SUMMERTIME de Matthew Gordon ***

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Anna n'est pas à la fête dans sa vie. Elle boude au lit parce son chéri l'écrabouille, elle boude sous la douche parce qu'elle saigne du nez, elle boude à l'école parce qu'elle est enseignante... Quand on lui demande "qu'est-ce qu'il y a qui ne va pas ?". Elle répond "Rien" en penchant la tête, genre "je vais écrire un poème" !
Alors que son fiancé s'apprête à dégaîner l'arme fatale (une bague de fiançaille), elle croit qu'il veut la plaquer. La nuance est de taille mais Anna est ainsi faite, insatisfaite et complètement à côté de ses louboutin. Elle plante chéri en plein milieu du restau, devant tout le monde, même pas honte, elle monte dans sa grosse auto et s'en va sous la pluie pleurnichante, bouder ailleurs.
Normalement une fille ne devrait jamais prendre le volant par temps de pluie.
Donc, paf...Anna ! Putain d'camion !
Sans transition et sous vos applaudissements, on la retrouve à la morgue couchée sur une table et Liam Neeson s'approche dans son grand tablier et avec sa grosse aiguille à matelas lui recoud le bobo qu'elle a à l'arcade ! Anna est morte mais croit qu'elle ne l'est pas. Elle dit : "mais je ne suis pas morte, laissez moi partir, au secours !" Mais elle ne peut pas bouger. C'est parce qu'elle est vraiment morte je crois !
Liam soupire : "ralalala ! tous les mêmes ! Vous me faites tous le coup... mais si, ma belle, tu es morte".
"Noooooooooooooooooooooooooooon !!!" qu'elle dit.
"Si" qu'il répond. Et ça dure 109 minutes.
Et pendant cette heure et trente neuf minutes, Liam Neeson va s'employer à expliquer à la belle qu'elle doit faire le deuil des vivants. Ah c'est fin ! Parfois il aura l'air tout gentil, genre "je vous comprends les morts, c'est pas fastoche de passer de vie à trépas, mais je suis là pour vous aider". D'autres fois il aura ses nerfs et l'air inquiétant et fera une piquouze direct dans la jugulaire à Anna. "Pourquoi" elle dira. "Pour pas que tu te raidifis trop vite" qu'il répondra, vu que l'enterrement est dans trois jours. Et nous on pensera qu'en fait elle n'est pas vraiment morte et qu'il veut se la faire. Parce qu'Anna c'est Christina Ricci qui a donc l'occasion en la circonstance de passer tout le film à oilpé ou en nuisette. La demoiselle est fort appétissante malgré sa nuisette très très moche et son maquillage famille Adams. Et Liam a beau être croque-mort, avoir été un Juste, il n'en est pas moins homme.
Il y aura plein de rebondissements incroyables. La mère d'Anna viendra lui rendre visite. Anna dira "elle a pleuré ?". Liam répondra "non". Et c'est vrai, la mère est une vilaine qui ne pense qu'à sa pomme. Mais elle est dans une chaise roulante. On sent qu'elle est aigrie à cause de ça et elle reproche à Anna de l'abandonner. Comme si elle avait fait exprès de mourir.
Le fiancé voudra rendre visite à Anna mais comme il n'avait pas encore offert la bague à Anna... Liam dit qu'il est pas vraiment de la famille et il lui refuse l'entrée. Anna lui demande si son Jules a pleuré quand il est venu. Et Liam répond "non," et là il ment. C'est moche. Donc, on se dit que Liam en pince pour Anna, il veut se la garder pour lui tout seul et il va se la faire. Sauf que non.
Il y aura d'autres macchabées qui viendront tenir compagnie à Anna. Mais elle ne sympathisera avec aucun. Un flic rendra une ultime visite à son frère mais quand il verra Anna allongée nue sur le lit à côté, ça va le chatouiller. On se dit qu'il va se la faire, et non !
Des portes claqueront, des cymbales percuteront alors qu'à l'écran rien ne se passe, des maccab' surgiront de nulle part juste comme ça pour le fun ! Et même pas je sursauterai !
La grande question demeure : pourquoi ce film de 2009 n'est-il pas resté dans un tiroir alors que, comme nous en discutions encore récemment avec une voisine de palier, de véritables chef-d'oeuvre restent dans les placards ?
Et comme en ce moment, les critiques des autres m'agréent (c'est l'été j'ai chaud !), je vous livre celle de Noémie Luciani (du Monde) : "Perdus dans les limbes scénaristiques, deux acteurs tentent vainement de rendre le n'importe quoi crédible, et l'actrice principale fait autre chose".
Il est vrai que Christina Ricci n'a absolument pas l'air de comprendre ce qu'elle a à faire là !
Est-il utile, indispensable de vous remettre en mémoire l'histoire de Peter Parker ? Oui ? Bon. Donc Peter Parker est abandonné tout minot par ses parents, deux scientifiques qui semblent cacher un lourd secret. Ont-ils inventé la marche arrière, le fil à couper le beurre ou l'eau tiède ? On ne le sait mais on voit plein de jolies équations qui font peur sur des tableaux. Peter est donc confié sans explication (bonjour le trauma) à sa tante May (Norma Rae...) et à son Oncle Ben (personnellement chaque fois que j'ai vu apparaître Martin Sheen, j'ai eu envie de chanter). Il grandit et devient le souffre douleur du lycée parce qu'au lieu de jouer au basket il fait des photos. Il est secrètement amoureux de la blondafrange Gwen qui est maquée avec le gossbo musclé de l'école. Un jour de fuite d'eau dans la cave d'Oncle Ben (on chante ?), Peter découvre une mallette que ses parents avaient dissimulée avant de s'enfuir, de disparaître puis de mourir dans un accident d'avion ! Par la même occaze Peter trouve les lunettes de son père (normal de partir sans ses lunettes...), les chausse et devient du coup une tronche en science génétique. Il visite les laboratoires Oscorp dirigés par l'ex associé de son père, le manchot Curt Connors. Il pénètre en douce dans une pièce où sont utilisées des araignées, tripote des trucs qu'il devrait pas et paf... c'est la piqûre. Dès le lendemain, il a les pattes qui collent au plafond et une force surhumaine. ça le fait kiffer grave. Gwen tombe amoureuse de lui mais elle est la fille du chef de la police de New-York, ça craint ! Peter se tricote un super costume moulboules rouge et bleu et décide, alors qu'on ne lui demande rien, d'aider la police à poursuivre les gangsters. Pendant qu'il fait ça, il oublie d'acheter des oeufs et laisse un peu tomber ses oncle et tante. L'Oncle Ben (tous en choeur !) parti à sa recherche, se fait descendre en pleine rue et Peter devient Spider, avide de vengeance ! Dans un moment très hot il confie à Gwen qu'il est un super héros. Elle trouve ça normal et trop cool. Et dans un moment d'égarement il confie à Curt Connors une équation top secret retrouvée dans la sacoche de papa. Erreur ! Le Connors se transforme en lézard vert et c'est la baston !
Voilà. Pour avoir un aperçu de la suite, il ne faut pas quitter la salle avant la fin du générique... on a une petite idée de ce qui nous attend.
Donc ici, nous avons affaire à un reboot, c'est-à-dire que le film reprend l'histoire qu'on connaît bien dès le début pour la renouveler et la moderniser à sa sauce. Ne pas confondre avec un remake qui refait la même chose mais en mieux (dans le meilleur des cas). De toute façon, remake ou reboot, on s'en cogne car ce film ne sert strictement à rien parce qu'il n'est pas terrible, ne renouvelle rien, n'invente rien... Le Peter/Spider que l'on connaissait était un garçon charmant qui souhaitait surtout faire profil bas en tentant de résoudre ses problèmes de traumatisme de l'enfance et sa culpabilité de n'avoir pas pu empêcher la mort de son oncle. Ses super pouvoirs lui tombaient dessus un peu comme une malédiction mais il essayait de les utiliser au mieux. Ici, Spider/Peter est plutôt un mariole pas vraiment sympathique qui cherche surtout à venger la mort de Tonton et ensuite à rattraper le coup d'avoir filé une équation dangeureuse au premier venu. Passée la première moitié (la plus intéressante) le film se transforme en une succession de bagarres pas bien passionnantes entre un gros lézard vert chicaneur et violent et un Spider brusquement investi de la mission de sauver New-York le monde. Et on s'en fout un peu.
La promesse d'une scène géniale (les grutiers de New-York se mobilisent pour aider Spider blessé à se déplacer) fait un flop monumental malgré l'ampli brusquement poussé à 12.
Le méchant (Rhys Ifans) est beaucoup plus impressionnant en humain qu'en lézard, ce gros machin en plastique qui parle ! Gwen est singée par une Emma Stone sans intérêt. Et Andrew Garfield n'a pas le charme sournois mais durable de Tobey Maguire.
Pendant les premières minutes on se croirait devant le film de Raymond Depardon 10ème chambre, instants d'audience. De jeunes délinquants défilent à la barre d'un tribunal de Glasgow. Leurs avocats tentent de défendre les causes plus ou moins perdues de ces récidivistes d'agressions, vols et autres délits. Une juge, sensible à la prochaine paternité de Robbie et au fait qu'il a réussi à préserver une relation de couple avec Leonie, future mère de l'enfant à venir, le condamne à une peine de travaux d'intérêt général. C'est ainsi qu'il fait la connaissance de Rhino, Albert et Mo, qui eux aussi ont échappé à la prison. La rencontre avec Henri éducateur paternel, compréhensif et humain va changer leur vie et plus particulièrement celle de Robbie. Contre toute "légalité", Henri emmène les jeunes gens visiter une distillerie en dehors des heures de travaux d'intérêt général et les initie à l'art de la dégustation. Rapidement Robbie se prend de passion pour ce breuvage qu'il ne connaissait pas : le whisky et devient un dégustateur hors pair...
Ken Loach décide pour cette fois d'offrir une vraie seconde chance à son héros et réalise un film résolument optimiste sans pour autant sombrer dans l'angélisme et le ravissement. Malgré une poisse persistante qui lui colle aux basques, une fatalité et une malchance qui le poursuivent et le rattrapent souvent, une violence instinctive qui ne demande qu'à s'exprimer, Robbie décide de s'en sortir. Pour l'amour d'une femme et d'un enfant. Dès qu'il tient ce tout petit bébé dans les bras, son fils, le jeune homme est transformé. Il se sent devenir important et responsable. Et pourtant ce ne sont pas les épreuves qui vont manquer et s'accumuler pour s'interposer entre lui et cette promesse de vie meilleure. La mouise dans laquelle il se débat à peine, le squat crasseux qu'il occupe, les tabassages de son beau-père qui ne veut plus qu'il revoit sa fille, la haine héréditaire d'un type et de sa bande... Robbie a toutes les raisons de penser qu'il ne s'en sortira jamais.
Après avoir installé l'environnement dans un contexte social désespérant et une première partie démoralisante, Ken Loach se tourne délibérément vers la comédie alcoolisée et nous offre un Ocean's eleven avec quatre pieds nickelés (dont un particulièrement bas de plafond) qui vont mettre au point une entourloupe plutôt géniale. Mais forcément hors la loi. Donc, on va trembler pour nos quatre gugus tant leur "coup" semble mal et vite préparé et le suspens sera particulièrement réjouissant. Rire franchement dans un Ken Loach, n'est-ce pas la preuve que ce grand réalisateur infatigablement en colère peut encore nous surprendre ? La part des anges (l'explication du titre est donné doctement dans le film) est une réussite totale. D'une simplicité exemplaire, le scénario nous balade et nous surprend par ces détours burlesques et inattendus. La visite d'une distillerie et une séance de dégustation avec un véritable spécialiste de renom sont insérés opportunément et intelligemment comme deux documentaires à l'intérieur de la fiction.
Quant à Robbie, petite frappe au visage couturé et regard pénétrant, il est interprété par Paul Branigan, un non professionnel découvert par hasard alors qu'il participait à un programme destiné aux jeunes des quartiers défavorisés. Il est incroyable, d'une justesse et d'une profondeur extraordinaires.
Souvenez-vous, il y a peu je vous parlais du féminisme d'un acteur, que ses signes extérieurs de mâlitude ne pouvaient trahir. Aujourd'hui, je découvre dans Première, qui chaque mois en toute dernière page pose des questions à un acteur ou une actrice, les révélations de Denis je t'aime d'amour, ça va mieux la turista ??? Ménochet :
A la question, quel est le film qui vous a donné envie d'être amoureux ? Il répond :
"Titanic et Sur la Route de Madison... je m'entraîne régulièrement à nager dans l'eau glacée ou à agripper les poignées de portières sans descendre de voiture."
J'ai ri.
Il ajoute plus loin "...j'aurais vraiment aimé être Kate Winslet".
J'ai pensé : moi aussi.
Et puis : "Le Père Noël existe, sinon comment expliquez-vous que j'ai tourné dans Inglorious Basterds de Tarantino ?"
Je dis : Quentin est grand.
C'est chou non ?
Nous pourrons le découvrir enfin dans un premier rôle, le 11 juillet dans le film de Cécilia Rouaud Je me suis fait tout petit, en compagnie de Vanessa Paradis.
Par ailleurs, n'allez pas croire que je boude les salles obscures. C'est juste que je suis présentement atteinte du syndrome de la page blanche ou writer's block ! Sachez donc que dès que j'aurai rassemblé mes esprits et retrouvé un peu d'inspiration, je vous parlerai du dernier Ken Loach
LA PART DES ANGES ****
et de
THE AMAZING SPIDER MAN * ou **
qui n'a d'amazing que le titre...
En attendant (très impatiemment) de voir :
HOLY MOTORS de Leos Carax
Mais si vous hésitez ou souhaitez avoir envie d'avoir envie, je vous recommande la lecture du très beau texte de Madame MJG qui est très occupée ces temps ci !
A très bientôt sur cette antenne !
Grâce à CINEFRIENDS, 5 X 2 places à gagner pour ce film qui sortira le mercredi 11 juillet
J'ai découpé des affiches de films. Pour gagner merci de me dire à quels films appartiennent ces images.
Seules les réponses de 1 à 5 permettent de gagner.
UNE SEULE RÉPONSE À LA FOIS PAR PERSONNE.
ON NE REJOUE QUE LORSQUE J'AI VALIDÉ LA RÉPONSE.
GAME OVER. Merci.
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