’est jamais loin des pires monstres : Barbie, Waddi Haddad (le « fondateur » du terrorisme international) Pol Pot (son ami)…! De ses huit années où il disparaît entre 1970 et 1978 il ne dira que ceci dans un sourire : « je ne peux impliquer les gens avec qui j’étais à l’époque ! ». Certains témoignages semblent affirmer que non, il n’était pas avec Pol Pot. Mais où ? Peut-être pas loin d’Arafat ? Ou en Afrique ?

    Le personnage, séduisant et inquiétant, reste une énigme. Est-ce un opportuniste, un idéaliste ? Il n’en demeure pas moins que le film est captivant de bout en bout et que si finalement on en sait peu sur cet homme "né en colère, né colonisé" (de père réunionnais, de mère vietnamienne), cela nous permet de faire le tour de soixante ans d’une certaine histoire !

    Etourdissant, et oserai-je dire Indispensable !

  • Goran Bregovic

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    800 kms en 24 heures chrono, des retrouvailles, un repas au bord de l’eau, et contre toute attente, les k-ways, parapluies et bottes en caoutchouc furent de trop… nous avons même dû nous « effeuiller » au fur et à mesure que la nuit avançait…

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    Il a fait chaud, il a fait beau, ce fut la fête, la vraie dans un décor bucolique.  Les cuivres, les voix et les cordes résonnent encore dans nos têtes ravies, stupéfaites et émerveillées.

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    Goran Bregovic, une fois encore, une fois de plus a enchanté, enthousiasmé et enivré son public (pas forcément conquis d’avance). Il nous entraîne et nous emporte avec lui dans la folie douce, énergique, douloureuse et insouciante de son orchestre plein de bruit et de fureur. Et dans ses chants parfois déchirants, ses mélodies souvent explosives, son bastringue de fanfare parfois, se réconcilient les serbes, les croates, les jeunes, les moins jeunes, les blancs, les jaunes, les noirs par toutes les musiques du monde !

    Le miracle de Goran, il le résume lui-même  : "si les musiciens s'amusent sur le podium, le monde s'amuse avec nous" (à prononcer avec fabuleux accent serbe).

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    Pour ceux qui ne connaissent pas encore :

    Reportage Chez Agla

     Au seuil de l’été, chaque année, des manouches et des " gadje " mélomanes affluent à Samois, où le guitariste mythique Django Reinhardt vécut jusqu’à sa mort en mai 1953. Dans ce magnifique village aux pierres chargées de mémoire, niché sur les berges de la Seine et ceint par la forêt de Fontainebleau, on rend hommage au père fondateur de ce " gipsy jazz " renommé jusqu’aux États-Unis ou au Japon. La 28e édition a commencé officiellement hier (le 28 juin). Mais la musique y gardera son swing jusqu’à dimanche au milieu de caravanes arrivées des quatre coins de l’Europe.

    Renseignements - réservations : 08 91 70 05 53

    Nous avons rencontré un viking musicien...
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  • Ocean’s 13 de Steven Soderbergh ***

    Ocean's 13 - George Clooney et Brad Pitt

    Reuben, le copain de la bande à Danny se retrouve à l’hôpital après un infarctus provoqué par la trahison du méchant Willy Bank (Al Pacino) qui le gruge de tout son pognon ! Pour redonner le goût de vivre à Reuben, Danny et sa bande vont en faire baver des ronds de chapeau à Willy en lui pourrissant l’inauguration de son nouveau casino « The Bank »…

    Danny Ocean c’est un peu comme Shrek… pour le troisième volet des aventures, l’effet de surprise est totalement émoussé. Qu’à cela ne tienne, ça fonctionne toujours… Enfin pas pour tout le monde apparemment, mais tant pis pour les esprits chagrins. Il serait vraiment dommage de bouder ce plaisir et de ne pas se distraire tout simplement, sans se prendre la tête, en regardant un bon film, bien filmé avec des acteurs toujours en forme et toujours séduisants (pour certains plus que d’autres évidemment). C’est drôle, rondement mené… Le procédé est toujours le même : la mise en place d'un casse rempli de chausse-trapes qui sont résolues par nos as en un tournemain. On ne comprend pas tout le déroulement du plan de ces guguss « analogiques perdus dans un monde numérique », et alors ? Ça va vite, ça chambre à tout va, Danny (George Clooney : oulala, vite un Nespresso !!!) et Rusty (Brad : pas mal aussi) sont plus complices que jamais, c’est malin comme tout et c’est beau à regarder. Et on rit souvent. Voir George et Brad effondrés en larmes devant une émission de télé réalité d’Oprah, moi, ça m’amuse !

    Du bon divertissement filmé haut de gamme avec des acteurs de classe ! Encore !

    P.S. personnel pour Al Pacino :

    Al,

    Cette fois, ça suffit. Quand je t’avais dit de changer de coiffeur… ce n’était pas pour foncer, moumoute la première chez une teinturière de province et te faire faire le look Orlando à perruque rousse ! Allez, on se ressaisit, tu passes à la maison demain (entre 10 et 11 h, j’ai rien) et je te fais le relooking extrême de la dernière chance. T’es l’un des plus grands (enfin, grand, j’me comprends), ne l’oublie pas.

    Par ailleurs, méfie-toi d’Andy Garcia ! Ce n’est quand même pas un Corleone d’opérette que je sache. Avec sa coquetterie dans l’œil (la plus sexy d’Hollywood), il risque de finir par te chiper la vedette si tu continues !

    Ocean's 13 - Affiche française

     

  • La rémunération du cinéma

    Connaissez-vous la « rémunération du cinéma » ? Lorsque vous prenez une place de cinéma, voici le partage de la recette finale acquittée par le spectateur au travers de l’achat d’une place de cinéma :

    • La part de l’exploitant : 41.17 % sert à couvrir tous les frais d’une salle de cinéma (loyer, salaires, matériel, animations et promotion, maintenance, entretien, charges diverses, modernisation régulières…).

      La part de la distribution et de la production : 41.17 % correspond aux frais de sortie du film (tirage et circulation des copies, publicité). A titre d’exemple, le sous-titrage laser d’un film coûte 1 300 €uros par copie. La part de la production paye la fabrication du film partagée entre le producteur et les ayants-droits.

    • La TSA (Taxe Spéciale Additionnelle) incluse dans le prix du billet alimente un compte de soutien financier, géré par le CNC, qui sert à aider le cinéma : les aides publiques et subventions versées (avance sur recette, aides à la distribution, à la rénovation des salles) ne sont en effet pas financées par le contribuable (impôt) mais par le spectateur (TSA).
    • La SACEM (Société des Auteurs Compositeurs et Editeurs de Musique) : 1.33 réserve sa port aux auteurs.
    • La TVA : 5.5 %.

    C’est donc grâce à cette répartition que l’économie du cinéma peut exister. Les ventes de confiseries, de boissons ne participent pas à cette économie générale du cinéma. Elles rapportent uniquement aux salles qui en vendent.

    Le grief fait par nombre de spectateur est que le cinéma « coûte » cher. C’est rarement le cas quand les cinéphiles fréquentent les salles d’Art et Essai indépendantes qui pratiquent depuis toujours une politique de fidélisation avec des prix d’entrée plus doux.

  • Boxes de Jane Birkin ***

    Boxes - Michel Piccoli et Géraldine Chaplin

    Anna emménage ou déménage ! Elle ouvre ses « boîtes », ses archives, ses cartons… Il en sort ses souvenirs, son passé, les hommes qu’elle aime, qu’elle a aimés, les morts, les vivants, ses enfants, ses parents… Anna c’est Jane, évidemment, aucun doute là-dessus. Son père tant aimé est là (Michel Piccoli radieux et magnétique) alors qu’il est « parti » trois jours après Serge… enfin Max (Maurice Bénichou, lumineux). La mère (Géraldine Chaplin, toujours délicieusement décalée) et les filles sont là : Kate, Charlotte, Lou… et les hommes aussi : John Barry (John Hurt, élégant), Serge Gainsbourg, Jacques Doillon (Tchéky Karyo). Seul Gainsbourg échappe au règlement de compte...

    Jamais un film n’aura, il me semble, autant ressemblé à son actrice/réalisatrice ! Celui-ci est comme il se doit un sacré foutoir plein de rires, de cris, de larmes, de regrets et d'espoir. On s’explique, on se pardonne ou pas. Anna/Jane est perdue puis solide, résistante. Elle nous fend le cœur quand brusquement le film prend des allures de testament lorsqu’elle dit au père et à l’homme tant aimé : « je vous ai survécu, je n’en peux plus ! ».

    A l’image de Jane qui émeut, surprend ou agace ce film émeut, surprend ou agace. Mais quand on aime Jane, on aime ce film à la folie car c’est de sentiments dont il est question.

    Jane a un nouvel amoureux qui lui sourit… on leur souhaite tout le bonheur du monde !

    Boxes - Jane Birkin

     

  • TOUS EN SALLE !

    A partir d'aujourd'hui, dimanche 24 et jusqu'à mardi soir 26, c'est :

    Le principe de la Fête du cinéma n'a pas changé. Pour cette 23ème édition, il suffit donc de s'acquitter d'un billet au tarif normal pour se voir remettre un carnet passeport, permettant d'assister à toutes les séances suivantes au prix unique de 2 euros. La quasi totalité des salles françaises participe à l'opération (plus de 5 300 réparties dans plus de 2 000 cinémas).

    La Fête du Cinéma, c’est l’occasion de découvrir les sorties récentes mais c’est aussi l’occasion de rattraper son retard.

    Je vous recommande vivement :

    - Les chansons d’amour de Christophe Honoré ****

    - Le scaphandre et le papillon de Julian Schnabel ***

    - Boulevard de la mort de Quentin Tarantino ***

    - Zodiac de David Fincher ***

    - ça rend heureux de Joachim Lafosse ***

    - Le faussaire de Lasse Hallström *** 

    et avec et pour vos enfants :

    - Shrek le troisième **

    Je vous le répète souvent (mais je ne m’en lasse pas), comme dit Jude Law :

    « allez au cinéma, c’est toujours sexy... ».

  • Lady Chatterley et l’homme des bois de Pascale Ferran *****

     Lady Chatterley : photo Jean-Louis Coulloc'h, Marina Hands, Pascale Ferran

     

    Lady Chatterley : photo Marina Hands, Pascale Ferran

    En 1921 en Angleterre, Constance s’étiole dans son château perdu au cœur d’une forêt, près de son mari Clifford, infirme de guerre. Ses promenades quotidiennes la mènent jusqu’à la cabane du garde-chasse. Ils vont s’observer, s’apprivoiser, se découvrir, s’aimer…

    Ce film est une rareté et lorsque le générique de fin démarre on se trouve instantanément en manque de Constance et d’Oliver. Pendant que le texte défile reviennent en tête leur douce, longue et merveilleuse dernière conversation, leurs regards éperdus et la toute dernière réplique prononcée dans un souffle par le garde : « oui ». La fin, d’une mélancolie déchirante pourtant pleine d’espoir et d’optimisme est comme une élévation. C’est l’histoire toute simple d’un amour qui libère le corps, mais aussi l’esprit et l’intelligence. C’est un amour qui révèle que les sentiments sont plus forts que les conventions sociales. Il permet aux amoureux de se relever. Constance transgresse les interdits et Oliver, d’abord réticent se met à apprendre, à comprendre et à partager le langage. C’est l’histoire d’un abandon et d’une confiance absolus.

    Je ne me souviens plus avoir ressenti qu’une caméra pouvait être aussi caressante… avec ses personnages mais aussi avec la nature, véritable métaphore de l’élan qui fait que les amoureux se cherchent et se rejoignent. Par le regard et dans ses gestes, Constance rend cet homme, son homme, beau et attirant. Quant à Oliver (Jean-Louis Coulloch’ EPOUSTOUFLANT) massif, terrien, solide, solitaire mais si féminin « ma mère disait que j’avais des réactions de fille ; je le vis comme une infirmité », il est d’une délicatesse qui fait frissonner. La première fois qu’il embrasse Constance, il murmure : « vous voulez bien ? ». Quand les deux amants doivent être séparés un temps, Constance dit à Oliver : « ça ne me gêne pas que tu ailles voir d’autres femmes, pourvu que je ne le sache pas et surtout que ton cœur reste doux ». Oliver sourit ! Constance prend la mesure de l’amour qu’elle porte et qu’elle reçoit. Ça fait tant de bien et tant de mal parfois !

    Que dire de Marina Hands ? Il semble que Pascale Ferran en ait tiré toute la lumière intérieure. Elle est magnifique, naïve, directe, ardente… Elle explose de rire. Elle est belle, elle est Constance.

    L’actrice romantique de l’année : c’est Elle !

    C’est si beau, si frémissant tout simplement ! C’est un film incandescent, inoubliable.